(Minghui.org)
Le 30 mars 2007
Les membres de la pratique spirituelle proscrite, Falun Gong, serviraient de banque vivante d’organes : Les Canadiens David Matas et David Kilgour accusent la Chine de meurtre par prélèvement d’organes et de commerce illégal d’organes.
Les Canadiens David Matas et David Kilgour n’ont pas l’air de deux hommes potentiellement menaçants pour un état quelconque et encore moins un état aussi puissant que la Chine. Le grand, mince et souriant Kilgour (64 ans) a des yeux bleus pétillants. Matas (66ans) de plus petite stature parle doucement et calmement. Il regarde chacun d’un air grave derrière ses lunettes bordées de métal. Ils forment une paire sans égal. Ils semblent partager une courtoisie professionnelle jamais distante et viennent tous les deux de la ville de Winnipeg. Les chemins de l’ancien Secrétaire d’Etat au Ministère des Affaires Etrangères, Kilgour, et du respecté avocat des droits de l’homme Matas se sont déjà croisés précédemment
Cependant depuis le 24 mai 2006, ils se sont de nouveau retrouvés pour une toute autre affaire. Ils ont trouvé dans leur boite aux lettres une requête leur demandant de mener une enquête sur une terrible accusation. La Chine était accusée de prélever à grande échelles des organes sur des membres incarcérés du mouvement spirituel Falun Gong, pour les vendre à gros profit à des acheteurs étrangers. La Coalition d’Investigation sur la persécution du Falun Gong, une organisation non gouvernementale basée à Washington D.C. a demandé à Kilgour et Matas de mener une enquête sur ces allégations. Ils ont fini par découvrir tellement de preuves qu’il est pratiquement devenu impossible d’écarter ces graves accusations. Ils ont minutieusement documenté le résultat de leurs enquêtes et recherches dans leur premier rapport publié en juillet 2006 ainsi que dans leur rapport révisé de janvier 2007.
La Chine répond
La vie des deux hommes a changé depuis : Ils ont voyagé à travers le monde pour informer de leurs découvertes. Ils ont pris la parole dans des séances parlementaires, devant des membres de corps gouvernementaux ainsi qu’aux Nations Unies. En ce moment ils se trouvent en Allemagne.
Depuis que Matas et Kilgour ont publié le résultat de leurs enquêtes les choses ont changé en Chine. Le gouvernement chinois rejette en bloc les allégations comme quoi les pratiquants de Falun Gong sont utilisés comme banque d’organes. Ils prétendent que Kilgour et Matas essaient d’entacher la belle image de la Chine ». Après tout la Chine accueille les Jeux Olympiques de 2008 et le gouvernement est particulièrement préoccupé de son image publique. Devant la pression croissante des critiques internationales, ils ont passé, pour la première fois, une loi le 1er juillet 2006 interdisant le commerce d’organes. Désormais les donneurs potentiels doivent donner leur consentement écrit pour qu’on puisse prélever leurs reins, leur pancréas ou leurs cornées.
Un politicien belge prétend avoir besoin d’acheter un rein
Kilgour et Matas sont convaincus que la loi n’a pas fondamentalement changé les pratiques de commerce d’organes. « En Chine il y a une grande différence entre l’existence d’une loi et son application » a dit Kilgour qui s’est rendu plusieurs fois en Chine quand il était Secrétaire d’Etat. « Le commerce lucratif de parties du corps humain continue inchangé ». Un délégué au Parlement belge, Patrick Vankrukelsven a appelé deux hôpitaux fin novembre 2006, prétendant être dans le marché des transplantations de reins. Les deux institutions lui ont immédiatement proposé un organe pour la somme d’environ 50 000 euros.
De manière significative, le Vice-Ministre de la santé chinois, Huang Jiefu a admis en novembre 2006 que la plupart des greffes d'organe en Chine viennent de criminels exécutés. « La partie marché noir de cette affaire doit être interdite », a dit Huang s’adressant aux médecins dans la ville de Guangzhou dans le sud de la Chine. Curieusement, « ce type d'affaires » sont supposées avoir été interdites depuis juillet 2006.
