Theo van Boven
Le 30 mars 2005
Introduction
1. Cet addendum au rapport du rapporteur spécial contient, basé sur une mise en page, pays par pays, des résumés d’allégations dignes de confiance et crédibles sur la torture et sur des punitions ou d’autres traitements cruels, inhumains ou dégradants qui ont été présentés à l’attention du rapporteur spécial et qui ont été ensuite transmises aux gouvernements concernés. Il contient aussi les réponses des gouvernements. Cet addendum n’illustre par l’état de la torture, des punitions ou d’autres traitements cruels, inhumains ou dégradant à travers le monde mais reflète plutôt l’état de l’information amenée à l’attention du rapporteur spécial.
2. Le rapporteur spécial aimerait rappeler qu’en transmettant ces allégations aux gouvernements il n’émet aucun jugement concernant le valeur des cas, ni ne soutient les opinions et activités de la personne au nom de laquelle il intervient. L’interdiction de la torture et de punitions ou d’autres traitements cruels, inhumains, dégradants est un droit non dérogatoire et chaque être humain a légalement et moralement droit d’être protégé. Lorsque le rapporteur spécial reçoit des informations de fiables et crédibles qui incitent à craindre que la personne risque d’être torturée ou de souffrir d’autres formes de mauvais traitements, il peut alors transmettre un appel urgent au gouvernement concerné. Les communications envoyées par le rapporteur spécial ont un but humanitaire et préventif et elles ne requièrent pas l’application de toutes les actions internes du pays. Les gouvernements sont requis de clarifier le contenu de ces allégations, de prendre des mesures pour protéger le droit des personnes et ils doivent/il leur est demandé d’enquêter sur les allégations, de poursuivre en justice et imposer des sanctions appropriées contre toutes personnes responsables de tortures et de punition ou d’autres traitements cruels, inhumains ou dégradants.
3. Des observations du rapporteur spécial ont aussi été incluses lorsqu’elles étaient applicables. De telles observations, qui mentionnent parfois les découvertes les plus récentes d’autres organes de supervisions, en particulier des organes du traité des Nations Unies, sont généralement insérées lorsque les informations suggèrent qu’il a y peut-être un problème qui dépasse l’incident exceptionnel et isolé. Des références à des déclarations de presses du rapporteur spécial sont aussi citées.
4. Durant la période qui est observée, c’est à dire du 16 décembre 2003 au 30 novembre 2004, le rapporteur spécial a envoyé 223 lettres à 77 gouvernements. Le rapporteur spécial a aussi envoyé 330 appels urgents à 72 gouvernements au nom d’individus pour qui des craintes ont été exprimée qu’il y a un risque qu’ils soient soumis à la torture ou à d’autres formes de mauvais traitements. Les réponses reçues après cette date seront dûment reflétées selon les possibilités dans l’addendum au rapport de la soixante-deuxième session de la Commission.
5. Le rapporteur spécial apprécie les réponses reçues en temps opportun du gouvernement aux lettres et appels urgents transmis. Il regrette que beaucoup de gouvernements ne répondent pas ou le font de manière très sélective et que les réponses à d’anciens cas demeurent en grande partie en suspens.
6. En raison de la restriction quant à la longueur des documents, le rapporteur spécial a été obligé de réduire considérablement les détails des communications envoyées et reçues; l’attention est donnée aux informations relatant spécifiquement les allégations de tortures ou de punitions et d’autres traitements cruels, inhumains ou dégradants. En conséquence, les exigences de gouvernements qui désirent que soient publiées leurs réponses complètes n’ont pu être satisfaites.
RÉSUME DES CAS TRANSMIS
Chine
226. Par l’envoi d’une lettre datée du 10 juin 2004, envoyée conjointement avec le rapporteur spécial sur la vente d'enfants, la prostitution d'enfants et la pornographie impliquant des enfants et le rapporteur spécial chargé de la violence contre les femmes, le rapporteur spécial a notifié le gouvernent qu’il avait reçu des allégation concernant Z.Y., âgée de 4 ans. Le 1er janvier 2004, Z.Y. a été emmenée de son domicile dans la commune de Zitong, du comté de Tongnan dans la ville de Chongqing, par quatre officiers de police de l’équipe de sécurité nationale du comté (dont le nom de l’un d’entre eux est connu au rapporteur spécial). Ses deux parents ont déjà été arrêtés précédemment parce qu’ils sont des pratiquants de Falun Gong. En février 2002, son père, Zhang Hongxu a été envoyé dans le camp de travaux de Xishanping ou il a été torturé et a souffert d’avoir eu le nez cassé, des dents tombées et des côtes blessées. Il est actuellement détenu dans un lieu non révélé. Le 23 décembre, la mère de Z, Wu Yongmei, a été détenue et torturée. Elle a été relâchée après avoir maintenu une grève de la faim pendant 54 jours. Après avoir été relâchée elle a commencé à rechercher sa fille. Sa localisation actuelle n’est pas connue.
227. Par une lettre datée du 8 juillet 2004, envoyée conjointement avec le rapporteur spécial sur la promotion et la protection du droit à la liberté d'opinion et d'expression et le rapporteur spécial sur les exécutions extrajudiciaires, sommaires ou arbitraires, le rapporteur spécial a notifié le gouvernement qu’il avait reçu des allégations concernant :
228. Sun Yanqing une employée de l’entreprise de maintenance mécanique, de l’usine de production d’acier, de la ville de Zhanjiakou, de la province de Hebei. Elle a été arrêtée en 2000, à Pékin alors qu’elle s’y rendait pour faire appel et demander la fin de la persécution du Falun Gong. Sa condition est devenue critique après qu’elle ait été torturée. Elle a été renvoyée à la ville de son domicile où elle a été hospitalisée et est décédée quelques jours plus tard.
229. Chen Aizhong, âgé de 33 ans, habitant de la municipalité de Beixinbao, dans le comté de Huailai de la ville de Zhangjiakou situé dans la province de Hebei. Le 20 juillet 1999, M. Chen ensemble avec sa famille s’est rendu à Pékin pour faire appel et demander la fin de la persécution du Falun Gong. Le 12 septembre 2000 il a été arrêté et envoyé dans la sixième brigade du camp de travail de Hehuakeng, dans la ville de Tangshan où il a été torturé. Il est décédé le 20 septembre 2000.
