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Retour sur le 12e anniversaire de l'interception des signaux de la télévision d'État pour diffuser la vérité à propos du Falun Gong (2e partie)

8 avril 2014 |   Écrit par Yuzheng

Suite de la première partie

(Minghui.org) Euphorie dans la ville de Changchun : Le 5 mars 2002 à 19h19, huit chaînes de télévision câblées de la ville de Changchun ont commencé à diffuser les vidéos « Auto-immolation ou canular ? » et « Falun Dafa se diffuse dans le monde entier. » Sous le choc pour la plupart, de nombreux spectateurs se sont mis à appeler leurs familles et leurs amis, leur disant d’allumer leurs postes de télévision pour regarder le documentaire à propos du Falun Gong.


Lorsque Zhang Zhongyu, directeur adjoint du magazine local Lantaineiwai, est entré dans un petit commerce de proximité, un groupe de gens était rassemblé devant la télévision et parlait avec excitation. Lorsque le propriétaire du magasin a vu Zhang, il l'a pris pour un responsable des autorités et a changeé nerveusement de chaîne. Mais toutes les chaînes diffusaient le même programme : « Auto-immolation ou canular ? »


« C’est un bon programme. Nous devrions le regarder, » a affirmé Zhang au propriétaire. Tout le monde s'est détendu et s'est installé pour regarder.


Le présentateur analysait un programme de CCTV (Télévision centrale de Chine) selon lequel un groupe de pratiquants de Falun Gong s’était immolé par le feu sur la Place Tiananmen. Il faisait ressortir chacune des incohérences du programme de CCTV. Les spectateurs n’ont pas mis longtemps à comprendre que les soi-disant informations n’étaient qu’une mise en scène de propagande visant à diffamer le Falun Gong. Et dans le processus une des « actrices » avait perdu la vie.


Le programme suivant était « Falun Dafa se diffuse dans le monde entier », lequel montrait les milliers de proclamations et certificats émis en faveur du Falun Gong par des gouvernements et des organisations à travers le monde. Le programme était aussi la preuve que le Falun Gong avait été adopté par plus d’une centaine de pays et régions.


Le 6 décembre 2010, le magazine The Weekly Standard publiait un long article de fond sous le titre « Percer les fines ondes hertziennes ou Comment une poignée de martyrs chinois inconnus ont aidé la cause de la liberté dans le monde ».


L’histoire décrivait l’événement tel qu’il s’était déroulé ce soir-là.

« La diffusion du Falun Gong » était passée sur huit chaînes pendant 50 minutes, obtenant une audience de plus d’un million de personnes, les évaluations se renforçant à mesure que la nouvelle se répandait, les gens s’appelant les uns les autres, se disant d’allumer immédiatement la télévision. Dans certains quartiers, les autorités locales s’arrachaient les cheveux et coupaient le courant, plongeant les rues dans l’obscurité.


« Dans d’autres quartiers, tels que ceux proches de la Place culturelle, les gens envahissaient les rues pour fêter ça. L’interdiction a pris fin ! Le Falun Gong est réhabilité ! Quelques pratiquants émergeaient d’usines et de cachettes, distribuant ouvertement des documents. Voisins, enfants, étrangers, même les vieilles dames avec les brassards rouges les approchaient, tout le monde parlant en même temps, en ébullition, riant, leurs donnant des tapes amicales et les félicitant.

« Quelques-uns soupçonnaient que ça n’était pas un programme des autoriéts, mais souriaient néanmoins largement et chuchotaient : « Comment avez-vous fait ça ? Vous les pratiquants du Falun Gong êtes vraiment incroyables ! » Et l’impression qu’ils avaient été réhabilités commençait après tout à devenir crédible et l’euphorie et les rires ont continué même après 22h.


La population de Changchun apprenait la vérité, se rangeait aux côtés du Falun Gong et maudissait les autorités pour avoir monté un coup contre de bonnes personnes.


Dans une petite échoppe alimentaire à l’intérieur d’un bâtiment, une femme a demandé au propriétaire « Avez-vous regardé le programme du Falun Gong hier soir ? » Il a répondu par l’affirmative. Elle a soupiré: « Je n’ai pas regardé la télé hier soir, quel dommage ! »


M. Wei Lisheng, un habitant de Changchun a déclaré : « Le matin du 6 mars, dès que je suis arrivé au bureau, mon patron m’a dit éLe Falun Gong est vraiment puissant. Tout le monde discute de la mise en scène des auto-immolations de la place Tiananmen à présent. Le Falun Gong a dit à la télévision que c’était une mise en scène du Parti communiste pour l'imputer au Falun Gong, et que le Falun Gong est populaire dans le monde entier. »


Un régime en panique

La propagande du régime a ignoré délibérément la joie du grand public et s'est concentré sur les quelques 2 000 appels téléphoniques reçus par les commissariats, les alertant de la diffusion.

