08/20/2002

Sous le concept de "un pays, deux systèmes" de Beijing, ce qui différencie la SAR(Région Administrative Spéciale) de Hong Kong du continent ce sont  l’autorité de la loi et les libertés dont jouit sa population. Ceci a amené certaines personnes malavisées à prétendre que Hong Kong n’avait pas besoin de la démocratie, les habitants pouvant y jouir de libertés soutenues par un système légal et judiciaire indépendant ?

Cette présomption a été sérieusement mise à l’épreuve dans la saga du droit au domicile en 1999, quand l’administration du Chef Exécutif Tung Chee-hwa a cherché une interprétation de la Loi de Référence, la mini-constitution de la SAR, depuis Beijing, retournant le verdict d’Appel final du Tribunal qui a statué que les enfants nés sur le continent avaient le droit de vire en SAR.

Comparé aux affaires de droit de domicile, le procès des adeptes du Falun Gong est encore plus explosif. Le précédent était un bataille entre la SAR et les autorités du continent mais celui-ci a des ramifications internationales  beaucoup plus vastes.

C’est parce que, malgré que le Falun Gong ait été qualifié de (terme calomnieux utilise par le régime de Jiang] sur le continent et y soit interdit, il est libre d’opérer en SAR. De plus, le Falun Gong a des défenseurs dans de nombreux pays, qui ont obtenu que leurs gouvernements respectifs interviennent.

Par conséquent, lorsque le verdict des 16 membres accuses d’obstruction de la voie publique a été rendu par le Magistrat Symon Wong Yu-Wing au Tribunal occidental jeudi dernier, des représentants d’un certain nombre de consulats étaient dans la salle d’audience.

Les accusés ont été arrêtés le 14 mars lors d’une protestation à l’extérieur du Bureau de Liaison de Beijing dans le secteur occidental. Ils ont déployé une grande banderole appelant le Président Jiang Zemin à arrêter les massacres des adeptes du Falun Gong.

 Les accusés ont également été trouvés coupables et condamné à 1.300 $ pour obstruction. Des 16 personnes, 11 étaient de Hong Kong, quatre de Suisse et une de Nouvelle Zélande. Le Falun Gong a fait appel.

Après que le verdict ait été rendu, un représentant d’un des consulats m’a demandé si je pensais que c’était un procès équitable et si j’avais confiance dans le système judiciaire. J’ai répondu laconiquement, nous verrons. Il n’y a pas de doute que le procès était politiquement motivé et je ne pense pas que les 16 personnes auraient du être poursuivies. Le trottoir devant le bureau de liaison est large et il est peu fréquenté, par conséquent un petit groupe de manifestants pacifiques mais persistants ne devrait causer aucune gêne, sans parler d’obstruction.

Les adeptes du Falun Gong étaient des manifestants paisibles. Ils ne semblent pas avoir causé d’obstruction à quiconque, mais étaient  insupportables aux yeux du gouvernement central. Les traîner au tribunal a terni la réputation de Hong Kong et est un signal que les autorités en ont après ceux qui ont des points de vue dissidents, particulièrement ceux visés par Beijing.

Il semble clair que le gouvernement de la SAR  a subi la pression de Beijing pour s’attaquer au Falun Gong. Toutefois si le « un pays, deux systèmes » doit demeurer intact, l’administration de Tung doit avoir le courage de repousser une telle interférence. Tant que les adeptes du Falun Gong sont livres d’opérer dans la SAR , on peut toujours prétendre qu’il y a une distinction entre Hong Kong et le continent.

Ces dernières années, le Conseil Législatif a reçu quantité de plaintes du Falun Gong. J’étais un des membres responsables de les traiter. Une d’elles était à propos du harcèlement de ses adeptes par les services gouvernementaux  alors qu’ils manifestaient devant le Bureau de Liaison Central. Tous essayaient de repousser le Falun Gong loin de l’entrée du bureau.

Une autre concernait leur incapacité à obtenir un endroit pour  y tenir une conférence. A cause de la sensibilité politique du Falun Gong, de nombreux hôtels et d’organisations commerciales refusaient de leur louer un lieu. Donc ils devaient aller voir le  gouvernement, qui contrôle de nombreuses salles de conférence et auditorium de la communauté.

Malheureusement le gouvernement était incapable de les aider. La raison donnée était que les organisations ayant à voir avec les divertissements et la culture ont un plus haute priorité que le Falun Gong.

Lors des rencontres des législateurs avec les départements du gouvernement pour discuter des plaintes du Falun Gong, j’ai plusieurs fois dit aux fonctionnaires présents qu’ils ne devaient pas se laisser manipuler pour attaquer les ennemis politiques de l’administration, autrement ce serait un triste jour pour Hong Kong.

Je ne suis pas adepte du Falun Gong mais j’ai toujours été stupéfaite par la persistance de leurs adhérents. En ce qui me concerne, tant qu’ils n’enfreignent pas la loi, on devrait les laisser opérer librement. Il est profondément regrettable qu’ils aient été dans le collimateur de différents départements du gouvernement.

Ce qui perturbe particulièrement la SAR et les autorités centrales à propos du Falun Gong sont leurs défenseurs étrangers. A de nombreuses occasions, le gouvernement de la SAR a été accusé d’empêcher leurs adeptes d’entrer à Hong Kong.

Des fonctionnaires seniors du contient ont dit que lorsque Hong Kong décrétera une législation sur l’Article 23 de la Loi de Référence concernant la subversion, la sécession, la sédition et la trahison, les liens du Falun Gong avec leurs défenseurs outremer seront affectés.

J’ai dit que Secrétaire pour la Sécurité, Regina Ip Lau Suk-Yee, que tant que le Falun Gong opère légalement, on devrait les laisser tranquille. Le procès de leurs 16 adeptes a montré que je suis peut-être trop naïve. Dans les analyses finales, il revient au système judiciaire de défendre les libertés de la population. J’’espère que nos tribunaux n’y manqueront pas.

Emily Lau Wai-hing est une législatrice et un membre de The Frontier