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Défaire les nœuds dans mon cœur : se libérer des mailles du filet

14 octobre 2018 |   Écrit par un pratiquant de Falun Dafa de Washington DC., États-Unis

(Minghui.org) Bonjour Maître, bonjour compagnons de cultivation.

Il y a plus de treize ans, j'ai eu la chance d'obtenir le Fa. Peu de temps après avoir commencé la cultivation, j'ai lu dans la sixième leçon du Zhuan Falun :

« Pour peu que vous soyez imprudent, vous risquez de chuter et de vous ruiner immédiatement »

J'ai senti que j'avais ce problème et que mon xinxing était instable. J'ai travaillé dur dans la cultivation personnelle pour me libérer de mes attachements et résoudre mes problèmes. Je m'inquiétais en partie pour moi-même, mais je voyais aussi qu'être instable m'empêchait de remplir ma mission.

Le Maître a dit :

« La Loi a déjà été transmise publiquement et le Maître vous l’a dit : il suffit que vous persévériez dans la cultivation et l'étude de cette Loi et vous obtiendrez tout » (« Enseignement de la Loi à la Conférence de Loi de la grande région de New York 2009 », Enseignement de Fa dans les conférences IX)

J'ai dit au Maître dans mon cœur : « Quoi que ces pratiquants solides comme le roc aient, je le veux ! Je veux cette chose ! »

Lors de la Conférence de Fa de New York en 2017, une couche plus profonde de mes attachements a commencé à être exposée. Plusieurs fois, les paroles de mes compagnons de cultivation m'ont touché directement au cœur, visant droit mon attachement.

J'étais en train de discuter avec d'autres pratiquants et quand il a été temps de partir, un pratiquant m'a dit : « D'accord, au revoir ! » Mais j'avais l'impression qu'il disait : « D'accord, allez-vous-en ! Nous ne voulons pas de vous ! » Soudain, il y a eu cette forte pression psychologique : personne ne veut de moi.

J'ai regardé au fond de moi pour comprendre pourquoi c'était si douloureux. Cela semblait être dû à ma peur d'être sans valeur et que les autres ne veuillent pas de moi, une sorte de désir ardent d'être valorisé et important aux yeux des autres. C'était viser l'estime de soi.

Quelques jours plus tard, j'ai participé à une séance d'étude collective loin de chez moi. Quand une pratiquante a découvert que je parlais chinois, elle m'a demandé pourquoi je ne m'étais pas joint à Shen Yun pour animer le spectacle. J'ai répondu : « Je n'ai pas l'ouverture d'esprit et l'assurance qu'un interprète devrait avoir, alors je n'ai pas été choisi. »

Elle m'a dit : « Ne te concentre pas sur toi-même et ne te mets pas en avant. Tout t'a été donné par le Maître. » J'avais entendu d'autres personnes le dire tout le temps, mais je ne savais pas ce que cela signifiait vraiment. Je savais que ce qu'elle disait était exact, mais je n'arrivais pas à trouver comment cela s'appliquait à ma cultivation.

Le lendemain, alors que j'étudiais la section sur le circuit céleste dans la huitième leçon du Zhuan Falun, je me suis éveillé à ce sujet. Le Maître a écrit :

« On continue sa cultivation dans le but d’entraîner, au moyen des circuits célestes, tous les méridiens du corps par un seul méridien et ainsi de dégager totalement les méridiens du corps. Nous avons déjà commencé à le faire. »

J'ai placé mes capacités et ma personnalité dans une conception rigide de ce que je suis. C'est ainsi que je me suis défini. Mais en fait, en tant que disciple de Dafa, je ne suis qu'un canal, un canal par lequel le Fa peut se manifester dans le monde humain. Plus ce canal s'assimile au Fa, plus son énergie grandit et mieux je peux accomplir ma mission. C'était juste que ma conception de moi-même m'avait toujours bloqué la route.

Et qu'est-ce qui dominait ma conception de moi-même ? Un jour ou deux plus tard, cela m'a sauté aux yeux dans le Fa. Le Maître a dit :

« Un jour, son œil céleste s’ouvre et il peut même voir très clairement. Il pense : Dans ce lieu de pratique, c’est moi qui ai l’œil céleste le mieux ouvert, peut-être que je ne suis pas quelqu’un de commun ? J’ai pu apprendre le Falun Dafa de Maître Li, je l’ai vraiment bien appris, je suis meilleur que tous les autres, je ne suis peut-être pas quelqu’un d’ordinaire.” Cette pensée n’est déjà pas correcte. » (Zhuan Falun)