230. Zhu Yourong une pratiquante de Falun Gong du district de Xuanhua, de la ville de Zhangjiakou situé dans la province de Hebei. Elle a été torturée dans la deuxième brigade du premier camp de travaux forcés de la province de Hebei. Elle est morte dans le camp le 16 décembre 2000.
231. Fan Yaxiong, âgée de 42 ans, présidente pour l’enseignement et l’instruction au lycée numéro 15 de la ville de Zhangjiakou dans la province de Hebei. Elle a été arrêtée au mois de mai 2000, à Pékin alors qu’elle faisait appel contre la persécution du Falun Gong. Des fonctionnaires du bureau 610 (une agence spécifiquement crée pour persécuter les pratiquants de Falun Gong) l’ont envoyée à l’hôpital mental de Shalingzi ou elle a reçu des injections de médicaments endommageant le système nerveux. Au mois de juin de l’année 2000, elle a été condamnée à trois années d’éducation par le travail forcé et a été torturée aux camps de travaux forcés de Tangshan. Elle a été relâchée à la fin de l’année 2000 et est morte peu après.
232. Zhang Zhigen, âgée de 53 années, pratiquante de Falun Gong et qui travaillait à l’usine de broderie de la ville de Zhanjiakou. Au mois d’avril 2000, elle a été arrêtée alors qu’elle se rendait à Pékin pour faire appel et demander la fin de la persécution du Falun Gong. Elle a été détenue par les employés du bureau 610 dans le centre de détention du district Xuanhua dans la ville de Zhanjiakou pendant 17 jours où elle a été torturée. Une de ses jambes s’est infectée et elle a dû être amputée. Le 6 octobre 2000, elle s’est rendue à Pékin et a une fois de plus été arrêtée. Elle a été transférée au centre de détention de Shisanli dans la ville de Zhangjiakou et torturée pendant neuf jours. Elle a été relâchée et est décédée le 25 février 2001.
233. Jiang Shuhua, âgée de 50 ans, pratiquante de Falun Gong du village de Shihuiyao dans la commune de Yangtian du comté de Chichgeng de la ville de Zhangjiakou situé dans la province de Hebei. Le 8 férvier 2002, elle a été arrêtée par la police et est morte le 3 mars 2002 emprisonnée par la police.
234. Shen Lizhi, âgé de 33 ans, de la ville de Shenyang et sa femme Luo Fang de la ville de Leshan dans la province de Sichuan. Le 1er février 2002, ils ont été arrêtés dans le bus numéro 75 par des officiers de police du poste de police de Yingmenkou de la ville de Chengdu. La police a prétendu au moment de l’arrestation que les deux personnes avaient sur elles des documents qui avaient traits à la persécution du Falun gong. Ils ont été détenus au centre de détention de Chengdu. Shen Lizhi a été torturé après son arrestation et est décédé l’après midi du 3 mars 2002 à l’hôpital populaire du district de Qingyang. La police a informé ses parents une année plus tard, le 3 mars 2003. Luo Fang était enceinte de huit mois au moment de l’arrestation et un employé du bureau 610 l’a forcée à avorter. Elle a été relâchée le 8 mai 2002, mais a été une fois de plus arrêtée le 5 décembre. Elle a été torturée et condamnée à 12 années de prison. Depuis le mois d’août 2003, elle a été enfermée dans la prison de Chuanxi de la municipalité de Hongan, Longquan dans la ville de Chengdu.
235. Liu Haibo, âgé de 34 ans, pratiquant de Falun Gong et docteur à l’hôpital du district de Luyuan de la ville de Changchun situé dans la province de Jilin. Le 11 mars 2002, la police du poste de police du district de Kuancheng de la ville de Changchun l’a enlevé de son domicile et torturé à mort. Il est décédé au centre d’urgence 120, le 12 mars 2002.
236. Liu Yuqing, âgée de 40 ans, originaire du district de Wanghua de la ville de Fushun situé dans la province de Liaoning. Elle s’est rendue à Pékin pour faire appel au gouvernement et exiger la fin de la persécution du Falun Gong et a été arrêtée le 21 décembre 2000, détenue et torturée. Après qu’elle ait été relâchée le 15 février 2001, trois officiers de police du poste de police de Putun dans le district de Wanghua l’ont traînée du troisième étage de son unité de travail jusqu’en bas et l’ont emmenée au poste de police. Elle a ensuite été envoyée au centre de détention de Fushun et 2 semaines plus tard été transférée au camp de travail de Wujiabo dans la ville de Fushun où elle a, à nouveau, été torturée. Elle a été ramenée à son domicile par sa famille le 11 avril 2001 et y est décédée le 13 avril 2002.
237. Song Cuiling, âgée de 52 ans, de la ville de Zhangjiakou dans la province de Hebei. Le 5 mai 2002, elle a été arrêtée sur la place de Tiananmen alors qu’elle faisait appel et demandait la fin de la persécution du Falun Gong. Elle a été envoyée au centre de détention de Zhangjuakou où elle a subi des tortures. Elle a entamé une grève de la faim pour protester contre la persécution et a été torturée à mort le 20 mai 2002.
238. Yin Ling, âgé de 34 ans, de la ferme numéro 597, dans le comté de Baoqing de la province de Heilongjiang. Le 28 décembre 2001, le chef du poste de police de la ferme no. 597 et plusieurs autres policiers l’ont emmenée. Elle a été condamnée à trois années de travaux forcés dans le camp de travail de Jiamusi. Elle a commencé une grève de la faim le 28 octobre 2002 pour protester contre sa détention. Elle a été gavée de force pendant longtemps, torturée et menottée sur son lit toute la journée. Sa famille a reçue l’instruction de la ramener à son domicile le 13 novembre 2002. Elle est décédée peut après.
239. Xue Xia, âgée de 31 ans, du village de Jiajiatun dans la ville de Xingtai de la province de Hebei. Le 1er janvier 2000, elle s’est rendue à Pékin pour faire appel envers le gouvernement demandant la fin de la persécution contre le Falun Gong, a été arrêtée et condamnée à trois années de travaux forcés dans le camp de travaux forcés de Shijiazhuang. En détention elle a été battue et gavée avec des médicaments inconnus. Elle a été relâchée au mois de mai 2001 sous la garantie d’un traitement médical, alors qu’elle était au seuil de la mort. Le 27 septembre 2002, elle a été ramenée au camp avec sa mère pour y être questionnée. Le 4 janvier 2003 elle a été envoyée à la ville de Xingtai pour des traitements médicaux et est décédée le 21 février 2003.
