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En mémoire de Zou Guirong une compagne pratiquante

5 février 2006 |   Écrit par un pratiquant de la Chine continentale

(Minghui.org)

Je me souviens de ma première rencontre avec Zou Guirong ; c’était au camp de travail de Masanjia en février ou mars 2000. J'y étais emprisonnée depuis 1999 et elle était l'une des pratiquantes transférées par le camp de travail de Fushun. La première fois, nous avons été mises dans le même groupe et alors environ une dizaine parmi nous qui étions immuables dans notre croyance avont été détenues dans le groupe de contrôle extrême. Surveillées par des toxicomanes criminels, nous avons été obligées de travailler comme des esclaves, faisant de l’artisanat, déchargeant des camions de charbon et collant des couvertures de plastique (pour les serres chaudes agricoles), à l’odeur fétide qui étaient empilées sur plusieurs mètres de haut. Nous devions travailler plus de 20 heures par jour. En raison de notre croyance en Dafa, nous étions réprimandées et battues par les gardiens et également par les détenus. Nous avons souffert de maltraitance corporelle et de violences psychologiques. Environ un mois plus tard, nous sommes retournées dans notre groupe d’origine. Comme les gardiens n'avaient pas atteint leur but de « nous transformer », une nouvelle campagne de persécution bien plus intense a commencé.

Zou Guirong m'a dit que lorsqu’elle était au camp de travail de Fushun, elle avait essayé de faire les exercices debout, mais les gardiens l’avaient battue jusqu’à ce qu’elle en tombe pour l’empêcher de faire la pratique. Elle s’était relevée et avait continué les exercices et elle avait été battue de nouveau. Elle ne s'est pas rappelée combien de fois elle s'était levée et avait été battue. Tant qu'elle serait en vie, elle se relèverait et tenterait de faire les exercices. Pour finir, les gardiens avaient laissé tombé et lui avaient laissé faire les exercices toutes les fois qu'elle le voulait. Le camp de travail de Fushun en entier avait fini par lui laisser faire ce qu’elle voulait, et finalement on l’avait envoyée au camp de travail de Masanjia.

Zou Guirong, la cadette de sa famille, était choyée par ses parents, en outre, ils l’avaient eu lorsqu’ils étaient avancés en âge. Quand elle est née, sa sœur aînée avait plus de 20 ans. Il est facile d'imaginer jusqu'à quel point la famille entière prenait soin d'elle. De nature, elle était aimable et tolérante ; elle n'était pas têtue quoique la famille l'ait gâtée. Zou Guirong était une personne qui s’inquiétait des autres, à l'esprit ouvert, sincère, honnête, pure, et forte. Elle m'a raconté une histoire où elle s'était presque noyée quand elle était jeune. Elle a dit que son corps commençait à couler pendant qu’elle luttait et une puissance dans l’eau l’a poussée sur la rive alors que la situation semblait désespérée. Elle a été sauvée et à partir de ce jour elle a senti l’existence des divinités. Lorsqu’elle a commencé la cultivation dans le Falun Dafa, elle a réalisé que sa vie était pour l’obtention de la Loi (Fa) et que le fait d’avoir été sauvée de la mort durant son enfance avait été pour qu’elle obtienne la Loi et ait l’occasion de retourner à son origine.

Les gardiens pervers à Masanjia ont dépouillé une femme si aimable, lui ont versé de l’eau froide, et quatre ou cinq gardiennes lui ont fait subir des électrochocs par matraques électriques et ont dit, « C'est amusant! » Cependant, Zou Guirong n’a pas flanché sous la torture, qui a duré pendant plus de quatre heures. Toute la torture inhumaine a été menée en secret. J'ai été témoin des blessures noires et pourpres partout sur tout son corps en entier. Son visage a perdu sa rondeur parce qu'elle avait été forcée de rester éveillée pendant des périodes prolongées. Elle était faible et épuisée et se sentait parfois sans énergie.

Les deux photos sur le site Internet sont en fort contraste l’une avec l’autre. Je n'ai jamais vu Zou Guirong porter des lunettes quand nous étions ensemble ; son visage souriant était si pur et innocent. En touchant doucement le visage familier sur l'écran de l'ordinateur, les larmes ont brouillé ma vision à plusieurs reprises. Je lui ai demandé, « Qu’est-ce que tu avais à l’esprit pendant la torture? » Elle a dit, « Le Maître est avec moi, je n’ai peur de rien! Je serrais les dents et je tenais le coup jusqu’à la fin! »

Lors d’une inspection fictive à Masanjia, ces anciens pratiquants qui ont abandonné la cultivation à cause de la pression ont dit qu’il n’y avait jamais de violence à Masanjia. Parmi la foule, Zou Guirong s’est levée debout pour dire, « Cela n'est pas vrai... » Avant qu'elle ait eu la chance de finir sa phrase, les gardiens et des collaborateurs ont sauté sur elle et l’ont battue follement et traînée hors de la salle de réunion. L’équipe de Focal Point Interview de la Télévision centrale de la Chine (CCTV), le personnel de télévision de Liaoning et les gens d'autres médias ont enregistré la scène.