Dès mon plus jeune âge, j'ai eu le sentiment de ne pas être une personne ordinaire. J'étais spécial. Les questions spirituelles et religieuses me semblaient plus faciles à comprendre que pour les autres. Je sentais que les illusions de la société ordinaire ne m'affectaient pas autant que les autres. Alors que certains avaient du mal à croire en Dieu, pour moi, c'était automatique. Mais j'ai laissé ça me monter à la tête. Je suis devenu convaincu que « je suis spécial et Dieu prend particulièrement soin de moi. »

Je portais cette conception lorsque j'ai obtenu le Fa. Parce que j'avais cette idée, mon esprit s'en réjouissait facilement. Une mentalité de se donner de l'importance pouvait rapidement s'immiscer dans ma pensée. Si je devais accomplir quelque chose pour valider le Fa, et le faisais bien, je pouvais voir cela comme une preuve que je n'étais pas comme les autres. L'attachement au contentement de soi allait émerger et il était facile pour moi de tomber dans la mentalité de justifier la validation de soi en me disant que j'étais plus haut que les autres, que j'étais plus spécial que les autres et que j'étais différent.

Ayant reconnu cet attachement, j'en ai cherché la racine dans mon cœur. Pourquoi n'avais-je pas pu abandonner cette pensée depuis ma jeunesse ? Si je suis comme les autres, si je ne suis pas extraordinaire, alors pourquoi suis-je précieux ? Ne suis-je pas inutile ? Et si je sens que je ne vaux rien, comment vais-je avancer ? En fait, le Maître a évoqué la valeur de la vie de nombreuses fois. Mais sur le long terme, j'ai été interféré par cette notion que j'avais formée au sein de la société ordinaire : si je ne suis pas spécial, si je ne suis qu'une personne moyenne, alors je me sentais non précieux.

Le Maître a dit :

« Parfois je pense qu'une vie, en la regardant il semble qu'elle soit vraiment insignifiante, mais chacune a l’histoire de sa propre vie, certaines tragiques, certaines complexes et pleines de péripéties, certaines joyeuses, certaines douloureuses, et certaines compatissantes ou bienveillantes. Il y a aussi différentes caractéristiques pour chaque vie, elles sont très précieuses à mes yeux. » (« Vingt ans d'enseignement du Fa », Enseignement de Fa dans les conférences XI)

Je me suis dit qu'il était temps d'être moyen et de se contenter d'être l'une des milliers de milliards de vies. Mais je ne pouvais pas me libérer de cette mentalité de vouloir me sentir spécial.

Si à l'avenir je suis vraiment capable d'atteindre la parfaite plénitude, si je suis vraiment capable de devenir un gardien de l'univers, à ce moment-là je serai toujours comme les autres, une vie ordinaire dans l'univers. À ce moment-là, je ne serais qu'un petit être dans un vaste univers rempli d'innombrables et incommensurables êtres. L'univers est tellement immense. Du point de vue de l'univers, les êtres sont égaux.

J'ai essayé de me convaincre que je n'étais pas spécial, mais je n'y arrivais pas. En fait, cette pensée était déjà devenue automatique ; c'était déjà une forte conviction dans mon esprit. Si à l'époque on avait essayé de me dire que je n'étais peut-être pas spécial et que j'étais juste moyen, on aurait échoué. Mais en fait, on n'en aurait jamais eu l'occasion, parce que je n'ai jamais révélé ces pensées à qui que ce soit. Je me suis simplement dit tranquillement et en toute confiance que j'étais meilleur que les autres.

L'automne dernier, je luttais encore pour me libérer de la croyance que j'étais spécial. C'est à cette époque que j'envisageais de faire une demande d'admission à un programme d'études supérieures sur l'Asie de l'Est. Le programme semblait très intéressant et se déroulait dans une école prestigieuse, mais les admissions semblaient étonnamment peu compétitives.

Le programme d'études semblait me convenir parfaitement. J'avais déjà suivi un programme estival d'études dans cette école et cela avait été une expérience de cultivation vraiment incroyable. Pendant cette période, j'ai eu plusieurs fortes expériences de déjà-vu. Je me suis convaincu que c'était ce que je devais faire, que c'était ma prochaine étape.

D'un côté, je cherchais le prestige et je le savais. Mais je me suis dit que l'expérience de me tempérer serait précieuse. J'en suis venu à penser que cette expérience devait être la mienne, qu'elle était sur mon chemin.

Je me suis souvent rappelé ce que le Maître dit au sujet de la jalousie :

« Parfois, vous croyez que quelque chose est à vous, les autres vous disent aussi que c’est à vous, mais en fait cela ne vous appartient pas. Vous êtes peut-être convaincu que cette chose est à vous mais finalement elle ne l’est pas : c’est à travers cela qu’on voit si vous pouvez ou non vous détacher ; si vous n’êtes pas capable de l’abandonner, alors c’est un attachement, et on utilise ce moyen pour vous faire abandonner l’attachement à vos intérêts personnels » (Zhuan Falun)

Je me suis dit : Oui, bien sûr, je sais, mais je peux lâcher prise ; en plus, ce que je veux vraiment, c'est l'incroyable expérience de cultivation et de développement personnel.