240. Chen Hongping, 32 années, pratiquante de Falun Gong du comté de Huailai, ville de Zhangjiakou, située dans la province de Hebei. En 2001, elle a été arrêtée et battue avec sa soeur par la police de Donghuayuan. Elle a été envoyée au camp de travail, a été soumise à la torture et a subi un lavage de cerveau constant contre sa croyance dans le Falun Gong. Elle est décédée le 5 mars 2003 après avoir été relâchée.
241. Yu Yongquan, âgé de 45 ans, employé du deuxième moulin à riz de la ville de Daqung, de la ville de Daqing dans la province de Heilongjiang. Le 11 mars 2002 il a été arrêté par la police du poste de police du district de Ranghulu et du poste de police de Chuangxin et a été envoyé au centre de détention du district de Ranghulu. Il a été accusé d’avoir produit des documents sur le Falun Gong et a été condamné à 10 années de prison par le tribunal de district de Ranghulu, le 22 septembre 2002. Il a été détenu dans la prison de Hongweixing de la ville de Daqing où il a été torturé. Le 8 mars 2003 il a été envoyé à l’hôpital de la prison pour un traitement d’urgence. Il est décédé le même jour.
242. Chen Xiangui, pratiquant de Falun Gong âgée de 29 ans de la ville de Hengyang dans la province de Hunan. Le 11 mars 2003 un groupe de policiers mené par le chef de l’équipe de sécurité nationale, du poste de police de Hengyuang a pénétré dans son domicile, l’a battu et traîné hors de la maison dans une fourgonnette de police. Au poste de police il a subi des tortures. Il a été envoyé à l’hôpital le lendemain matin et est décédé peu après. L’autopsie a révélé que ses organes internes ont été endommagés suite aux coups reçus.
243. Gao Shuhua, âgée de 49 ans, du district de Weicheng de la ville de Weifang dans la province de Shandong. Le 14 mars 2003 elle a été arrêtée alors qu’elle distribuait des documents sur la persécution du Falun Gong. Elle a été détenue pendant 13 jours dans le centre de détention de Weicheng. Pendant ce temps elle a entamé une grève de la faim pour protester contre son emprisonnement et a été gavée de force par les gardiens. Elle est décédée le 26 mars 2003.
244. Li Jianhou, pratiquante de Falun Gong âgée de 67 ans, originaire de la ville de Nanchong située dans la province de Sichuan. Elle a été torturée à mort le 27 mars 2003 dans la prison de Deyang située dans la province de Sichuan.
245. Li Ying, du district de Wanhua de la ville de Fushun dans la province de Lianoning. Le 31 mars elle a été arrêtée par la police du bureau de sécurité publique du district de Wanghua et par le poste de la police locale. Elle a été emmenée dans la division no 1 du bureau de sécurité publique de Fushun, où elle a été torturée. Elle est morte le 2 avril 2003.
246. Zhao Chunying, une pratiquante de Falun Gong âgée de 56 ans, de la ville de Jixi dans la province de Heilongjiang. Le 15 avril 2003, elle a été arrêtée et envoyée dans le 2e centre de détention de la ville de Jixi. Le 10 mai 2003, sa famille a été notifiée de son décès. Deux autopsies ont été faites et des traces de tortures ont été découvertes. Sa famille a essayé par différents moyens d’amener les coupables devant la justice pendant les derniers mois mais sans succès.
247. Yang Yufang, pratiquante de Falun Gong âgée de 47 ans du village de Dongyaozi dans le district de Qiaoxi de la ville de Zhangjiakou situé dans la province de Hebei. Le 17 mai 2003, elle a été arrêtée et détenue au centre de détention de Shisanli de la ville de Zhangjiakou où elle a été torturée. Elle est décédée le 16 juin 2003.
248. Sui Guanxi et sa femme, tous deux pratiquants de Falun Gong, du village de Xianguyngling dans la municipalité de Niuxibu de la ville de Laixi situé dans la province de Shandong. Le 17 septembre 2002 ils ont été traînés dans une fourgonnette de la police et emmenés à l’école élémentaire de Sanjiaocun où ils ont été détenus pendant 4 jours avant d’être transférés au bureau 610 de Xinzhuang de la ville de Laixi. Ils ont été forcés d’écouter chaque jour des émissions de diffamation contre le Falun Gong. Comme Sui Guangxi a refusé de coopérer, la police l’a soumis à différentes formes de tortures. Il s’est échappé 20 jours plus tard et est décédé le 4 juillet 2003 dans le 1er hôpital populaire de Pingdu.
249. Cao Ping, âgé de 40, de Caojiaba, de la municipalité de Jiulong, dans le comté de Linshui situé dans la province de Sichuan. En mai 2001 il a été arrêté pendant qu’il distribuait des prospectus sur le Falun gong et a été détenu au centre de détention de Linshui. Il a été battu par des officiers du poste de police du comté de Linshui et du poste de police de Chengbei. Il a été condamné à 4 années d’emprisonnement dans la prison de Deyang, située dans la province de Sichuan. Suite aux tortures subies et aux coups reçus ses organes internes ont été endommagés. Il a été envoyé à l’hôpital et diagnostiqué comme « intraitable. » Les autorités ont ordonné à sa famille de le ramener chez lui, le 27 mai 2003. Il est décédé le 17 juillet.
250. Bai Xiaojun, âgé de 35 ans, professeur à l’université générale du nord-est dans la province de Jilin. Il a été envoyé dans un camp de travail à Chaoyanggou parce qu’il s’était rendu à Pékin pour faire appel et demander la fin de la persécution du Falun gong. En détention, il a été battu à mort et est décédé le 18 juillet 2003.
251. Tan Chengqiang, du village de Hongcheng dans la municipalité de Handian de la ville de Shuangcheng situé dans la province de Heilongjiang. Le 18 mars 2003, il a été arrêté par le bureau 610 dans la ville de Shuangcheng et a été détenu dans le deuxième centre de détention de la ville de Shuangcheng. Il a entamé une grève de la faim pour protester contre sa détention et a été gavé de force puis transféré à l’hôpital. Le bureau 610 a ordonné à sa famille de le ramener à son domicile où il est décédé le soir du 19 juillet 2003.
