(Minghui.org)

Le 12 décembre 1986, la Chine a signé la Convention contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants, qui a été présentée par l'ONU en 1984, et établie par la Convention le 4 octobre 1988.

Le 7 novembre 2008, le Comité des Nations Unies contre la Torture a questionné la Chine sur leur adhésion à la Convention contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants des Nations-Unies. L'ambassadeur de Chine aux Nations Unies à Genève, Li Baodong, a donné une réponse claire en disant : "La Chine pratique la tolérance zéro envers la torture". Le 22 novembre, Qin Gang, porte-parole du ministère des Affaires Étrangères chinois, a prétendu alors qu'on lui posait des questions lors d'une conférence de presse : "La Chine respecte et protège les droits de l'homme, s'est toujours opposée à la torture et a consciencieusement satisfait à ses engagements envers la Convention anti-torture. La Chine a fait de grands efforts contre la torture et a réalisé des progrès remarquables en ce qui concerne les droits de l'homme".

Après avoir lu les élégantes remarques des deux représentants, dans mon esprit je pouvais encore entendre des cris déchirants et faire revivre dans ma mémoire deux incidents dont j'ai été témoin il y a quelques années, qui démontraient clairement que le régime communiste n'avait pas accompli ces "grands efforts" contre la torture et n'avait pas réalisé ce "progrès remarquable" concernant les droits de l'homme. Au contraire, les grands et remarquables efforts du régime se sont concentrés sur l'usage de la torture, et le régime a travaillé dur pour atteindre des résultats remarquables dans ce domaine.

Vers l'an 2000, j'ai été illégalement arrêté par la police locale pour avoir clarifié les faits concernant la persécution du Falun Gong et j'ai été incarcéré. Vers minuit, tout est devenu tranquille, et il ne restait dans la pièce que moi et un garde. Alors que j'étais sur le point de m'endormir, j'ai soudain entendu une dispute animée dans un bureau éloigné. J'ai entendu une voix masculine entre deux âges crier : "Je n'étais pas venu jouer ! Je n'étais pas venu parier ! Vous avez fait une erreur en m'arrêtant…" J'ai ensuite entendu une voix froide lui répondre en criant :"Arrêtez de hurler ! Qu’avez-vous à hurler comme ça ? !" La dispute a continué pendant quelques minutes. La première voix masculine est devenue encore plus forte et plus émotive, et l'autre voix restait étonnamment froide. Cependant, un peu plus tard, cette voix est devenue féroce et je l'ai entendue menacer : "Ainsi vous criez toujours ? Nous allons donc vous écouter crier". J'ai ensuite entendu des bruits de lutte, et puis il y a eu des bruits de coups et de fouet, mélangés aux cris déchirants qui devenaient de plus en plus forts et aigus. J'entendais les malfaiteurs hurler brutalement : "Vas-y, crie maintenant, voyons si tu peux encore crier !" Les bruits de coups et les cris me donnaient des frissons dans le dos, dans la nuit autrement tranquille. Peu à peu, les cris se sont affaiblis, jusqu'à ce que finalement il n'y ait plus un son et enfin tout est redevenu tranquille.

Le jour suivant, le garde m'a raconté ce qui s'était passé. Il s'est avéré que la nuit d'avant, la police avait fait une descente dans un hôtel pour arrêter des joueurs. L'un d'entre eux était le directeur d'une société locale d'investissement immobilier. Quand l'arrestation a eu lieu, l'homme qui criait était innocent et avait simplement frappé à la porte, mais il avait été également arrêté. En fait, il n'était pas du tout venu pour jouer, mais pour payer la propriété qu'il avait achetée à la société d'investissement immobilier. Mais comme il était là, il a été pris pour un joueur et arrêté. Naturellement il a dû crier qu'il était innocent. Mais la police n'a prêté aucune attention à ce qu'il disait, et à la fin ils l'ont pendu et l'ont brutalement fouetté avec des ceintures de cuir.

Peu de temps après cela, le bureau 610 m'a envoyé au camp de travaux forcés de Fangqiang dans la province de Jiangsu. Ce camp de travail était reconnu comme un "camp de travail civilisé", alors qu'en fait il s'agit d'un endroit pervers pour la persécution des pratiquants de Falun Gong. La Division 2 du camp de travail en particulier constituait une base pour la persécution. Un pratiquant appelé Zhang Qihu était détenu là à ce moment-là. J'ai entendu dire qu'il avait un doctorat et était conférencier à l'université normale de Xuzhou. Comme il était un intellectuel, il a été listé par les autorités du camp de travail comme une personne "à transformer" en priorité.

Afin de forcer le Dr. Zhang à abandonner la pratique du Falun Gong, les gardes vicieux ont utilisé toutes sortes de techniques sur lui, dont la privation de sommeil, un travail d'esclave excessif, et l'implication des membres de sa famille. Mais tout cela n'a pas réussi à vaincre la volonté du Dr. Zhang.

Un matin, la plupart des pratiquants de Falun Gong de la Division 2 ont été emmenés au travail forcé , et il ne restait que moi et quelques autres pratiquants dans la cellule. C'était très calme. Plus tôt ce matin, j'avais vu un garde appeler le Dr. Zhang au bureau. J'ai alors pensé : "Je me demande ce qu'ils vont lui faire aujourd'hui ?" Vers 10h le matin, nous avons entendu des cris déchirants venant du bureau. Nous avons été effrayés et nous nous sommes levés en même temps : "Que se passe-t-il ?" "Qui est-ce ?" À ce moment, l'air semblait avoir gelé dans la cellule. Nous avions tous le même sentiment, que cela devait être le bruit fait par les gardes en train de torturer le Dr. Zhang.

