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Le chemin que j’ai parcouru (1re partie)

4 novembre 2021 |   Écrit par Li Li, une pratiquante de Falun Dafa en Chine (article posthume)

(Minghui.org) Mme Li Li était originaire de la province du Heilongjiang. Elle a eu une vie difficile, perdant sa mère d’une maladie inconnue en 1992, et son frère d’une tumeur au cerveau en 1994. Elle s’est mariée en 1981 et a été victime de violences domestiques pendant la majeure partie de son mariage. Son mari a eu des aventures extraconjugales, a fini par divorcer en 1996 et a rapidement épousé la veuve de son frère décédé.

Malgré les difficultés et les peines de cœur, Mme Li s’en tenait au principe du Falun Dafa Authenticité-Bienveillance-Tolérance, et même son ex-mari l’a protégée lorsque le Parti communiste chinois (PCC) a commencé à persécuter le Falun Dafa en 1999. Un de ses amis, un journaliste de télévision, avait l’intention de l’interviewer et de lui faire accuser le Falun Dafa d’avoir brisé son mariage avec Mme Li. Il a fermement refusé la demande d’interview de son ami. Pendant que Mme Li était détenue pour sa croyance, il a gardé ses livres de Falun Dafa dans un endroit sûr. Après qu’elle a été libérée, mais contrainte de vivre loin de chez elle pour éviter d’autres arrestations, il s’est bien occupé de leur fils.

Mme Li est ensuite décédée des suites de la persécution. Cette série en dix parties est le récit qu’elle a fait de son histoire.

***

Bien que j’aie connu la misère et le malheur, je suis restée joyeuse et j’ai été gentille avec ceux qui me maltraitaient.

Chapitre 1 : Une vie amère

Je suis née le 17 septembre 1954 à Lunhe, une petite ville du district de Hailun, dans la province du Heilongjiang. Cela pourrait être le destin, car le nom de mon lieu de naissance est lié à l’eau, toujours en mouvement d’un endroit à l’autre. Et c’est là que ma vie a commencé.

Je suis née en bonne santé, mais à l’âge de huit mois, j’ai commencé à avoir de fréquentes crises d’épilepsie. Mon état s’est détérioré jusqu’au jour où un vieil homme à la barbe blanche est venu chez nous. Il m’a traité par acupuncture. Après cela, ma santé s’est améliorée. Reconnaissants envers ce vieil homme, mes parents ont voulu le remercier, mais ils n’ont pas pu le trouver.

Mes parents ont eu trois autres enfants. Ensuite, nous avons déménagé de Lunhe au siège du district de Hailun. Mais plus tard, mon père a été transféré au bureau administratif du district de Suihua, dans la ville de Harbin. Nous sommes restés avec ma mère à Hailun, car elle continuait à enseigner à l’école primaire du district.

Aider et prendre en charge les tâches ménagères

Comme mes parents vivaient séparément et que ma mère était en mauvaise santé, je l’ai aidée dans les tâches ménagères, j’ai appris à cuisiner à l’âge de huit ans et je me suis occupée de mes jeunes frères et sœurs. Tous les soirs à minuit, je me rendais à l’écurie pour balayer les restes de foin et je ramassais la paille qui tombait sur le sol pour l’utiliser comme combustible de cuisson.

Petit à petit, je suis devenue responsable d’un grand nombre de tâches ménagères. Ma mère me félicitait d’être fiable, et mes jeunes frères et sœurs dépendaient de moi. Même si j’étais moi-même une enfant, je gardais souvent mes aliments préférés et les donnais à mes jeunes frères et sœurs.

Lorsqu’il y a eu une famine dans tout le pays au début des années 1960, nous n’avions que des pommes de terre, des résidus de tofu et des drêches de distillerie (déchets de la fabrication du tofu et du vin) à manger. Mes parents sautaient souvent des repas ou ne prenaient qu’un seul repas par jour pour que les enfants aient un peu plus à manger.