252. Tian Junlong, âgé de 45 ans du Majiatun dans la municipalité de Wuyi du comté de Yitong dans la province de Jilin. A la fin de l’année 2002, il a été arrêté et envoyé au camp de travail de Weizigou pour avoir distribué des documents sur la persécution du Falun gong. Il a été transféré trois mois plus tard au camp de travail de Chaoyanggou, de la ville de Changchun. M. Tian a été torturé dans deux camps et renvoyé à la maison le 1er septembre 2003, parce que sa condition physique s’était détériorée. Il est mort le 21 septembre 2003.
253. Lu Bingshen, âgé de 39 ans, de la région de Caikulou, du district de Ranghulu dans la ville de Daqing situé dans la province de Heilongjiang. Au mois d’octobre 2000 il a été arrêté par la police pendant qu’il distribuait des documents sur la persécution du Falun Gong. Il a été condamné à deux années d’emprisonnement et envoyé au camp de travail de la ville de Daqing. L’après-midi du 20 octobre 2003, il a été torturé jusqu’à ce qu’il devienne inconscient. Il a ensuite été envoyé à l’hôpital populaire de Daqing pour un traitement d’urgence où il est décédé le 21 octobre 2003.
254. Yan Hai, fermier âgée de 37 ans et pratiquant de Falun Gong, du village de Tumu, dans la municipalité de Tumu, situé dans le comté de Huailai de la ville de Zhangjiakou dans la province de Hebei. Le 30 octobre 2002 il a été arrêté à son domicile par des policiers du poste de police de Langshan, parce qu’il pratiquait le Falun Gong. Il a été soumis à différents types de tortures physiques et psychologiques au centre de détention du comté de Huailai, y compris un lavage de cerveau dans le but de le forcer à abandonner sa pratique du Falun Gong. Le 14 novembre 2003, il a été transféré en mauvais état de santé, au centre de détention de Shisanli. Le 22 novembre il a été envoyé à l’hôpital 251 où il est décédé le 24 novembre 2003. Le 27 novembre lorsque sa famille s’est rendue à l’hôpital pour voir son corps, plus de dix policiers étaient présents pour les surveiller et ne pas les laisser seuls avec le coprs.
255. Zhang Changming, âgé de 50 ans, pratiquant de Falun Gong de la ville de Shuangyashan, de la province de Heilongjiang. Il a été arrêté et envoyé au camp de travail de Jiamusi dans la province de Heilongjiang où il a été battu jusqu’au seuil de la mort. Il a été emmené pour un traitement d’urgence à l’hôpital mais les docteurs ont refusé de le soigner. M. Zhang a été renvoyé à son domicile où il est décédé peu de temps après son arrivée.
256. Par une lettre datée du 15 octobre 2004, envoyée conjointement avec le rapporteur spécial sur les exécutions extrajudiciaires, sommaires ou arbitraires, le rapporteur spécial sur la liberté de religion ou de conviction, le rapporteur spécial sur l’indépendance des juges et des avocats, le rapporteur spécial sur la promotion et la protection du droit à la liberté d'opinion et d'expression, le rapporteur spécial sur le droit de toute personne de jouir du meilleur état de santé physique et mentale susceptible d'être atteint, le rapporteur spécial chargé de la violence contre les femmes, le rapporteur spécial a exprimé son inquiétude sur les rapports de répression systématique contre le Falun Gong. Durant les cinq dernières années des centaines de cas de violations suspectées des droits de l’homme des pratiquants de Falun Gong ont été rapportées à l’attention des rapporteurs spéciaux.
Un grand nombre de ces allégations ont été rapportées aux autorités chinoises et apparaissent dans les rapports du rapporteur spécial adressé à la Commission des droits de l’homme. Les rapporteurs spéciaux sont inquiets que les comptes-rendus d’arrestations, de détentions, de mauvais traitements, de tortures, de refus de traitement médicaux adéquats, de violences sexuelles, de morts et de jugements injustes contre les pratiquants de Falun Gong augmentent. Ils sont inquiets à l’idée que ces allégations pourraient refléter une politique délibérée et institutionnalisée des autorités pour viser des groupes spécifiques tel que le Falun Gong. Selon des informations reçues, le 10 juin 1999 le comité central du parti communiste a établi un organisme pour traiter du cas du Falun Gong, auquel on fait généralement allusion en tant que « bureau 610 » (lors de la date de son établissement) et plus tard officiellement en tant que bureau de conseil pour la prévention en ce qui concerne les cultes.
Cette institution a, selon les comptes-rendus, reçu le mandat d’exercer une répression contre le Falun Gong et les autres organisations « hérétiques » et opère en dehors de la loi. Des rapports indiquent que le Falun Gong a été officiellement banni le 22 juillet 1999 par une décision du ministre des affaires civiles et que depuis plusieurs décisions, notices, règlements et d’autres interprétations juridiques ont été émises par le gouvernement et les autorités judiciaires pour légitimer la répression officielle contre les organisations « hérétiques » y compris le Falun Gong. En plus, selon les rapports, une campagne médiatique a été initiée contre le Falun Gong et contre les pratiquants de Falun gong en juillet 1999. Il semblerait que cette campagne a commencée après un rassemblement de protestation à Pékin le 25 avril 1999, impliquant plus de 10 000 pratiquants du Falun Gong.
D’autres comptes-rendus indiquent qu’en février 2001, le comité central du parti communiste a organisé une réunion centrale de travail pour les hauts fonctionnaires du parti. Le but de cette réunion était selon les comptes-rendus d’adopter un plan pour la formation au niveau local de « force anti-cultes » dans toutes les universités, les entreprises d’État et organisations sociales pour renforcer le « bureau 610 » et consolider le contrôle local sur le Falun Gong. Une analyse des comptes-rendus reçus par les rapporteurs spéciaux indique que les allégations de violations des droits de l’homme contre les pratiquants de Falun Gong, y compris les arrestations et détentions systématiques font partie des politiques de répressions contre les membres de ce groupe. La plupart de ceux qui sont arrêtés sont lourdement amendés et relâchés, mais beaucoup d’entre eux sont détenus et maltraités dans le but de leur faire renoncer formellement au Falun gong.
