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Un avocat des droits de l’homme : « Nous subissons les conséquences d’avoir fermé les yeux sur les violations des droits de l'homme en Chine »

29 avril 2020 |   Écrit par un correspondant de Minghui à Toronto, Canada

(Minghui.org) Le virus du PCC (COVID-19) a fait rage dans le monde entier en un rien de temps parce que le Parti communiste chinois (PCC) a délibérément caché des informations cruciales au monde depuis le début. David Matas, un avocat des droits de l'homme basé au Canada, estime que cette catastrophe qui a touché le monde entier et causé la dévastation partout dans le monde aurait pu être évitée.

Récemment interviewé par un correspondant de Minghui, M. Matas a déclaré : « Si le reste du monde avait été plus agressif et s'était battu contre toutes ces fausses représentations, ces dissimulations, ces dénégations et contre-récits concernant les crimes de transplantations d'organes, si le système mondial avait insisté sur la transparence et la responsabilité concernant les crimes de transplantations d'organes ; et si la Chine avait tenu compte de la pression mondiale pour la transparence et la responsabilité de son système de santé concernant les crimes de transplantations d'organes, nous n'aurions pas ce coronavirus aujourd'hui. Et nous souffrons maintenant des conséquences d’avoir fermé les yeux sur les abus de transplantation d'organes. »

M. Matas faisait référence au crime de prélèvements d’organes du PCC sur des prisonniers d'opinion (en majorité des pratiquants de Falun Gong). M. Matas, avec l'ancien secrétaire d'État canadien pour la région Asie-Pacifique, David Kilgour, a mené des enquêtes approfondies sur les allégations selon lesquelles le gouvernement chinois aurait été activement impliqué dans les prélèvements d'organes perpétrés par l'État sur des prisonniers d'opinion. Leurs conclusions ont été publiées dans un rapport majeur de 2006 intitulé Bloody Harvest : the killing of Falun Gong for their organs [Récolte sanglante : le meurtre de gens du Falun Gong pour leurs organes]. En 2016, Matas, Kilgour et le journaliste Ethan Gutmann ont publié Bloody Harvest / The Slaughter: An Update [Récolte sanglante / Le massacre : mise à jour] sur la base de leur enquête en cours sur les atrocités commises par le PCC en matière de prélèvement d'organes.

L'avocat des droits de l'homme David Matas

La nature mensongère du PCC

David Matas pense que le problème fondamental est la nature mensongère du PCC. Des atrocités de prélèvements d'organes à l'épidémie de SRAS, le PCC n'a jamais changé son comportement mensonger dans sa tentative de dissimuler ses crimes et de se faire bien voir de la communauté internationale.

Il n'y a pas de différence cette fois-ci avec l'épidémie du virus du PCC, estime M. Matas. Selon lui, c’est « juste un comportement communiste chinois typique », s’agissant de l'origine du virus, de sa propagation et de la façon dont le PCC a réagi.

« Je pense que nous devons être en alerte à propos du système de santé du gouvernement chinois – d'après le récit du gouvernement chinois, nous ne pouvons pas nous fier à leurs données, nous ne pouvons pas nous fier à leurs déclarations. »

Dans les relations avec la Chine, Matas a suggéré de ne pas faire confiance au PCC dans la plupart des cas. Il a utilisé Taïwan et son succès dans la lutte contre le virus comme exemple. « Si nous avions la même méfiance à l'égard du Parti communiste chinois que celle que le gouvernement taïwanais a et a eue, nous serions beaucoup mieux lotis au niveau mondial que nous ne le sommes actuellement. Les Taïwanais connaissent le Parti communiste mieux que quiconque et nous devrions suivre leur exemple.

« C’est la prise de conscience par les Taïwanais que cela avait lieu et que c’était réel et dangereux qui a fait toute la différence. »

Les conséquences d'être indifférent aux prélèvements d'organes

David Matas et David Kilgour sont deux des principaux protagonistes à enquêter et dénoncer les abus de transplantation d'organes en Chine. Malgré l'énorme travail qu'ils ont accompli au cours de la dernière décennie, Matas pense toujours que l’on n'a pas suffisamment fait pour mettre fin aux atrocités perpétrées par le régime communiste chinois.

« Cela n'a certainement pas atteint le niveau gouvernemental et intergouvernemental comme cela aurait dû le faire. Et la raison en est que nous avons affaire à une puissance géopolitique, une puissance économique, une puissance politique, qui ne se contente pas de peser de tout son poids en Chine pour maintenir sa position, mais aussi de peser de tout son poids mondialement pour diffuser sa propagande, faire pression, intimider, en utilisant des leviers économiques et politiques pour dissimuler, nier, obscurcir, présenter un récit contre-factuel.

