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Résister au harcèlement avec dignité et compassion

19 décembre 2020 |   Écrit par une pratiquante de Falun Dafa en Chine continentale

(Minghui.org) Le 11 novembre 2020, à 8 h 30, j’ai reçu un appel téléphonique du comité résidentiel local. On m’a demandé de m'y rendre pour signer un formulaire de recensement, mais je n’aurais jamais pensé que je serais détenue par eux de 9 h à 16 h 30.

Un piège pour se rendre à un poste de police

Lorsque je suis arrivée au Bureau du comité résidentiel à 9 h, j’ai remarqué qu’un agent de police s'y trouvait aussi. J’ai signé le formulaire de recensement, salué l’agent et je me préparais à partir. Une dame m’a stoppée et m’a dit qu’il y avait un autre document à signer, j’ai donc suivi le policier jusqu'à son bureau.

Quelques minutes plus tard, un homme masqué est arrivé avec quelques feuilles de papier et m’a dit grossièrement : « Signez ici, ne pratiquez plus le Falun Gong. » Je lui ai demandé : « Puis-je savoir qui vous êtes ? » Le policier m’a dit qu’il était Sun, le directeur du Bureau 610 (une agence extrajudiciaire créée spécifiquement pour persécuter le Falun Gong).

Je lui ai demandé poliment : « Connaissez-vous le Falun Gong ? » Il s’est aussitôt mis à hurler de façon hystérique. Je suis restée calme : « Il semble que vous ne sachiez pas en quoi consiste ma croyance. Que diriez-vous d’avoir une conversation après avoir fait quelques recherches à ce sujet ? » Il était très en colère et a passé un appel téléphonique. Peu après deux agents de police sont arrivés.

En même temps, j’ai aussi appelé mes frères et sœurs ainsi que mon époux qui n’était pas en ville et je leur ai expliqué la situation.

Résister à la coercition violente

J’ai été emmenée au poste de police local. Quand j’ai demandé une tasse d’eau, le directeur Sun a demandé à ce que le distributeur d’eau soit retiré de la pièce.

Plusieurs personnes se trouvaient dans le bureau, mais je ne connaissais qu’une femme, qui faisait partie du comité résidentiel. Tous les autres étaient des hommes, probablement du comité résidentiel, et la police était partie.

Le directeur Sun et d’autres ont essayé de me persuader de signer un document de trois pages. L’un d’eux a lu le document à haute voix : « Cessez de pratiquer le Falun Gong, soutenez le Parti communiste chinois. »

« Où est le problème ? Pourquoi ne signez-vous pas ? Si vous signez, vous pouvez partir dès à présent. »

Je leur ai recommandé de lire deux livres : les Neuf commentaires sur le Parti communiste et Le but ultime du communisme. « Vous verrez que la véritable histoire du Parti communiste est truffée de tricheries et de meurtres, et vous saurez à quel point il est mauvais. »

Le directeur Sun était extrêmement frustré et a ordonné à un jeune homme de me tenir la main gauche pendant qu’il s’emparait de ma main droite et essayait d’ouvrir mon poing. Il a essayé de forcer mon empreinte sur le document. J’ai serré le poing davantage.

J’ai dit à la femme du comité résidentiel qui nous avait suivis là-bas : « Pouvez-vous enregistrer ce qu’ils font ? Plus tard, vous verrez à quel point c’est ridicule. »

C’était l’heure du déjeuner. Ils ont marqué une pause et sont revenus dans l’après-midi.

Quelques personnes de plus sont venues. Certaines avaient à peu près mon âge et d’autres étaient plus jeunes, mais tous étaient des hommes. Un jeune homme de l’âge de ma fille n’arrêtait pas de me crier après : « Comment une personne comme vous peut-elle bien élever un enfant ? Votre fille a honte de vous ; à cause de vous, elle ne sera qualifiée pour aucun poste dans la fonction publique. »

Je lui ai dit : « Comment pouvez-vous dire de telles absurdités alors que vous ne savez rien sur ma fille ? C’est aussi ridicule que de m'obliger à renoncer au Falun Gong sans savoir ce qu’est le Falun Gong. »

Je me sentais triste pour eux, car aucun d’eux n’avait autant de chance que ma fille. Ma fille a appris le Falun Gong depuis son plus jeune âge et suit toujours le principe Authenticité-Bienveillance-Tolérance. Elle est intelligente, sage et talentueuse. Je ne pourrais pas être plus fière d’elle.