Étant donné la population de la ville - se comptant par millions – et les dizaines de milliers de membres du Parti communiste et les milliers d’agents de police en service ou en repos ayant vu l’émission en début de soirée, le nombre d'appels donné par les autorités, était en fait un tout petit pourcentage.


Et le nombre relativement bas d’appels signifiait que la plupart des membres du Parti, des cadres des autorités et des agents de police regardaient tout simplement la TV au lieu de se soucier d’informer les autorités.


Un procès de dix pratiquants de Falun Gong ayant été arrêtés pour avoir distribué des documents explicatifs des faits devait avoir lieu le 6 mars. Après avoir regardé le programme la nuit précédente, des milliers de civils se sont rendus au tribunal pour voir comment les autorités allaient dissimuler leurs mensonges.


Quelques observateurs à l’extérieur du palais de justice discutaient entre eux : « Les imprimés que le Falun Gong distribue sont simplement la vérité. Comment peut-il être illégal de dire la vérité ? À quoi peuvent-ils bien condamner ces personnes innocentes ? » En réponse aux milliers d’observateurs civils, les autorités ont positionné des véhicules de police et des forces armées pour « protéger » le tribunal.


Mais ce que les civils ignoraient c’est que le secrétaire général du Parti communiste chinois d’alors, Jiang Zemin, était si furieux qu’il avait donné l'ordre secret de « tuer tous ceux du Falun Gong impliqués dans l’affaire. » Liu Jing, le plus haut dirigeant du
Bureau 610, une organisation établie à chaque niveau des autorités dans le seul but de persécuter le Falun Gong, a pris un vol pour Changchun dans la nuit pour superviser les mesures massives de fouilles et d’arrestations.


Des bataillons de l’armée sont entrs dans Changchun la même nuit. Toutes les forces de police ont reçu l’ordre d’arrêter n’importe quel avéré pratiquant de Falun Gong dans la ville, et chaque agent a reçu un quota d’arrestations à remplir. Si l’un d’eux n’y parvenait pas, il perdrait son emploi.


L’ordre d’en haut était simple : « Ce n’est pas la peine de suivre la loi pour arrêter les pratiquants de Falun Gong. » Un policier a dit une fois : « Nos supérieurs nous ont ordonné de nous concentrer sur l’arrestation des pratiquants de Falun Gong, alors ne vous occupez ni des meurtres ni des incendies. »


Dans la première série d’arrestations de masse, plus de 5 000 pratiquants de Falun Gong ont été détenus. Les interrogatoires et la torture ont commencé immédiatement afin de trouver les personnes impliquées dans l'interception des signaux du câble de télévision.

Des héros arrêtés et torturés

Lei Ming

Étant le dernier à quitter le point d’intersection du signal, Lei Ming, a été le premier à être arrêté. Son arrestation a eu lieu à 20h, peu de temps après la diffusion, et il a été détenu au poste de police de Qinming. Des journalistes n'ont pas tardé à apprendre l’arrestation et sont arrivés au poste de police, mais ils ont été jetés dehors par les agents. Cette même nuit, Lei a été transporté aux services de police de la ville.

Illustration de torture: le banc du tigre

Il a été passé à tabac dans les locaux des services de police mais n'a pas cédé. Les autorités de niveaux supérieurs n'ont pas tardé à intervenir. Lei a eu les yeux bandés et a été emmené dans un sous-sol de l’Hôtel de Jingyuetan. Les pièces y étaient équipées de toutes sortes de dispositifs de torture : un banc du tigre, des matraques électriques, des sacs plastiques pour recouvrir la tête, une tige de fer chauffée au rouge, des haut-parleurs, etc. Cinq heures plus tard, Lei Ming n’était pas loin de mourir.


Mais les autorités ne voulaient pas qu’il meure trop vite, alors il a été torturé pendant quatre jours et nuits. Lorsqu’il a été transporté au centre de détention de Tiebei, le gardien a eu un choc à la vue du corps enflé et défiguré de Lei et a refusé de l’admettre, mais les agents ont insisté que c’était « un cas spécial » et lui ont ordonné de le prendre.