Ceux qui refusent de se soumettre sont envoyés dans des « camps de rééducation à travers le travail » ou selon les comptes rendus des tortures sont appliquées de manière routinière provoquant un grand nombre de décès. Les rapporteurs spéciaux sont de plus inquiets par des comptes rendus qui indiquent que seulement peu de pratiquants de Falun Gong sont jugés. Lorsque les accusations sont déposées elles incluent selon les rapports des allégations telles que « perturbant l’ordre social, » « rassemblement dans le but de perturber l’ordre social, » « vol ou divulgation de secret d’état, » ou « utiliser des organisations hérétiques pour miner l’implémentation de la loi. » Selon les informations reçues, ceux qui ont été poursuivis en justice ont été jugés de manière non équitable et ont été condamnés à de longues peines de prison. Sur ce point, il est rapporté que le 5 novembre 1999, un avis émis par le tribunal populaire suprême a instruit tous les tribunaux local de remplir leurs « devoir politiques » en amenant devant la justice et en punissant « sévèrement » ceux qui sont accusés de « crimes d’organisations hérétiques, » « particulièrement le Falun Gong » et de traiter ces cas « sous la direction des comités du parti. »
257. Par une lettre datée du 26 novembre 2004, envoyée conjointement par le rapporteur spécial sur les exécutions extrajudiciaires, sommaires ou arbitraires et le rapporteur sur la liberté de religion ou de conviction, le rapporteur spécial a notifié le gouvernement qu’il avait reçu des allégations concernant Mme Jiang Zongxiu, âgée de 34 ans, dans le comté de Tongzi, de la province de Guizhou. Le 17 juin 2004, elle a été arrêtée pendant qu’elle et sa belle-mère étaient en train de distribuer des textes chrétiens et des bibles dans des marchés locaux. Les deux ont été condamnées à 15 jours de détentions administratives pour leurs activités suspectées équivaloir à « étendre des rumeurs et perturber l’ordre social. » Le 18 juin aux environs de deux heures de l’après-midi, au bureau de la sécurité publique, du comté de Tongzi, elle a été battue à mort durant un interrogatoire. Aucune démarche n’a été entreprise pour enquêter sur ce cas. En conclusion des résultats d’une autopsie entreprise par le gouvernement local il a été prétendu que Mme Jiang était morte d’un arrêt cardiaque.
258. Par lettre datée du 30 novembre 2004, le rapporteur spécial a notifié le gouvernement qu’il avait reçu des allégations concernant Zhang Peiqi, de la municipalité de Mingyue dans le comté de Antu de la province de Jilin. Le 20 mars 2004, il a été arrêté et détenu par des policiers du poste de police du comté d’Antu parce qu’il pratiquait le Falun Gong. Il a été emmené au poste de police par plusieurs policiers (dont les noms sont connus au rapporteur spécial) et torturé pendant sept jours. Il a été soumis au banc du tigre, ses mains et ses pieds ont été enchaînés et il a été frappé à la tête et sur les jambes avec des tuyaux en plastic dur aussi bien qu’avec des matraques en plastiques. Ses cheveux ont été arrachés.
Appels urgents
259. Le 8 janvier 2004, le rapporteur spécial a envoyé un appel urgent conjointement avec le rapporteur spécial sur la promotion et la protection du droit à la liberté d'opinion et d'expression et le rapporteur spécial chargé de la violence contre les femmes concernant une affaire de violence contre une femme âgée de 61 ans et qui se dénomme Cui Suzhen. Elle est originaire du comté de Shenze, de la ville de Shijiazhuang dans la province de Hebei. Selon les allégations reçues, elle a été détenue dans le camp de travaux forcés de Shijiauhuang parce qu’elle pratique le Falun Gong. Le 8 avril 2001, elle a été transférée au camp de travail de Gaoyang dans la province de Hebei. Elle a entamé une grève de la faim pour protester contre les traitements subis et a été gavée de force avec des excréments humains à trois moments différents puis a ensuite souffert d’une grave diarrhée. C’est pourquoi elle a été envoyée à l’hôpital du comté de Gaoyang pour être traitée d’urgence. Une fois renvoyée au camp de travaux forcés elle a été continuellement battue par les gardiens qui auraient écrasé ses mamelons, l’aurait électrocutée avec des matraques électriques tout en lui versant simultanément de l’eau dessus, utilisé des pinces pour pincer ses chairs et l’auraient recouverte d’épaisses couche de neige jusqu’à ce qu’elle s’évanouisse. Selon les comptes-rendus elle est actuellement encore enfermée dans le camp de travail.
261. Le 4 février 2004, le rapporteur spécial s’est joint, dans un appel urgent au respect de suivre les allégations, au rapporteur spécial sur le droit à la liberté d’opinion et d’expressin et au rapporteur spécial sur le droit à la santé, auquel le gouvernement a répondu par une lettre daté du 21 mai 2004 :
262. Tian Xianofei, âgée de 40 ans du district de Pingshan dans la ville de Liaoyang dans la province de Liaoning. Il subit une condamnation de 10 ans d’emprisonnement dans la prison de Hauazi de la ville de Liaoyang en raison de sa pratique du Falun Gong. Il a commencé une grève de la faim le 20 juillet 2003 et a été récemment enfermé dans une cellule solitaire avec deux prisonniers qui le surveillaient 24 heures sur 24. Lorsqu’il dort ses mains sont menottées à un lit. Sa santé se détériore à cause des gavages de force et il a de la difficulté à marcher. On lui refuse des traitements médicaux et de tels traitements lui seront encore refusés jusqu’à ce que ses organes aient des disfonctionnements ou qu’il renonce au Falun Gong. Il ne lui est pas autorisé de recevoir sa famille en visite.
264. Cao Juguang, âgé de 35 ans, employé de la compagnie de coton et de lin, du comté de Linshui dans la province de Sichuan. Il subit une condamnation de cinq ans dans la prison de Guangyuan dans la province de Sichuan pour être un pratiquant de Falun Gong. Il a été détenu dans une petite cellule ou cinq détenus avaient pour ordre de le surveiller toute la journée. Il est au seuil de la mort après qu’il ait entamé une grève de la faim pour protester contre les tortures alléguées infligées par les gardiens de la prison. Lors d’une grève de la faim précédente, Cao Jiguang avait été gavée de force par le docteur de la prison qui avait inséré un tub en plastique dans sa trachée et le retirait répétitivement pour lui faire mal. Avant de le gaver de force, les gardiens lui ouvraient la bouche à l’aide d’un outil qui cause de graves blessures à l’intérieur de la bouche. Après sa grève de la faim les gardiens ont réduit sa nourriture de moitié.
