(Minghui.org)


Mme Liu Yu est une pratiquante de Falun Dafa de la ville de Shenzhen dans la province du Guangdong. Elle est âgée d’une trentaine d’années et elle est diplômée de l'Université des sciences et technologie de Pékin. Elle a travaillé en tant que journaliste pour le journal Wei Hui et plus tard en tant que formatrice dans une école de la ville de Shenzhen. Elle a été illégalement arrêtée à Shenzhen au matin du 30 mars 2005. C'était la quatrième fois qu’elle était arrêtée.

Mme Liu Yu est passée en jugement lors de deux procès illégaux après avoir été arrêtée cette fois-ci. Elle a maintenu ses pensées droites et son comportement droit pendant les procès. Au deuxième procès à la cour de Longgang de la ville de Shenzhen, Mme la juge Jia Yu qui est connue pour sa persécution des pratiquants de Dafa n’a pas permis aux amis et aux membres de la famille de Mme Liu Yu d’y assister et n’a permis aucune défense pour Mme Liu Yu. Mme Liu Yu a été condamnée à quatre ans de prison. Mme Liu Yu a fait appel auprès de la cour intermédiaire du peuple de la ville de Shenzhen, mais elle n’a toujours pas eu de réponse. La situation de Mme Liu Yu a été très difficile mais elle est demeurée ferme dans sa décision de protéger le Dafa. Ce qui suit est son propre témoignage sur la torture à laquelle elle a été assujettie, écrit en centre de détention.

Ceci est mon expérience personnelle concernant l’arrestation, l’emprisonnement et le gavage forcé que j’ai vécus

Lieu de l’enlèvement : Ma demeure dans le district de Buji de la ville de Shenzhen

Date : le 30 mars 2005

Détails : Je suis rentrée à la maison pour le déjeuner ce jour-là. Lorsque je suis arrivée au 4e étage plusieurs morceaux de ce qui semblait être mes meubles étaient empilés dans le couloir. Lorsque je me suis approchée, le gardien de sécurité Che m'a dit, « Votre appartement a été saccagé ».Je me suis précipitée vers mon appartement et je me suis aperçue que la porte de sécurité et la porte intérieure de mon appartement étaient brisées. Beaucoup de gardes de la sécurité et de policiers, en uniforme et en civil, se tenaient dans le couloir et dans mon appartement. Mes affaires avaient été répandues partout. Clairement, mon chez moi avait été saccagé. Deux policiers avaient arrêté mon ami qui me rendait visite. Il était sur le sofa avec les deux mains attachées derrière le dos et les pieds entravés.

Je leur ai demandé, « Que faites-vous ici? » Une voix m’a répondu, « Qui êtes-vous? » J'ai répondu, « Je suis la propriétaire de l'appartement. Que faites-vous ici? » Une autre voix folle a crié, « Nous sommes ici pour t’arrêter » Deux grands hommes ont essayé de m'arrêter, mais ils ont échoué. Deux autres hommes ont sauté sur moi. Ils m’ont attaché les mains derrière le dos avec une corde électrique noire épaisse et ont continué à me menacer et à m’insulter. Mes mains ont tourné au pourpre foncé car la circulation sanguine était arrêtée à cause des nœuds serrés. Parmi eux, le plus méchant était un policier habillé en civil, Liu, du bureau 610 de la ville de Shenzhen, d’une quarantaine d’années et qui mesurait environ 1m 70cm, au visage carré et aux cheveux très courts, avec un accent du nord-est.

Je lui ai demandé, « Comment vous appelez-vous ? Où travaillez-vous ? Pourquoi venez-vous chez moi ? » Je leur ai également dit, « Si vous continuez à dire de mauvaises choses, je vous poursuivrai pour diffamation » Je leur ai alors demandé, « Est-ce que j’aurais tué quelqu’un? » Ils ont répondu, « Non. » J'ai continué, « Ai-je mis le feu quelque part? » Ils ont répondu, « Non » alors, j’ai demandé à un policier nommé Liu, « Je vous ai fait mal? » Il a répondu, « Non» « Alors, pourquoi vous m’enlevez? » Il ne pouvait pas répondre. J’ai continué mon questionnaire, « Comment vous appelez-vous? Où travaillez-vous? » Aucune réponse. « Avez-vous peur de me dire votre nom? » Grand silence! Ils n’osaient pas me répondre, de plus ils n’avaient aucun mandat de perquisition, pas de documents légaux pour prouver ni leur identité, ni la légalité de leur conduite.

