En tant qu'organisation non gouvernementale financée par le gouvernement américain (ONG), Freedom House mène des recherches et plaide pour la démocratie, la liberté politique et les droits de l'homme. Fondée en octobre 1941, elle publie annuellement des rapports qui évaluent le degré des libertés politiques et civiles de chaque pays, lesquels sont fréquemment cités par les politologues, les journalistes et les responsables politiques.

« Malgré une campagne de dix-sept ans du Parti communiste chinois (PCC) pour éradiquer le groupe spirituel, des millions de gens en Chine continuent de pratiquer le Falun Gong, y compris de nombreux individus qui ont repris la discipline après le début de la répression. Ceci représente un échec flagrant de l'appareil de sécurité du PCC », conclut le rapport.

Un système populaire de méditation

pour commencer, le rapport passe en revue la popularité généralisée du Falun Gong en Chine, avant 1999. Il établit que le Falun Gong est une pratique spirituelle qui se caractérise par cinq séries d'exercices méditatifs et l'adhésion au principe Authenticité-Bienveillance-Tolérance.

« Du début jusqu'au milieu des années 90, le Falun Gong, ses pratiquants et son fondateur, Li Hongzhi, ont bénéficié d'un soutien gouvernemental important et d'une couverture positive par les médias d'État. »

Le rapport explique comment la pratique s'est répandue dans les communautés par le bouche-à-oreille et note que « le peuple chinois dans toutes les couches de la société – médecins, agriculteurs, ouvriers, soldats, intellectuels, membres du Parti communiste – a commencé à apprendre la pratique. »

« En 1999, selon les sources gouvernementales et les rapports des médias internationaux, au moins 70 millions de personnes pratiquaient le Falun Gong. »

Appel pacifique

Le rapport analyse ensuite le début et la progression de la répression. Non seulement le nombre des pratiquants a dépassé celui des membres du Parti communiste chinois, mais la philosophie spirituelle traditionnelle du Falun Gong a aussi menacé l'idéologie communiste de la lutte politique, menant à considérer le système de méditation comme une menace.

Cela a mené plus tard à l'arrestation de douzaines de pratiquants à Tianjin, une ville près de Pékin, en avril 1999. « On a dit à ceux qui appelaient pour leur libération que les ordres provenaient de Pékin. Le 25 avril, plus de 10 000 partisans se sont rassemblés tranquillement à l'extérieur du Bureau national des appels de Pékin, adjacent au complexe gouvernemental de Zhongnanhai, pour demander la cessation des abus et la reconnaissance de leur droit de pratiquer.

« Après la manifestation du 25 avril Zhu Rongji, le Premier ministre d'alors, a pris une position conciliante envers le Falun Gong. Il a rencontré les représentants des pétitionnaires et a ordonné la libération des partisans de Tianjin, après quoi ceux de Pékin se sont volontairement dispersés », déclare le rapport.

Jiang Zemin déclenche une persécution à l'échelle nationale

Mais ensuite, le dirigeant communiste chinois, Jiang Zemin, a décidé d'« éradiquer » le Falun Gong. « Dans le contexte du système politique autoritaire de la Chine, une fois que Jiang a pris la décision arbitraire et sans doute illégale d'interdire le Falun Gong et a affirmé sa volonté auprès d'autres membres du Comité permanent du Politburo, il y avait peu d'obstacles institutionnels ou juridiques pour arrêter ce qui est arrivé par la suite. »

Pour mener à bien la persécution, Jiang a créé une force de sécurité extrajudiciaire de policiers en civil connue sous le nom de Bureau 610. « En juillet 1999, la campagne a commencé très sérieusement et le poids total de l'appareil répressif du PCC s'est abattu sur le Falun Gong. La propagande démoniaque a inondé les ondes, des milliers de personnes ont été détenues et des millions ont été forcés à signer des promesses de cesser la pratique. »

