16 Août 2002

Honorable Madame Mary Robinson

Haut Commissaire  des Droits de l’Homme des Nations Unies

OHCHR ­ UNOG

8 ­ 14 avenue de la Paix

1211 Genève 10 Suisse

Chère Honorable Haut Commissaire Mary Robinson

Nous avons appris récemment  que vous voyagerez en Chine, au Cambodge et dans le Timor Est du 15 au 25 Août. En tant que personnes originaires de Chine, nous applaudissons vivement et apprécions votre effort inlassable pour améliorer la situation des droits de l’homme dans ces régions et spécialement en Chine.

Nous vous écrivons aujourd’hui pour attirer votre attention sur les nouveaux développements et tactiques déployés par le président de Chine, Jiang Zemin, dans sa campagne de terreur contre Falun Gong. Nous croyons  ces récents développements  suffisamment sérieux pour attirer l’attention des Nations Unies et de tous les pays démocratiques, parce que plusieurs d’entre eux sont au delà des frontières chinoises et affectent les citoyens des démocraties occidentales.

Sans aucun doute, vous savez déjà que durant les trois dernières années, il y a eu une escalade systématique d’attaques horribles menées par Jiang contre les pratiquants de Falun Gong. Moins bien connu, est comment cette campagne sanglante domine l’agenda de Jiang, à la fois à l’étranger et dans le pays, et à quelles extrémités  il va pour la mettre à exécution. Un par un, Jiang a placé sous attaques les libertés et les droits constitutionnels, ainsi que la moralité du monde entier, y compris l’Australie, l’Allemagne, l’Islande, la Nouvelle Zélande, Hong Kong et le Cambodge.

Hong Kong : le mois dernier, les  supporters de Falun Gong, incluant 4 suisses, ont été mis en procès à Hong Kong. Ils ont été accusés d’obstruction et d’agression durant un appel pacifique au gouvernement de Chine qui s’est tenu sur le trottoir en face du bureau de liaison avec la Chine. Ce procès constitue vraiment un test pour l’engagement du gouvernement chinois de « un pays, deux systèmes ». Nous vous prions de voir en attaché le rapport 1 pour les détails de ce procès. Le lien qui suit est une compilation des articles :

http://www.faluninfo.net/focus/hongkong.asp

Cambodge : le 2 Août 2002, sous la pression et sous la direction de l’Ambassade de Chine à Pnom Penh, Cambodge, la police cambodgienne a arrêté un couple chinois qui a fui de Chine vers Pnom Penh après que Jiang ait lancé la campagne de persécution contre Falun Gong en Juillet 1999, et qui vivaient et travaillaient dans la ville avec un statut de Réfugiés des Nations Unies. Voir en attaché le rapport 2 pour les détails sur ce cas. Nous faisons appel à vous pour demander au gouvernement chinois de relâcher  ce couple et nous pensons qu’ils sont en danger immédiat.

Islande et Hong Kong : en Juin, une liste noire des noms des pratiquants de Falun Gong a mystérieusement fait surface quelques jours avant la visite de Jiang en Islande. Des centaines de ceux dont le nom apparaissait sur la liste noire, pour beaucoup des citoyens américains, se sont vus refuser l’embarquement sur les vols Icelandair, dans 4 aéroports importants des États Unis  et d’autres grands aéroports européens. Début juillet, des choses semblables se sont produites à Hong Kong.

Chine : le nombre de morts des pratiquants persécutés à mort dans les mains de la police chinoise et dans les centres de détention s’est nettement accru ces derniers mois.

Madame le Haut Commissaire, ces évidences révèlent une homme acharné et imprudent, avide de soutien pour sa politique de persécution en faillite et ratée. En faisant cela, il a attaqué sérieusement la pierre angulaire des démocraties occidentales.

Du fait des liens évidents entre les officiels chinois et cette vague de persécution, le membre du Congrès Iléana Ros-Lehtinen (R-FL) est à l’origine de la Résolution 188  demandant au régime chinois d’arrêter la persécution de Falun Gong.  Elle a été adoptée le 24 Juillet 2002, avec un vote écrasant de 420 voix pour et  0 voix contre. « La seule chose nécessaire pour que le mal triomphe est que les hommes et les femmes bons ne fassent rien » a dit Mme Ros-Lehtinen à ses collègues. « Nous devons envoyer un message clair à la République Populaire de Chine lui disant qu’une telle conduite ne sera pas tolérée dans ce pays et que les violateurs seront tenus responsables de leurs actes ».

