Le lundi 23 octobre 2006 au matin, en prévision du voyage en Chine du président français Jacques Chirac, des associations des droits de l’homme ont été reçues par les conseillers du Président.

A cette occasion, la présidente d’ADH, Agir pour les Droits de l’Homme, Marie-Françoise Lamperti, a remis la lettre de l’Association Falun Gong France en mains propres au conseiller diplomatique du Président de la République une demi-heure avant son rendez-vous avec le Président.

Madame Lamperti a insisté sur la gravité de la persécution à l'encontre du Falun Gong en Chine et en particulier sur le prélèvement des organes des pratiquants de Falun Gong en Chine qui continue à faire de nombreuses victimes innocentes dans le cadre de cette « moisson macabre ».

A l’attention de Monsieur le Président de la République,

Jacques Chirac

Palais de l’Elysée

55 rue du Faubourg Saint Honoré

75008 Paris

Paris, le 23 octobre 2006

Monsieur le Président,

Ayant appris que vous vous rendiez prochainement en Chine, nous nous permettons de saisir l’occasion pour vous rappeler un certain nombre de faits au sujet de la persécution du Falun Gong dans ce pays, dans l’espoir que vous interveniez à nouveau sur le terrain des droits de l’homme.

Depuis juillet 1999, cela fait déjà plus de sept ans que les pratiquants des exercices du Falun Gong en Chine sont violemment persécutés. Les défenseurs des droits de l’homme ont fait de nombreux rapports sur le sujet. Les mensonges, les diffamations diffusés par la propagande chinoise sont successivement dévoilés par la communauté internationale. De leur côté, les associations et les ONG n’ont pas cessé de condamner ces barbaries. Enfin des millions de pétitions ont été signées dans le monde entier pour appeler le gouvernement chinois à stopper immédiatement cette persécution qui est politique.

Depuis plus de sept ans, 3.000 pratiquants de Falun Gong identifiés sont morts suite aux tortures ordonnées par le fameux « bureau 610 » (Gestapo) qui sévit en toute impunité. Des milliers sont encore enfermés dans des hôpitaux psychiatriques pour y être torturés, des centaines de milliers sont  toujours dans des camps de travaux forcés pour y être utilisés comme main d’œuvre gratuite et torturés. D’innombrables pratiquants, hommes, femmes et enfants, errent dans des conditions de vie misérable pour fuir les persécutions. La toute dernière révélation est encore plus choquante et accablante : c’est le trafic massif d’organes prélevés sur des pratiquants de Falun Gong vivants. Le régime de Jiang Zemin appelle cela la meilleure façon d’éliminer « le plus grand groupe d’ennemis d’état ».

En France, les associations Falun Gong France depuis sept ans ont dénoncé les graves exactions du « nazisme chinois », des centaines de milliers de Français ont signé nos pétitions pour appeler le gouvernement chinois à cesser immédiatement ces barbaries et faire appel également à vous, Monsieur le Président, pour nous accorder votre aide bienveillante.

La France a une étroite relation diplomatique avec la Chine, sa voix peut être entendue. Mais les années passées nous ont montré, par les faits, que la voie du dialogue ne fonctionne pas comme nous l’aurions espéré, et ce, quels que soit la complexité chinoise et le rapport de force interne du Parti entre Messieurs Jiang et Hu. En effet, si le message de la France n’est pas passé publiquement et en présence de médias, cela ne représente aucune pression pour le régime chinois. Le moment est mûr, car cette persécution a été voulue et initiée par l’ancien président chinois Jiang Zemin. Le nouveau président chinois Monsieur Hu Jin Tao souhaite‑il pour autant endosser la responsabilité de cette affaire sanglante ?

La page historique est en train d’être tournée. En signe de soutien pour les droits de l’homme en Chine, dans le cadre de son dernier voyage en Chine, la Chancelière Allemande Angela Merkel avait invité sur place des dissidents chinois pour une entrevue en personne. Des avocats chinois des droits de l’homme en Chine, tels que Maître Gao Zhi Sheng et d’autres, ont levé la voix malgré la pression et la terreur qui règnent. A ce jour, plus de 14 millions de Chinois ont démissionné du parti communiste depuis novembre 2004. Le gouvernement chinois reconnaît 87.000 émeutes par an en Chine et le chiffre est très en dessous de la réalité d’après les experts, ce qui montre que le Parti est très instable et risque de s’effondrer à tout moment.

Nous pensons que le moment est mûr pour que vous, Monsieur Le Président, adoptiez un dialogue public avec la Chine. Par la présente, nous vous lançons à nouveau un appel pour intervenir au sujet du Falun Gong lors de votre voyage en Chine. Nous vous en remercions à l’avance ainsi que ceux et celles qui sont entre la vie et la mort.     

Dans l’attente, nous vous prions de bien vouloir agréer, Monsieur le Président, l’expression de notre plus haute considération.

Alain Tong

Président de l’Association