Mardi 18 juin 2002

Le 6 juin, on a rapporté que l’Islande allait refuser, pendant la visite de Jiang, tout visa demandé par des détenteurs de passeport de la République Populaire de Chine et de Taïwan jusqu’au 18 juin. Ceci, nul besoin de le dire, est semblable aux autres visites des dignitaires chinois à l’étranger, dans le sens que c’était à la demande des dignitaires en visite.

Ma première pensée en entendant cette nouvelle a été que Jiang était vraiment effrayé cette fois. Ce n’était pas une peur comme une personne ordinaire peut parfois avoir ; c’était quelque chose qui glaçait Jiang profondément, une appréhension ou un désespoir qui l’a submergé, l’amenant à un comportement complètement ridicule et irrationnel.

La peur que Jiang a du Falun Gong semble être semée profondément. Comme plus tôt en 1999, lorsque la campagne de persécution venait de commencer, il se donna à faire en participant à un sommet Asie-Pacifique en Nouvelle-Zélande, distribuant à chaque dirigeant national des pamphlets calomniant le Falun Gong. Sa douceur élude la question de savoir s’il a vraiment l’assurance « d’éradiquer le Falun Gong en trois mois ». Depuis lors, environ trois ans ont passé, et le Falun Gong s’est rapidement développé autour du monde. Maintenant, avec leurs appels constants et leurs efforts tenaces de clarification, Jiang a de plus en plus la crainte des pratiquants de Falun Gong omniprésents quand il voyage outremer. Dans ces circonstances, les demandes qu’il a faites aux pays hôtes ont cru de façon de plus en plus ridicule ­ tellement qu’il a demandé au gouvernement allemand de s’assurer que ses yeux ne rencontrent pas de pratiquants de Falun Gong dans leurs t-shirts caractéristiques jaunes ou bleus, qu’il a mis la pression cette fois sur le gouvernement islandais pour qu’il refuse l’entrée à tous les Chinois. On ne peut s’empêcher de se demander : ces actions siéent-elles au statut d’un chef d’état ? Cela aide-t-il l’aspiration de la Chine à jouer un rôle plus actif dans les affaires internationales ? Que ce soit dû à leur courtoisie en tant qu’hôte ou pour des intérêts économiques futurs, les pays hôtes ont pu accéder à ses demandes irrationnelles, mais la Chine doit payer un prix élevé pour la paranoia de Jiang, parce que ce qu’il a apporté à son pays n’est définitivement pas du respect.

Les quelques Chinois d’outremer qui ont été temporairement trompés et manipulés ont déjà réussi à comprendre l’irrationalité de cette campagne de persécution et la faiblesse du groupe de Jiang ­ parce qu’ils ont dit plus tard aux pratiquants que leurs actions pacifiques, chose curieuse, ‘feront plier la Chine’. Bien sûr, la ‘Chine’, duquel destin ils s’inquiètent, n’a rien à voir avec la vraie Chine ou le peuple chinois. En réalité, pour eux, la Chine est juste un autre nom pour le gang dictatorial de Jiang. Cela amène une question intéressante : « Cela n’en dit-il pas long, quand, malgré le monopole sur toutes les ressources politiques, économiques et militaires d’un pays aussi immense que la Chine, les gens pensent en fait qu’ils pourraient être ‘renversés’ par la méditation de personnes qui ne rendent jamais un coup quand ils sont frappés et n’injurient jamais s’ils sont injuriés, qui croient dans les principes de ‘Vérité-Bienveillance-Tolérance’ ? »

Pour des pays démocratiques, cela représente un défi pour les valeurs que nous chérissons, à savoir la liberté et la démocratie. Même durant la Guerre Froide, lorsque la puissante Union Soviétique faisait des visites d’état, elle ne faisait pas de demandes aussi ridicules et incroyables à ses hôtes. On dirait que Jiang a maintenant commencé à diriger les gouvernements occidentaux sur la façon dont ils doivent gouverner leur pays, dans le sens que ces gouvernements doivent traiter ceux qui sont en disgrâce de la même façon qu’il le fait. Ainsi, la police allemande a interdit aux gens de porter des t-shirts bleus pour marcher dans la rue ; tous les employés d’origine asiatique dans un hôtel où Jiang est descendu ont dû prendre congé pendant sa visite. L’Islande a refusé d’accorder un visa à tous les visiteurs chinois. Nous devons nous poser la question, quand nous faisons des courbettes à la folie d’un tyran, à quelle distance sommes-nous de perdre la liberté démocratique que nous chérissons tant ?

Aujourd’hui, Jiang n’oblige pas seulement les Chinois, mais aussi tous les gouvernements du monde à faire son choix sur la question du Falun Gong. Cela nous rappelle ce qui s’est passé en 1930, quand la tentative de l’Europe de rester neutre face au règne de la terreur d’Hitler a seulement avivé la flamme de la destruction qui a englouti tout le continent. De même, quand nous sommes maintenant en face des forces les plus perverses du monde, il ne reste pas beaucoup de temps pour faire notre choix.

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