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Mme Zuo Xiuyun, une jardinière d'enfants, torturée dans la prison pour femmes de Fujian

19 novembre 2010 |   Écrit par un correspondant de Minghui/Clartés et Sagesse de la province du Fujian en Chine

(Minghui.org)

Nom : Zuo Xiuyun (左秀云)


Sexe : femme


Âge : 60 ans


Adresse : inconnue


Profession : ancienne institutrice au système ferroviaire de Fujian


Date de l'arrestation la plus récente : 2 juin 2004


Dernier lieu de détention : prison provinciale pour femmes du Fujian (福建省女子监狱)


Province : Fujian


Persécution subie : électrochocs, privation de sommeil, travaux forcés, lavage de cerveau, condamnation illégale, passages à tabac, suspendue par des menottes, emprisonnement, isolement, torture, gavages forcés, extorsion, contrainte physique, pillage du domicile, interrogatoires, détention, interdiction d'utiliser les toilettes.


Mme Zuo Xiuyun a été arrêtée et condamnée à la prison deux fois, en 2000 et en 2004, depuis que le Parti communiste chinois a interdit le Falun Gong il y a onze ans, simplement parce qu'elle croit en Authenticité-Bienveillance-Patience. Elle a été détenue dans la prison provinciale pour femmes du Fujian pendant neuf ans, où elle a été brutalement torturée. Voici son témoignage personnel de la torture qu'elle a subie pendant son emprisonnement.


Arrêtée et torturée dans la prison provinciale pour femmes du Fujian une deuxième fois


J'ai été arrêtée en l’an 2000 et condamnée à une peine de trois ans de prison. J'ai été détenue dans la prison provinciale pour femmes du Fujian et brutalement torturée. Vers la fin de 2003, j'ai été libérée et je suis revenue à la maison. Le soir du 2 juin 2004, huit mois après avoir été libérée de la prison, j'ai été de nouveau arrêtée par des agents de la ville de Yong'an et des bureaux 610 de la ville de Sanming. J'ai été emmené au bureau de la police de la ville de Yong’an et puis au centre de détention de Yong’an. Mon domicile a été saccagé.


Avant le procès, j'ai demandé que ma famille soit informée tel que stipulé en vertu de la loi, mais la cour a refusé. Seuls deux fonctionnaires du bureau 610 étaient au procès. On m'a seulement permis de répondre « oui » ou « non » aux questions pendant le procès et quand j'ai essayé d'exposer la torture à laquelle j'avais été soumise, le juge m'a empêchée de parler. Trois mois plus tard j'ai été emmenée à la prison provinciale pour femmes du Fujian.


Suspendue par des menottes pendant sept jours et sept nuits


J'ai été transférée au centre de lavage de cerveau de la prison le jour après mon arrivée. Le bureau 610 de la province était responsable du centre. Plusieurs dirigeants m’ont menotté les mains et m'ont suspendue aux barres de fer de la fenêtre. J'ai dû me tenir sur les orteils, autrement c’était extrêmement douloureux parce que les menottes me coupaient la chair. La douleur était atroce. J'ai toujours des cicatrices aux poignets. Dans la soirée, j'ai été informée du règlement de la prison. Il m’était interdit d’utiliser les toilettes et de faire une grève de la faim.


Les portes et les fenêtres étaient fermées et j'ai été forcée de regarder des vidéos diffamant Dafa maintes et maintes fois avec le son très fort. J'ai été forcée de renoncer à ma croyance au moment où je ne pouvais plus supporter la douleur. C’est seulement à ce moment-là qu’ils m'ont descendue et enlevé les menottes. Mes mains étaient blessées et je ne pouvais pas les bouger.


J'ai senti une douleur extrême dans mon cœur. J'avais été menottée et suspendue 24h sur 24 pendant sept jours. Quand j'ai renoncé au Falun Dafa et au Maître, j'ai senti tellement de douleur dans mon cœur. Je me suis détestée et j’ai vivement regretté d’avoir failli au Maître. Cependant, je pouvais encore sentir l’attention bienveillante du Maître. Le douzième jour, j’ai finalement pu bouger les mains. J'ai dit au dirigeant dont le nom de famille est Chen que j'étais innocente et que j'avais l’intention de rester immuablement dans ma croyance. Chen a dit qu'ils savaient que je changerais d’idée tôt ou tard. Ils ont alors recommencé à me torturer. Ils m'ont forcé à me tenir debout pendant longtemps, ils m'ont interdit de dormir et m'ont menottée à la balustrade de la fenêtre. Ils m'ont encore forcée à regarder les vidéos diffamant le Falun Dafa et le Maître. Tout ceci n'a eu aucun effet sur moi. J'étais très calme. Je n’écoutais pas, ne discutais pas et je n'avais aucune crainte dans mon cœur.