J'ai dit, « Vous avez une épouse, des frères et des sœurs. S'ils étaient traités comme je suis traitée aujourd'hui, que feriez-vous? » Ce malfaiteur Liu craignait que je ne répète cette question. Il m'a menacée et m'a battue, criant, « Le Falun Gong ne vous enseigne-t-il pas à ne pas frapper quand vous recevez des coups et à ne pas jurer lorsqu’on vous insulte ? Je vous frappe! »

Il m'a battue devant une dizaine de personnes. J'ai dit calmement, « Tous ici ont une famille, une épouse, des frères et sœurs. Que feriez-vous si vos parents étaient battus ? Si vous n'étiez pas entré chez moi de cette façon intrusive, je vous aurais traité aussi bien que je traite tous les membres de ma famille. Vous avez tort en me traitant ainsi. Vous avez tort en étant utilisé par d'autres pour me persécuter. Un pratiquant ne frappera pas quand on le frappe ni ne jurera si on l’insulte. Je peux vous pardonner et oublier tout. Mais vous tous avez vos propres consciences. Et il y a des dieux à quelques pieds au-dessus de vous qui regardent le crime que vous commettez ici. Vous serez punis par les dieux. Comme vous êtes pitoyables! »

Un autre policier (d’environ 38 ans mesurant environ 1m 70cm au teint jaune pâle, aux grands yeux, au visage large portant une veste rayée jaune-clair) nous a insultés moi et mon ami. Lui et le malfaiteur Liu ont emporté mes objets de valeur, exactement comme des bandits. Ils ont essayé de me menacer par des regards fixes méchants. Je les ai regardés en retour avec courage et justice, et j’ai continué à émettre la pensée droite pour éliminer les forces du mal derrière eux. Ils n'ont pas osé me regarder plus longtemps.

Il y avait en plus le policier Luo habillé en civil, le policier Li Zhiwei (âgé de 26 ans environ, mesurant 1m 67, avec de petits yeux et habillé en civil) du commissariat de police de Luogang dans la ville de Shenzhen, un autre policier (1 m 70, avec un long visage blanc, habillé d’une chemise grise), un policier dont le numéro d'identification de police est le 064534 (ou 064354) (d’une quarantaine d’années, au teint sombre et de poids excessif, de la province du Guangdong), une policière dont le numéro d’identification de police commençait par 064 (1 m 55, petite et mince, cheveux courts et portant des lunettes), deux policières en civil, le policier Qiu habillé en civil, et quatre policiers de patrouille ainsi que deux gardiens de la sécurité.

Le policier Liu, en civil, habillé en noir avait peur quand il a entendu dire qu’ils seraient punis. Il m’a immédiatement demandé, « Quand serais-je puni? Quand pensez-vous que je serai puni? »

Ils nous ont emmenés, mon ami et moi au commissariat de police de Luogang pour nous interroger. Le policier Li Zhiwei m’a insultée de nouveau durant l’interrogatoire et il a hurlé, « Je vous insulte, je vous diffame. Que pouvez-vous faire? » Je l’ai dévisagé avec force. Petit à petit, il est devenu moins fou et n’a pas osé continuer à me regarder. Il n’y a eu en retour que du silence durant l’interrogatoire.

Le lendemain matin, mon ami et moi avons été emmenés à l'Hôpital du peuple de Longgang pour un examen physique. Plus tard, nous avons été placés au centre de détention de Huanggekeng du district de Longgang, ville de Shenzhen. J'ai été placée à la 14e division où j'ai rencontré le pratiquant Xiao Ajiao. J'ai continué à protester contre l'arrestation. J'ai été séparée de Xiao Ajiao et envoyée à la 15e division le 31 mars 2005. Deux d’entre nous ont commencé une grève de la faim en protestation contre notre détention. Le gardien Xiao qui était responsable de la 15e division m'a rencontrée chaque jour pendant trois jours pour me demander de manger.

Le directeur adjoint du centre de détention Zeng m'a rencontrée le 1er et le 2 avril. Il a également amené le docteur He, dont le numéro d'identification de police est le 064224 pour me rencontrer de nouveau le matin du 3 avril. Le Docteur He m'a montré une liste de pratiquants qu'ils avaient gavés quand ils faisaient une grève de la faim au centre de détention. Le Docteur He a menacé de me gaver. L’après-midi du 3 avril le directeur adjoint Zeng et le docteur m’ont rencontrée de nouveau. J’ai souligné au Docteur He qu’il avait commis bien des péchés dans sa position en persécutant les pratiquants et qu’il serait puni plus tard. Je lui ai suggéré de changer d’emploi. Son visage est devenu bleu et pourpre et il a quitté la réunion. J’ai par la suite clarifié la vérité au directeur adjoint Zeng en parlant des faits scientifiques sans explications qui ont été découverts dans la communauté scientifique y compris le fait que la cultivation peut nous débarrasser de la maladie, là où un médecin ne le peut pas. Le directeur adjoint Zeng ne pouvait pas non plus expliquer ces choses. Il a dit qu’il croyait que le qigong avait sa propre base scientifique. Il a également exprimé clairement qu’il ne permettrait pas qu’on me gave lorsque je serais inconsciente.