Dans la cellule de détention, les prisonniers ont compté les marques de brûlures au fer rouge, de décharges électriques et les tuméfactions sur le corps de Lei. Le chef des prisonniers a déclaré : « Je ne croyais pas que le Falun Gong était si terriblement persécuté, mais ça ne fait à présent pour moi plus aucun doute. Je crois aussi que le Parti communiste chinois est condamné. »


Lei a été
illégalement condamné à 17 ans de prison après un procès pour l’exemple.

Liu Chengjun

Le soir du 23 mars, 20 véhicules de police ont entouré le village de Shanhoutun dans le canton de Qianguo. Les agents ont fait irruption dans la maison de l’oncle de Liu et ont embarqué son cousin pour un interrogatoire dans le poste de police le plus proche. Ils ont menacé d'arrêter aussi sa grand-mère de 84 ans. Sous la pression, le jeune homme leur a dit où se trouvait Liu.

Le 24 mars à 1h du matin, sept véhicules de police sont retournés au village de Shanhoutun et entouré la maison de l’oncle. La police a mis le feu à deux gros tas de bois pour faire sortir Liu qui était caché derrière. Ils l'ont menotté et ont commencé à le battre avec des lattes de bois, sous les yeux de sa famille et des autres villageois.


Alors que Liu se tordait de douleur par terre, l’agent Li Bowu des services de police de la ville de Songyuan lui a tiré à deux reprises dans une jambe en hurlant : « Maintenant, montre-moi jusqu’où tu peux courir ! »


Puis les autorités ont poussé Liu dans le coffre d’un véhicule de police. Ils ont aussi arrêté son oncle et sa tante.


L’oncle, la tante et le cousin de Liu ont été détenus au centre de détention du canton de Qian Guo pendant 11 jours. Le cousin a été violemment passé à tabac, et l’oncle de Liu a été battu jusqu’à ce que les muscles de sa cuisse soient déconnectés de l’os.


Liu a été ultérieurement condamné à 19 ans de prison, où la torture a finalement eu raison de sa vie.

La dernière photo de Liu Chengjun. Sur la photo, son bras gauche n’était pas dans sa manche. Il ne pouvait plus se tenir assis seul et devait s’appuyer contre le mur.


Massacre dans la ville de Changchun

Plus de 5 000 pratiquants de Falun Gong ont été arrêtés lors de l’arrestation de masse à travers la ville et un mois plus tard, au moins 6 d’entre eux étaient morts sous la torture. L’immense majorité des 5 000 pratiquants n’était pas impliquée dans la diffusion télévisée.


Mme Li Rong, 35 ans, travaillait à l’Institut de Recherche pharmaceutique de la province de Jilin et était diplômée de l’Université de Jilin. Les autorités ont dit qu'elle était décédée en sautant d’un bâtiment pour échapper à l’arrestation, mais la vraie cause de sa mort est toujours sous enquête.


Mme Shen Jianli, 34ans, était un professeur de mathématiques au département de Mathématiques appliquées de l’Université de Jilin. Elle a été arrêtée le 6 mars et est décédée après avoir été torturée à la fin du mois d’avril. Son mari, M. Zheng Weidong, également pratiquant de Falun Gong a été détenu lui aussi.


Un pratiquant de Falun Gong non identifié, d’une trentaine d’années, a été battu à mort le 16 mars sous la garde de la Brigade d’investigation criminelle du poste des services de police de la ville de Changchun. Son corps était couvert de multiples blessures et ses organes internes endommagés.


Liu Yi, 34 ans, a été arrêté le 18 mars et est mort au cours de la garde à vue de la Division de police criminelle du poste de police de Luyuan.


Mme Li Shuqin, 54 ans, a été arrêtée par les Services de police de la route de Changjiu et est décédée dans le troisième centre de détention de Changchun.


M. Liu Haibo, qui avait connu Liang Zhengxing dans un camp de travaux forcés, était un radiologue à l’Hôpital de Chencheng. Liu a été arrêté le soir du 10 mars et est décédé à 1h le matin suivant en garde à vue policière.


D’après le récit d’un ancien agent de police, les autorités lui ont introduit un bâton électrique dans le rectum pour choquer ses organes internes. M. Liu est décédé en quelques minutes mais les autorités ont déclaré qu’il était décédé d’une crise cardiaque. Ils ont incinéré son corps en secret.