Le temps passait et j'attendais le résultat. Quand la lettre de refus est arrivée, j'étais d'abord impassible. Quelques jours plus tard, ça m'a frappé comme un glissement de terrain. La douleur du rejet m'a submergé. Je me sentais totalement inutile.

Je me répétais fréquemment ce que le Maître disait :

« Mais la véritable élévation est l'abandon, et non pas l'obtention. » (« Enseignement de la Loi lors de la Conférence de Loi à Philadelphie aux États-Unis 2002 », Enseignement de Fa dans les conférences II)

Je n'avais pas reconnu à quel point mon esprit était déterminé à aller de l'avant lorsque le rejet est arrivé. Soudain, l'étape suivante de ma vie m'a semblé moins claire et je m'en moquais. J'ai perdu l'intérêt de terminer mes études supérieures. J'ai arrêté de me soucier de quoi que ce soit. J'ai arrêté d'aller en cours et même de me raser. Rien ne semblait important. Je m'en moquais, c'est tout.

Devant le rejet, j'ai dû abandonner l'idée que, d'une manière ou d'une autre, cette expérience académique et ce prestige étaient miens. Et en lâchant prise, j'ai finalement lâché la jalousie et le mal-être dans mon cœur.

Personne ne me doit rien. L'univers ne me doit rien. C'est moi qui ai causé toutes mes souffrances.

Pendant des années, j'en voulais à tout le monde. Je ressentais que les forces anciennes avaient détruit les arrangements du Maître pendant mes premières années de vie et que cela m'avait causé des difficultés supplémentaires dans la cultivation. Face à ce rejet, j'ai finalement abandonné le sentiment d'injustice. Je pouvais voir que toutes mes difficultés étaient causées par mon ego démesuré et mon obsession pour l'idée que j'étais différent et spécial. Pendant des années, j'ai engendré des démons dans mon propre esprit. Je n'ai jamais cru que j'étais plus qu'humain, mais cette pensée m'avait beaucoup égaré.

Mais les études supérieures prenaient fin et je devais les terminer. Coincé dans un mauvais état, j'ai demandé de l'aide au Maître. C'est arrivé immédiatement.

Un parent a appelé et a dit : « Oh, as-tu entendu parler de tel ou tel voisin décédé ? » Quelqu'un m'avait dit d'aller rendre visite à cette voisine, mais je l'ai repoussée, absorbé par ma propre vie, en me disant : « Je la connais à peine. »

Puis vint la douleur psychologique de l'échec. « Encore une fois, une personne que je connais était morte et je n'étais pas vraiment sûr d'avoir fait un travail approprié pour clarifier la vérité. Pourquoi suis-je si nul pour ces choses ! » La pression pesait sur moi.

Le Maître a dit :

« Retenez bien cela ! le Xiulian lui-même n’est pas pénible, le problème essentiel est qu'on n'arrive pas à abandonner l’attachement des gens ordinaires. C’est seulement quand votre réputation, vos intérêts et vos sentiments doivent être abandonnés que vous ressentez de la peine. » (« Le Xiu véritable », Points essentiels pour avancer avec diligence)

Alors, qu'est-ce qui m'a causé cette douleur intense ? Je me souciais de l'avenir de la voisine, mais en fin de compte, j'étais contrarié parce que je me sentais comme un raté. Des vies dépendaient de moi, mais je n'arrivais pas à bien faire. J'étais en colère parce que j'avais échoué dans ma mission. C'était vraiment à propos de moi.

Non, ça suffit ! Cet être qui est moi n'est qu'un canal pour le Fa dans le monde humain. Si ce canal n'a pas été bien ouvert dans le passé, alors je me dépêcherais de l'ouvrir pour que le pouvoir du Fa puisse se manifester dans cette dimension. Assez de la culpabilité ! J'en avais assez de m'inquiéter de mon échec ou de mon succès. Cet être n'est qu'un canal, un parmi des millions de canaux, pour le Fa dans le monde humain.

Ma pensée droite a émergé et je me suis sorti d'un mauvais état. Je suis retourné à l'école pour arranger les choses. J'ai dû parler avec mon conseiller au sujet des prolongations pour les papiers et les examens puisque je n'avais pas fait de travail scolaire pendant trois semaines. Puis j'ai dû aller parler à mon professeur, mais je n'ai pas pu le faire. Je ne pouvais pas y aller. Le même conseiller m'a ensuite croisé de nouveau dans la cage d'escalier, mais je n'ai pas pu lever la tête pour établir un contact visuel. Je n'ai pas pu le faire.