Électrochocs


Un jour, un agent grand et mince du bureau 610 est arrivé. Il m’a enlevé mes menottes et m'a poussée vers le mur. Puis il a pris un long banc et l'a utilisé pour me pousser contre le mur de sorte que je ne puisse plus bouger. Il a pris la matraque électrique du dirigeant Chen, l'a allumée, l’a posée sur mon oreille et l’a pressée vers le bas. Il m'a électrocutée à plusieurs reprises. Le dirigeant Chen a pris la relève avec la matraque et a imité son action. La douleur était au-delà de toute description et j'ai frappé ma tête contre le mur pour oublier la douleur. Quand Chen m'a vue faire ainsi, il m’a saisie par les cheveux et m’a frappé la tête contre le mur. Il a dit : « Tu ne peux plus l’endurer, n’est-ce pas ? Tu veux mourir ? » Alors il a continué à m’électrocuter. Je savais que les personnes devant moi n'avaient aucune nature humaine. Quand ils ont fini, la salle était remplie d'une odeur de peau et de chair brûlées. Mon corps était couvert de boursouflures et je ne pouvais même pas ouvrir la bouche pour manger au repas.


Après deux mois et demi de torture au centre de lavage de cerveau, le 3 décembre 2004 j'ai été emmenée dans la Division n°10. La division a annoncé « trois activités interdites » - n’écrire aucune lettre, aucun appel téléphonique et aucun visiteur. J'ai écrit une lettre d'appel dans laquelle j'ai détaillé toutes les tortures que j'avais subies au centre de lavage de cerveau. Ils ont trouvé la lettre pendant une fouille des cellules et l'ont confisquée. Ils ne m'ont plus donné de stylo ou de papier.


Torture au centre de lavage de cerveau de Qingliu


J'ai été transférée au centre de lavage de cerveau de Qingliu en juillet 2007. Ils voulaient que je renonce au Falun Gong, mais cette fois ils ont changé de tactique. La salle des femmes a envoyé plusieurs gardiens attrayants. Ils ne portaient pas d’uniformes mais portaient des chemises, des robes de mandarins et étaient légèrement maquillés. La salle des hommes a également envoyé deux anciens pratiquants qui avaient renoncé au Falun Gong. Ils se sont relayés pour essayer de me faire renoncer au Falun Gong. Tout le processus était surveillé.


Un mois plus tard, ces personnes ont perdu leur patience et ont montré leurs vrais visages. Les agents du bureau 610 ont donné un coup de pied sur mon tabouret et m’ont piétinée. Ils m'ont menacée et m'ont électrocutée avec des matraques électriques. Pendant la journée, ils me forçaient à regarder des vidéos diffamant le Falun Dafa et on m’interdisait de dormir. Vers 4 heures du matin des dirigeantes venaient me parler. Deux jours plus tard ils ont vu que je restais immuable dans ma foi, ils m’ont donc interdit d’utiliser les toilettes, y compris les douches. Ils ont installé une grande caméra pour me surveiller sans interruption.


L'agent du bureau 610 qui était responsable de me transformer est venu chez moi avec des gardiennes. Ils ont rencontré ma mère et ma fille et ont dit à ma fille qu'ils l’amèneraient me voir. Ils ont tout enregistré et me l'ont montré afin d’utiliser les liens familiaux pour me forcer à abandonner ma croyance. Cela n’a pas fonctionné et deux mois et demi plus tard ils m'ont transférée à la prison pour femmes.


Après mon retour à la prison, j'ai essayé de pratiquer les cinq exercices. Les gardiennes ont ordonné à toutes les détenues de ma cellule de me surveiller 24h sur 24. Un jour, la détenue de service, Lin Yongfang, chef de cellule, et la détenue He Fenghua m'ont vu faire les exercices. Elles m’ont poussé la tête contre le lit et m'ont frappée à coups de poings et à coups de pieds.


Ils m'ont gavé deux fois. La gardienne Lin Ping était responsable de mon deuxième gavage. Deux détenues, Wang Guixian et Zheng Xiaohong, m’ont saisie par les cheveux, m’ont tirée en arrière et m’ont donné un coup de pied dans la cheville pour me forcer à m’agenouiller. Elles ont alors ordonné à d'autres détenues de m’immobiliser les mains afin qu’elles puissent me gaver. Comme je me débattais, de la nourriture est restée bloquée dans ma trachée. Elles m'ont traîné dans le couloir. Plusieurs détenues m’attendaient pour avoir une réunion de « critiques et de dénonciation ». Une détenue se tenait de chaque côté de moi pour m’empêcher de bouger.


