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Nouvel An chinois contre "Fête du printemps"

19 mars 2007

(Minghui.org)

Cher Cousin Zhongming,

J'ai reçu ta lettre et j'ai été heureux d'apprendre que tu as bien lu la mienne. Il semble que tu as parfaitement analysé la situation par toi-même. Dans ta lettre, tu as dit que la "Fête du printemps" devenait de plus en plus monotone. Le spectacle du soir à la télévision à la veille de la Fête du printemps n'est pas très intéressant. Sortir pour manger, boire et faire ses courses sont aussi des activités moins amusantes qu'avant. En fait, ceci reflète une autre question que j'ai mentionnée dans ma dernière lettre. Depuis que le gouvernement chinois a changé le nom de "Nouvel An chinois" en "Fête du printemps", et bien qu'en surface ce fut juste une affaire de sémantique, la signification profonde dans la culture traditionnelle chinoise contenue dans l'appellation "Nouvel An chinois" a également été supprimée. Comme la fête a perdu sa connexion culturelle originelle, alors bien sûr les gens y sont moins sensibles.

Traditionnellement, le Jour du Nouvel An était bien plus que le premier jour de l'année. La saison des vacances du Nouvel An s'étendait du 8 décembre au 15 janvier du traditionnel calendrier lunaire. C'était à peu près la même durée que la période des grandes vacances dans les pays occidentaux. Les principaux évènements durant la période de vacances du Nouvel An visaient à remercier les divinités et les déités pour leurs bénédictions lors de l'année précédente, prier pour la nouvelle année, commémorer les ancêtres et se souvenir des traditions. Cela avait de profondes significations culturelles intérieures.

La "Fête du 8 décembre" dans le calendrier lunaire était un jour pour manger du congee. Dans la tradition populaire, le mois de décembre était aussi appelé "Mois de La" (repas préservés)." D'après le premier dictionnaire de la Chine ancienne ("Shuowen Jiezi", Expliquer simplement et analyser les caractères combinés"). 'La' signifie offrir conjointement des sacrifices aux divinités. Dès la Dynastie Shang (1766 – 1050 av.JC.), les chinois avaient l'habitude d'offrir conjointement des sacrifices au ciel et à la terre, aux dieux et aux esprits, et aux ancêtres. Ceci était appelé le "sacrifice commun". Il y avait quatre occasions comme celle-ci, une pour chaque saison, le sacrifice d'hiver étant le plus important. Ce genre de sacrifice exprimait la modestie et l'humilité des anciennes gens. Ces cérémonies avaient lieu parce que les gens voulaient remercier les dieux de leur donner de la nourriture et des vêtements durant toute l'année. Parce que la plupart des sacrifices avaient lieu en décembre, depuis la Dynastie Zhou (1122 – 256 av.J.C.), le mois de décembre a été connu sous le nom de "Mois de La". Le jour où le sacrifice d'hiver avait lieu s'appelait le Jour de La. La tradition de manger du congee le 8 décembre (du calendrier chinois) provenait du Bouddhisme. C'était pour commémorer le jour où Sakyamuni, le fondateur du Bouddhisme, avait atteint la Plénitude sous l'arbre de la Bodhi après avoir mangé un congee de boule de riz gluant et de pomme préparé par une bergère. Lorsque le Bouddhisme fut propagé en Chine, le 8 décembre devint également une fête importante. Les gens offraient du congee, fabriqué avec des céréales variés et des fruits, aux divinités et aux ancêtres. Le congee, avec ses riches ingrédients, représentaient aussi leur gratitude et leur souhait pour une autre année d'abondance. Dans le Temple Yonghe Lama à Beijing, il y a encore un ancien pot de bronze géant qui pèse plusieurs tonnes. Il était utilisé par la famille de l'empereur pour fabriquer le congee du 8 décembre. Ce jour-là, beaucoup de temples tenaient des rassemblements, des lectures des écritures ainsi que le don de congee aux pauvres.

Le 23 décembre (dans le calendrier chinois) du calendrier lunaire était un jour de vacances important. Il était appelé le "Petit Nouvel An". Ce jour-là, les gens manifestaient du respect au Dieu de l'Âtre. Dans la tradition populaire, on croyait que le Dieu de l'Âtre surveillait et prenait soin des familles. Le 23 décembre, les familles rendaient compte au Dieu de l'Âtre. A la veille du Nouvel An, les familles apposaient de nouvelles images du Dieu de l'Âtre sur les murs. Ceci était appelé "accueillir le Dieu de l'Âtre". Dans les temps anciens, les gens croyaient que toute chose dans le monde humain était contrôlée, arrangée et surveillée par les divinités. Il y avait un Dieu de l'Âtre pour les fourneaux, un Dieu du Puits pour les puits, un Dieu de la Porte pour les portes et un Dieu de la Terre pour les champs. Ces divinités prenaient chacune leur propre responsabilité pour observer le bien et le mal dans le monde. La période pour accueillir ces divinités se situait entre le 23 décembre et la veille du Nouvel An.

Les 24 et 28 décembre (du calendrier chinois) était habituellement des jours pour nettoyer complètement les maisons. Puisque à ce moment-là toutes les divinités retournaient dans les cieux, des endroits où on ne voulait généralement pas balayer (de peur d'offenser les divinités qui étaient partout) devenaient tout propres.