266. Le 4 février 2004, le rapporteur spécial a envoyé conjointement avec le rapporteur spécial sur la promotion et la protection du droit à la liberté d'opinion et d'expression un appel concernant Liu Xiaolian, âgée de 64 ans de la municipalité de Chibi dans la ville de Chibi de la province de Hubei. Selon les allégations reçues elle a été arrêtée le 28 décembre 2003 par la police locale de Chibi et on ne sait pas où elle se trouve. Mme Xiaoling a été selon les comptes-rendus détenue à plusieurs occasions et soumise à des tortures et des mauvais traitements en raison de sa pratique du Falun Gong.
268. Le 26 février 2004, le rapporteur spécial a envoyé conjointement avec le président-rapporteur du groupe de travail sur la détention arbitraire et le rapporteur spécial sur la promotion et la protection du droit à la liberté d'opinion et d'expression un appel urgent concernant Sun Yuhua. Selon les allégations reçues, le 14 janvier 2004, aux environs de 14 heures, elle a été arrêtée par un groupe de policiers (dont les noms sont connus aux rapporteurs) à son domicile parce qu’elle pratiquait le Falun Gong. Le groupe était mené par le chef de l’équipe de sécurité politique du poste de police du comté de Hulan. Les policiers ont emmené Mme Sun au poste de police du comté de Hulan où des officiers (dont les noms sont connus aux rapporteurs) l’ont battue et torturée. Elle a plus tard été emmenée au deuxième centre de détention du comté de Hulan où elle a entamé une grève de la faim pour protester contre sa torture et sa détention. Lorsqu’elle a refusé d’abandonner ses croyances elle a été transférée au premier centre de détention du comté de Hulan où elle a continué sa grève de la faim et a été gavée de force, ce qui a provoqué la détérioration de sa condition physique qui est devenue critique. A cause des révélations publiques de la persécution du Falun Gong, le mari de Mme Sun, Zhang Qingsheng a été détenu dans le premier centre de détention de Hulan. La police du poste de police du comté de Hulan a aussi arrêté le 14 janvier 2004, la fille de Mme Sun, une étudiante du lycée du comté de Hulande, âgée de 18 ans. Elle a été interrogée et torturée pendant quatre jours avant d’être envoyée au deuxième centre de détention de Harbin.
272. Le 2 mars 2004, le rapporteur spécial conjointement avec le président-rapporteur du groupe de travail sur la détention arbitraire, le rapporteur spécial sur la promotion et la protection du droit à la liberté d'opinion et d'expression a envoyé un appel urgent concernant Li Dongqing, une pratiquante de Falun Gong. Selon les allégations reçues, elle est détenue à la prison pour femme de Dabei, dans le village de Baixitaizi de la municipalité dans la ville de Shenyang situé dans la province de Liaoning. Li Dongqing, qui souffre d’hépatite, a été sujette à des période prolongée de détention isolée, de réprimandes, de coups et d’électrochocs infligés avec des matraques électriques par des gardiens, y compris pendant sa période de détention au camp de travail de Masanjia. Actuellement son corps est enflé et son état mental semblerait se dégrader.
273. Le 15 mars 2004, le rapporteur spécial a envoyé, conjointement avec le président-rapporteur du groupe de travail sur la détention arbitraire, le rapporteur spécial sur la promotion et la protection du droit à la liberté d'opinion et d'expression, le rapporteur spécial chargé d’examiner les questions se rapportant à la torture et le rapporteur spécial chargé de la violence contre les femmes, un appel urgent concernant Yiwen Tang, pratiquante de Falun Gong âgé de 37 ans de la zone de Zuhai dans la ville de Guangzhou de la province de Guangdong. Le 23 février 2004, elle a été emmenée de son domicile et est actuellement détenue pour être rééduquée à l’école de loi de Chutou dans le district de Guangzhou Baiyun. Des informations ont été reçues le 10 mars 2004 selon lesquelles la santé de Yiwen Tang était critique. Il y est dit qu’elle a fait une grève de la faim pendant 17 jours pour protester contre sa détention. Sa famille a fait appel à la police de la ville de Guangzhou pour qu’une enquête soit menée sur la légalité de sa détention et exige sa libération immédiate. Selon les allégations aucune action n’a été entreprise à ce jour.
276. Le 30 avril 2004, le rapporteur spécial a envoyé conjointement avec le président-rapporteur du groupe de travail sur la détention arbitraire et le rapporteur spécial chargé de la violence contre les femmes un appel urgent concernant Gong Sheng Liang (cité dans une communication précédente E/CN.4/2004/56/Add.1, paras. 384 et 385). Selon les allégations reçues, le 12 avril 2004, ses proches lui on rendu visite dans la prison de Honggshan et ont découvert qu’il était incapable de marcher et avait besoin d’être transporté par quatre détenus. Il est stipulé que Gong Sheng Liang a dit qu’il avait peur pour sa vie et désirait être transféré dans une autre prison.
278. Le 30 avril 2004, le rapporteur spécial a envoyé conjointement avec le rapporteur spécial sur la promotion et la protection du droit à la liberté d'opinion et d'expression, le rapporteur spécial sur le droit de toute personne de jouir du meilleur état de santé physique et mentale susceptible d'être atteint et le rapporteur spécial chargé de la violence contre les femmes un appel urgent concernant Liu Mei, une pratiquante de Falun Gong âgée de 36 ans de la ville de Gonggang dans la province de Liaoning. Selon les allégations reçues, elle est détenue dans la prison de Shenyang. Le 10 mars 2004, une proche qui l’a visitée, a rapporté que Liu Mei était transportée vers la pièce pour les visite qui portait un voile la masquant et qu’elle était extrêmement faible et maigre. Les gardiens ont immédiatement annulé la rencontre quand elle a dit qu’elle était en train de mourir. Depuis aucune information sur elle n’a pu être obtenue.
279. Le 7 mai 2004, le rapporteur spécial a envoyé conjointement avec le rapporteur spécial sur la promotion et la protection du droit à la liberté d'opinion et d'expression, un appel urgent concernant Huang Xiangwei, âgé de 44 ans, enseignant de musique, au niveau du lycée, de la ville de Harbin dans la province de Heilongjiang. Il est détenu au camp de travail de Changlinzi. Il a entrepris une grève de la faim pour protester contre les mauvais traitements infligés par les gardiens du camp à la suite de laquelle il a est tombé dans le coma et a été emmené à l’hôpital pour un traitement d’urgence. Depuis son admission dans l’hôpital du camp aux environs du début du mois d’avril 2004, aucune information n’a été disponible sur sa condition et il n’est pas autorisé à recevoir des visiteurs.
