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Un avocat des droits de l'homme : La chute de l'ancien chef du Bureau 610 central indique que les prélèvements d'organes ont des conséquences

13 octobre 2021 |   Écrit par un correspondant de Minghui

(Minghui.org) Fu Zhenghua, ancien directeur du Bureau 610 central et ministre de la Justice, a fait l'objet d'une enquête le 2 octobre pour « violation grave de la discipline et de la loi ». Le Bureau 610 est une agence extra-légale ayant le pouvoir d'outrepasser le système judiciaire et de diriger la persécution nationale contre le Falun Gong. La chute de Fu indique que les principaux auteurs de la répression seront confrontés à de graves conséquences, a expliqué l'avocat canadien des droits de l'homme David Matas dans une récente interview.

M. Matas est bien connu pour avoir enquêté sur les prélèvements forcés d'organes sur des pratiquants de Falun Gong par le Parti communiste chinois (PCC). Avec d'autres enquêteurs, il a publié plusieurs livres, dont Bloody Harvest : The Killing of Falun Gong for Their Organs (Récolte sanglante : Le meurtre des pratiquantes de Falun Gong pour leurs organes). Lors de l'interview avec un correspondant de Minghui, il a dit que les prélèvements d'organes par le PCC sont un génocide froid et que les persécuteurs seront éventuellement tenus pour responsables. 

L'avocat canadien des droits de l'homme David Matas

L'ascension et la chute des responsables du PCC

En plus de servir en tant que chef du Bureau 610 central (depuis 2015) et ministre de la Justice (2018 – 2020), Fu avait également occupé d'autres postes clés, en particulier dans le système de police. Il a été notamment directeur du Bureau municipal de la sécurité publique de Pékin (2010 – 2013) et vice-ministre exécutif de la sécurité publique (2013 – 2018). En raison de sa forte implication dans la persécution du Falun Gong, il faisait partie des responsables dénoncés par les pratiquants de Falun Gong dans 29 pays.

M. Matas a dit que Fu est connu pour avoir dirigé la répression du Falun Gong. En Chine, ces mesures « disciplinaires » sont souvent liées à des accusations de corruption. Mais « elles [ces mesures] ont tendance à être imposées pour des raisons politiques à des personnes qui se trouvent dans les sphères politiques. C'est juste une façon pour le Parti de manipuler le pouvoir », a-t-il expliqué, ajoutant que « l'utilisation de la corruption par le comité de discipline n'est fondamentalement qu'un outil politique de manipulation dans la lutte pour le pouvoir ».

L'enquête sur Fu et d'autres fonctionnaires ne signifie pas nécessairement que la persécution du Falun Gong va cesser, a poursuivi M. Matas. « Beaucoup d'entre eux [les responsables] ont utilisé la persécution du Falun Gong comme un moyen d'améliorer leur statut au sein du Parti, y compris Bo Xilai, y compris Zhou Yongkang », a-t-il ajouté. « Cela ne signifie pas que les personnes qui sont contre eux sont opposées aux moyens qu'ils ont utilisés. »

Une violation mondiale des droits de l'homme

Les détentions illégales par le PCC n'ont pas seulement ciblé des Chinois, mais aussi des citoyens d'autres pays. Juste après la libération de la directrice financière de Huawei, Meng Wanzhou, deux Canadiens détenus illégalement par le PCC ont été libérés. À l'heure actuelle, 115 Canadiens sont toujours détenus en Chine, dont Sun Qian, une pratiquante de Falun Gong.

Le fait que le PCC puisse kidnapper des personnes venant d'un pays étranger est « assez effrayant », a commenté M. Matas. De plus, comme le PCC s'est engagé dans la diplomatie des otages, cela pourrait se reproduire.

Génocide froid

Au fil des ans, M. Matas a publié de nombreux ouvrages sur les prélèvements d'organes, basés sur ses enquêtes. Au sujet du génocide froid, il a expliqué : « C'est essentiellement un type de génocide, ce n'est pas quelque chose que nous avons inventé. Il existe dans la littérature sur le génocide. Nous l'avons simplement appliqué à la situation du Falun Gong. »

Plus précisément, « c'est un génocide qui ne se produit pas de manière brève, rapide, visible, mais qui se produit lentement. Il n'est pas si visible et les chiffres s'accumulent au fil du temps plutôt que de se produire d'un seul coup », a-t-il expliqué.

Cette tragédie a pu se produire en partie grâce au marché. Lorsque le système de santé chinois est passé du socialisme au capitalisme, le financement du système de santé par le gouvernement a considérablement diminué. « Les établissements médicaux avaient besoin d'une source de financement supplémentaire pour rester ouverts. En tant qu'établissements, ils avaient été habitués à s'approvisionner en organes venant de prisonniers pour les transplantations, parce qu'ils utilisaient des prisonniers condamnés à mort. Mais la peine de mort était en recul », a expliqué M. Matas. « Ils avaient [alors] la population des pratiquants de Falun Gong qui était, disons, indéfinie, qui était diabolisée. Et le système de prélèvements d'organes sur les prisonniers était déjà institutionnalisé. Alors ils sont passés à une autre forme, en quelque sorte. »

« Le PCC a tué des prisonniers d'opinion avant de s'en prendre aux pratiquants de Falun Gong, bien que leur nombre soit beaucoup plus petit. Les Ouïghours en sont un exemple », a déclaré M. Matas. Avec le temps, le nombre de prélèvements d'organes est passé à 60 000 ou 100 000 par an. Ils ont fini par atteindre des chiffres élevés. « Lorsque vous avez affaire à 50 000 à 100 000 organes par an, il ne s'agit plus de personnes, mais d'organes », a-t-il poursuivi. En fait, il s'agit à la fois d'un génocide de la vie et d'un génocide d'intention. Il a déclaré que les deux types de génocides étaient présents parce qu'« ils [le PCC] voulaient évidemment se débarrasser du Falun Gong ».

La Loi Magnitski

M. Matas a dit que nous devons faire tout notre possible pour arrêter l'horreur des prélèvements d'organes. « Je dirais que [nous] devons faire tout, tout ce qui est possible », a-t-il expliqué.

Cela comprend la Loi Magnitski, les mesures des Nations unies, la Convention du Conseil de l'Europe contre le trafic d'organes humains et les recours civils. Une autre approche est le registre des greffes, qui empêcherait les prélèvements forcés d'organes.

« Israël et Taïwan ont commencé à faire quelque chose à ce sujet, mais nous en sommes encore loin », a déclaré M. Matas. « Il y a une longue liste de choses qui peuvent être faites, et je pense qu'elles devraient toutes être faites. »

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Traduit de l'anglais