S'opposer à la persécution

Les croyants en Falun Gong en Chine ont répondu à la persécution du PCC par une résistance pacifique. « Au cours des premiers jours et des prremières semaines de l'interdiction, il y a eu de nombreux piquets de grève devant les bureaux locaux du gouvernement. Lorsque ces fonctionnaires de niveau inférieur se sont révélés peu réceptifs, les partisans ont commencé à écrire des lettres aux autorités supérieures ou à présenter des pétitions directement à Pékin. Ils ont partagé leurs expériences positives de la pratique dans un effort pour convaincre les responsables que le Falun Gong ne représentait aucune menace pour la société. En 2000, les pratiquants, déployant des banderoles et exécutant les exercices de qigong, constituaient une présence quotidienne sur la place Tiananmen, mais la plupart étaient immédiatement arrêtés. »

Le rapport explique que, à mesure que la répression se poursuivait, les pratiquants ont reporté leur attention sur la sensibilisation des autorités et du public en distribuant de la documentation imprimée, audio et visuelle pour révéler la grave violation des droits de l'homme et expliquer les faits sur le Falun Gong.

Les prélèvements d'organes

Le rapport décrit comment l'impensable, le meurtre de personnes innocentes pour leurs organes, a pu en arriver à exister : « C'est dans le contexte d'une propagande déshumanisante, de sévices graves en détention et d'incitations économiques que la forme ultime de l'exploitation financière a été rapportée : le meurtre des détenus du Falun Gong et les prélèvements de leurs organes pour être vendus à des prix élevés à des patients chinois et à des ''touristes de transplantation'' étrangers, dans le cadre d'une industrie à plusieurs milliards de dollars .»

Selon le rapport,des preuves des prélèvements forcés d'organes ciblant les prisonniers de conscience du Falun Gong ont fait surface en 2006, et de nombreuses enquêtes menées par des journalistes indépendants et des spécialistes en droit, les ont trouvées crédibles. De nombreux membres de la communauté médicale ont aussi exprimé leur inquiétude.

Poursuite judiciaire contre Jiang Zemin

Depuis mai 2015, un grand nombre de pratiquants de Falun Gong ont déposé des plaintes pénales contre Jiang pour la persécution du Falun Gong. Le rapport explique que « les lignes directrices de la Cour suprême populaire, qui ont pris effet le 1er mai 2015, exigent que les autorités judiciaires acceptent les plaintes pénales présentées individuellement par des citoyens ; auparavant, elles avaient de la marge de manœuvre pour rejeter les plaintes pénales. Un certain nombre d'articles sur Minghui ont sensibilisé au changement et ont proposé que les partisans profitent de la lutte anti-corruption de Xi, qui a fait tomber des alliés clés de Jiang, en soumettant leurs comptes-rendus de persécution et en demandant qu'une enquête soit menée sur Jiang. »

Le rapport dit que les victimes de la persécution à l'intérieur et à l'extérieur de Chine ont commencé à envoyer des plaintes écrites à la Cour suprême populaire et au Parquet suprême populaire. Plus de 200 000 pratiquants ont soumis leurs plaintes pénales, comme rapporté sur le site Minghui.

Mais maintenant, ce n'est pas seulement le Falun Gong qui ose parler. « Le plus impressionnant est peut-être le grand contingent de non-pratiquants qui a rejoint les initiatives du Falun Gong », déclare le rapport. « Malgré la répression de 2015 contre les avocats des droits de l'homme, des centaines continuent à représenter les clients du Falun Gong. Des dizaines de milliers de personnes autour de la Chine ont signé des pétitions, non seulement pour la libération des voisins détenus, mais plus récemment pour soutenir les poursuites judiciaires contre Jiang Zemin. »

La persécution se retourne contre le parti communiste

Peignant une image de la gravité de la persécution, le rapport déclare : « Les pratiquants de Falun Gong à travers toute la Chine sont soumis à une surveillance généralisée, aux détentions arbitraires, à l'emprisonnement et à la torture et ils courent un risque élevé d'exécution extrajudiciaire. »

Le rapport note que le fait que le Falun Gong a survécu à une telle attaque brutale indique que la persécution du Parti a échoué. « Quand on considère cette réalité et les facteurs qui ont mené à l'interdiction, il est difficile de ne pas conclure que Jiang et le PCC ont créé une prophétie autoréalisatrice, générant les menaces même qu'ils craignaient, transformant des dizaines de millions de citoyens politiquement loyaux et des membres du Parti en une armée de militants dévoués en désaccord avec le PCC. »

Traduit de l'anglais au Canada