Kilgour qui a été Procureur d’état avant de devenir politicien a admis qu’ils n’avaient pas de preuves concrètes. Matas a expliqué qu’il y avait une différence entre un lien dans une chaine de preuves et une preuve effective. « Nos rapport sont basés sur le premier cas ; De là vient le problème. » Les organes sont prélevés secrètement. Après le prélèvement les corps sont incinérés. Kilgour et Matas ont fait une demande de visa pour la Chine afin de pouvoir investiguer sur place sur ces allégations mais n’ont pas reçu de réponse.
La combinaison d’une multitude de facteurs les a amenés en fin de compte à conclure finalement que ces allégations ne peuvent qu’être vraies. Les membres du Falun Gong meurent des suites de l’opération ou sont tués immédiatement après. En d’autres mots : Meurtre du au prélèvement d’organe. « Nous avons été souvent incrédules et avons repoussé avec terreur nos conclusions » a dit Kilgour. Matas, qui a représenté de nombreuses victimes de l’holocauste, se rappelle l’assassinat de millions de Juifs : « Depuis cette époque, il est impossible de nier que la barbarie existe ».
C’est étonnant de voir qu’en Chine il y a très peu de conscience de l’existence d’une telle cruauté. Jusqu’en juillet dernier, les hôpitaux chinois faisaient ouvertement de la publicité sur « le peu de temps d’attente » pour les transplantations d’organes sur leurs sites Web. «Cela prend environ une semaine pour trouver un donneur compatible pour un rein » et « « l’attente est d’un mois maximum » promet le site Web du Centre d’Assistance Internationale de Transplantation.
Dans les pays occidentaux les receveurs d’organes doivent en général attendre plusieurs années. Le Centre d’Assistance de Transplantation a fait une liste de prix pour les organes : un rein coûte $62 000, un foie $100 000, un cœur environ $150 000. Après juillet 2006 toutes ces publicités ont été enlevés des sites Web. Cependant, les médecins n’hésitent pas à déclarer au téléphone : « Nous ne sélectionnons que des reins de jeunes en bonne santé » a déclaré Dr Zhu dans un hôpital de la province de Guangzhou en avril 2006. On dit que plusieurs reins de pratiquants du Falun Gong sont en « transit ».
Le rapporteur spécial des NU parle de la torture
“Dans ce climat de haine, les pratiquants du Falun Gong emprisonnés sont souvent la proie de la violence » a dit Matas. Le rapporteur spécial des NU, Manfred Nowak, a confirmé les découvertes dans son rapport sur la torture de l’année dernière. En outre, le rapport Kilgour-matas stipule que les pratiquants du Falun Gong sont une « population de donneurs » idéale parce qu’ils sont plutôt jeunes et ne fument ni ne boivent.
Le principal témoin de cette accusation est “Annie” l’ex femme d’un chirurgien qui déclare avoir prélevé des cornées sur environ 2 000 pratiquants du Falun Gong à l’hôpital de Sujiatun dans la province du nord-est de Liaoning. Basé sur son témoignage, Kilgour qui a interviewé « Annie » considère qu’elle est un témoin crédible. Il a souligné « qu’elle n’avait aucune relation que ce soit avec le Falun Gong. »
Ils pensent que cela révèle en particulier que le nombre des greffes d'organe a augmenté en flèche depuis 1999, l'année où le Falun Gong a été interdit en Chine. Selon une estimation officielle 18.500 organes ont été transplantés entre 1994 et 1999, tandis que le nombre est passé à 60.000 entre 2000 et 2005. Kilgour et Matas présument que les médecins et les hôpitaux se sont fait des bénéfices supplémentaires énormes avec ce business externe. Les militaires doivent avoir fait des bénéfices très élevés puisqu'ils sont actionnaires de nombreux hôpitaux.
Selon le rapport de nombreux prisonniers ont été assassinés juste pour trouver des organes compatibles pour de riches clients. Kilgour a rencontré un homme à qui on a proposé un total de huit reins à l’Hôpital du Peuple de Shanghai. Son sang et ses tissus n’ont jamais été compatibles avec ces donneurs. Le chirurgien lui a dit finalement que le rein venait d’un prisonnier exécuté. « le gaspillage d’organes en Chine est énorme » a dit Kilgour. Les médecins peuvent se permettre d’être négligents ». Il y a toujours des réserves parce qu’il y a plus de 1 600 exécutions par an.