Après la réunion, la police a gravement battu Zou Guirong, puis lui a donné un rasoir et a essayé de la forcer à se tuer. Elle a refusé avec des pensées droites. Elle leur a dit d’un ton sévère, « Les enseignements de Dafa défendent de tuer; le suicide est également tuer et je ne me suiciderai pas » Plusieurs articles sur le site Internet de Minghui/Clearwisdom/Clartés et Sagesse ont exposé la persécution perverse contre Mme Zou. Après que j'aie été libérée du camp, j'ai lu son article, « Mes expériences au camp de travail de re-éducation de Masanjia. » Je me souviens que la dernière phrase de son article disait, « La flamme de la vérité ne peut être éteinte » ce qui illustre le caractère tenace et fort de Zou Guirong.

La police de Masanjia a persécuté Mme Zou de la façon suivante : on a fait appel à son mari et on a essayé de le forcer à divorcer, mais son mari a refusé. Souvenons-nous du temps où Mme Zou et son mari se fréquentaient, Zou Guirong ne s'était pas inquiétée de la maigre situation financière de la famille de son fiancé. Elle avait évalué sa qualité morale élevée. Malgré l'opposition de sa famille, ils se sont mariés. Ils ont bâti leur propre famille à partir de rien. Ils ont partagé le bonheur et les ennuis et se respectaient l’un l’autre. Encore une fois, la police de Masanjia a tenté de forcer Mme Zou à divorcer de son mari mais elle a également refusé. La police s’est arrangée pour qu’ils puissent passer une nuit ensemble dans la même salle et ils ont essayé de lui faire changer d’idée en employant l'affection maritale, mais ils ont échoué. Son mari a éprouvé de la tristesse et de la peine lorsqu’il a vu les innombrables cicatrices sur son corps. Il savait que Dafa était bon et il a compris la nature déterminée de son épouse. Puisqu'il savait que les autorités ne les laisseraient pas se revoir à l'avenir, avant qu'il ne parte, il lui a demandé si elle l'aimait toujours. Elle a répondu oui. Son mari lui a demandé de lui donner un baiser devant tous les gardiens et les autres prisonniers. Mme Zou s'est emparée de sa main et l'a embrassée. Son mari est parti avec les larmes aux yeux. Plus tard, Mme Zou m'a dit que son mari a compris sa croyance ferme en Dafa. Il se sentait triste de devoir être séparés et il était triste de voir sa souffrance. Le mari de Mme Zou l’a encouragée à être forte.

Plus tard, j'ai été emmenée dans une autre équipe et séparée de l'équipe de Zou Guirong. Par intermittence, j'avais quelques nouvelles à son sujet de la part des autres. Dans le camp de travail de Masanjia, nuit et jour, les gens entendaient soudainement des cris malheureux et désespérés venant de quelqu'un qui était brutalement torturé. Parfois, les compagnons de pratique âgés faisaient une crise cardiaque en raison de la torture brutale. Certains ont été persécutés au point de souffrir un effondrement mental. Une fois, nous avions une pratiquante de 78 ans dans notre équipe ; c’était une femme âgée et bonne. Elle était dans la même équipe que moi et je me rappelle toujours de son nom. Quant aux pratiquants âgés de 68 ans et plus, il y en avait un bon nombre. Une fois en regardant les membres des famille de ces compagnons de pratique qui venaient de toutes sortes d'endroits, j'ai dit au gardien qui souvent torturait les pratiquants de Dafa, « Vous battez les gens ici. Si les membres des familles étaient au courant, ils vous détesteraient. » Un gardien a répondu gravement, « Ils m'apprécieront, moi qui « les ai transformés » et leur ai permis de quitter cet endroit pour retourner chez eux et se retrouver avec leur famille » Je l'ai regardé et lui ai dit d’un ton noble, « Non, ils ne vous apprécieront pas! » Face à mon expression calme et ces mots simples, ce gardien qui avait à plusieurs reprises torturé des pratiquants de Dafa m’a regardé en colère, mais ne pouvait rien dire. Cependant, la persécution brutale n’a jamais cessé et ils font constamment des actes pervers derrière les portes fermées.