Madame le Haut Commissaire, nous avons l’espoir que les faits ci-dessus retiendront votre attention, et par votre autorité morale, attireront l’attention du corps entier des Nations Unies. Nous avons l’espoir que vous pousserez ces pays et ces  régions pour qu’ils en viennent à réaliser le tort qu’ils ont fait et  à le réparer.

Sincèrement

L’Association de Dafa de New York,  Usa

Rapport # 1 : Hong Kong

http://www.faluninfo.net/focus/hongkong.asp

Le procès de Hong Kong montre les signes de l’influence de Beijing

5 Mars 2002

-        la transmission des émissions de TV de la région de Changchun est interrompue par une vidéo révélant la persécution de Falun Gong en Chine.

-        Le président chinois, Jiang Zemin donne l’ordre secret de « tuer sans merci » les pratiquants de Falun Gong.

-        4 pratiquants suisses qui avaient prévu de faire appel eu égard à la situation urgente en Chine se voient refuser leur visa chinois. Ils décident d’aller à Hong Kong.

10 Mars

-        les 4 suisses arrivent à Hong Kong.

14 mars

-        A 8h50 le matin, les 4 pratiquants suisses de Falun Gong commencent leur sit-in et une grève de la faim en face du bureau de liaison avec la Chine, avec une bannière sur laquelle on peut lire « Arrêtez l’ordre de Jiang Zemin de tuer sans merci ». Plus tard, 12 pratiquants de Hong Kong spontanément les rejoignent.

-        La loi de Hong Kong autorise sans permission le rassemblement de personnes jusqu’à 50.

-        Entre 9h et 10h, le bureau de liaison téléphone 5 fois à  la police, appelant sur la ligne privée d’un policier qui est alors en vacances (selon les témoignages).

-        10h, quelques policiers arrivent et demandent aux pratiquants de se déplacer près d’un immeuble voisin qui a vraiment moins d’espace sur le trottoir que celui du bureau de liaison. Les pratiquants refusent.

-        Le trottoir au bureau de liaison est approximativement de 9.2 mètres (environ 30 pieds) et les pratiquants n’ ont utilisé que quelques pieds, laissant au moins 20 pieds pour le passage. Il y avait peu de passants sur le trottoir.

-        A environ 10h, la police  dresse des barricades, fermant toute la zone du trottoir, forçant les gens à marcher dans la rue.

-        Aux alentours de 11 h, 50-60 policiers arrivent.

-        A 12h30, les policiers tiennent une conférence de presse en dehors des barricades. Ensuite ils se déplacent pour arrêter les pratiquants.

-        13h30 : les policiers commencent à empoigner et étrangler les pratiquants et pressent les points d’acupressure ;  ils placent les 16 pratiquants dans des fourgons de police qui attendent et les envoient au bureau de police.

-        9 pratiquants sont blessés parce que la police a pressé les points d’acupressure : ils ont des contusions, des maux de tête, des nausées et une faiblesse générale.

14 ­ 18 Mars

-        la barricade dressée par la police est laissée pendant 5 jours en face du bureau de liaison, bloquant tout le trottoir.

15 Mars

-        la police libère les pratiquants de la détention. Les pratiquants sont inculpés  d’ « obstruction sur la voie publique » et reçoivent l’ordre de rester à Hong Kong pendant une semaine.

22 Mars

-        les 16 pratiquants sont formellement accusés d’ « attaques envers la police ».

17 Juin

-        le procès commence.

-        Le magistrat, après avoir parlé aux avocats, indique que le procès durera 11 jours (le 5 Août, le procès entre maintenant dans son 23è jour).

-        Durant le procès, le juge manifestement favorise fortement l’accusation : le juge hurle même dans le tribunal à l’avocat de la défense « battez-vous comme un homme »… après avoir admis l’objection  de la défense, autorise néanmoins l’accusation de poursuivre sur une question sans rapport … admet la demande de l’accusation  de ne pas autoriser les pratiquants à lire la déclaration  qui explique leur appel au bureau de liaison avec la Chine, en disant qu’ils avaient l’intention de lire une déclaration « politique ». La lettre avait déjà été soumise comme preuve.

