(Minghui.org)

20 août 2008

Leeshai Lemish raconte son voyage avec Ethan Gutmann au cœur de la persécution du Falun Gong

Il était 2h du matin et nous étions assis sur le plancher d'un taudis de Bangkok. Nous avions un vol à prendre le lendemain matin, mais après avoir interviewé les réfugiés du Falun Gong pendant une semaine nous ne pouvions toujours pas nous arracher à ce qu'ils étaient en train de nous raconter

"J'ai d'abord pensé que ça n'était que moi. Mais ensuite, l'un après l'autre, plus de pratiquants de Falun Gong ont été introduits dans notre cellule", disait Chen Jie."Leur ventre, leur poitrine et leur dos étaient aussi couverts de bulles noires d'avoir été choqués avec des aiguillons à bétail".

Chen et tous ceux que nous avons interviewé ont eu des amis proches tués par la police chinoise. Ils étaient les chanceux survivants. Je suis parti avec un sentiment d'écœurement - Comment pourrais je jamais rendre justice à leur histoire.

Pendant un an Ethan Gutmann (auteur de "Perdre la nouvelle Chine") et moi avons voyagé autour du monde pour conduire des entretiens pour son prochain livre. Nous avons reçu des fonds de recherche de la Fondation Earheart et de la famille Wallenberg de Suède, et réduit au maximum notre budget en dormant sur des planchers et en mangeant des nouilles instantanées. Mais nous sommes trop embarrassés pour nous plaindre, en regard des histoires que nous entendons du matin au soir.

Admettez !

Les pratiquants que nous avons interviewés ont fourni des récits correspondants de la persécution qu'ils ont subie. Voici à quoi cela ressemble.

Détenus pour avoir protesté, distribué des dépliants, ou même avoir pratiqué leur foi à la maison, ils sont d'abord déshabillés. Ils sont ensuite privés de nourriture et de sommeil. Vous ne mangerez pas, ne dormirez ou n'irez aux toilette, leur dit-on, jusqu'à ce que vous renonciez au Falun Gong.

Ensuite, les parents sont manipulés. Li Weixun nous a dit que sa mère a été amenée à faire pression sur lui pour qu'il écrive une confession forcée :

'Ma mère a dit : "Ecris-la, pour que nous puissions rentrer à la maison, ok" ? Je refoulais mes larmes [sic].

" Je me mettrai à genoux devant toi" ! Je l'ai étreinte et lui ai dit : "Mère, tu sais que le Falun Gong m'a rendu en bonne santé et heureux. Ce que j'ai fait était parfaitement légal - ce sont eux qui violent la loi". Mon coeur saignait tandis que je regardais ma mère s'éloigner. '

Du centre de détention, où ils sont souvent battus et suspendus dans des positions douloureuses, les pratiquants sont envoyés dans des camps de "réforme par le travail". Quelques rapports estiment que plus de la moitié de la population de tous les camps sont du Falun Gong.

Dans les cellules de ces camps ils travaillent comme esclaves à fabriquer des produits exportés vers l'Occident. La cellule empeste les fèces et l'urine. Quand les baguettes jetables qu'ils emballent tombent sur le sol, nous a dit Chen Ying à Paris, on leur ordonne de les emballer tout de même, avec leurs ongles souillés de pus et de sang.

Aucune illusion

Certains, comme Li Heping de Hangzhou, se sont vus injecter des drogues psychotropes inconnues. La dose a plongé l'ancien technicien de Motorola dans des hallucinations où il se voyait entouré de serpents, gelé, brûlé, mourant un nombre incalculable de fois.

Cela n'était que des illusions, mais réelles et tout aussi terrifiants sont les récits témoignant que les pratiquants de Falun Gong sont tués [sic] pour leurs reins, leurs foies, et leurs cœurs. Quinze pratiquants nous ont dit qu'ils avaient été séparés des autres détenus et soumis à des examens physiques bizarres - analyses de sang, rayons X de la poitrine, sonogrammes, échantillons d'urine et pas grand chose d'autre - visant apparemment le fonctionnement de leurs organes. Cela corroborait la preuve existante, y compris les admissions des médecins enregistrées sur bande.

Ces histoires d'horreur sont-elles donc vraies, ou est-ce juste la parole de ces gens contre le déni du gouvernement chinois ? Les plus de 100 personnes que nous avons interviewées, et les marques de torture que certains ont montré, n'ont laissé aucune ambiguïté - cette persécution continue toujours et dans tout le pays.

Mais vous ne devez pas vous contenter de notre parole. Les arrestations, la torture, et les décès des adhérents du Falun Gong sont régulièrement mentionnés dans les rapports annuels des rapporteurs spéciaux des Nations Unies et d'organisations comme Amnesty International.

Des témoignages de l'ancien policier Hao Fengjun, qui s'est exilé à Sydney, corroborent les détails de passages à tabac, de chocs à la matraque électrique, de films de propagande montés de toute pièce, et d'une énorme population carcérale du Falun Gong. D'autres déserteurs disent que la police agit sous des ordres internes venant de tout en haut.

Ceux qui refusent de coopérer sont sévèrement punis. Un avocat chrétien des droits de l'homme, Gao Zhisheng, a enquêté et corroboré les déclarations de la persécution du Falun Gong, pour finalement être lui-même arrêté et torturé.

Cachés tout près

Le Parti Communiste Chinois, naturellement, a fait le maximum pour cacher ces atrocités et acheter le silence international. Cela ne rend pas la persécution moins vraie pour les pratiquants et leurs familles.

Plusieurs de mes amis chinois d'outre-mer ont récemment appelé la Chine pour découvrir que leurs parents avaient été arrêtés. Dans les arrestations préolympiques plus de 8.000 pratiquants ont été détenus, certains condamnés à des années dans les camps de travail.

A quelques encablures des gratte-ciel et des sites olympiques dans l'autre monde de la Chine se trouvent il y a des camps de travail et des prisons remplis des pratiquants de Falun Gong. Les médias chinois, naturellement, ne peuvent rien rapporter de cela.

Même les journalistes occidentaux m'ont dit que leurs journaux ont une politique de silence total sur le Falun Gong. Mais la complicité de l'Occident est une question que je laisserai pour mon prochain, et dernier, article.

Source : http://www.newstatesman.com/blogs/the-faith-column/2008/08/falun-gong-practitioners-china


Traduit de l’anglais le 3 septembre 2008