281. Le 18 mai 2004, le rapporteur spécial a envoyé conjointement avec le président-rapporteur du groupe de travail sur la détention arbitraire, le rapporteur spécial sur la promotion et la protection du droit à la liberté d'opinion et d'expression un appel urgent concernant Jin Jiang et sa femme, Wei Limei, de la ville de Botou dans la province de Hebei. Selon les allégations reçues ils ont été arrêtés le 8 avril 2004 pour avoir donné des explications sur le Falun Gong dans leur restaurant. Le couple est détenu dans le centre de détention de Botou où ils ont entamé une grève de la faim pour protester contre leurs détention et ont à la suite de cette initiative, été gavés de force. Lorsque Jin Jiang n’a pas coopéré la police l’a battu, lui a cassé les jambes et deux de ses côtes, a provoqué la rupture de son tympan droite et a déplacé la mâchoire. Wei Limei a été battue jusqu’à être recouvertes de contusion. Il se pourrait que tout traitement médical leur soit refusé.
285. Le 15 juillet 2004, le rapporteur spécial a envoyé conjointement avec le rapporteur spécial sur la promotion et la protection du droit à la liberté d'opinion et d'expression, le rapporteur spécial sur le droit de toute personne de jouir du meilleur état de santé physique et mentale susceptible d'être atteint et le rapporteur spécial chargé de la violence contre les femmes un appel urgent à la suite/en se basant sur des allégations reçues concernant :
286. Geng Juying, pratiquante de Falun Gong de Luozhuang Hamlet du village de Chengbo situé dans la ville de Mengzhou de la province de Henan. Elle est détenue dans le camp de travaux Shibalihe. En 2000, elle a été arrêtée à son domicile et emmenée au centre de détention, ensemble avec son enfant de huit mois, par le « bureau 610 » de la ville de Mengzhou et des officier du poste de police de Mengzhou (dont les noms son connus aux rapporteurs spéciaux). Le 25 mai 2002, après que Mme Geng ait été relâchée, des officiers de polices (dont les noms sont connus aux rapporteurs spéciaux) l’ont emmenée au poste de police, sans détenir de mandat. Mme Geng était une fois de plus enceinte au moment des fais. Les officiers de police l’ont forcée à avorter afin qu’elle puisse être envoyée au camp de travail. Il est dit que les policiers lui ont fait une injection de force pour provoquer l’avortement, qu’ils ont regardé le processus et se sont moqués d’elle alors qu’elle souffrait. Elle a été envoyée dans un centre de détention de la ville de Jiazuo dans la province de Henan et plus tard dans le camp de travail de Shibalihe où elle est actuellement encore détenue. Le père de Mme Geng, Geng Xuecai, sa mère, Shen Guangbai, sa soeur aînée, Geng Xiacui et son frère Geng Huanming ont aussi été détenus un grand nombre de fois parce qu’ils pratiquent le Falun Gong.
287. Mme Chen Yaru, pratiquante de Falun Gong âgée de 46 ans, de Xiaohaidi dans le district de Hexi de la ville de Tianjin. Sa localisation actuelle est inconnue. En avril 2001, elle a été emmenée de son domicile et condamnée à deux années de travaux forcés au camp de travaux forcés pour femmes de Jianxin dans le troisième escadron de la 6e brigade où elle a été torturée. Le 13 mai 2002, Mme Chen a pratiqué les exercices dans le camp de travail et comme punition la police l’a enfermée dans une petite pièce sombre ou elle a été battue et où des personnes lui ont écrasé ses bras. Elle a été enchaînée au lit les quatre membres pointant dans une autre direction (comme un x) pendant 23 jours. Le 6 avril 2003 Mme Chen et une autre pratiquante de Falun Gong ont arraché des slogans anti-Falun Gong postés à l’intérieur de l’escadron. A la suite de cette actions les gardiens les ont traînées vers une pièce où ils les ont dévêtues jusqu’aux sous-vêtements et leurs ont attachées les mains. Puis les gardiens les ont traînées dans le couloir et ont exigée qu’elles s’agenouillent. Lorsqu’elles ont refusées, six policiers (y compris ceux dont les noms sont connus aux rapporteurs spéciaux) ont appliqué simultanément des matraques électriques sur leurs parties génitales pendant 20 minutes. Puis ils ont torturé de la même manière l’autre prisonnière. Mme Chen a été électrocutée avec des matraques électriques sur tout son corps au point que ses dents sont toutes branlantes. Après cela, pendant plus d’un mois son bras droit a été paralysé.
288. Mme Yan Shujun. Sa localisation actuelle est inconnue. Au mois de novembre 2000, elle a été arrêtée par le bureau de sécurité publique du district de Heping de la ville de Tianjin parce qu’elle a refusé d’abandonner le Falun Gong et a été emmenée dans un poste de police où on lui a donné des claques. Elle a été condamnée à deux années et demie de travaux forcés et détenues à la 4e brigade, du camp de travaux forcés pour femmes de Banqiao situé dans la ville de Tianjin. Le 1er juin 2001, Mme Yan a été transférée au camp de travaux forcés pour femmes de Jianxin de la ville De Tianjin, dans le 3ème escadron de la 6e brigade. Parce qu’elle a refusée de renoncer au Falun Gong, les gardiens l’ont privée de sommeil, lui autorisant que deux heures de sommeil par jour. En protestation, Mme Yan a maintenu une grève de la faim pendant 12 jours. Plus tard, le camp a prolongé sa peine de détention. Le 1er avril 2003, le 3e escadron a essayé de laver le cerveau à Mme Yang. Des policières du camp de travaux forcés ont traînée Mme Yang dans une petite pièce sombre lui ont frappé tout le corps avec des matraques électriques. Elles ont exposé le corps de Mme Yan à tous les instructeurs mâles du camp pour faire la démonstration de leurs matraques électriques. Puis elles ont enfermée Mme Yan dans une cage en bois de 1,6 pied * 1 pied * 5 pieds ou elle a été forcée de rester dans une position accroupie pendant huit jours. Après elle a eu des problèmes musculaires et de squelettiques graves.
