(Minghui.org)

(suite de la première partie http://fr.minghui.org/articles/2012/8/21/40658.html)

La perversité derrière un haut mur

Le haut mur d'un camp de travaux forcés est comme un string qui exhibe un comportement immoral. Il y avait auparavant une unité pour toxicomanes dans le camp de travaux forcés de Tuanhe à Pékin. Après qu'il ait été établi, des gardes ont vendu de la drogue aux détenus. Il y avait au moins 10 groupes de trafiquants de drogue qui étaient de connivence avec la police. Vers 2002, un détenu a signalé la situation aux autorités. Les autorités ont prétendu mener une enquête, congédiant un directeur adjoint du camp de travail, et dissolvant l'unité pour les toxicomanes. Un détenu condamné pour vol avec effraction a été nommé à la tête d'un groupe. Il a appris à fumer de la drogue dans le camp de travaux forcés.

Conditions de travail insalubres

Pendant longtemps, les détenus dans les camps de travaux forcés à Pékin ont fait des baguettes jetables. Les baguettes en bois sont généralement emballées à la main dans une couche de papier avant d'être empaquetées. Les baguettes sont d'abord empilées sur le sol. Chaque paire de baguettes doit être enveloppée dans un morceau de papier. Pour saisir le papier plus facilement, la plupart des détenus crachent dans leurs mains. En raison des mauvaises conditions sanitaires dans le camp de travail, ils ne sont pas en mesure de se laver les mains après avoir utilisé les toilettes. Certains détenus utilisent le papier d'emballage pour s'essuyer le nez quand ils ont un rhume, puis utilisent le même morceau de papier pour emballer les baguettes. Quand j'ai poursuivi mes études supérieures à la China Electric Power Research Institute, il y avait ce genre de baguettes jetables dans la salle à manger. Les petits restaurants autour de l'Institut utilisaient tous ces baguettes jetables également, et on assurait, sur l'étiquette imprimée sur l'emballage, qu'elles avaient été « stérilisées à haute température ». Selon certains détenus, avant 2000, le centre d'expédition de Pékin n'était qu'un hangar insalubre. Les baguettes jetables étaient posées sur le sol, et les gens marchaient dessus.

De nombreux détenus ont signalé aux autorités, à de nombreuses reprises, la conduite illégale, des gardiens, y compris les coups et l'extorsion, mais depuis des décennies, presque personne n'a été sanctionné pour mauvaise conduite. Le résultat est que la conduite illégale des gardiens est devenue éhontée. Dans la plupart des cas, ils dissimulent leur mauvais traitements envers les pratiquants de Falun Gong parce qu'ils ont peur d'être exposés par les médias internationaux et ils se rendent compte que le degré de cruauté de la persécution du Falun Gong est sans précédent. À un moment donné, Su Jufeng, secrétaire d'éducation de la Troisième brigade du camp de travaux forcés de Masanjia, m'a dit : « Vous voyez Dabei (Prison) en face de nous ? Elle semble assez stricte en surface, mais à l'intérieur, il semble y avoir une gestion raisonnable. La plupart des droits juridiques des détenus peuvent être garantis. La plupart des gens qui sont admis à notre camp de travail s'y trouvent pour des délits mineurs, mais ils ne savent pas que c'est si difficile et désordonné ici. » Bien sûr, les pratiquants de Falun Gong dans la prison de Dabei sont aussi sévèrement maltraités que ceux à Masanjia.