Ils ont essayé par tous les moyens de me forcer à signer le document. Au bout d'un moment, le directeur Sun est revenu et a répété ce qu'ils avaient fait le matin. Cette fois, il y avait plus de gens qui me forçaient à signer le document. J'ai serré le poing et peu importe leurs efforts, ils n'ont pas réussi à me faire lâcher. Je leur ai dit : « Arrêtez, vous ne pouvez pas me forcer à signer. »

J'ai dit sérieusement au directeur Sun : « Si vous avez perdu la tête aujourd'hui, je vous pardonnerai. Sinon, ce que vous faites est illégal et je vous poursuivrai en justice. Vous avez montré un mauvais exemple à ces jeunes hommes. » J'ai également dit à ces jeunes agents : « Aujourd'hui, vous êtes tous des témoins et des participants et vous serez tenus pour responsables de ce que vous avez fait. »

Bien que mes mains fussent blessées et saignaient, ils n’ont quand même pas pu obtenir mes empreintes digitales. Le directeur est parti.

Pendant un moment, la pièce était calme et tout le monde restait silencieux.

Libérée dans l’après-midi

Lorsque le directeur Sun a réapparu, il s’est assis en face de moi. J'ai vu à quel point il était devenu impuissant et désarmé. Il était aussi moins arrogant. Il m'a regardée et je l'ai regardé. J'ai vu un soupçon de bonté à travers l'obscurité de son visage, même si nous portions tous les deux des masques.

Il a dit lentement : « Je n'arrive pas à comprendre pourquoi vous insistez pour pratiquer le Falun Gong alors qu'il y a beaucoup d'autres choix. » Je lui ai dit : « Seul le Falun Gong peut changer les gens de l'intérieur et les aider à devenir de véritables bonnes personnes qui pensent toujours aux autres. »

Puis je lui ai raconté une histoire : « C’était au début de la persécution qui a commencé le 20 juillet 1999. Un jour, le directeur d’un centre de détention s’est précipité dans la cellule où se trouvaient tous les pratiquants de Falun Gong et a battu chacun d’entre eux, y compris une grand-mère. Quelques années plus tard, on lui a diagnostiqué une maladie terminale. Il a visité des hôpitaux célèbres dans tout le district, mais n’a pas pu trouver de remède pour lui sauver la vie. Après avoir appris sa situation, j’ai pleuré parce que je me sentais désolée pour une vie qui était perdue. »

J'ai expliqué au directeur Sun le principe selon lequel le bien et le mal recevront leur juste rétribution, et j'ai dit que le directeur du centre de détention dans l'histoire aurait pu connaître un sort différent s'il avait cessé de persécuter les pratiquants de Falun Gong.

J'ai également dit au directeur Sun que beaucoup de pratiquants comme moi risquaient d'être arrêtés, battus et emprisonnés parce qu'ils sensibilisent les gens à propos de la persécution, car nous ne voulons pas que des gens comme lui en deviennent à leur insu complices et finissent par en être tenus pour responsables.

Après 16 h 30, le chef du comité résidentiel est venu et m’a annoncé que je pouvais partir.

Alors que j’écris mon expérience, nous sommes le 13 novembre et ma blessure à la main est encore fraîche. J’espère que c’est la dernière. Je souhaite que tout le monde puisse en apprendre davantage sur la brutalité de la persécution à l'encontre des pratiquants de Falun Gong et aide à mettre fin à la persécution. J’attends avec impatience l’arrivée de la nouvelle ère où nous pourrons pratiquer librement le Falun Gong sans être persécutés !

Traduit de l'anglais