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La pratiquante Li Guiqin poursuit en justice le camp de travail de Jiamusi ainsi que les gardiens

28 septembre 2004

(Minghui.org)

La pratiquante de Falun Gong Mme Li Guiqin habitait la province du Heilongjiang. Lorsqu'elle a été emprisonnée dans le camp de travail de Jiamusi, elle a souffert de toutes sortes de tortures cruelles et de mauvais traitements de la part des gardiens, comme par exemple, être forcée à porter « de grandes menottes dans le dos ». Dernièrement, Mme Li Guiqin a déposé une plainte judiciaire criminelle et civile contre le camp de travail auprès de la cour intermédiaire du peuple à Jiamusi et concernant ce qu’elle a subi à cause de son emprisonnement.

Voici le texte de sa plainte :

Poursuite judiciaire criminelle et civile

Criminal and Civil Lawsuit

Moi, Li Guiqin, ai été illégalement condamnée à une peine de trois ans au camp de travail de Jiamusi le 30 octobre 2002. Pendant la période où j'étais dans le camp de travail, les officiers du renforcement de la loi du camp de travail ont commis des actions criminelles qui ont gravement enfreint mes droits humains en tant que citoyen. Par la présente, j'intente des poursuites judiciaires criminelles et civiles auprès de la cour.

La plaignante : Li Guiqin, 49 ans, chercheuse à l'institut des sciences de l'agriculture de la province du Heilongjiang, pratiquante de Falun Gong.

Accusés : le camp de travail de Jiamusi ainsi que les gardiens responsables

1.Wang Tiejun, homme, gardien de section

2.He Qiang, homme, directeur

3.Li Yongbo, femme, gardienne

4.Mu Zhenjuan, femme, gardienne

5.Yu Wenbin, femme, gardienne

6.Chen Chunmei, femme, gardienne

Demandes de poursuite

1.Enquêter sur les responsabilités criminelles des accusés selon la loi, exiger des excuses publiques et écrites de leur part envers la plaignante et sa famille.

2.Les accusés devront donner une compensation à la plaignante pour dépenses médicales et problèmes de santé causés par les actions criminelles des accusés.

Preuves des faits

Le 31 octobre 2002, à 13h, afin de me forcer à écrire une « déclaration de repentir » pour renoncer à ma croyance dans le Falun Dafa, j'ai été forcée à porter « de grandes menottes dans le dos », la main droite croisée sur l'épaule et la main gauche derrière le dos. J'ai été menottée dans cette position douloureuse pendant six heures continues. Le 27 février 2003, j'ai de nouveau été forcée à porter « de grandes menottes dans le dos » pour me forcer à écrire les soi-disant « cinq déclarations ».

Le 14 décembre 2002, les gardiennes Li Yongbo et Mu Zhenjuan m'ont forcée à créer un journal de groupe d'étude auquel je n'avais jamais participé. Elles m'ont menacée de prolonger ma peine de prison si je ne le faisais pas.

Le 17 février 2003, j'ai été forcée à porter des menottes tout le temps, parce que je protestais de la prolongation illégale de ma peine de prison. La journée, j'ai été menottée au cadre d'un lit métallique, assise sur le sol glacé d'une pièce du deuxième étage. La nuit, j'ai été menottée dans un entrepôt au troisième étage. J'ai également été forcée à rester debout sans bouger du matin jusqu'à soir 22h. Le soir, on ne m’a permis de m'asseoir sur une chaise qu'après 22h. De telles tortures ont continué pendant quatre jours et trois nuits.

A 14h, le 20 février 2003, lorsqu'on m'a demandé si j'étais une criminelle, j'ai répondu que j'avais été « illégalement condamnée ». Wang Tiejun, de la section des gardes, m'a cruellement torturée pour cette réponse ; il m'a donné des coups de pieds au visage, à la tête et au corps avec de lourdes bottes en cuir, jusqu'à ce que je perde connaissance. Quand je suis revenue à moi, j'ai découvert que je saignais et que j'avais perdu deux dents à cause de la torture, mais les gardiens en riaient.

Plus tard, les gardiens m'ont menottée ainsi que 11 autres pratiquantes à des cadres de lit métallique pour continuer la torture. Ils nous ont fait des électrochocs avec des matraques électriques. La gardienne Mu Zhenjuan a essayé de nous forcer à dire que nous étions des criminelles et elle a donné des instructions aux gardiens pour qu'ils continuent à nous frapper. La pratiquante Zhang Guiyan a crié « Arrêtez de frapper », alors le gardien Wang Tiejun lui a donné des coups de pied à la tête. Les coups ont laissé des contusions sur le visage de Zhang pendant plus de dix jours. La gardienne Mu Zhenjuan a annoncé que la raison pour laquelle ils nous avaient frappées, c'était parce que Gao Cuilan avait refusé de réciter des slogans, Cao Xiuxia n'avait pas suivi les instructions, Li Siju avait refusé de signer un « accord d'assistance », Xu Xianghua avait lu des articles du Maître et Xie Xuepu avait récité des articles du Maître.