Un foyer de vice

Le camp de travaux forcés est un terrain propice pour le vice, où les gardiens et les détenus apprennent les uns des autres. Après avoir travaillé dans le camp de travail pendant un certain temps, la plupart des policiers parlent et se comportent comme des criminels. Un langage grossier remplit l'air et les responsables battent fréquemment les détenus. Il y a plusieurs années, les équipes masculines au camp de travaux forcés de Masanjia allaient travailler à l'extérieur. Une policière de Masanjia a vu des vélos garés sur le bord de la route un jour. Elle a dit aux détenus de mettre les vélos sur un tracteur et de les transporter au camp de travail. Depuis que la persécution du Falun Gong a commencé, le camp de travail a élargi ses forces policières. Certains étudiants deviennent des policiers du camp de travail après avoir passé les examens de la fonction publique. Lors de leur entrée dans le camp de travail, leur comportement est bon et ils ne battent ni n'injurient les détenus, mais après un certain temps, leurs mœurs déclinent. Zhi Shunchang, un gardien de la Troisième brigade de la province du Hebei, a prétendu être un camarade de classe du secondaire de la pratiquante de Falun Gong Wang Bo. Pendant longtemps après avoir rejoint le camp de travail, il n'a battu personne. Lorsque la Troisième brigade (discipline spéciale) a été créée, il a été transféré à la Troisième brigade. Une fois, quand il a rencontré les détenus, il a déploré la situation en disant, « Dans la société d'aujourd'hui, il n'y a pas d'avenir pour une personne qui n'est pas dégénérée, donc je vais devoir me laisser dégénérer un peu aussi. » Peu de temps après, il a commencé à battre les détenus. Bien qu'il ne m'ait jamais battu, il ne me laissait jamais utiliser les toilettes quand je le lui demandais. (Remarque : Dans l'usine, il faut avoir une autorisation pour utiliser les toilettes.) Les diplômés de l'académie de police, en général dégénèrent rapidement. Par exemple, le chef d'une brigade, dont le nom est Yu, était diplômé d'une école policière. Peu de temps après son arrivée, il s'est mis à battre les détenus assez brutalement. Le chef d'une autre brigade, Wang Fei, a pris sa retraite de l'armée. Dès qu'il est arrivé, il battait les détenus. Même certains membres du personnel de l'enseignement général le méprisait, en disant qu'il battait les gens sans raison.

Des détenus cherchent des connexions à l'intérieur du camp de travail. Le personnel d'enseignement général appelle ces détenus « les gens avec des connexions. » Ces gens-là ne sont pas battus par les gardes. Plus tard, l'attitude de Wang Fei s'est encore aggravée, il est devenu l'un des plus féroces dans la Troisième brigade. Les gardes du camp de travaux forcés de Masanjia affirmaient tous qu'ils étaient la « loi. » A cette époque, le chef de la brigade spéciale de discipline était Yu Jiang. Le personnel de l'enseignement général a déclaré que Yu était si mauvais que même un fantôme aurait eu peur de lui. Yu croyait qu'il était un homme très capable, qu'il avait été sous-utilisé. Il a également affirmé qu'il était un policier qualifié. Un personnel de l'enseignement général a plaisanté en disant que dans le camp de travaux forcés, ce sont les méchants supérieurs (gardiens) qui contrôlent les méchants subalternes (les détenus).

Un système de pots de vin et « d'esclavagisme rouge »

Un camp de travaux forcés est juste une usine clandestine privée. Bien que le bâtiment et les équipements appartiennent à l’État et que les gardes profitent des mêmes avantages que les fonctionnaires, les recettes générées par les camps de travaux forcés vont toutes aux gardiens du camp de travail, et sont exemptées d'impôt. Les caractéristiques uniques de cette usine clandestine sont : 1) les coûts du travail sont négatifs, parce que les détenus, non seulement travaillent pour rien et paient leurs propres frais médicaux, mais ils versent des pots de vin aux gardiens pour avoir des réductions de peines de prison, être affectés à la tête d'un groupe, avoir une diminution de charge de travail , etc 2), c'est de l'esclavagisme légal – un « système d'esclavagisme rouge » Par rapport à l'esclavagisme existant dans la société humaine dans le passé, cet « esclavagisme rouge » est très différent. Dans le passé, les esclaves étaient la possession des propriétaires d'esclaves. Donc, dans la plupart des cas, le « maître » prenait soin de sa « possession ou propriété ». Cependant, les « esclaves rouges » ne restent dans le camp de travaux forcés que pendant quelques années, de sorte que les gardes épuisent tous les moyens pour exploiter les détenus physiquement et financièrement. Les conditions de vie des « esclaves rouges » sont de loin inférieures à celles des esclaves dans le passé. Un détenu qui avait été chef d'un groupe à Masanjia a dit qu'il avait dû dépenser environ 80 000 yuans dans le camp de travail (la plupart de l'argent avait été utilisé pour acheter des faveurs de la part des gardiens). Dans d'autres camps de travail, les détenus peuvent recevoir nominalement une allocation mensuelle de quelques yuans, mais les détenus ne reçoivent rien à Masanjia. Li Hailong, un détenu de Mongolie intérieure, n'avait pas de famille pour prendre soin de lui. Au départ, certains autres détenus lui avaient donné de la nourriture et des produits de première nécessité, mais suite à une dénonciation, les gardes n'ont pas permis que d'autres détenus soutiennent Li. Quand il a quitté le camp de travail (à ce moment, il avait été persécuté jusqu'à développer un trouble psychique), les gardiens ne lui ont même pas donné les liquidités nécessaires pour le transport et lui ont dit de rentrer à pied. Un assistant administratif m'a dit, que comme le salaire des gardes à Masanjia est beaucoup plus faible que celui des gardes à Pékin ou Shanghai, le camp de travail doit faire travailler les détenus plus longtemps pour apporter plus de profit et compenser leurs faibles salaires.

