(Minghui.org)
Dr Koffman est le coordinnateur canadien de Doctors Against Organ Harvesting (Médecins contre les prélèvements d’organes), un groupe de médecins, basé aux États-Unis, qui met en garde le public et la communauté médicale quant aux sérieuses implications éthiques de recevoir la transplantation d’un organe en Chine.
Le forum du 17 mai à l’Université de Toronto discutait des récents rapports concernant la pratique répandue de prélèvements illégaux d’organes sur des prisonniers de conscience en Chine.
Selon ses propres enquêtes et le rapport des Canadiens David Kilgour et David Matas, Doctors Against Organ Harvesting croit que les allégations de prélèvements d’organes sur des prisonniers de conscience non consentants, particulièrement les pratiquants de Falun Gong, dans les hôpitaux chinois sont vraies.
Des médecins agissent pour mettre fin aux prélèvements d’organes
Dr Treston Trey, membre fondateur et porte-parole de l’organisation, a focalisé sur l’importance de la mission du groupe et a déclaré que même si cette pratique s’effectue en Chine, elle affecte néanmoins le monde entier et particulièrement la profession médicale.
«Ceci est une menace aux standards éthiques de la médecine partout dans le monde. Nous ne considérons pas cela comme un problème isolé.»
«Chaque personne allant en Chine pour recevoir un organe cause la mort d’une autre personne en santé», fait remarquer Dr Trey.
C’est pourquoi son organisation émet un appel urgent à l’action à la communauté médicale afin qu’elle informe les patients sur l’implication de leurs actions s’ils considèrent aller en Chine pour recevoir la transplantation d’un organe.
Le groupe de médecins envoie également une pétition au gouvernement canadien pour que ce dernier ajoute l’information concernant les prélèvements d’organes dans les avertissements destinés aux voyageurs canadiens qui vont en Chine.
Selon différentes enquêtes indépendantes, le nombre élevé d’organes en Chine dont la source est inconnue et le temps d’attente très court annoncé par les hôpitaux chinois (une à deux semaines pour certains organes) est particulièrement inquiétant.
Dans leur rapport Prélèvements meurtriers, David Matas et David Kilgour dénotent qu’entre les années 2000 et 2005, des 60 000 organes transplantés en Chine, 41 500 organes proviennent de sources non expliquées [http://www.organharvestinvestigation.net/].
Même si le régime communiste chinois a admis en 2005 que 95 % des organes provenaient de prisonniers exécutés, selon le rapport de Matas et Kilgour, le reste des 41 500 transplantations demeurent non documentées.
Dr Trey a insisté sur le fait que l’augmentation exponentielle de transplantations en Chine a commencé en 1999, au même moment où le régime chinois a débuté sa persécution de la pratique de méditation Falun Gong. Le nombre de centres effectuant des transplantations de foies est passé de 22 en 1999 à plus de 200 en 2006.
Il a ajouté que ce grand nombre d’organes non documentés est particulier, car la Chine est une société qui traditionnellement ne fait pas de dons d’organes (l’intégrité du corps des morts est très importante pour le respect aux ancêtres) et qui n’a pas un système de dons d’organes transparent. Matas et Kilgour notent également ce point dans leur rapport
La situation en Chine est que les donneurs attendent que quelqu’un demande une transplantation, c’est complètement l’opposé de ce qui se passe ailleurs, mentionne Dr Trey, spécifiant qu’il doit y avoir un immense bassin de «donneurs» vivants. Il a donné l’exemple d’une publicité dans un journal chinois en avril 2006 : «Vingt transplantations d’organes gratuites» à l’Hôpital provincial du peuple du Hunan. Les gens pouvaient s’enregistrer en appelant l’hôpital.
Les transplantations d’organes sont un commerce lucratif en Chine, avec des organes se vendant de 30 000 dollars US à 180 000 dollars US. Selon les données recueillies par l’organisation, ces prix étaient affichés sur le site Internet du China International Transplantation Network Assistance Center, mais ont depuis été retirés.
Selon les différents conférenciers ayant participé au forum, les pratiquants de Falun Gong sont les principales victimes des prélèvements illégaux d’organes.
Dr Trey a raconté que selon plusieurs témoins et prisonniers, les pratiquants de Falun Gong se font systématiquement faire des prises de sang dans les centres de détention. Selon lui, cela n’a pas de sens qu’on se soucie de la santé d’un groupe qui est persécuté et torturé.
Ying Dai, une pratiquante de Falun Gong ayant survécu aux camps de travaux forcés et qui vit actuellement en Norvège après avoir obtenu de l’ONU un statut de réfugié, a confirmé les prises de sang sur les adeptes de la discipline. Elle a également raconté les années de mauvais traitements et de torture en détention.
«Le degré de persécution est au-delà de ce que les gens en Occident peuvent imaginer», a-t-elle raconté.
Dr Koffman a souligné que son organisation, fondée officiellement le 31 janvier 2007, n’est pas contre les transplantations d’organes, et qu’il est important pour les gens de faire la différence entre les transplantations d’organes provenant de donneurs consentants et ceux volés à des prisonniers de conscience.
Depuis la première publication du rapport de MM. Kilgour et Matas en 2006, la question des prélèvements illégaux d’organes en Chine obtient une attention de plus en grande de la communauté médicale. Un article du mois de mars 2007 dans le Journal of the Royal Society of Medicine compare cette pratique à l’Holocauste dans l’Allemagne nazie et soulève l’importance que cela a sur l’éthique dans la communauté médicale.