GRIM TIDINGS: Le 31 janvier 2007, l'ancien Secrétaire d'Etat canadien pour la région Asie Pacifique, David Kilgour, présente un rapport révisé sur les meurtres qui se perpétuent sur les pratiquants de Falun Gong en Chine pour leurs organes, tandis que l'avocat et co-auteur du rapport, David Matas, écoute en arrière-plan. (Matthew Hildebrand/The Epoch Times) |
"Nous pensons qu'il y a eu et qu'il continue d'y avoir des saisies d'organes à grande échelle sur des pratiquants de Falun Gong non consentants," concluent les auteurs canadiens d'un rapport controversé sur la collecte d'organes en Chine, dans sa version révisée présentée le 31 janvier à Ottawa.
Après avoir publié leur premier rapport le 6 juin 2006, les auteurs, David Matas, un avocat international des droits de l'homme, et David Kilgour, l'ancien Secrétaire d'Etat canadien pour la région Asie Pacifique, ont voyagé dans près de 30 pays afin de mener davantage de recherches et faire connaître au public leurs découvertes.
Ils ont reçu beaucoup de commentaires, quelques critiques et un grand nombre de preuves additionnelles depuis la publication de leur rapport, a dit Matas lors d'une conférence de presse au Parlement Hill. Ils sont également entrés en contact avec beaucoup de témoins, a-t-il ajouté. Le nouveau rapport, intitulé "Prélèvements sanglants", présente des "cas encore plus surprenants pour nos conclusions".
Matas a dit que le nouveau rapport vise à répondre aux critiques soulevées contre le rapport original et présente de nouvelles informations. Il fournira également un cadre plus analytique pour la discussion, a-t-il dit.
Le plus important, a ajouté Matas, est de travailler à empêcher les prélèvements d'organes en mettant en place des mesures préventives.
"Ces mesures ne sont pas mises en place en Chine, ni dans le monde regrettablement," a-t-il dit, où la "principale source de demande pour ce produit macabre" existe.
Le rapport de 65 pages, de 20 pages plus long que l'original, est composé de 33 sujets traités, dont 16 sont nouveaux.
Le nouveau rapport met en lumière l'état financier de la santé et de l'armée en Chine. Tous les deux comptent sur l'argent provenant des transplantations illégales d'organes pour compenser les déficits budgétaires, dit le rapport.
Le rapport explique aussi comment les états étrangers cautionnent les citoyens qui se rendent en Chine pour des greffes d'organes. Le rapport contient des interviews avec des bénéficiaires d'organes de différents pays et parle du traitement des prisonniers condamnés à mort chinois.
Les détails de nouveaux appels téléphoniques secrets à des hôpitaux en Chine, où le personnel hospitalier s'incrimine lui-même, sont également inclus. Il y a aussi davantage de preuves indiquant qu'il y a un grand nombre de pratiquants de Falun Gong détenus qui refusent de donner leur nom et qui en conséquence disparaissent tout simplement.
Le rapport cite 41,500 transplantations d'organes inexpliquées entre 2000 et 2005—les six années depuis que la persécution du Falun Gong a commencé en 1999—qui ne proviennent pas des exécutions de prisonniers condamnés, ni de morts cérébrales, ou de donneurs de la famille.
Tourisme d'organes
"Les pratiquants de Falun Gong qui sont purement et simplement assassinés et dont [les organes] sont vendus au plus offrant—ce sont ces gens que nous essayons de protéger," a dit Kilgour. Les auteurs du rapport suggèrent une série de moyens pour décourager les étrangers, qui comptent pour un nombre significatif des bénéficiaires de greffes d'organes en Chine, d' aller chercher des organes là-bas.
Les états étrangers devraient décréter une législation extraterritoriale afin de pénaliser les citoyens qui reçoivent un organe qui n'a pas été donné volontairement, a dit Matas. En outre, jusqu'à ce que la Chine cesse la pratique des prélèvements d'organes sur les prisonniers, il ne devrait y avoir "aucun contact avec les professionnels de la transplantation d'organes en Chine au niveau de la formation, des conférences ou de la recherche."
Les auteurs du rapport ont fait d'autres recommandations: les médecins devraient décourager les patients d'obtenir une opération de greffe en Chine; les laboratoires pharmaceutiques devraient cesser d'envoyer des médicaments liés aux rejets de greffes ainsi que d'autres médicaments en Chine; et les états étrangers devraient interdire l'exportation de tels médicaments vers la Chine.
