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Analyser la réponse vague du PCC concernant les rapports relatifs au camp de concentration de Sujiatun

Lundi 10 avril 2006

(Minghui.org)


Écrit par une pratiquante en Australie

La Chine est restée exceptionnellement silencieuse au sujet des allégations selon lesquelles, dans le camp de concentration de Sujiatun, des organes sont prélevés sur des pratiquants vivants du Falun Gong. Trois jours après la révélation de ces atrocités, le professeur Yuan Hongbing a soulevé la question dans un séminaire sur les Neuf commentaires sur le Parti communiste. Il a mentionné : « Si le Parti communiste chinois (PCC) ne nie pas cette horrible accusation et ne fait pas d’enquête, il admet sa culpabilité. »

Le 22 mars, onze jours plus tard, The New Express en Australie a publié un court article dans la section cinq de l’édition « Shenyang nie l’existence d’un camp de concentration pour le Falun Gong. » Voici une traduction des sections les plus pertinentes :

« Selon l’agence Xinhua de Chine, des allégations faites par les médias et sites Internet du Falun Gong à l’extérieur de la Chine selon lesquelles 6 000 pratiquants de Falun Gong sont détenus dans le camp de concentration de Sujiatun ont surpris le gouvernement de la ville de Shenyang et les résidants du district de Sujiatun. Un reporter de l’Agence Xinhua a fait un voyage spécial à Shenyang et au district de Sujiatun pour faire une enquête. Le secrétaire du Parti, Luo, du comité du Parti communiste de Sujiatun du district Sujiatun responsable du département de la justice a déclaré : « Un grand lieu serait nécessaire pour contenir 6 000 personnes, le personnel et les installations. Comment aurions-nous pu garder secrète une telle usine à tuer ?… Le district de Sujiatun a deux prisons… pour des criminels et des suspects uniquement, mais aucune d’elles ne détient des pratiquants de Falun Gong. Un fonctionnaire du gouvernement provincial a amené une équipe pour lancer une enquête. Le fonctionnaire a dit qu’aucun des fonctionnaires de la région n’avait entendu ni n’était au courant de cela. »

Je ne sais pas comment ce reportage de 300 mots chinois environ est perçu par d’autres lecteurs, mais je vous confie mes pensées :

1.            Cet article est une version atténuée de la propagande qui existait au début de la persécution de Falun Gong. À ce moment-là, le Falun Gong était étiqueté comme une « secte démoniaque » et des attaques perverses comme celle de l’incident de l’auto-immolation sur la place Tian An Men était courantes. A mon avis, il est assez clair que le régime chinois s’essouffle et ne sait pas comment nier l’existence du camp de concentration de Sujiatun. Comme on le sait, la Chine nie avec une vigueur typique et nie habituellement les tueries, peu importe combien ils ont tué. Une telle réponse plus adoucie veut tout simplement dire que Sujiatun existe et que la vérité a été révélée au grand jour.

2.            Le terme « prélèvement d’organes » n’a pas été mentionné et l’accent est mis sur « détention de 6 000 personnes. » Une personne « a fait un voyage spécial » à Sujiatun pour faire une enquête et pourtant aucune mention sur les prélèvements d’organes n’a été faite. Il est bien connu que la Chine est devenue un pays important pour le prélèvement d’organes et une source d’organes pour dix mille transplantations annuelles. Cette réponse suggère aussi que les allégations selon lesquelles les organes sont prélevés pendant que les gens sont encore en vie sont vraies.

3.            Le professeur Sun Wenguang de la province du Shandong a demandé à ce que Hu Jintao et Wen Jiabao (chefs du régime) fassent une enquête sur les allégations. Cependant, l’article indique qu’un journaliste de l’Agence Xinhua est allé faire une enquête avant un fonctionnaire de la province du Liaoning. Qui est ce journaliste ? Et qui est ce fonctionnaire ? Pourquoi leurs noms ne sont-il pas mentionnés ? Ceux qui connaissent le système en Chine savent que les faits sensibles ne seront pas divulgués à un journaliste de l’Agence Xinhua. Même s’il découvre la vérité, il n’osera pas faire de reportage à ce sujet. C’est comme cela que la Chine fonctionne. Que ce soit des incidents importants ou mineurs, tout le monde doit attendre des « directives des autorités hauts placées » avant de les publier. Ils doivent s’assurer de la cohérence entre toutes les lignes, décider comment traiter les personnes impliquées, et même promulguer des lois afin de légitimer leurs actions.

J’ai été témoin à Pékin de l’intensification de la persécution du Falun Gong. Le 26 décembre 1999, j’étais assise à la Cour intermédiaire no 1 de Pékin lors du procès de plusieurs pratiquants bénévoles de l’ancienne Association de recherche de Falun Dafa. Pendant qu’on me ramenait au poste de police du district de Congwen pour être envoyée à un centre de détention, j’ai entendu quelqu’une demander à un policier : « Savez-vous pendant combien de temps nous serons détenus ici ? » Le policier a répondu : « Aucune idée. Nous devons attendre les directives des autorités haut placées. »

C’est de cette façon que le régime communiste fonctionne. En ce qui concerne le camp de concentration de Sujiatun, un journaliste de l’Agence Xinhua n’oserait pas mener une enquête sans des instructions explicites.