Souvenir de mes sentiments passés

D’aussi loin que je me souvienne, j’étais souvent déprimée. Chaque fois que j’étais seule, j’aimais m’appuyer sur le rebord de la fenêtre, regarder le ciel bleu et avoir les larmes aux yeux. Parfois, je m’asseyais au bord de la rivière et j’étais triste de voir les vagues emportées par le vent. J’imaginais que je naviguais sur un bateau, montant et descendant au gré des vagues de l’océan. Mon désir d’une vie agréable m’amenait souvent à la rivière où je pouvais m’adonner à mon monde imaginaire qui n’existait que pour moi. Ce n’est qu’alors que je pouvais ressentir un moment de bonheur.

En réalité, j’ai toujours souffert de nombreuses maladies, comme une cardiopathie congénitale, des adhérences pleurales, un purpura allergique, une hépatite aiguë, une anémie, etc. J’avais souvent des rhumes, des fièvres et des maux de gorge. J’étais mince et petite. Mon père m’emmenait dans différents hôpitaux de Harbin pour me faire soigner. Mes professeurs d’école étaient tous au courant de ma mauvaise santé. Le professeur principal de ma classe prenait particulièrement soin de moi et ne me laissait pas participer aux activités de l’école. Mais j’ai insisté pour les rejoindre, car je ne voulais pas manquer ce à quoi je pouvais assister.

Lorsque j’avais 12 ans, ma famille a emménagé ensemble. Cependant, alors que notre vie s’était améliorée, ma mère est tombée malade, souffrant d’une trachéite et d’un emphysème. Elle a dû prendre une retraite anticipée à cause de cela. Elle toussait toute la journée et ne pouvait pas s’allonger pour dormir la nuit.

Assumer le rôle de mère

Je suis devenue l’aide à domicile de ma mère, car mon père devait aller travailler pour subvenir à nos besoins. Je me levais souvent au milieu de la nuit pour lui masser le dos et lui donner de l’eau à boire. J’achetais ses médicaments et l’emmenais à l’hôpital. Je m’occupais aussi d’elle lorsqu’elle était hospitalisée. Depuis que j’ai l’âge de 12 ans, elle a été hospitalisée chaque année jusqu’à sa mort, vingt ans plus tard.

Dès que ma mère est tombée malade, j’ai également repris son rôle dans la famille. Avant d’aller à l’école chaque jour, je me levais tôt le matin et je cuisinais pour tout le monde. Comme il n’y avait pas d’eau courante dans notre maison, j’allais chercher de l’eau au puits tous les matins.

Se fondre dans la masse

J’étais introvertie et je n’aimais pas parler. J’aimais penser et faire les choses seule. Je versais souvent des larmes lorsque j’étais seule, non pas parce que j’étais fatiguée de vivre ou de la douleur mentale, mais parce que la vie était amère. Je ne comprenais pas le sens de la vie.

À partir du collège, j’ai commencé à réaliser que je n’étais pas comme les autres enfants. Mes camarades de classe savaient s’exprimer et être sociables entre eux, et ils semblaient bien informés, mais je ne savais rien. J’essayais d’agir comme eux, mais je me sentais mal à l’aise. Mon père disait que j’étais renfermée, alors j’ai décidé de changer. J’ai essayé d’être sociable avec les gens pour me fondre dans la masse, mais je savais que ce n’était pas le vrai moi.

Cependant, les difficultés de la vie n’ont pas changé ma nature d’être gentille avec tout le monde. Certains camarades de classe me harcelaient et me volaient le déjeuner que mes parents avaient préparé pour moi. Lorsque j’étais malade à la maison, certains camarades de classe se moquaient de moi et criaient même mon nom lorsqu’ils passaient devant chez moi. Même si je ne me défendais jamais, je ne comprenais pas comment quelqu’un pouvait être méchant ou faire du mal à quelqu’un d'autre. Je traitais tout le monde gentiment, y compris ceux qui m’intimidaient.

(À suivre)

Traduit de l’anglais