La veille du Nouvel An, la fête atteignait son pic. Mis à part le fait de dire adieu à la vieille année et d'accueillir la nouvelle année, la chose la plus importante était d'offrir de la nourriture aux divinités et aux ancêtres. La veille du Nouvel An, les familles se rassemblent pour partager un repas et veiller pour festoyer. Depuis midi, la nourriture était offerte aux divinités, aux Bouddhas et aux déités sur l'Autel du Bouddha. Les gens brûlaient aussi de l'encens et des bougies. Depuis midi à la veille du Nouvel An jusqu'au 5 janvier du calendrier lunaire, on brûlait de l'encens continuellement. Il y avait une table avec de la nourriture pour accueillir le retour des divinités et des déités dans le monde humain. Des affiches du dieu des portes étaient apposées sur les portes, tandis que des affiches du Dieu de l'Âtre étaient placées dans la maison. Des poèmes sur la Nouvel Année étaient écrits sur une paire de bandes de papier rouge et affichés sur les portes d'entrée. Toutes ces coutumes avaient à voir avec la tradition chinoise de respecter les divinités. Le papier rouge avec des poèmes prenait habituellement la forme d'une pêche, car dans la légende populaire, les fantômes ont peur des pêchers. Offrir de la nourriture aux ancêtres était également de mise à la veille du Nouvel An. Ce n'était pas seulement la façon dont les gens exprimaient leur piété filiale envers leurs ancêtres, mais également une continuité des valeurs traditionnelles.

Le Jour du Nouvel An, tout le monde se réveillait tôt le matin et s'habillait bien. Ils brûlaient des bougies et allumaient des pétards. Les gens ouvraient tous leur porte d'entrée et plaçaient de la nourriture, du thé et du vin dans la cour pour les offrir au ciel, à la terre et à leurs ancêtres. Ceci était appelé "la bonne chance au commencement de la Nouvel Année" (xin nian da ji en chinois).

Durant la saison des vacances, il y avait aussi des fêtes locales organisées dans les temples, des représentations d'opéra populaire, des danses du lion et du dragon, des démonstrations d'arts martiaux et des spectacles d'acrobaties. L'atmosphère festive se poursuivait jusqu'à la Fête de la Lanterne le 15 janvier. Le 15 janvier était l'anniversaire de l'Empereur de l'Administration Céleste (tian guan da di) dans le Taoïsme. Partout, les gens célébraient son anniversaire et priaient pour ses bénédictions (tian guan si fu).

Les célébrations traditionnelles du Nouvel An l étaient basées sur le respect des chinois pour le ciel, la terre, les divinités et les déités. Ils cherchaient à retrouver l'atmosphère culturelle traditionnelle. Ces valeurs traditionnelles sont aussi au cœur de la culture orthodoxe chinoise. L'atmosphère culturelle aidait les gens à vivre avec modestie et satisfaction. Par exemple, si les récoltes avaient été bonnes cette année-là, les gens pensaient que c'était parce que les divinités avaient accordé la bonne chance à ceux qui avaient fait de bonnes actions ou à ceux dont les ancêtres avaient transmis de bonnes vertus, et non pas parce que les hommes remportaient "le combat entre le ciel et la terre" comme Mao Zedong l'a désigné. Comme les divinités et les déités regardaient tout dans le monde humain, les gens savaient être humbles envers les dieux et faire de bonnes actions. Même lorsqu'ils faisaient quelque chose de mal, ils faisaient preuve de retenue. Les faux médecins et les marchands sans scrupules que nous voyons si souvent aujourd'hui étaient beaucoup moins répandus. Les gens faisaient des offrandes aux dieux et à leurs ancêtres pour exprimer leur respect, leur reconnaissance, leur auto réflexion ainsi que leurs souhaits. Leurs souhaits pour la plupart étaient de recevoir davantage de bienfaits en faisant davantage de bonnes choses. Ceci est très différent de "vouer un culte " à l'argent, au pouvoir et la renommée si commun de nos jours. Ayant traversé beaucoup de mouvements politiques depuis que le PCC a pris le pouvoir, la plupart des chinois aujourd'hui ne croient pas dans la rétribution des mauvaises actions. Ceux qui "vouent un culte" sont aussi des athées qui croient en fait à la renommée, au pouvoir et à l'argent. Comme la connexion à la culture a été endommagée, l'activité de vouer un culte a maintenant une signification déformée. Cela n'a plus le pouvoir de restreindre le mauvais comportement des gens.

Juste avant que le PCC ne prenne le pouvoir en 1949, il a changé le Nouvel An chinois en "Fête du printemps". Le gouvernement a également décidé que les gens devaient travailler durant plusieurs jours de congés traditionnels importants, comprenant la Fête de la Lanterne (yuan xiao), la Fête du Char du Dragon (duan wu) et la Fête de la Mi-automne (zhong qiu). Les gens avaient seulement du temps libre ou des jours de congés les jours politiquement thématiques tels que le 1er mai (Jour du Travail), le 1er juin (Journée Internationale des Enfants), le 1er juillet (Anniversaire du PCC) et le 1er octobre (Journée Nationale). Ces changements ont réduits les "périodes de vacances" autrefois riches en un "accueil du printemps". La signification intérieure profonde qui raccorde les vacances à la culture traditionnelle chinoise a été également détruite. Depuis 1949, le PCC a mis en place un certain nombre de mouvements politiques pour "briser la superstition féodale", ne laissant aucune place à la culture chinoise orthodoxe et traditionnelle. Au cours des 20 dernières années, le Spectacle de la Fête annuelle du Printemps produit par la chaîne officielle de télévision du PCC a été trempée dans la Culture du Parti, qui chantait constamment des louanges au PCC. Ce spectacle compte sur l'humour grossier pour attirer les spectateurs et n'a aucune signification intérieure ou quelque chose sur quoi on peut réfléchir. Naturellement, il est en train de perdre son attrait parmi les gens.

Si les gens pouvaient choisir entre avoir un Nouvel An traditionnel et la "Fête du printemps", je pense que la plupart des gens choisiraient l'ancienne façon. Qu'en penses-tu ?

J'espère que tu vas bien !

Ton Cousin Zhenyan

Le 7 février 2007