Pendant les Jeux Olympiques 2008, une journaliste d'outre-mer est venue me voir. Les fonctionnaires de la prison avaient peur que j'expose leurs crimes, ils ont donc cherché des moyens de me contraindre ou d'arrêter la réunion. Comme ils n'ont pas réussi à me tromper, ils ont commencé à me menacer. Ils ont dit que si je voyais la journaliste, ils feraient mal à mon enfant. Ils ont également dit que les journalistes pour la télévision posent habituellement des questions difficiles et ont dit que je ne pourrais pas faire face à une telle interrogation. En les entendant parler, j’ai pensé que cette journaliste pourrait ne pas être une journaliste ordinaire, j'ai donc dit que j'acceptais l'entrevue. Ils ont alors essayé une tactique différente. Ils ont arrangé une entrevue avec une rédactrice du journal « Yangfan », mais j'ai refusé de la voir. Elle est venue de toute façon, a mis en marche un enregistreur et a alors feint de l'arrêter. Elle m'a tourmentée en me demandant pourquoi je n’acceptais pas son entrevue. Elle a enregistré tout ce qu’elle voulait. Puis elle est partie et je n'ai jamais eu de nouvelles de la journaliste étrangère.


Privation de sommeil pendant plus de vingt jours


J'ai été détenue au centre de lavage de cerveau pendant encore quatre mois é compter de janvier 2009. Le centre de lavage de cerveau était au bout du couloir. À l'intérieur, il y avait un lit, une table et une télévision. La fenêtre était couverte d’un rideau épais, aucune lumière ne pouvait pénétrer et la porte était toujours fermée. Pendant quatre mois, ils ont passé à plusieurs reprises des vidéos diffamant le Falun Dafa. Il m’a été interdit de me doucher pendant plus d'un mois.


Ils m'ont également privée de sommeil pendant plus de vingt jours, disant que c'était une punition pour ne pas faire mon travail. J'étais très somnolente et instable quand je marchais. Une fois ma tête a frappé le mur, puis le sol. J'avais beaucoup de bosses sur la tête. Deux détenues qui devaient me surveiller avaient les yeux braqués sur moi. Toutes les fois que je fermais les yeux, elles hurlaient et me donnaient des coups de pied et des coups de poings.


De retour en prison


J'ai été transférée dans la section des nouvelles arrivées à la prison le 8 juin 2009. Cette division était l'endroit pour les détenues qui venaient d’arriver et était une division strictement contrôlée. J’y suis restée toute une année.


Quand je suis arrivée au septième étage, la gardienne, Liu Xiaohui, m'a électrocutée deux fois avec une matraque électrique. Mon visage et mes lèvres étaient enflés. Liu Xiaohui a ordonné aux détenues de me forcer à m’agenouiller et elles m’ont alors attaché les jambes ensemble. Puis elles m’ont attaché les mains derrière le dos et ont attaché mes mains et mes jambes ensemble. Elles m’ont menotté les mains et les jambes et m'ont transportée dans une salle de classe en disant qu’elles voulaient ruiner mon potentiel d'énergie. Xiaohui m'a verbalement maltraitée et m'a battue. J'avais des bleus partout. Liu m’a également piétiné les orteils avec ses chaussures en cuir. Elle ne m’a pas permis de manger le déjeuner et a menacé de me gaver. La torture s’est prolongée jusqu'à 16 heures. Plusieurs gardiennes observaient, y compris une gardienne spécialisée en psychologie.


La garde Liu Xiaohui a ordonné aux détenues d’écrire « la criminelle Zuo Xiuyun » sur mes vêtements et a demandé que les gardes m'appellent par ce nom. Elle m'a également forcée à nettoyer les toilettes.


En mars 2010, trois mois avant l’expiration de ma peine, la gardienne Liu Xiaohui a commencé à me donner la soi-disant « éducation après l’emprisonnement » et m’a dit de ne pas parler de Falun Dafa à d'autres personnes après ma libération. La gardienne Yu Jingjing me parlait constamment et disait qu’elle perdrait son emploi si je ne faisais pas les devoirs qu’elle m’assignait, et m’a ainsi forcée à coopérer avec leur « éducation après l’emprisonnement ». J'ai été forcée de prendre des notes, de faire les devoirs et de passer des examens. Liu a ordonné à cinq détenues de me surveiller quand j'étudiais. Liu Xiaohui a dit que je ne coopérais pas avec l’« éducation après l’emprisonnement ».


Elle a alors appelé quatre ou cinq jeunes détenues et leur a demandée de me traiter comme leur mère. Elles m'ont serré les mains et m'ont étreinte. Elles m'ont appelée maman les larmes aux yeux et ont partagé leurs sentiments les plus intimes. Je ne les connaissais pas du tout. Liu Xiaohui observait tout et leur a dit que ce serait mieux si elles réussissaient à me faire pleurer aussi. Elle a dit que tant qu’une personne pleure, les autres suivraient. Ceci a duré jusqu'à 17 heures mais je n’ai pas fait ce qu'elles voulaient. Liu Xiaohui a demandé à une détenue de me parler : « Oublie ce qui s’est passé (en parlant de la torture que j'avais subie) et n’en parle plus. » Il était clair que Liu Xiaohiu avait peur que j'expose ses crimes.


Traduit de l’anglais au Canada