Puis, soudain tout est redevenu tranquille.

Environ dix minutes plus tard, nous avons entendu une autre vague de cris venant du bureau. J'ai senti comme si mon cœur était transpercé, et il battait très vite. J'avais l'impression d'étouffer. Puis, au loin, je pouvais entendre d'autres pratiquants crier : "Arrêtez de battre les gens ! Arrêtez de battre les gens !" Nous avons alors entendu d'autres vagues de cris.

Deux jours plus tard, j'ai entendu dire d'un détenu toxicomane qui avait été affecté à la surveillance du Dr. Zhang que c'était le Dr. Zhang qui avait crié ce jour-là.

En fait, les gardes se sont énervés et frustrés du refus du Dr. Zhang d’abandonner la pratique du Falun Gong, ils avaient décidé de le torturer ce matin-là. Ils ont appelé le Dr. Zhang au bureau, et cinq ou six gardes l'ont poussé sur une chaise et ont attaché ses mains et ses pieds à deux autres chaises de sorte qu'il ne puisse plus bouger, l'immobilisant donc.

Le chef d'équipe Xu s'est assis derrière une table en face du Dr. Zhang et a mis un pied sur la table. Après qu'ils aient immobilisé le Dr. Zhang, il a allumé le bâton électrique et a joué avec dans sa main. Le bâton montrait des flashes scintillants bleus et produisait un bruit crépitant effrayant. Alors il a dit au Dr. Zhang : "Alors, y avez-vous bien réfléchi ?" Le Dr. Zhang a dit calmement : "Je vous ai dit ce que je voulais dire. Rien ne va changer". Alors Xu a dit : "Alors ne nous blâmez pas de ce que nous allons faire. Je ne crois pas que je ne puisse pas vous mater." Disant cela il a fait un signe en direction des autres gardes, qui ont immédiatement commencé à choquer les parties sensibles du corps du Dr. Zhang avec les bâtons électriques.

Quelques minutes plus tard, Xu a demandé au Dr. Zhang, avec un sourire affecté sur son visage : "Alors, comment était-ce ? Vous devez avoir gagné une nouvelle compréhension maintenant". Mais le Dr. Zhang n'a pas cédé et leur a dit sévèrement qu'ils violaient sciemment la loi.

Les policiers l'ont alors de nouveau attaqué avec leurs bâtons électriques. À un moment ils utilisaient quatre bâtons électriques pour le choquer en même temps, jusqu'à ce qu'il perde connaissance.

Le paragraphe suivant est tiré de la Convention contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants" de l'Onu :

"Le terme "torture" désigne tout acte par lequel une douleur ou des souffrances aiguës, physiques ou mentales, sont intentionnellement infligées à une personne aux fins notamment d'obtenir d'elle ou d'une tierce personne des renseignements ou des aveux, de la punir d'un acte qu'elle ou une tierce personne a commis ou est soupçonnée d'avoir commis, de l'intimider ou de faire pression sur elle ou d'intimider ou de faire pression sur une tierce personne, ou pour tout autre motif fondé sur une forme de discrimination quelle qu'elle soit, lorsqu'une telle douleur ou de telles souffrances sont infligées par un agent de la fonction publique ou toute autre personne agissant à titre officiel ou à son instigation ou avec son consentement exprès ou tacite" (cité de http://www2.ohchr.org/french/law/cat.htm)


Visiblement, selon cette définition, que l'on considère l'homme qui a été arrêté et battu par erreur par la police ou le Dr. Zhang, qui a été cruellement torturé avec les bâtons électriques, ils sont tous deux victimes de torture.

Pour autant que je sache, au camp de travaux forcés de Fangqiang, le Dr. Zhang n'était pas le seul pratiquant de Falun Gong à avoir été soumis à la torture par choc électrique, et au moins plusieurs dizaines d'autres ont été soumis à la même forme de torture. Avec le temps, j'ai également constaté que les gardes non seulement torturaient systématiquement les pratiquants de Falun Gong, mais ils choquaient également souvent les autres détenus aussi. Dans les départements de police en Chine, de nombreuses personnes ont été systématiquement soumises à des passages à tabac tout comme cet homme entre deux âges qui criait, protestant de son innocence.

En résumé, les preuves abondent indiquant que depuis longtemps, sous la dictature du parti communiste chinois, la torture a été banalisée dans les départements de police, les prisons et les camps de travail en Chine. Cela a toujours existé dans le passé, et cela existe encore aujourd'hui. Cela arrive aux prisonniers de conscience à grande échelle, mais aussi à d'autres personnes, dont des citoyens ordinaires. C'est uniquement dû fait du blocus de l'information par le régime qu'une conduite aussi répréhensible n'a jamais été pleinement révélée.

En public, les représentants du régime communiste dissimulent les faits en recourant à des discours retentissants. La vérité, cependant, est que leur comportement est juste à l'opposé de cette "tolérance zéro pour la torture", et ses actions et politiques incitent et encouragent l'utilisation de la torture. La Chine n'a pas fait de "progrès remarquables quant aux droits de l'homme" du tout. Ce n'est pas que le rapport sur la Chine par la commission de l'ONU sur la torture soit "diffamatoire, en déni des faits, et a fabriqué des preuves de toute pièce " comme le régime chinois l'en a accusé. En fait ce sont les représentants officiels du régime communiste, en déni des faits, qui racontent ouvertement des mensonges et font tout qu'ils peuvent pour dissimuler les faits.

Traduit de l’anglais le 25 décembre 2008