(Minghui.org)

Par une ancienne criminelle qui vient juste de commencer sa pratique de Falun Dafa

Je viens juste d’être libérée de la prison pour femmes de Heizuizi, dans la ville de Chuangchuan, dans la province de Jilin. J’ai été emprisonnée parce que j’étais une criminelle. Je suis restée dans cette prison pendant quatre ans, avec des pratiquantes de Falun Dafa. J’ai été influencée par les pratiquantes et j’ai récemment commencé à pratiquer le Falun Gong. Ce qui suit est ce que j’ai vu à la prison de Heizuizi.

Madame Jing Fengyun, pratiquante de Falun Gong, avait une soixantaine d’années. Elle est arrivée dans la prison en septembre ou octobre 2002. Elle était dans la 3ème équipe du 3ème district de la prison. Quand elle est arrivée, les gardiennes ont voulu l’obliger à écrire les prétendus « 4 déclarations » (1). Elles l’ont donc obligée à rester debout pendant un long moment, tout en l’empêchant de dormir. Les gardiennes ont étendu la torture à toute l’équipe de plus de 50 prisonnières. Dans la 3ème équipe, personne n’a été autorisé à dormir. Elles devaient travailler dur toute la journée et on ne leur permettait pas de se reposer la nuit. Après 5 ou 6 jours, des prisonnières de la 3ème équipe n’ont plus supporté ce traitement : elles se sont mises à insulter Madame Jing et à la frapper tout le temps. Madame Jing a tout supporté en silence. Plus tard, des pratiquantes de Falun Gong ont doucement conseillé à Madame Jing de crier si on la frappait à nouveau. Vers 8 heures du soir ce jour là, elle a crié « Elles me frappent ! » De nombreuses pratiquantes sont allées vers elle. La 3ème équipe a fermé ses portes et on a eu l’impression qu’elles avaient arrêté de la frapper. Vers 1 heure ou 2 heures du matin, à bout de force, Jing Fengyun a crié à nouveau d’une voix enrouée : « Elles me frappent ! »

Pratiquement tout le monde du 3ème district (plus de 150 personnes) s’est réveillé à son appel. Certaines personnes sont allées aux toilettes pour voir ce qui se passait. Je me suis aussi levée. J’ai vu madame Jing assise dans un coin à l’extérieur des toilettes. Elle baissait la tête et ses yeux étaient fermés. Quelqu’un l’a tirée et a voulu l’empêcher de s’asseoir, mais elle n’avait pas la force de se lever. Je me suis dit qu’elle n’avait plus de force après pratiquement une semaine de torture sans manger, sans boire et sans dormir. Je ne sais pas quel traitement elle avait subi juste avant. Une autre prisonnière, madame Liu Shumei, était en colère de la voire assise et a commencé à lui donner des coups de pieds. Je n’ai pas pu supporter de voir cela, alors j’ai voulu retenir Liu et j’ai dit : « Comment peux-tu la frapper de la sorte ? » Wang Airong, Chen Jing et quelques autres prisonnières m’ont repoussée en disant que ça ne me regardait pas. Je les ai repoussées et Bian Yanhua, une prisonnière dans mon équipe, m’a traînée jusqu’à ma chambre. Après un moment, la gardienne Zhang Lu est arrivée.

Le lendemain, la gardienne Chen Yan, responsable de mon équipe, est venue vers moi en affirmant que j’avais frappé Chen Jing. Je lui ai dit ce qui s’était passé et j’ai exprimé mes regrets que personne ne punisse les véritables agresseurs. La gardienne Chen m’a exprimé sa sympathie et son impuissance. Cependant, la responsable Zhu Xiaoyan ne m’a pas crue. La gardienne Chen m’a dit de parler à la responsable à nouveau, ce que j’ai fait. La responsable Zhu et la gardienne Zhang Lu étaient toutes deux présentes quand je leur ai expliqué ce qui s’était passé, mais elles ne m’ont pas écoutée. Elles n’ont fait que me réprimander. J’ai senti que je n’arriverais pas à leur faire entendre raison. Cette nuit-là, Madame Jing Fengyun a été transférée dans une grande pièce au 4ème étage. Il y avait une salle de classe à côté et personne n’allait s’y trouver dans la soirée. Les prisonnières de la 3ème équipe ont battu Madame Jing à tour de rôle. Après deux nuits, Madame Jing n’a plus pu supporter ce traitement et a signé « les 4 déclarations ». Quand Wang Quixiang est revenue du 4ème étage, elle a déclaré : « Je l’ai frappée jusqu’à ce que mes poignets me fassent mal. Je lui ai donné des coups de pieds jusqu’à ce que mes chevilles me fassent mal. »

