PARIS, 29 sept 2005 (AFP) - Une Française membre du mouvement Falun
Gong et son avocat ont dénoncé jeudi devant la presse le refus
par la Chine d'exécuter une commission rogatoire internationale transmise
en juillet 2004 par la France au sujet de deux plaintes déposées à Paris.
La commission rogatoire internationale avait été délivrée
en juillet 2004 par le juge parisien Noria Faucherie.
Elle faisait suite au dépôt de deux plaintes en France, l'une
en décembre 2002, contre le vice-Premier ministre Li Lanqing et l'autre,
en janvier 2004, contre le ministre de la Culture Sun Jiazheng, respectivement
pour crimes de torture et complicité dans la répression du Falun
Gong, mouvement d'inspiration bouddhiste et taoïste, interdit depuis 1999
par les autorités chinoises qui l'accusent d'être une secte.
Selon Me William Bourdon, les autorités chinoises ont fait savoir à la
France qu'elles refusaient d'exécuter la commission rogatoire internationale. "La
juge d'instruction a donc informé, le 17 mai 2005, le procureur de la
République de Paris qu'elle préférait clôre le dossier" qui
devrait déboucher sur un non-lieu", a expliqué sans illusion
l'avocat qui a précisé qu'il ne ferait pas appel.
"Dès qu'on touche au coeur de la raison d'Etat, on se heurte à une
muraille imprenable", a ajouté Me Bourdon qui, tout en rendant hommage "au
courage et à l'indépendance (du) juge d'instruction", a regretté "le
silence assourdissant des autorités françaises face à leurs
homologues chinoises".
Sa cliente Hélène Petit, à l'origine des deux plaintes,
a pour sa part réaffirmé sa "détermination à poursuivre
les responsables de la persécution" du Falun Gong. Cette Française,
adepte du Falun Gong depuis six ans, a expliqué avoir été arrêtée
en novembre 2001 en compagnie de plusieurs autres membres étrangers
du mouvement, sur la place Tiananmen à Pékin, et avoir subi des
violences de la part des policiers.
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