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Le témoignage d'un calligraphe et artiste chinois renommé (1re partie)

4 février 2021 |   Écrit par Ji Zhenyan, correspondant pour Minghui

(Minghui.org) M. Wang Jianzhong, 62 ans, est un célèbre calligraphe et peintre chinois. Sa calligraphie et ses peintures ont été exposées au Musée national de Chine, dans les musées de Hong Kong et de Tokyo, ainsi qu'au Louvre. En 2010, l'une de ses œuvres a remporté la médaille d'or lors de la 10e exposition d'échanges culturels et artistiques de Chine à Paris, en France. Ses interviews et ses œuvres ont également été publiées dans de nombreuses revues artistiques professionnelles.

En octobre 2000, M. Wang a créé le Longdu Painting and Calligraphy Studio dans la ville de Binzhou et en est devenu le directeur. Lors de l’ouverture, de nombreux hauts responsables, tels que le ministre de la Propagande du comité municipal du Parti, le directeur du Bureau de la culture et le président des Associations littéraires et artistiques, ont assisté à la cérémonie d'inauguration. Les œuvres de M. Wang sont devenues des objets de collection recherchés par les hommes d'affaires, les hommes politiques et les célébrités.

M. Wang Jianzhong lors de sa visite au Louvre en 2008

Cependant en 2012, lors d’un échange culturel et artistique sino-américain auquel il participait, M. Wang a choisi de quitter son pays d'origine et de demander l’asile politique aux États-Unis. Voici son histoire.

Un accident qui a changé la vie de M. Wang

Au début des années 90, M. Wang avait déjà remporté de nombreux prix nationaux et internationaux pour son art. Ses œuvres avaient souvent fait l'objet de publications nationales. C'était une célébrité dans son domaine et il était souvent l'invité d'honneur de fonctionnaires locaux. Cependant, un accident de la route a tout changé.

M. Wang se souvient : « C'était en mars 1998, je traversais la rue quand un jeune homme en moto m'a heurté. J'ai été projeté à près de dix mètres. Ce fut si soudain que lorsque je suis revenu à moi, je ne savais même pas ce qui s'était passé. On m'a dit plus tard que le conducteur était ivre. »

M. Wang a été conduit à l'hôpital et a eu six points de suture. Le médecin lui a dit qu'il avait une grave commotion cérébrale et qu'il allait devoir rester à l'hôpital pendant au moins un mois.

Un ami de M. Wang a entendu parler de son accident et lui a rendu visite à l'hôpital. Il a recommandé à M. Wang d'essayer le Falun Gong, également connu sous le nom de Falun Dafa. Quand son ami lui a parlé de son expérience de cultivation et pratique du Falun Gong, M. Wang a décidé de commencer à pratiquer le Falun Gong lui-même. Il a quitté l'hôpital et a commencé à lire le Zhuan Falun, le livre des principaux enseignements du Falun Gong.

M. Wang Jianzhong étudiant le Zhuan Falun

M. Wang se souvient encore des sentiments qu'il a éprouvés lorsqu'il a lu le livre pour la première fois.

« Une fois que j’ai commencé à lire, je ne pouvais plus déposer le livre. Plus je le lisais, plus j'avais envie de lire. J'avais l'impression que toute ma personne était immergée dans les principes décrits dans le livre. Malgré les lésions cérébrales que j’avais eues lors de l’accident, la lecture du livre m’a fait oublier complètement mes symptômes. »

M. Wang a terminé le livre en deux jours. Ensuite, il a décidé de relire le livre à plusieurs reprises. En moins d’une semaine, il était complètement rétabli de ses blessures. Ses amis et sa famille ont pensé que c'était un miracle.

Lorsqu'on lui a demandé pourquoi il lisait le livre encore et encore, il a répondu : « En raison de la propagande du Parti communiste chinois (PCC), dans le passé, je ne croyais ni aux divinités ni aux esprits. Mon état d’esprit a complètement changé depuis que je lis le livre Zhuan Falun. Il est difficile de décrire l'enthousiasme que j'ai ressenti - j'ai eu l'impression de soudain comprendre beaucoup de choses. Le Falun Gong est si profond et mystérieux. Il m'a profondément intrigué. »

Appréciant sa chance d’avoir pu croiser le Falun Gong, M. Wang a voulu partager cette pratique avec d'autres. Il a commencé à faire passer le mot et est rapidement devenu coordinateur bénévole pour plusieurs sites de pratique dans la ville de Binzhou.