4.            Les chefs d’un gouvernement responsables aborderaient une telle allégation si sérieuse. Et pourtant, le régime chinois a demandé à un secrétaire à bas échelon du gouvernement municipal de dire quelques mots pour tenter d’apaiser le public.

Il est important de mentionner que « garder des secrets » est quelque chose que le régime communiste fait bien. Sans de tels secrets, leur pouvoir à la base se serait effondré depuis longtemps.

On n’a pas besoin d’un grand lieu pour contenir 6 000 personnes. Le 20 juillet 1999, j’ai été détenue avec 3 000 à 4 000 pratiquants de Falun Gong dans le stade Shijingshan à Pékin. Quelques milliers de personnes remplissaient seulement la moitié du stade. Avec seulement quelques portes d’entrée et de sortie, très peu de personnel de sécurité additionnel était requis.

Au centre d’envoi de Pékin pour les détenus de camps de travail forcé, vingt personnes sont gardées dans une pièce de sept à huit m2.

Dans ma ville natale de Mianyang, province du Sichuan, il y avait beaucoup d’usines militaires et des bases de recherche militaires dans les régions montagneuses. Les résidants avaient seulement une idée vague de l’existence de telles opérations.

Il y a quelques décades, durant la période du « forage profond et du stockage des grains dans des régions de déboursement » quand les Chinois souffraient de la grande famine, beaucoup de projets souterrains ont été créés dans chaque ville et province. Ils se préparaient contre toute guerre et famine possible, et une agence spéciale était responsable de cela. Il y a un projet souterrain semblable au centre de la ville de Mianyang. Il a été converti en un grand centre d’achats, avec une superficie totale de plusieurs milliers de mètres carrés.

Puisqu’ils peuvent mettre vingt personnes dans une pièce de sept à huit mètres carrés, ils sont certainement capables de mettre 6 000 personnes dans un endroit de 2 000 mètres carrés. Il n’y a aucune difficulté à accomplir un tel exploit.

5.            Le chef de parti de Sujiatun, Luo, a aussi mentionné les fournitures requises pour ces gens. Ceci est un détail important. Le témoin a mentionné que des achats en grande quantité de fournitures attiraient l’attention du personnel hospitalier. Certains se sont enquis auprès de la direction de l’hôpital. Ceci m’a rappelé ma propre expérience et je suis sûr que le témoin a dit la vérité.

Lors de mon incarcération pendant plusieurs mois au centre de détention pour femmes de Pékin, j’ai décidé de divulguer leurs secrets. J’ai prêté attention à tout ce qui se passait à l’intérieur du camp de travail forcé. Par exemple, je savais que dans la période d’avril 2001, il y avait 984 personnes emprisonnées là-bas.

Comment ai-je pu apprendre cela ? Il était impossible de discuter de sujets semblables avec quiconque dans le camp de travail forcé. Je ne pouvais pas avoir cette information des différentes brigades, ou des différentes personnes au sein d’un groupe. Il y avait sept brigades au camp de travail forcé pour femmes de Pékin. Comment ai-je su combien de personnes ont été enfermées là-bas ?

J’ai été détenue avec le personnel qui faisait la cuisine et qui était des détenues au camp. Elles avaient auparavant des cellules séparées. Mais, au fur et à mesure que les pratiquantes de Falun Gong étaient incarcérées, chaque salle contenait plus de 50% des détenues. Par conséquent, le personnel responsable de la cuisine a été enfermé avec d’autres détenues. J’ai appris d’elles combien de personnes étaient dans le camp. Elles cuisinaient selon le nombre de personnes.

6.            J’ai aussi pris note que Luo a mentionné dans l’article : « Les deux prisons à Sujiatun détenaient des criminels et des suspects, mais pas les pratiquants de Falun Gong. » Ceci signifie que ni le secrétaire du Parti Luo ni le journaliste ne considèrent les pratiquants de Falun Gong comme des criminels et des suspects. Ceci est vraiment une gifle au visage du système judiciaire du régime qui a utilisé la clause 300 du Code criminel pour traiter des dizaines de milliers de pratiquants comme des criminels et les condamner illégalement.

Nous espérons que toutes les personnes à l’intérieur et à l’extérieur de la Chine intensifieront leurs efforts pour enquêter et sauver les pratiquants de Falun Gong afin d’empêcher le régime de tuer les témoins pour couvrir ses crimes.

Le 24 mars 2006

Traduit au Canada le 8 avril 2006 de l’anglais.

Glossaire : http://fr.minghui.org/glossaire/glossaire.htm