Matas a dit que les citoyens qui obtiennent des greffes d'organes commerciales à l'étranger ne devraient pas être remboursés ou obtenir des financements après traitements. "Les contribuables ne devraient pas payer pour ce genre de soins", a-t-il fait remarquer.
Le rapport a fait un pas de plus et a recommandé que les pays étrangers interdisent l'entrée des médecins ou de quiconque connus pour être impliqués dans la pratique de collecte d'organes.
Connexions canadiennes
Lors de la conférence de presse, Kilgour et Matas ont pris le Canada, leur pays d'origine, comme exemple pour quelques-unes de leurs recommandations.
"Il ne fait aucun doute que des canadiens font partie de ceux qui, de différentes régions du monde, se rendent en Chine pour une transplantation," a déclaré le communiqué de presse. Kilgour l'a appelé le "tourisme d'organes". Il a dit que lui et Matas ont récemment obtenu des confirmations émanant d'hôpitaux de Toronto, Vancouver et Calgary que des canadiens se rendent en Chine pour se faire greffer un organe.
Matas a insisté sur le fait que le Canada devrait émettre des notes de voyage disant aux canadiens qui vont en Chine pour une greffe d'organes qu'ils devraient réfléchir au fait qu'ils vont obtenir l'organe d'un condamné à mort mais que "selon toute vraisemblance" ils obtiendront l'organe de "quelqu'un qui n'aura rien fait de mal". Les notes de voyage devraient avertir que la source des organes en Chine consiste "presque entièrement en prisonniers non consentants, qu'ils soient condamnés à mort ou pratiquants de Falun Gong."
Selon une information anecdotique, plus de 100 patients canadiens vont en Chine, a dit Matas. Ce qui est inquiétant, a-t-il ajouté, est qu'il semble que la tendance s'accélère au Canada, tandis qu'en Australie et dans d'autres pays, la tendance décline, en partie dû à la publicité faite autour du rapport concernant l'origine des prélèvements d'organes. Ils recommandent vivement au gouvernement canadien de rassembler ses propres statistiques nationales sur ce phénomène.
Matas et Kilgour ont également demandé au Conseil Canadien de la Donation et de la Transplantation de les informer de l'importance des voyages de canadiens en Chine pour des greffes. La semaine dernière, ils ont appris que quelques provinces requièrent que de tels patients nécessitant des soins après traitements indiquent où l'opération a eu lieu. Ils pressent le gouvernement et les médecins de faire davantage d'efforts pour parler aux gens de la situation des saisies d'organes en Chine.
Un témoin parle
Lors de la conférence de presse, M. Wang Xiaohua, un ancien ingénieur de la province de Yunnan, s'est exprimé en tant que témoin des tests sanguins systématiques effectués sur les pratiquants de Falun Gong dans les prisons chinoises.
Il a été emprisonné durant deux ans dans un camp de travail forcé en Chine. Il a dit qu'en janvier 2002, chaque pratiquant de Falun Gong là-bas subissait un examen médical, y compris du foie et des reins et un test sanguin.
"Manifestement pas pour des raisons de santé, parce que nous étions torturés et maltraités," a-t-il dit. Les tests n'étaient pas effectués sur les autres prisonniers. Personne n'en comprenait la raison, a-t-il ajouté, et ce n'est que lorsque des informations concernant la collecte d'organes nous sont parvenues que "nous avons commencé à nous faire une idée sur la question".
Les Jeux Olympiques comme levier
Les Jeux Olympiques devraient servir de "levier pour obtenir des [autorités chinoises] l'arrêt de cette terrible pratique," a dit Kilgour à The Epoch Times.
"La raison pour laquelle cela arrive est que nous avons un gouvernement totalitaire combiné avec ce que j'appelle un 'capitalisme carnivore' par où tout passe, et cela ne devrait pas surprendre les gens de savoir que cette pratique inimaginable se produit," a-t-il dit.
Kilgour pense que le Comité International des Jeux Olympiques devrait "commencer à avoir des exigences très sévères envers la Chine," en commençant par l'arrêt immédiat des prélèvements d'organes. Il a ajouté que si la collecte d'organes ne cesse pas, des milliers et des milliers de gens arriveront à Beijing en 2008 avec des badges disant "Arrêtez la persécution du Falun Gong" ou "Cessez le vol d'organes".
"Leur réputation sera en absolue disgrâce."
http://en.epochtimes.com/news/7-2-1/51181.html
Traduit de l'anglais de :