Une autre pratiquante de Falun Gong appelée Wang Li avait une trentaine d’années. Elle avait été condamnée à 8 ou 10 ans. Elle est arrivée dans la prison en octobre 2002, après madame Jing Fengyun. Elle était dans la 2ème équipe du 3ème district. Les gardiennes l’ont obligée à porter l’uniforme des prisonnières et ont essayé de lui faire signer « les 4 déclarations » Après le travail en atelier, elle a été directement envoyée au 4ème étage vers 10 heures ce soir là. Les gardiennes ont appelé des prisonnières de la 2ème équipe et des prisonnières se sont portées « volontaires » pour monter à l’étage, où elles ont tout de suite commencé à battre Madame Wang Li. Elles l’ont attrapée par les cheveux et l’ont poussée jusqu’à un tableau noir. Elles ont montré le tableau et ont demandé : « Quel genre de personne es-tu ? Que fais-tu ici ? » Elles voulaient qu’elle lise le règlement des prisonnières écrit sur le tableau. [Wang Li a refusé de reconnaître qu’elle était une criminelle. Elle a été condamnée à la prison seulement parce qu’elle pratiquait le Falun Gong qui est basé sur les principes de « Vérité – Compassion – Patience »] Madame Wang Li a fermé les yeux et n’a rien dit. Les prisonnières lui ont tiré les cheveux et lui ont lu des passages extraits de livres qui insultaient Falun Dafa. Avec désinvolture, elles ont continué à calomnier Dafa entre elles, et à frapper Madame Wang quand elles en avaient envie. La gardienne Chen Yan est montée à l’étage et j’ai cru qu’elle allait les empêcher de continuer de frapper madame Wang Li. Au lieu de cela, elle a tout de suite fait demi tour et est redescendue quand elle a vu ce qui se passait. Après le passage de la gardienne, les prisonnières ont repris le passage à tabac de madame Wang Li avec encore plus de violence. Une prisonnière lui a crié : « Ouvre les yeux et regarde moi. Je m’appelle Liu Shumei et je te tabasse. Qu’est-ce que tu peux y faire ? Demande donc à quelqu’un si on m’a vu te tabasser. Personne ne m’a vue. Eh les filles, vous m’avez vue la tabasser ? Et non ! » Parmi les prisonnières qui ont battu madame Wang Li, il y avait Tian Hua, Han Liyun, Wang Quixian, Gao Lei, Chai Shujie et Yang Yuping.

Une autre pratiquante de Falun Gong du nom de Yang Mingfang et âgée d’une trentaine d’années avait été condamnée à 4 années d’emprisonnement. En octobre 2003, 7 ou 8 pratiquantes ont été sorties du 3ème district et transférées ailleurs. Il y avait entre autre mesdames Wang Li, Jing Fengyun, Dong Guiling, Xian Xiaomin, Guan Zhifeng et Guo Yuhua. Seules, mesdames Yang Mingfang et 3 ou 4 autres pratiquantes sont restées dans le 3ème district. Madame Yang a eu le sentiment qu’elle ne vivait pas selon les exigences d’une pratiquante et a décidé de ne plus porter son badge de prisonnière. Elle a refusé de faire le travail que les criminelles étaient censées faire, parce qu’elle n’était pas une criminelle. Elle a refusé d’être traitée comme une criminelle. Presque toutes les autres pratiquantes ont suivi son exemple en refusant de porter leur badge et ont prévu d’arrêter de faire le travail alloué aux criminelles. Pendant plus d’un mois, les gardiennes ont essayé de lui faire changer d’avis, mais elles n’y sont pas arrivées. Pour finir, des gardiennes, dont Gao Kun et Bian Yanhua, l’ont emmenée dans une cellule d’isolement et l’ont torturée sur « le lit de la mort » (2). Ses 4 membres ont été étirés et attachés aux 4 coins d’un lit métallique et froid. Elle ne pouvait bouger aucune de ses articulations. Elle n’a pas eu l’autorisation de se lever pour manger ou boire, ni pour aller aux toilettes. Madame Yang Mingfang n’a pas pu supporter la torture et a fini par se rendre contre sa volonté. Elle n’a plus jamais été la même après ça. A chaque fois que quelqu’un mentionnait « le lit de la mort » devant elle, son regard s’éteignait. En janvier 2004, mesdames Dong Guiling et Xiang Xiaomin ainsi que quelques autres pratiquantes ont été enfermées dans des cellules d’isolement pour la seconde fois. Je ne sais pas ce qu’elles sont devenues.