Liu Haibo et sa femme


Bien d’autres pratiquants de Falun Gong ont à peine survécu à la torture.


Une pratiquante de Falun Gong a écrit dans une lettre adressée au site Minghui : « Au début, les autorités ont suspecté que j’étais impliquée dans la diffusion et me considéraient comme une « personne importante. » J'ai été enlevée en sortant de mon bureau et détenue au poste de police de Luyuan. J'ai été battue par sept ou huit policiers.


« Plus tard, dans la Division de police criminelle, j'ai été menottée et suspendue en hauteur avec deux de mes orteils touchant à peine le sol. Les nerfs de mes bras ont été endommagés et je n’ai plus eu aucune sensation dans les bras pendant plus de 40 jours.


“Finalement, ils m’ont emmenée dans le sous-sol de l’Hôtel de Jingyuetan, où chaque pièce avait de nombreux dispositifs de torture tels que le banc du tigre. Deux policiers, Gao Peng et Zhang Hang, étaient extrêmement pervers. Ils aimaient choquer les pratiquantes sur leurs mamelons et leurs parties intimes. Zhang et un autre policier, Jiang Zhong, m'ont électrocutée partout de la gorge jusqu’aux pieds. Ils ont enfoncé et maintenu délibérément la matraque sur ma peau de plus en plus longtemps pour que la brûlure soit aussi profonde que possible. Et ils ont enveloppèrent à répétition ma tête dans un sac plastique jusqu’à ce que je perde connaissance.


« J’ai rencontré Wang Yuhuan et Chen Yanmei dans le centre de détention. Mme Wang m’a dit que lorsqu’elle a été interrogée, les autorités l’ont choquée avec de longs bâtons électriques. Dans une des tortures, elle a été ligotée avec des cordes comme un gros rondin et deux policiers l'ont balancée à répétition contre un arbre. Elle eut l’impression d'être presque morte.

Procès absurdes

Le 1er avril 2002, les agences de presse chinoises ont rapporté que 18 personnes étaient impliquées dans les diffusions du câble TV dans la ville de Songyuan et la ville de Changchun. Mais lorsque le procès a commencé, il n’y avait que 15 personnes sur la liste des accusés. D’après les six cas connus de décès en détention suite aux arrestations de masse et aux interrogatoires, nous croyons que les trois autres sont décédés en détention.


L’un d’eux était Hou Mingkai. Il a été arrêté le 20 août 2002, avec trois autres pratiquants. L’un d’entre eux a raconté plus tard les interrogatoires de cette nuit-là.


« Les autorités du Bureau 610 de la ville de Jilin et la Division de sécurité intérieure ont arrêté Hou Mingkai, deux autres pratiquants et moi-même. J'ai été menotté à un tuyau connecté à la chaudière. La chaudière dans la pièce a été éteinte et la porte ouverte. J’entendais le bruit des coups de la pièce de l’autre côté du couloir. Lorsque les agents étaient fatigués de donner des coups, ils venaient dans la pièce dans laquelle j’étais pour boire de l’eau.


« Un d’entre eux a dit : « Ce type peut vraiment beaucoup encaisser. » La policière a dit à son tour : « Comment se fait-il que le gaz lacrymogène ne l’ait pas affecté ? J’étais presque en larmes moi-même. Ce type est un dur. »


« Environ une demi-heure plus tard, j’ai entendu le policier dans l’autre pièce commencer à paniquer et à hurler quelque chose comme : « Hou Mingkai ne réagit plus. Il est mort. » Je pense qu’ils ont essayé de tout dissimuler par la suite en faisant entrer un policier dans ma chambre qui a déclaré : « Hou Mingkai a essayé de s’échapper. Il a sauté par la fenêtre. » Nous étions au sixième étage et il y avait beaucoup de forces de police dans cette pièce. Hou Mingkai n’aurait pas pu sauter par la fenêtre. Je savais qu’ils l’avaient battu à mort. »

Une photo de l’épouse et de la fille de Hou Mingkai se trouvait parmi ses souvenirs.

Le 18 septembre 2002, la Cour intermédiaire de Changchun a jugé les 15 prévenus et les a condamné chacun jusqu’à 20 ans de prison. C’était alors les peines les plus longues condamnant des pratiquants de Falun Gong depuis le début de la persécution en juillet 1999.


(À suivre )

Traduit de l'anglais en Europe