Puis ça m'a frappé. J'étais complètement embarrassé et humilié. J'avais été un étudiant très irresponsable. Mon conseiller le savait, et bientôt mes camarades de classe aussi.

Face à cette humiliation, j'ai dû affronter la réalité et abandonner l'idée que j'étais un bon élève, que j'étais responsable, que j'étais capable, intelligent. Fondamentalement, j'ai dû me défaire de l'image de moi-même à laquelle je m'étais accroché si longtemps.

Un autre pratiquant m'a récemment fait part de l'ancien mythe grec de Narcisse. Le beau jeune homme, après avoir rejeté l'attention d'une nymphe, devient obsédé par l'image de lui-même qu'il voit se refléter dans l'eau. Il l'atteint, mais cela trouble l'image. Elle est partie, à jamais inaccessible.

C'était une description exacte de l'état dans lequel mon esprit était piégé. J'étais devenu obsédé par le concept de moi-même en tant que jeune homme capable, responsable, généreux, noble et intelligent. J'étais devenu obsédé par ce concept de moi, cette image de la façon dont je me voyais et j'avais hâte de me rétablir et de devenir cet être. C'était en fait ma motivation fondamentale dans la cultivation.

J'aspirais profondément à récupérer ce que je sentais avoir perdu : ma droiture, mes talents, ma sagesse. Et j'étais motivé parce que je me sentais humilié par l'état dans lequel je me trouvais. En réfléchissant à ma vie, j'ai pu constater que cette peur de l'humiliation avait longtemps dominé mes décisions et mes choix ; elle avait façonné le caractère de ma personnalité.

Fondamentalement, la raison pour laquelle j'ai postulé dans une deuxième école supérieure était de mettre fin à mon embarras parmi les pratiquants et ma famille. Empêtré là-dedans, je me suis dit qu'il s'agissait de valider Dafa.

Pendant si longtemps, j'ai cru que mes motivations dans la cultivation étaient pures. Je voulais retrouver mon vrai moi ! Mais ce que je voulais vraiment, c'était mettre fin à mon humiliation et retrouver l'image de moi-même que j'avais créée dans mon esprit.

Comme c'est loin d'une assimilation inconditionnelle au Fa ! Ce n'est pas mon innocence innée et ma pureté que j'ai cherché à retrouver dans ma cultivation. Je voulais mettre fin à la douleur de l'humiliation. Bien sûr, mes motivations étaient partagées et je ressens depuis longtemps le sérieux de ma mission.

Mais à un niveau fondamental, tout tournait toujours autour de ma conception de moi-même. Maintenant, je rejette proactivement ce concept. Je rejette la perspective du moi comme correcte en matière de rectification de Fa et de validation de Dafa.

Je ne me soucie plus de savoir si je suis précieux ou non. Dans le passé, j'étais peut-être un roi. J'étais peut-être un cafard. Qui s'en soucie ? Toutes les vies sont égales.

Les disciples de Dafa forment un seul corps et je ne suis qu'une cellule de ce corps. Le vrai « moi » est le seul corps.

Le Maître a dit :

« En fait, dans la société occidentale ce n’est pas simple non plus. Les moyens que ces démons qui détruisent l’humanité utilisent, commencent depuis l'intérieur de la culture, leur rôle prend effet depuis un autre angle. La conception élargie de la liberté, la pensée élargie qui met l’individu et l’ego au centre, ce soi-disant…, je n’ai pas envie d’en dire davantage, actuellement les choses que l’on prône sont tout simplement trop nombreuses. C’est-à-dire que c’est détruire la culture traditionnelle sous un autre angle » (« Enseignement du Fa à Washington DC 2018 »)

Pendant des années, j'ai ressenti combien j'étais reconnaissant de ne pas avoir grandi dans la culture du Parti communiste. Et j'ai eu la double chance d'avoir grandi dans une famille qui a embrassé le chemin de la tradition. Mais ce que je n'ai pas reconnu, c'est à quel point j'avais déjà été corrompu par l'égocentrisme occidental et l'individualisme américain. Cela a été très difficile à reconnaître, pendant si longtemps je l'ai tout simplement considéré comme naturel.

En m'affranchissant du concept de moi, je trouve que ma cultivation est entrée dans un état de stabilité que je n'ai jamais connu dans le passé. Mon cœur est tranquille et la cultivation est devenue beaucoup plus simple : s'assimiler et s'élever.

Merci Maître, merci compagnons de cultivation.

Ci-dessus se trouvent mes compréhensions personnelles. Veuillez signaler tout ce que vous jugez inapproprié.

(Partage présenté lors de la Conférence anglaise de partage d'expériences, New York 2018)

Traduit de l'anglais au Canada