Faire appel pour le Falun Gong à Pékin

Après le début de la persécution par le PCC en juillet 1999, M. Wang a été considéré comme une personne clé et sa détention a été immédiate. Pendant les deux semaines de séances de lavage de cerveau, M. Wang a été contraint de regarder la propagande créée pour diffamer le Falun Gong.

Après avoir été libéré du centre de lavage de cerveau, M. Wang n'a pas cessé de pratiquer le Falun Gong. Voyant l’intensification de la persécution, il a décidé de faire appel pour le Falun Gong à Pékin. Le 31 décembre 2000, M. Wang et trois autres pratiquants de Falun Gong se sont rendus à Pékin.

Pour éviter d'être arrêtés par la police, M. Wang et ses compagnons se sont rendus dans un autre canton pour prendre un bus à destination de Pékin. Il se souvient : « Dès que je suis monté dans le bus, j'ai senti que ma tête s’était vidée de toutes les pensées dérangeantes. Je n'avais jamais auparavant éprouvé une sensation aussi pure, détendue et sacrée. »

Le matin du 1er janvier, M. Wang et les trois autres pratiquants se sont rendus sur la place Tiananmen. Quand M. Wang a franchi l'entrée de la place, les trois pratiquants ont été interrogés par la police et emmenés. M. Wang s'est retrouvé seul. M. Wang n’avait que quelques dépliants avec lui, car les trois autres pratiquants avaient en leur possession la banderole qu’ils avaient conçue.

M. Wang se souvient : « Je me tenais à côté d'un mât. Le ciel était dissimulé par des nuages sombres. Le soleil était caché et je ne voyais qu'un faible disque de lumière. »

M. Wang a vu de nombreux pratiquants afficher des banderoles sur la place, distribuer des dépliants et crier : « Falun Dafa est bon. » Il a également vu que la place était pleine de policiers, aussi bien en civil qu'en uniforme.

Il a dit : « J'ai vu des pratiquants se faire tabasser par la police. Il y avait une pratiquante qui a été battue jusqu'à l'évanouissement. J'ai pensé qu'elle était peut-être morte. Un autre homme d'une cinquantaine d'années a été poussé vers une voiture de police par deux policiers qui lui tenaient les bras. Il criait encore : “Falun Dafa est bon ! Authenticité-Bienveillance-Tolérance est bon !” »

Les cris de « Falun Dafa est bon » se sont succédé. M. Wang a décidé qu'il ne pouvait plus attendre. Il a lancé les dépliants qu'il avait vers la foule et a crié : « Falun Dafa est bon ! Authenticité-Bienveillance-Tolérance est bon ! »

« Mon esprit était très clair et très pur. C'était merveilleux », se souvient-il. Rapidement, quatre ou cinq policiers armés l'ont capturé.

Dans les premiers mois de 2001, de nombreux pratiquants de Falun Gong, depuis des enfants jusqu'à des personnes âgées, se sont rendus à Pékin pour faire appel. Ils venaient de tous les milieux, et comprenaient des fonctionnaires, des militaires, des intellectuels, des étudiants et des hommes d'affaires. Une femme pratiquant à la campagne, qui n'avait jamais quitté sa ville natale auparavant, s'est également jointe à l'appel. Même les pratiquants des provinces du Sichuan, du Yunnan ou du Xinjiang - toutes situées à des milliers de kilomètres de Pékin – s’y sont rendus également pour faire appel pour leur croyance.

Selon les estimations du Bureau de la sécurité publique, au moment le plus fort, plus d'un million de pratiquants se trouvaient à Pékin pour faire appel. En avril 2001, il y a eu plus de 830 000 arrestations de pratiquants. Beaucoup de pratiquants n'ont pas donné leur nom de peur d'impliquer leur famille. M. Wang était l'un d'entre eux.

