(Minghui.org)

Le 31 octobre 2006, le Sous-comité sur les droits humains et le développement international du Comité canadien des relations étrangères a tenu une audition sur les droits de l'homme en Chine. M. Alex Neve, secrétaire général d'Amnesty International Canada, a assisté à l'audition et a recommandé que le gouvernement canadien place les droits de l'homme au centre même de toutes les relations du Canada avec la Chine.

Le dialogue sur les droits de l'homme n'a aucun effet et l’état des droits de l'homme en Chine se détériore

Amnesty International admet que le dialogue sur les droits de l'homme Canada-Chine n’a pas conduit à une amélioration dans la situation des droits de l'homme en Chine. Au contraire, à bien des égards, le record des droits de l'homme de la Chine s’est détérioré. Les exemples incluent l'arrestation à grande échelle et la torture des pratiquants du Falun Gong et la persécution de ceux qui utilisent l'Internet. Au cours de cette période, la torture continue à se répandre et des milliers de personnes ont été condamnés à mort dans des procès injustes.

M. Neve a cité quatre cas de violations des droits de l'homme, y compris l'avocat Gao Zhisheng illégalement emprisonné et Bu Dongwei, un pratiquant de Falun Gong. Il a dit qu'ils faisaient tous l’objet des actions urgentes internationales récentes d'Amnesty. M. Neve a dit : « Présentement, les milliers et les milliers d'autres femmes, hommes et de jeunes dans chaque coin de la Chine qui font face à l'arrestation arbitraire, l’emprisonnement injuste, la torture sévère et les exécutions brutales en raison de leur croyance, en raison de leur appartenance ethnique, en raison de leur engagement envers la justice ne méritent rien moins ».

Il a ajouté : « Amnesty International et d'autres O.N.G. n'étaient pas opposés au dialogue, même le dialogue privé. En fait le dialogue, bien-structuré et bien-poursuivi, peut jouer un rôle valable dans l’amélioration des droits de l'homme. Cependant, nous avons souligné qu’afin que le dialogue soit efficace il doit être accompagné de pression publique appropriée dans les cadres multilatéraux tels que les Nations Unies et doivent avoir des objectifs clairs et un processus pour évaluer si le dialogue en fait accomplit quelque progrès vers ces objectifs. Autrement les dialogues risquent de n’être qu’un exercice inutile, qui donne un semblant d’attention d’importance aux droits de l'homme. En bref, sans substance, nous avons discuté le fait que le processus de dialogue n'était qu'une feinte. »

Il a dit : « Il est clair que le processus de dialogue ne devrait pas continuer sous sa forme actuelle. C'est un gaspillage de ressources, une perte de temps et en permettant ce qui n'est essentiellement qu’un semblant de progression est vraiment contre productif à la cause qui est en jeu ici : l’amélioration de la protection des droits fondamentaux de l'homme.»

Le gouvernement canadien devrait mettre les droits de l'homme au centre même de ses entretiens avec la Chine

A cette audition, Amnesty International a exprimé les inquiétudes de treize organisations non gouvernementales du Canada. M. Neve a dit : « AI et d’autre organismes qui se trouvent au Canada et qui sont préoccupés par la situation des droits de l'homme en Chine, ont encouragé l’examen parlementaire de la politique Canada/Chine depuis plus de cinq ans. Nous accueillons avec joie cette session aujourd'hui et espérons qu'elle marquera le début d'une revue complète. »

« Il est temps de mettre les droits de l'homme au centre même de tous les aspects des relations du Canada avec la Chine. Continuer confiner les questions des droits de l'homme à un processus de dialogue, même un processus amélioré de dialogue, est franchement inadéquat et incomplet. Le rapport du Canada avec la Chine est complexe et joue un rôle à travers une gamme de services gouvernementaux et de sujets, y compris le commerce international, le développement international, la justice et l’immigration. La relation joue bilatéralement ainsi que dans des cadres multilatéraux. »

« Les droits de l'homme devraient dicter les entretiens du Canada avec la Chine dans tous ces secteurs. En tant que tels, il est temps pour le gouvernement de développer une approche «gouvernementale sans réserve et complète » des droits de l'homme Canada/Chine , une approche qui ne met pas les droits de l'homme de coté et au contraire profite au maximum de toute interaction entre les deux pays, de tous les secteurs potentiels d'influence et de croissance, pour mettre uniformément de l’avant un ordre du jour de réforme efficace des droits de l'homme en Chine et de le faire d’une façon constructive de concert avec d'autres nations. »

« Une étude intelligente et approfondie effectuée par ce comité pourrait aller loin en indiquant de nouvelles directions et de nouvelles approches. Cela nécessitera nécessairement beaucoup d’autres auditions, de divers corps du gouvernement canadien, des entreprises canadiennes actives en Chine, des académiques et d'autres experts qui étudient et suivent la Chine de près, et naturellement des divers organismes ethno-culturels canadiens qui représentent certains des secteurs les plus persécutés de la société chinoise, y compris les pratiquants de Falun Gong. Les organismes canadiens préoccupés par l'état des droits de l'homme en Chine offriraient un appui total à un tel processus. Ceci aurait du avoir lieu il y a longtemps déjà. Ceci pourrait vraiment faire une différence. »


Traduit de l’anglais au Canada le 10 novembre 2006