17 Juillet

-        l’avocat de la défense demande au juge de démissionner pour des raisons de « parti pris ». Le juge refuse et le plaignant défend le juge.

-        Tous les témoins appelés durant le procès  entier par la défense sont soit des policiers, soit des agents de sécurité du bureau de liaison.

-        Aucun témoin n’a été appelé pour déclarer qu’il avait été « obstrué ».

-        La police elle même a bloqué tout le trottoir pendant 5 jours tandis que les ceux qui ont fait appel ont utilisé seulement un petit espace à cet endroit. Le bureau de liaison a construit une structure en bois à l’endroit exact considéré comme une « obstruction » quant il était occupé par les pratiquants de Falun Gong.

5 Août

-        les témoignages sont terminés.

6 Août

-        Soumission finale de la défense et de l’accusation

15 Août

-        Le juge rend son verdict : coupable

Rapport # 2 : Cambodge

(De Sœur Denise Coghlan, JRS Cambodge, 14 Août 2002)

LE CAMBODGE EXPULSE  DES REQUERANTS  D'ASILE  CHINOIS  EN  VIOLATION DE LA CONVENTION DE RÉFUGIÉ

Selon le centre d'information de Falun Dafa  basé à New York, deux requérants d'asile chinois, Li Guo Jun, 46 ans , et Zhang Xinyi, 39 ans, ont été expulsés le 9 août 2002 par les autorités cambodgiennes et sont maintenant détenus dans la province chinoise de Hunan.   Le couple chinois était pratiquant de Falun  Gong et c’étaient des personnes sous la protection de l'UNHCR au Cambodge.   Leur déportation est une grave violation  de l'engagement international du Cambodge de non-refoulement sous la convention de 1951 relative au Statut des Réfugiés, dont le Cambodge est un signataire. 

Le couples a été arrêté par la police cambodgienne le 2 août 2002, un vendredi.   Des rapports non confirmés indiquent que le couple a montré aux officiers qui les arrêtaient leurs lettres de protection de l'UNHCR, mais que celles-ci ont été ignorées et déchireés en morceaux. L'UNHCR a demandé la libération immédiate du couple, mais les autorités cambodgiennes ont officiellement nié que le couple était dans leur prison.  Vendredi dernier, 9 août 2002, le bureau régional de l'UNHCR à Bangkok a envoyé une lettre aux autorités cambodgiennes demandant la libération immédiate du couple, mais il est apparu aujourd'hui que le couple avait été expulsé ce même jour. 

Le Li Guo juin et Zhang Xinyi étaient sous la protection de l'UNHCR depuis janvier 2000 comme personnes en attente de leur reconnaissance officielle de réfugiés.   Ils ont quitté la Chine en 1998 avant                         la persécution du  gouvernement  Chinois contre le Falun Gong en juillet 1999.   Depuis 1998 ils enseignaient dans une école chinoise à Phnom Penh et n'ont apparemment eu aucun ennui avec les autorités chinoises locales.   En fait depuis leur première arrivée au Cambodge, à plusieurs reprises les deux  sont retournés séparément sur le territoire chinois  et n'ont eu aucun problème avec des autorités d'immigration des deux pays. 

En juin 2002, cependant, Zhang Xinyi a reçu un paquet dans un courrier de Taiwan contenant de la documentation de Falun Gong.   Peu après, le 3 juillet 2002, ils ont été appelés par le département cambodgien des Étrangers et ont été informés que le "Cambodge et la Chine jouissaient de relations amicales" et que le couple endommageait ces relations.   En juillet, quand Zhang Xinyi est allée à l'ambassade chinoise pour renouveler son passeport, les autorités chinoises lui ont pris son vieux passeport et ont refusé de lui en donner un nouveau.   Vers la fin  juillet, elle et son mari ont été licenciés de l'école chinoise.  Le 2 août, des témoins ont rapporté l'arrestation du couple. L'UNHCR n’a pas réussi à convaincre les autorités cambodgiennes d’honorer l'engagement international de leur pays et de relâcher les requérants d'asile. 

La précédente disparition  le 25 juillet 2002  de Thich Tri Luch, un moine bouddhiste vietnamien dissident, demeure non résolue.  Il avait le statut de réfugié et était  signataire de cette convention. 

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16 Août 2002