(Minghui.org)

Par la fille de Mme Shi Rui

Nom : Shi Rui (石锐)
Genre : Féminine
Age : 59 ans
Adresse : Inconnue
Profession : Employée du gouvernement de l’ancien bureau des finances du district de Yonghong, agglomération de Jiamusi, province de Heilongjiang
Date du décès : 25 avril 2010
Date de la dernière arrestation : 2003
Dernier lieu de détention : Un camp de travaux forcés dans la province de Heilongjiang
Ville : Jiamusi
Province : Heilongjiang
sévices subis : Travaux forcés, lavage de cerveau, injections forcées/administration de drogues, tabassages, suspension, torture, gavage forcé, extorsion, renvoi du lieu de travail, contrainte physique, mise à sac du domicile, interrogatoire, détention, refus d'utiliser les toilettes

Le printemps semble encore loin un vent froid soufflant encore sur la ville de Jiamusi. Le 11eme anniversaire du célèbre appel du 25 avril, ma mère nous a quittés, mon père et moi…


Maman, tu nous disais souvent d'être de bonnes personnes en accord avec Authenticité-compassion-Tolérance, de prendre soin de nos vies quotidiennes, et d’aider chaleureusement les voisins. Tu as tenté de nous remettre rapidement à flots et de gagner de l’argent pour rembourser nos dettes durant la persécution…De telles scènes sont comme un film silencieux qui passe devant mes yeux à travers mes larmes.


Ma mère a commencé à cultiver en 1995. En de nombreuses occasions, elle a été récompensée en tant que travailleuse modèle au niveau de l’agglomération. Elle prenait soin de mes grands-parents, était une bonne épouse, une bonne mère, et une bonne voisine. Elle était si heureuse et contente, et notre famille menait une vie paisible.

Mme Shi Rui

Après que la persécution ait commencé le 20 juillet 1999, la ville de Jiamusi a obligé les employeurs, l’administrateur de la communauté ou la famille des pratiquants de Falun Gong à ‘’garantir’’ qu’ils ne fassent pas appel ou pratiquent les exercices de Falun Gong. En octobre 1999, sous une pression énorme, ma mère a décidé de se rendre à Pékin au Bureau des appels. La police de Pékin l’a arrêtée. Fin octobre 1999, lors de son retour à la maison, la police locale a emmené ma mère directement en garde à vue, dans ce qui était auparavant le département de police du district de Yonghong. Les fonctionnaires du district ont forcé ma mère à choisir entre son travail et Falun Gong. Elle a choisi Falun Dafa sans hésiter et cette même nuit, a été détenue dans le centre de détention de l’agglomération de Jiamusi. Pendant ce temps, l’ancien secrétaire du comité de l’agglomération de Jiamusi, Sun Qiwen, a personnellement ordonné le renvoi de ma mère de son poste d’employée du gouvernement.


Fin octobre 1999, le centre de détention de l’agglomération de Jiamusi étant bondé, la police a emmené quelques pratiquants de Falun Gong dans les centres de détention des cantons de Huachuan et de Tangyuan. Les conditions étaient vraiment mauvaises. Ils mangeaient des petits pains de maïs à chaque repas, avec des feuilles de chou congelées dans de l'eau salée bouillie. Très peu de cette «soupe», était donnée. Avec des panneaux de bois froids pour dormir, trente pratiquants étaient enfermés dans une pièce de moins d’un peu plus de 60 mètres carrés lors des pics d’arrestations. Certains devaient s’asseoir sur le sol toute la nuit, puisqu’il n’y avait pas d’espace pour s’allonger. Dans le but de protester contre la détention illégale, les pratiquants ont mené des grèves de la faim à de nombreuses reprises, et ils ont été torturés par gavage brutal d’eau hautement concentrée en sel et de farine de maïs. Après 11 mois d’un tel traitement inhumain, ma mère, qui y était entrée avec un corps en bonne santé, est revenue émaciée à la maison. Elle devait vendre des légumes pour vivre.


Chaque ‘’jour sensible’’ la police menait des arrestations à large échelle. De concert avec la police locale, les lieux de travail et les administrations de la communauté menaçaient les pratiquants de la perte de leur emploi s’ils ne se présentaient pas chaque jour. Ils menaçaient aussi les familles des pratiquants. Au printemps 2001, avec plusieurs compagnons de pratique, ma mère s’est rendue dans la montagne Sifeng pour partager les expériences de ‘cultivation’. La police les a arrêtés, et a détenu ma mère pendant plus de 100 jours. Dés lors, ils l’ont harcelée plus souvent, bien que nous changions souvent de logement, après que mes parents eurent vendu la maison pour payer les dettes.


En mai 2002, ma mère était à la maison pour m’aider à préparer les examens d’entrée dans les écoles supérieures. Plusieurs agents du poste de police Xinli ont fait irruption chez nous, saccagé notre maison, et détenu ma mère pendant trois mois. J’ai appris plus tard, qu’il y avait eu un coup de filet dans la ville, au cours duquel plus de 200 pratiquants ont été arrêtés cette même nuit.


Lors de l’épidémie de ‘’SRAS’’ de 2003, mes parents (tous deux pratiquants) ont déménagé dans le canton Huachan, parce que j’y allais à l’école. La police du département du district Jiadong est arrivée en voiture et a saccagé notre maison. Ils ont arrêté mes parents, les ont d’abord détenus dans le poste de police Anqing. Ma mère a été condamnée à un an de travaux forcés. Mon père a été détenu un mois dans le centre de détention de l’agglomération de Jiamusi, et libéré après qu'on lui ait extorqué 7 000 yuans. L’année de travaux forcés a particulièrement endommagé la santé de ma mère, durant laquelle elle a traversé une période de crises de pleurs et de rires interminables.


Lors de sa première détention, ma mère s’est vue injecter des drogues inconnues qui endommageaient ses nerfs en permanence. Lors d’une autre détention, elle a été torturée avec les ‘’menottes dans le dos (1),’’ de sorte que ses deux mains étaient menottées dans le dos à un cadre de lit bas. C’était extrêmement douloureux, et a empêché ma mère de soulever un bras pendant une longue période de temps.


En 2006, j’ai été admise à l’université. Une cousine de ma mère nous a fourni un appartement, et ma mère a trouvé un poste d’enseignante en comptabilité. Bien que nous nous trouvions encore sous une énorme pression financière, et que la santé de ma mère n’était toujours pas bonne, au moins, nous étions tous les trois ensemble. Cependant, cette période heureuse n’a pas duré.

Le 28 février 2009, à 16:00 heures, la police s’est introduite à nouveau dans notre logement temporaire, a saccagé notre domicile, arrêté mon père et l'a détenu dans le centre de détention de l’agglomération de Jiamusi. La police a trouvé la cousine de ma mère, et l’a menacée de ne plus nous fournir de maison d’habitation. Incapable de supporter une telle pression, ma mère s’est presque mentalement effondrée. Après une année de misère, elle est décédée de maladie, le 25 avril 2010.

(1) Les mains des pratiquants sont attachées derrière son dos, une main passée au dessus de l’épaule et l’autre contre la partie basse du dos. La police applique alors une grande force pour pousser les deux mains l’une vers l’autre et les menotter ensemble. Voir illustration sur 21,

Traduit de l’anglais en France