-- L'agressivité des exportations chinoises est-elle basée sur des prisonniers exploités et torturés ?
(Minghui.org)
(Reportage de « Tribune de Genève », 08/04/2004; page 13) L'agressivité des exportations chinoises est-elle basée sur des prisonniers exploités et torturés ?
L'usine du monde emploierait-elle des millions d'esclaves ? « En Chine, mille sinistres camps de travaux forcés fabriquent à prix imbattables des produits qui inondent nos marchés: perruques, bijoux, jouets, ballons, vêtements … L'économie chinoise, en passe de dominer le monde, menace nos entreprises et nos emplois. Elle est basée sur des conditions de travail inacceptables, sur des violations massives des droits de l'homme et des conventions de l'OIT. C'est le dumping de la honte », dénonce en substance le Collectif d'action pour une véritable démocratie en Chine, qui vient de se créer à Genève.
Ce collectif est initié par Régis de Battista, directeur de la Maison des Associations de Genève, et président du Comité de soutien au peuple tibétain. Il regroupe des ONG, des milieux des droits de l'homme et des représentants du mouvement spirituel persécuté Falun Gong. Son objectif est aussi de sensibiliser les autorités et les entreprises suisses au danger d'une « mainmise chinoise sur l'économie mondiale » qui ne s'embarrasse d'aucune éthique.
Relancer deux motions
De Battista souhaite relancer deux motions qu'il avait proposées alors qu'il était encore député socialiste au Grand Conseil genevois. Ces projets demandent notamment au Conseil d'Etat d'étudier les conséquences du « dumping chinois » pour le canton, et de ne pas acheter du matériel provenant de ce pays tant qu'il ne respecte pas des conditions de production conformes aux normes internationales. « Mais s'attaquer à la question chinoise est difficile car on se heurte à de gros intérêts », précise-t-il.
Plusieurs victimes de cet esclavage économique sont venues témoigner à Genève. Ainsi Zhang Cu Ying, peintre réputée devenue australienne, a passé huit mois dans une prison préventive de Shenzen, parce qu'elle pratique le Falun Gong: Je devais produire des bougies électriques revendues à Hong Kong de 7 h à 23 h. J'ai été fréquemment battue, électrocutée, abusée sexuellement par des gardiens, enfermée avec des criminels et des malades mentaux. Des millions de gens subissent un tel sort en Chine. »
Chen Ying, étudiante en France, a été arrêtée pour la même raison alors qu'elle visitait sa famille à Pékin. Au camp, elle fabriquait pour le sous-traitant Beijing Mickey Toys des lapins en peluche destinés à la promotion de produits Nestlé. « Les conditions d'hygiène étaient dégoûtantes, on dormait, mangeait, travaillait et allait aux toilettes au même endroit. Et c'est là qu'on fabrique aussi des baguettes pour les restaurants. » Elle a subi des privations de sommeil et des lavages de cerveau. On lui a injecté une drogue qui lui a laissé le côté gauche encore à moitié paralysé.
6,8 millions de travailleurs forcés
Plus de 1000 camps de travail, inspirés des méthodes des goulags soviétiques et des camps nazis, « emploieraient » 6,8 millions de détenus (dont 100 000 pratiquants de Falun Gong et des centaines de milliers d'autres prisonniers de conscience). « Impossible de savoir dans quelle proportion ils contribuent au boum économique chinois … mais le système est clairement conçu pour fournir une vaste main-d'œuvre gratuite », indique Jang Jei Jaw, homme d'affaires aux Etats-Unis. Il préside le WOIPFLG, une ONG chargée d'investiguer sur la persécution du Falun Gong (qui aurait fait au moins 10 000 morts selon l'ex-ambassadeur étasunien à Pékin Mark Palmer).
L'importation de produits issus de travaux forcés étant interdite aux Etats-Unis, 20 stocks provenant de Chine sont actuellement saisis, ajoute Jang. Selon lui, toute l'industrie capillaire chinoise repose sur le travail de prisonniers. A elle seule, la fabrique Henan Rebecca (qui vend des perruques à 100 dollars la pièce en Occident) a un chiffre d'affaires de 60 millions de dollars. De même l'industrie des tricots et des pulls type cachemire. Les syndicats étasuniens préparent une dénonciation globale de cette « concurrence déloyale ».