(Minghui.org)

David Matas et David Kilgour ont écrit un rapport récent sur les prélèvements d'organes effectués sur des membres vivants du Falun Gong en Chine, connaissant parfaitement bien les défis moraux et viscéraux que le rapport pourrait représenter pour ses lecteurs et les législateurs dans le monde libre. Matas, un avocat des droits de l'homme international, et Kilgour, ancien Secrétaire d'Etat du Canada, ne sont pas de ceux qui font de telles déclarations à la légère.

De quoi est composée cette histoire, alors? Le Falun Gong est une pratique de méditation qui a son origine en Chine au début des années 90. Dû à ses effets positifs sur la santé et au fait que cette pratique est gratuite, une multitude de gens en Chine continentale ont adopté la pratique. En pas moins de sept ans, on a estimé que plus de 70 millions de gens le pratiquaient.

Le Parti communiste de la Chine agit au-dessus des lois, et la croissante popularité du Falun Gong a dérangé certains membres du Parti. En 1999, le Parti a interdit le Falun Gong et a débuté une campagne d'arrestations illégales et de persécution brutale, qui se perpétue aujourd'hui. On estime que des centaines de milliers de pratiquants de Falun Gong croupissent dans les camps de travail chinois aujourd'hui sans le plus basique des droits humains. Amnesty International a étiqueté ces détenus de "prisonniers de conscience", étant donné qu'ils sont "emprisonnés seulement pour l'expression pacifique de leur croyance".

Alors que la maltraitance des prisonniers du Falun Gong est connue depuis longtemps, le rapport Matas-Kilgour a ajouté foi aux pires craintes : que le régime, ayant tellement déshumanisé le Falun Gong, puisse faire un pas de plus. Le rapport révèle que le régime du PCC découpe littéralement les corps des membres du Falun Gong vivants pour leurs organes, lesquels sont par la suite transplantés ou vendus pour de grosses sommes d'argent.

Le rapport comprend des transcriptions de conversations faites par les enquêteurs avec des médecins chinois qui révèlent de manière désinvolte qu'ils ont sous la main des membres du Falun Gong, prêts pour la mutilation. (Matas et Kilgour ont rendu public les enregistrements audio.) "Est-ce que l'organe provient d'un pratiquant sain du Falun Gong?" demande l'enquêteur. "Exact", réplique le médecin. "Nous choisirons uniquement un bon, car nous garantissons la qualité de nos transplantations."

Le rapport est si attentivement pesé et argumenté, et les découvertes sont si terrifiantes, qu'il a poussé Manfred Nowak, rapporteur spécial de l'ONU sur la torture et autres traitements cruels, inhumains ou dégradants, à commencer à approfondir la question. La réponse initiale du régime chinois n'a cependant servi qu'à accroître les inquiétudes: une courte révocation de deux pages de toute l'affaire. Peut-être n'est-ce pas une coïncidence alors que l'état ait hâtivement interdit le commerce d'organes le 1er mai 2006, moins d'un mois après que le rapport n'ait été publié. Que la loi soit appliquée ou non, cela est une autre affaire, bien sûr. Même avant le rapport Matas-Kilgour, les enquêtes sur les droits humains ont déterminé que le régime chinois prélevait illégalement les organes sur des prisonniers.

Alors, notre propre "incroyance" est-elle une réponse acceptable, bien que naturelle? L'histoire du siècle précédent suggère que nous devrions plutôt rassembler notre courage afin de prendre en compte toute cette réalité, aussi abominable soit-elle. Au 20ème siècle, il y a eu un héritage obsédant de ce genre de choses. Mais aujourd'hui, la Chine est étroitement liée économiquement avec notre pays, en considérant le nombre d'articles qui portent l'étiquette "Fabriqué en Chine". Une vaste collection d'institutions puissantes veulent, ou pensent qu'il est "nécessaire" que la Chine soit un endroit normal, prospère et calme.

Et en effet, des corporations américaines ont été jusqu'à vendre des technologies de surveillance Internet aux dirigeants communistes de la Chine, qui les utilisent pour arrêter les activistes démocrates et les membres de différentes croyances religieuses. Pendant ce temps, ces mêmes dirigeants dépensent des dizaines de millions chaque année dans des entreprises de Relations Publics Internationales sophistiquées afin d'entretenir une image de normalité à l'étranger. Il est plus facile de rêver à extraire de l'or en Chine plutôt que de penser aux reins découpés sur des prisonniers de conscience vivants.

Lorsque les Jeux Olympiques ont été accordés à l'Allemagne Nazi, le régime a transformé l'évènement en un énorme tour de force publicitaire, assurant le monde que tout allait bien. Beaucoup pensent que les Jeux Olympiques de 2008 à Beijing sont une répétition de l'histoire.

Matas et Kilgour ont voyagé à travers le monde pour éveiller les consciences à propos de leurs découvertes, mais sont cependant barrés par le pays qui est sans nul doute le plus concerné: La Chine. Les fonctionnaires du PCC leur ont refusé, comme à tant d'autres, d'entrer dans le pays pour enquêter.

On se demande alors: si les prélèvements d'organes n'étaient pas vrais, et que le régime soit si confiant de cela, pourquoi aurait-il peur d'une enquête indépendante plutôt que de l'accueillir? Ou bien, même si les prélèvements ont lieu, quel gouvernement ne voudrait-il pas endiguer de tels actes abominables si cela arrivait dans son propre pays et sur ses propres citoyens? La réponse est, bien sûr, que ce serait un gouvernement qui est complice de ces actes. La réponse du PCC est un reflet de sa culpabilité.

Matas, qui a parlé aujourd'hui à midi dans la salle Uris (Chambre 301), a mes applaudissements. Un jour, lorsque les camps de Chine seront libérés, nous pouvons seulement imaginer que ce seront les citoyens de Chine—réprimés en simple raison de ce qu'ils sont—qui offriront leurs applaudissements.


Sources : http://media.www.columbiaspectator.com/media/storage/paper865/news/2007/04/20/Opinion/Organ.Harvesting.An.Unbelievable.Reality-2871152.shtml