« Pour beaucoup trop de gens dans le monde, il a été simplement politiquement et économiquement commode de suivre. »

M. Matas estime que si la Chine avait fait face à une pression mondiale pour la transparence et la responsabilité de son système de santé face aux abus de transplantation d'organes, « nous n'aurions pas ce coronavirus aujourd’hui. Et nous souffrons à présent les conséquences d’avoir fermé les yeux sur les abus de transplantation d'organes. »

Il suggère que la leçon à tirer est que les gens ne devraient pas tolérer et ignorer les violations des droits de l'homme. « Il y a eu peut-être une tendance à penser que nous pouvons ignorer l'abus de transplantation d'organes en Chine, parce que cela ne se produit qu'en Chine et ne nous arrive pas au Canada ni aux États-Unis, etc., mais le coronavirus est une réponse à cela. »

Il a poursuivi : « On peut supposer que le Parti communiste chinois n'avait pas l'intention de provoquer la propagation du coronavirus, mais ce dans quoi il s'est engagé activement, c'est la cécité volontaire. Et je dirais que le reste du monde s'est également joint à eux dans cette cécité volontaire. Et nous en subissons tous les conséquences. »

Le « procès de Nuremberg » et la « loi sur la justice pour les victimes de COVID-19 »

Matas a également salué la « Loi sur la justice pour les victimes de COVID-19 » présentée par le sénateur américain Josh Hawley au début du mois. S’il est adopté, ce projet de loi éliminerait l'immunité souveraine de la Chine et créerait un droit d'action privé contre le gouvernement chinois pour avoir fait taire les lanceurs d’alerte et retenu des informations critiques concernant le coronavirus.

M. Matas a déclaré : « Je pense qu'il est important d'avoir une culpabilité pour les violations des droits de l'homme, et une partie de la culpabilité criminelle est l’aveuglement volontaire.

« Il y avait ce type de différend médical et de problème médical dans les procès de Nuremberg. Et l'un des procès de Nuremberg a été celui des médecins nazis. Et beaucoup d'entre eux ont dit, parce que beaucoup d'entre eux ont été jugés sur la base d’une défense typique, qu'ils ne savaient pas ce qui se passait, qu'ils savaient ce qu'ils faisaient eux-mêmes, mais qu’ils n'avaient aucune idée d'où venaient les corps ou les spécimens dont ils s’occupaient, etc. Et le tribunal de Nuremberg a finalement condamné certains d'entre eux à mort, sur la base de cette doctrine de l’aveuglement volontaire.

« La raison pour laquelle ils ne savaient pas, c'est qu'ils ne demandaient pas, ils s'en fichaient, ils n'y prêtaient pas attention. Ils auraient pu le découvrir, mais ils [n'ont pas] pris la peine de regarder.

« Et je pense que cela est également vrai pour le coronavirus, que la préoccupation immédiate du Parti communiste n'était pas « est-ce en train de se produire ? » Mais « peu nous importe que cela se produise ; ce qui est important, c’est ce qu’il en est politiquement. Et c'est donc le refus de faire face à la gravité sous-jacente du virus qui cause le problème et conduit également à la culpabilité, à la culpabilité criminelle potentielle, à la culpabilité criminelle internationale. »

Désigner le PCC comme groupe terroriste et sanction des responsables

M. Matas a suggéré de mettre en place un système permettant de rendre la responsabilité civile possible.

« Qu'il s'agisse du type de projet de loi introduit aux États-Unis, d'une désignation de la Chine dans le cadre des exceptions qui existent actuellement en matière de responsabilité pénale, je pense que nous devons invoquer les mécanismes qui sont maintenant en place. Car dans la plupart des pays du monde, il est possible d'engager des poursuites en vertu des systèmes de compétence universelle pour les crimes contre l'humanité. Et ces systèmes doivent être invoqués, afin que les responsables chinois réfléchissent à deux fois avant de faire ce genre de choses. »

« À l'heure actuelle, le Canada, les États-Unis et de nombreux pays ont une législation de compétence universelle qui permet des poursuites pour crimes contre l'humanité, pour toute personne de toute nationalité, tant qu'ils se présentent dans le pays. »

Matas a également évoqué la loi Magnitsky comme un type possible de législation, qui nomme les contrevenants. La loi Magnitsky, promulguée en 2012, autorise le gouvernement américain à sanctionner ceux qu'il considère comme des contrevenants aux droits humains, à geler leurs avoirs et à les interdire d'entrer aux États-Unis. M. Matas a déclaré : « Nous avons cette législation au Canada, aux États-Unis, au Royaume-Uni et nous pourrions nommer des personnes en vertu de cette loi. Et je dirais que nous devrions les nommer. »

M. Matas a déclaré que la Chine pouvait être désignée comme étant engagée dans le terrorisme d'État. « De toute évidence, le coronavirus a suscité une peur généralisée et a engendré la terreur », a-t-il ajouté.

À propos de David Matas

David Matas est diplômé de l'université d'Oxford, en Angleterre, et un expert juridique spécialisé en droit des réfugiés, de l'immigration et des droits de l'homme. En juillet 2006, lui et David Kilgour, dans le cadre d'enquêtes indépendantes, ont publié le Rapport sur les allégations de prélèvements d'organes sur des pratiquants de Falun Gong en Chine. Le travail a valu à Matas et Kilgour le Prix des droits de l'homme 2009 de la Société internationale des droits de l'homme basée en Allemagne (IGFM) et ils ont été nominés pour le prix Nobel de la paix 2010.

Au cours de la dernière décennie, Matas et Kilgour ont voyagé dans plus de 40 pays pour sensibiliser le public aux prélèvements d'organes forcés sur des prisonniers d'opinion de leur vivant, en particulier des pratiquants de Falun Gong. Le film documentant leur enquête sur le crime systémique chinois, Human Harvest, a remporté le prix Peabody 2015.

Traduit de l'anglais