289. Mme Guo Bohua, dans la trentaine, du district de Tonggu de la ville de Tianjin. Sa localisation actuelle est inconnue. Au mois d’avril 2001, Mme Guo Baohua a été arrêtée par la police qui l’a attachée et l’a battue parce qu’elle refusait de lire des articles anti-Falun Gong. Elle a été enfermée dans une cage en bois pendant plus d’un mois. Mme Guo a maintenu une grève de la faim pendant 37 jours pour protester contre ce traitement. Pendant sa grève de la faim elle a été menottée, attachée et emprisonnées dans une cellule solitaire pendant plus d’un mois. La police l’a menottée à un radiateur, puis l’a menottée dans la position du x à deux radiateurs. Plus tard la police l’a menottée et l’a suspendue par les poignets. Le 1er avril 2003, la police a électrocutée simultanément Mme Guo avec plusieurs matraques électriques et l’ont mise dans une cage en bois pendant plusieurs jours.
290. Mme Su Yanhua, de Lianjiangkou dans la ville de Jiamusi de la province de Heilongjiang. Elle a été détenue dans le camp de travail de Jiamusi et son état de santé est dans une condition critique. Le 15 avril 2002, elle a été arrêtée à la maison de son frère par la police locale parce qu’elle est une pratiquante de Falun Gong. Elle a été envoyée au centre de détention de Lianjiangkou et deux semaines plus tard transférée au camp de travail de Jiamusi. A son arrivée à Jiamusi elle a été torturée et forcée de suivre un lavage de cerveau. Au mois de juin 2002, les gardiens du camp l’ont forcée à s’asseoir sur une petite chaise et à regarder des vidéos anti-Falun Gong. Lorsqu’elle a refusé de regarder, un gardien (dont le nom et connu des rapporteurs spéciaux) l’a traînée un étage plus bas et l’a menottée à un lit. Elle a entamé une grève de la faim pour protester contre les traitements infligés et les gardiens l’ont gavée de force avec du lait saturé de sel pendant sept jours. Au mois de novembre 2002, les gardiens ont forcé Mme Su à s’asseoir sur une chaise avec des arrêtes triangulaires coupantes sur sa surface pendant plus de dix heures par jour. Puis ils lui ont fait mettre les deux mains sur ses cuisses et ne l’ont plus autorisée à bouger, faisant que la peau de ses fesses se tende et saigne. A chaque fois qu’elle bougeait un gardien l’électrocutait à l’aide d’une matraque électrique tout en la battant. Lorsqu’elle a refusée de lire des articles anti-Falun Gong elle a une fois de plus été battue. A la fin du mois de novembre 2002, parce que Mme Su refusait encore de regarder les vidéos, un gardien (dont le nom est connu aux rapporteurs spéciaux) l’a menottée à un lit dans une position asymétrique pendant deux semaines. Mme Su na pas été autorisée d’aller se laver pendant longtemps et au mois de février 2003 elle avait développé la gale. A un moment donné un des gardiens l’a aspergée d’une substance chimique qui lui a provoqué de graves douleurs dans la poitrine et l’a rendue incapable de bouger sa tête ou ses mains. Un matin du mois de mai 2003, lorsque Mme Su a commencé à pratiquer les exercices, deux gardiens (dont les noms sont connus aux rapporteurs spécieux) ont ordonné à d’autres détenues de la battre. Ils l’ont traînée au 2e étage ou elle a été forcée de s’asseoir sur le ciment froid avec ses mains menottées derrière le dos pendant dix jours. Le 10e jour, des gardiens (dont les noms sont connus aux rapporteurs spéciaux) l’ont menottée avec un bras passant derrière la tête et l’autre rejoignant le premier bras par le bas du dos pendant 13 jours. Après que ses deux mains aient été relâchées, elle était incapable de les bouger et parvenaient à peine à marcher. Au mois de juin 2003, un gardien (dont le nom est connu aux rapporteurs spéciaux) lui a donné une claque si violente qu’elle a temporairement perdu la capacité d’entendre. Mme Su n’a pas été relâchée une fois sa peine était expirée.
293. Le 30 août 2004, le rapporteur spécial a envoyé un appel urgent concernant Gao Rongrong. Selon les allégations reçues elle est détenue dans le camp de travaux forcés de Longshan dans la ville de Shenyang. Au mois de mai 2004 son visage a été gravement défiguré par une matraque électrique. Elle a commencé à uriner du sang et n’a pas été capable de manger ou de boire depuis le 9 août 2004. Les cavités de ses yeux sont enfoncées, ses paupières ne peuvent pas se fermer et elle est émaciée. Les docteurs de l’hôpital no 1, une filiale de la médecine universitaire de Chine, de la ville de Shenyan, ont considéré que sa vie était en danger et ont plusieurs fois émis les « avis terminaux III. » Toutefois un fonctionnaire du bureau judiciaire de la ville de Shenyan a refusé de la relâcher et a, selon les allégations, stipulé « Si elle est en danger laissons l’hôpital la traiter. Ne l’autorisez pas à rentrer, même si elle meure. »
297. Le 19 octobre 2004, le rapporteur spécial a conjointement envoyé avec le rapporteur spécial sur la promotion et la protection du droit à la liberté d'opinion et d'expression un appel urgent concernant le pratiquant de Falun Gong Yougang âgé de 32 ans. Selon les allégations reçues, il est détenu dans la prison de Wuxi où il a été sujet à la torture à la suite d’une grève de la faim qu’il avait entamée en juin 2004. Il ne pèse, selon les comptes-rendus, que 35 kilos et est violemment gavé de force sept à huit fois par nuit par les gardiens de prison.
301. Le 26 octobre 2004, le rapporteur spécial a envoyé conjointement avec le rapporteur spécial sur la promotion et la protection du droit à la liberté d'opinion et d'expression et le représentant spécial du secrétaire général un appel urgent sur la situation des défenseurs des droits de l’homme concernant Zhang Bo, Mme Wang Jie et Cai Shaojie, trois pratiquants de Falun Gong et Li Weiji. Selon les allégations reçues, Zhang Bo est détenu dans un endroit inconnu, Wang Jie et Cai Shaojie sont détenus dans la prison de Dabei et Li Weiji est détenu dans la prison de Panjin. Il est rapporté que la police a cassé les bras de Li Weiji et lui a causé une protrusion de la lombaire inter-vertébrale, à la suite de quoi il ne peut que difficilement marcher.
Observations
386. Le 16 juin 2004, le rapporteur spécial a émis une déclaration concernant l’ajournement de sa visite en Chine. La visite de 12 jours, qui devait se dérouler à la fin du mois de juin 2004 a été ajournée à la demande du gouvernement qui dit avoir besoin de temps additionnel pour se préparer.