Je me rappelle une fois que la perversité avait répandu des rumeurs qui prétendaient qu’elle était devenue folle. Même des compagnons de pratique de ma ville natale avaient entendu ces rumeurs. Plus tard, j'ai ouie dire que lorsque Mme Zou Guirong avait entendu une collaboratrice lire quelques documents diffamant Dafa, elle s’était levée et lui avait arraché les documents des mains. Comme elle avait réagi aussi vite, la collaboratrice avait été effrayée et n’avait pas bougé pendant un certain temps sans répondre. Lorsque la collaboratrice avait réalisé ce qui venait d’arriver, elle était allée dire à la police que Mme Zou Guirong avait perdu l’esprit. En entendant cela, sans chercher la raison ni faire d’enquête, la police avait donné l’ordre à la collaboratrice de traîner Mme Zou en bas pour qu’on lui fasse des piqûres de substances inconnues. Nous avons entendu ses cris sous la persécution et la douleur effroyable. Elle n'a pas été affectée mentalement par les injections. Quand je l'ai revue, elle était encore ferme et en plein contrôle de ses facultés mentales. En revanche, j'ai vu que ces gardiens qui avaient persécuté Mme Zou étaient très en colère et criaient fort, « Je veux la tuer ! Quoique nous fassions, elle « ne se transforme pas »Qu’allons-nous faire? » À ce moment-là, j'ai souri et j’ai silencieusement dit, « Elle est vraiment ferme, comme un diamant. Elle ne peut pas être brisée quoi qu’on lui fasse » Je l'ai applaudie dans mon coeur. Plus tard, très gênés, les autorités de Masanjia ont envoyé Mme Zou et neuf autres compagnons pratiquants immuables ailleurs. Plus tard, j'ai entendu dire qu'ils avaient été envoyés au camp de travaux forcés de Zhangzhi dans la ville de Shenyang. À ce moment-là, je ne pouvais pas m’imaginer que j’allais être séparée d’elle pour toujours.

Une fois, des cris tragiques sont venus d'en bas. L'atmosphère s’est comme figée. Puis, il n'y a plus eu aucun bruit. J'ai entendu que quelques collaborateurs disaient que c'était Mme Zou Guirong. Ils lui avaient fait une piqûre de force, comme ils avaient prétendu qu'elle était devenue folle et avait perdu l’esprit. Je n'ai absolument pas cru que Zou Guirong avait eu un effondrement mental. J'ai compris que son esprit était très ferme et résistant. Cela devait être un complot que la perversité utilisait comme excuse pour la persécuter en tentant de lui faire perdre l’esprit.

Le 2 et le 3 juillet 2002, en plein été vers 19 h00 heures il a plu et neigé constamment pendant plus d'une heure durant deux nuits consécutives. Je l'ai remarqué d'abord et j’ai ensuite dit à d'autres dans la même cellule de regarder silencieusement. Debout devant la fenêtre, regardant la pluie et les flocons de neige, j'ai senti une froideur. À ce moment-là, voyant cette scène, enfermée à clef dans une cellule, je regardai le ciel et je me suis souvenue d’une légende que j’avais déjà entendue, qui devenait maintenant une réalité. « Une tempête de neige au mois de juillet signifie une énorme faute qui arrive peut-être une fois dans plusieurs millénaires. » J’ai ressenti une tristesse des plus profondes. À ce moment, j’ignorais que mon amie et compagne de pratique Mme Zou Guirong était décédée depuis deux mois. Cette chute de neige en juillet tombait pour ces milliers de pratiquants de Dafa qui ont été persécutés à mort et ceux qui souffrent toujours de la torture inhumaine en tant que pratiquants de Dafa.

Une fois, Mme Zou Guirong avait demandé à une autre pratiquante de Dafa de lui écrire un petit mot en souvenir dans un petit carnet. Je savais bien écrire, mais à ce moment-là, j’ai tenu son carnet ne sachant quoi écrire. J'ai souri et je lui ai dit que je n'écrirais rien pour elle. Regardant son visage, qui avait perdu sa forme et sa couleur douce d’antan, j'ai senti la douleur dans mon cœur. J'ai maintenant perdu la chance d'écrire quoi que ce soit pour elle.

À ce moment, j’ai senti que je pouvais entendre la musique des « Fleurs de pruniers sous la neige » orchestrée par un pratiquant de Dafa. Le son de la flûte était franc, profond et pur. Il semblait venir du ciel. J'ai vu les sourires des compagnons pratiquants décédés dans les fleurs de pruniers. Tout est devenu si exceptionnel et si beau, si brillant, si pur.


Traduit de l'anglais au Canada : le 30 janvier 2006
Glossaire : http://fr.minghui.org/glossaire/glossaire.htm