Torturé en détention

M. Wang a été mis dans un bus et emmené à Jiujingzhuang, un endroit spécifiquement utilisé pour détenir les pratiquants de Falun Gong. Dans deux pièces qui abritaient normalement 50 à 60 personnes, plus de 200 pratiquants de Falun Gong étaient serrés les uns contre les autres. M. Wang se souvient : « Nous récitions ensemble les poèmes de Maître Li (le fondateur du Falun Gong). Alors que nous ne parlions pas fort, je sentais que notre voix était puissante. »

Plus tard, M. Wang a été emmené au centre de détention no 1 de Pékin, section 7, connu pour détenir tous les prisonniers politiques. Après le début de la persécution du Falun Gong, ce lieu a également accueilli de nombreuses « personnes clés » du Falun Gong. Nombre d'entre eux ont été condamnés à de lourdes peines.

Le premier jour de la détention de M. Wang, il a été placé dans une pièce avec d'autres pratiquants. La police les a fait se déshabiller, ils n’ont gardé que leurs sous-vêtements, les fenêtres de la pièce étaient ouvertes. La température extérieure était de -100 C (140 F). Les pratiquants se sont rapprochés les uns des autres pour se réchauffer. M. Wang se souvient : « Nous avons récité des poèmes et des textes du Maître pendant un jour et une nuit. »

Le lendemain, on a changé M. Wang de cellule, et il était le seul pratiquant de Falun Gong dans la cellule. La police a demandé aux autres détenus d'extirper à M. Wang des informations personnelles. Au lieu de cela, M. Wang a parlé du Falun Gong aux détenus. Le lendemain, M. Wang a été transféré dans une autre cellule, où ses compagnons de cellule étaient des criminels qui avaient commis des meurtres ou d'autres crimes violents.

Incités par la police, les codétenus de M. Wang l’ont battu à tour de rôle jusqu'à ce qu'il ne puisse plus bouger. M. Wang a entamé une grève de la faim pour protester contre ces mauvais traitements. Le douzième jour de sa grève de la faim, il a fait un rêve.

M. Wang se souvient : « J'ai rêvé que je me trouvais sur un ancien champ de bataille. J'étais entouré de nombreux ennemis. Mais je suis passé au travers du mur des ennemis, une épée à la main. Après mon réveil, je me suis dit que c'était peut-être un indice : je pouvais m'échapper du centre de détention. »

Deux jours plus tard, lorsque la police a interrogé M. Wang sur sa ville natale, il leur a dit qu'il vivait dans la ville de Jinin. Le centre de détention a alors demandé au bureau de liaison de Jinin à Pékin de venir le chercher. Une fois arrivé au bureau de liaison de Jinin, M. Wang a eu l'autorisation d'utiliser les toilettes. Il a vu une petite fenêtre carrée de cinquante centimètres sur cinquante. M. Wang est sorti par la fenêtre et a atterri dans la cour d'un autre bâtiment. Après avoir escaladé un autre mur dans une autre cour, il est arrivé dans une rue très fréquentée et est immédiatement monté dans un taxi.

Il n'avait que 100 yuans sur lui, mais il ne les a pas trouvés. Comme les gens attendaient pour monter dans le taxi, le chauffeur lui a dit qu'il n'avait pas besoin de payer.

M. Wang se souvient : « J'ai trouvé l'argent après être sorti du véhicule. Je me suis demandé pourquoi il ne voulait pas le montant de la course. Mais j'ai soudain compris que Maître Li m'aidait. Si j'avais payé la course du taxi, je n'aurais pas eu assez d'argent pour rentrer chez moi. » Le coût du billet de bus pour rentrer chez lui était de 98 yuans.

De retour à Binzhou, sa ville natale, M. Wang n'est pas rentré chez lui immédiatement. Au lieu de cela, il a passé quelques jours avec d'autres pratiquants dans un autre canton. À l'approche du Nouvel An chinois, M. Wang a décidé de rentrer chez lui, sachant que sa maison était surveillée.

Traduit de l'anglais