Parmi les pratiquantes qui ont été torturées, huit d'entre nous avions dans la cinquantaine, la plus âgée avait 57 ans. Suite à la torture, Xu Xianghua a eu une crise cardiaque et a perdu connaissance, mais ses menottes n'ont pas été enlevées. Chen Xiuling a refusé d'injurier les autres quand on lui en a donné l'instruction, alors elle a été privée de sommeil et a été menottée pendant cinq jours.

Il était environ 14h quand j'ai été torturée jusqu'à ce que mon nez commence à saigner, mais le médecin de la prison ne m'a même pas offert un morceau d'ouate ou quoique ce soit d’autre pour stopper l'hémorragie. Je n’ai pas été autorisée à poser la tête sur une table pour stopper l'hémorragie avant 20h10, et tout ce que j'avais pour me nettoyer le nez était deux petits paquets de mouchoirs.

Pendant les cinq jours suivant les coups, les gardiens nous ont forcées à nous asseoir sans bouger de 6h du matin à 18h et à réciter des injures qu'ils avaient écrites. Si nous refusions de dire des injures, ils nous faisaient des électrochocs avec les matraques électriques ou nous mettaient des menottes.

Après la torture, j'ai perdu deux dents de devant et une grande quantité de sang. En conséquence, je ne pouvais plus me brosser les dents ni manger aucune nourriture. La torture et les mauvais traitements m'ont rendue extrêmement faible. Mon pouls était irrégulier et je n'arrivais plus à marcher toute seule. Cependant la gardienne Chen Chunmei a déclaré que c'était simplement de la simulation.

Comme je n'arrivais plus à marcher toute seule, les gardiens m’ont souvent traînée par terre. Un jour en mars, la gardienne Yu Wenbin m'a tirée sur plus de 20 mètres devant toutes les pratiquantes et ensuite elle m’a jetée par terre.

En plus des deux dents que j'avais perdu, j'ai aussi perdu quatre autres dents à cause des coups. On ne m'a pas autorisée à voir ma famille pendant quatre mois, car les contusions que j'avais au visage étaient horribles. Plusieurs jours après les coups, le directeur He Jiang est venu pour me parler. Il a déclaré que je faisais exprès de leur causer des ennuis.

La conduite criminelle des gardiens au camp de travail de Jiamusi a causé de grandes souffrances à une dizaine de pratiquantes de Falun Gong, moi y compris. Nous avons perdu nos droits fondamentaux et la dignité d'un être humain au camp de travail, nous avons perdu nos droits civiques supposés être protégés par la loi. Alors que l’on persécute de façon inhumaine d'innocents pratiquants de Falun Gong avec des moyens criminels et violents, comment serait-il possible de « gouverner la nation selon les lois » ? Où est la protection de nos droits humains ?

Par la présente, j'aimerais poser deux questions. D'abord, tous les pratiquants de Falun Gong sont des citoyens légaux, pourquoi personne n'est-il tenu pour responsable pour condamnation illégale et torture ? Deuxièmement, comment se fait-il que des fonctionnaires du gouvernement aient le droit d'enfreindre la loi au nom du renforcement de la loi ?

Par la présente, je dépose une plainte civile et criminelle, de façon à conserver les droits humains des citoyens et pour mettre fin à la conduite criminelle des officiers du renforcement de la loi. Je demande à ce que les fonctionnaires impliqués dans ces actes criminels soient tenus pour responsables de leurs actes.

Notes :

« Grandes menottes derrière le dos » : les deux mains du pratiquant sont menottées dans le dos, une main passant par-dessus l'épaule opposée. D'abord le policier pousse le pratiquant à plat ventre par terre, puis il lui marche sur le dos. Ensuite il force sur les menottes pour pouvoir les fermer. C'est une cause de grande douleur pour le pratiquant.

« Déclaration de repentir » : déclaration exprimant les regrets du pratiquant pour avoir pratiqué le Falun Gong et promettant de ne plus pratiquer.

« Cinq déclarations » : créé par le bureau 610, cela inclus une « lettre de repentir » déclarant qu'on est plein de regrets d'avoir pratiqué le Falun Gong, une « déclaration de garantie » qui garantie de ne jamais pratiquer à nouveau le Falun Gong, de ne jamais plus faire appel et de ne jamais plus distribuer de documents sur le Falun Gong, et une « déclaration de dissociation » pour déclarer qu'on se dissocie du Falun Gong, ce qui inclus la liste des noms et adresses de tous les membres de la famille, des amis et des connaissances qui sont des pratiquants.

Le 17 août 2004

Traduit en Suisse le 26 septembre 2004