L'instructeur politique du centre de détention m'a parlé le 4 avril, essayant de me persuader de manger. Je lui ai clarifié la vérité et lui ai dit que le département de police continuait à causer plus d'ennuis aux centres de détention en arrêtant les pratiquants de Falun Gong et en les envoyant dans des centres de détention. Il n'a rien pu dire.

Les policiers Qiu et Luo et une autre personne dont le numéro d'identification de police est le 064227 m’ont interrogée le soir du 5 avril 2005. Ils n'ont rien obtenu de moi, et l'interrogatoire s’est terminé sans aucun enregistrement du tout.

Le mercredi 6 avril 2005 le policier He dont le numéro d’identification de police est le 064224 m’a menacée avec une attitude perverse. Il a dit qu’ils commenceraient à me gaver. Je ne lui pas parlé.

Le 7 avril, le Docteur Li m’a avertie qu’ils commenceraient peut-être à me gaver de force le 8 avril.

Le matin du 8 avril 2005, la policière Xu m’a emmenée à la clinique de santé. Je me suis retournée et j’ai essayé de partir mais elle et un autre policier dont le numéro d’identification de police est le 064224 m’ont traînée de la porte à une autre pièce et m’ont poussée sur un lit. Ensuite, cinq autres policiers sont venus. Deux m’ont tenu les pieds et deux m’ont retenu les mains pour m'attacher au lit. Un médecin mince, âgé d’environ vingt-cinq ans, et mesurant 1 m 67, m’a tenu la tête. Un docteur en vêtements blancs, d’une cinquantaine d’années, avec beaucoup de rides sur le visage, s’est servi de cordes pour m’attacher les quatre membres. Il a également crié, « Je veux t’entendre crier comme un porc quand nous l'abattons » Je me suis servie de toutes mes forces pour résister, mais je ne pouvais pas faire face à tant de personnes. J'ai été alors gavée cruellement. Deux infirmières m’ont inséré un tube en plastique dans le nez. Le tube touchait ma gorge et je tremblais violemment en raison du malaise. Ma gorge et mon estomac étaient très endoloris à cause de l'insertion de ce tube. Je me suis sentie humiliée et blessée. Tous mes membres étaient engourdis, car je ne pouvais pas me déplacer du tout. Ils ont continué à déplacer le tube de haut en bas à l'intérieur de mon estomac.

Immédiatement après le gavage forcé le policier Peng du commissariat de Longgang ainsi que les policiers Qiu et Luo sont venus m’interroger. Tous mes membres étaient engourdis et immobiles ou avaient des spasmes. Je ne pouvais pas penser clairement non plus. Mais ils ont continué à me demander de coopérer avec eux, « Liu Yu, doit coopérer avec nous » Je lui ai demandé, « Comment vous appelez-vous » « Mon nom de famille est Peng. Je suis responsable de votre cas. Vous pouvez m'appeler Policier Peng » Je lui ai demandé encore, « Quel est votre nom en entier? » Il n'a pas répondu. Au lieu de cela, il m'a demandé, « Vous avez quelque chose à me dire? » J'ai dit, « Libérez-moi immédiatement! » Ils ont vu que mon corps entier se convulsait et l'interrogatoire ne pouvait plus continuer. Ainsi ils m'ont envoyée de nouveau à la clinique de santé et ils sont partis.

Après avoir un peu récupéré, sous l’insistance du policier Peng, le directeur adjoint Zeng a menacé de coopérer avec eux. Je lui ai répondu par le silence. Il a crié, « N’avez-vous rien à me dire? » J’ai répondu, « Libérez-moi immédiatement »

J’ai été renvoyée à la 15e division. J’ai serré mes lèvres de chagrin jusqu’au sang et elles se sont enflées considérablement. Les larmes me venaient constamment aux yeux. Je visualisais constamment les scènes de gavages féroces et d’éternels interrogatoires. Je faisais les exercices, mais les prisonniers m’en empêchaient. Je les dévisageais et je continuais de toute façon. Ils n’ont rien dit. Durant la position en lotus, en rétrospective sur mon court voyage dans le monde des humains, je n’ai rien regretté du tout de mes décisions sur mes choix et sur ce que je devais abandonner. Je comprends que le retour à notre demeure réelle est la vraie signification de la vie.

Note: Durant ces dernières années le centre de détention de Longgang de la ville de Shenzhen gave de force et torture les pratiquants de Falun Gong qui font une grève de la faim pour protester contre la persécution. Le vieux médecin qui a gavé de force Mme Liu Yu a reçu sa rétribution et il est mort vers le 1er octobre 2005.

Écrit au centre de détention de Longgang

Le 23 juillet 2005