Manque total de critères et de règlements

Il n'y a pas de critères de gestion dans les camps de travaux forcés en Chine. Non seulement chaque camp de travail a ses propres règles et règlements, mais chaque brigade à l'intérieur du camp de travail même a également des réglementations différentes. Même les gardiens ont du mal à suivre les règles et règlements en matière de gestion des détenus, et agissent selon leurs propres préférences. Par exemple, la Troisième brigade à Masanjia a mis en place un « Règlement de la Troisième brigade », dans lequel existe l'interdiction pour tous les détenus d'utiliser les toilettes la nuit. Au début, cette règle ne s'appliquait qu'aux pratiquants de Falun Gong, mais plus tard, la règle a été appliquée au personnel d'enseignement général qui ne pouvait pas non plus utiliser les toilettes la nuit. Dans la Troisième brigade, il y avait des personnes âgées, pratiquantes de Falun Gong. Certaines d'entre elles mouillaient leur pantalon parce qu'elles n'avaient pas l'autorisation d'aller aux toilettes la nuit. Li Hailong a rencontré cet état de choses à plusieurs reprises. En outre, dans la section des hommes, tous les détenus doivent se raser la tête complètement. Chaque fois que les cheveux poussent un peu, ils doivent se raser la tête. Pendant les heures régulières, les détenus n'ont pas l'autorisation de porter un chapeau. Ainsi, en hiver, les détenus ont froid, de la tête aux pieds après seulement quelques minutes à l'extérieur, car la température en hiver à Shenyang peut atteindre près de 30 degrés Celsius en dessous de zéro.

Au camp de travaux forcés de Masanjia, les détenus n'ont pas l'autorisation de lire des livres. La plupart du temps, on ne les autorise pas à regarder la télévision non plus. Cependant, il y a eu une période où la Troisième brigade permettait aux détenus de regarder les nouvelles télévisées de CCTV. Nous avons regardé les nouvelles pendant environ un mois. Un jour, la CCTV a annoncé qu'elle allait diffuser des informations sur le gouvernement chinois reprochant au président américain sa rencontre avec le Dalaï Lama. Li Men était de garde ce jour-là. Il s'est précipité à l'intérieur et a ordonné que le téléviseur soit éteint. Dès lors et jusqu'au moment où j'ai été libéré, nous n'avons plus regardé les informations. Toute mauvaise nouvelle semble être quelque chose d'effrayant pour les autorités du camp de travail. Lorsque le tremblement de terre de Yushu a eu lieu, le camp de travail ne nous a rien dit à ce sujet mais a baissé le drapeau national. De nombreux détenus ont pensé que le drapeau avait changé de position suite à un vent fort. Encore plus incroyable, le Centre d'expédition de Pékin stipule que tous les détenus doivent marcher de façon rigide, avec les deux mains touchant les jambes, sans balancement des bras. Ils ne peuvent même pas marcher normalement! Le camp de travaux forcés de Tuanhe à Pékin a une réglementation spéciale, qui est qu'avant chaque repas, les détenus doivent chanter des chansons en groupe. Les chansons sont pour la plupart liées au travaux forcés, ainsi que les soi-disant « chansons rouges. » Dans les brigades où la persécution du Falun Gong a lieu, des « chansons rouges » sont également interdites, comme la chanson patriotique de Chine « l'union fait la force », parce que dans les paroles il y a un vers qui dit, « laisser mourir tous les systèmes non démocratiques » et ils ont trouvé que cela faisait allusion à la disparition du PCC.

(A suivre)

Traduit de l'anglais au Canada