Madame Liu Shuanghui, une autre pratiquante de Falun Gong, est arrivée dans la prison au cours de l’automne 2003. Elle était dans la 1ère équipe du 3ème district. Dès qu’elle est arrivée, elle a refusé de porter le badge ou de faire le travail réservé aux prisonnières. Environ dix jours plus tard, elle a été enfermée dans un lieu isolé. Elle a été isolée dans la cellule d’isolement du 4ème étage pendant plus d’un mois. On lui a infligé « la grande pendaison » (3) alors que personne ne la surveillait. Pendant la période de grande production, personne ne la surveillait en soirée, ce qui fait qu’elle subissait « la grande pendaison » pendant toute la nuit. Malgré cela, elle a tenu bon dans sa croyance en Falun Dafa. Les gardiennes et les anciennes prisonnières l’admiraient beaucoup. J’ai entendu dire par madame Dai Aidong qu’elle avait aussi subi la torture du « lit de la mort » (2) dans le nouveau bâtiment. Elle est revenue après y avoir passé 7 jours. Elle avait été enfermée en cellule d’isolement pendant 2 mois. Quand elle est revenue, elle était maigre mais avait bon moral. Elle continuait de saluer chacun avec un sourire.

Madame Dai Aidong a commencé à apprendre le Falun Gong alors qu’elle était enfermée dans un centre de détention. En mai 2003, elle a fait passer des articles de Maître Li à Madame Liu Yuxia, une autre pratiquante mais elle a été prise par une ancienne prisonnière. La prisonnière en a témoigné. Les gardiennes lui ont parlé à plusieurs reprises pour l’obliger à renoncer au Falun Gong ou à écrire les « 4 déclarations ». Elle a refusé d’écrire les déclarations et a protesté en refusant de parler. Elle a été battue par les gardiennes Zhang Lu et Zhu Xiaoyan ainsi que par la responsable de l’équipe, Wang. Elle a été punie et on l’a obligée à rester debout pendant un long moment (4). Plus tard, elle a été enfermée en cellule d’isolement pendant 15 jours.

Les déclarations ci-dessus rapportent ce que j’ai vu à la prison pour femmes de Heizuizi. Ce sont tous des faits réels, même si j’ai peut être fait des erreurs au niveau des dates exactes. J’espère que ceci aidera tout le monde à mieux comprendre ce qui arrive aux pratiquantes emprisonnées de manière illégale dans les prisons pour femmes.

26 mars 2004

(1)   Les prétendues « 4 déclarations » sont 4 déclarations que le pratiquant de Falun Gong est obligé d’écrire en prison. Dans ces déclarations, il déclare qu’il regrette de pratiquer le Falun Gong et il garantit qu’il ne pratiquera plus le Falun Gong, qu’il n’ira pas à Pékin pour faire appel, et qu’il ne cherchera plus à voir d’autres pratiquants de Falun Dafa.

(2)   Le lit de la mort : les quatre membres du pratiquant sont étirés et attachés aux quatre coins d’un lit métallique glacial. Le pratiquant ne peut absolument pas bouger. Il n’a pas non plus l’autorisation de se lever pour aller manger ou boire, ou pour aller aux toilettes. Ce traitement peut aller de quelques heures à plus d’une douzaine de jours. Ce genre de torture cruelle fait beaucoup de mal au pratiquant, aussi bien sur le plan mental que sur le plan physique.

(3)   La grande pendaison : il y a deux façons de procéder : 1) Les deux mains sont menottées derrière le dos et seuls les orteils touchent le sol. On est alors pendu par une corde attachée aux montants métalliques d’une fenêtre. 2) Une main du pratiquant est menottée à un lit superposé et l’autre main à un autre lit. Les deux lits sont alors tirés dans des directions opposées. On ressent une très grande douleur quand le corps est tiré.

(4)   Etre puni en étant obligé de rester debout un long moment, cela veut dire que la victime doit rester debout devant un mur pendant toute la journée, sauf pendant les repas.

Date d’envoi : 11/4/2004

Date de l’article original : 10/4/2004