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Persécution au camp de travail forcé de Yinmahe dans la ville de Jiutai, province du Jilin

Dimanche 6 avril 2008 |   Écrit par un pratiquant de Falun Dafa de la province du Jilin

(Minghui.org)

Je voudrais dénoncer certains des abus que j’ai subis et vus de mes propres yeux au camp de travail forcé de Yinmahe. Je le fais afin de réfuter les fausses déclarations du Parti communiste selon lesquelles « c’est actuellement la meilleure période pour les droits de l’homme dans l’histoire de la Chine ».

Dès notre arrivée au camp de travail, les autorités nous obligeaient à mémoriser les politiques et règlements pour les détenus. Si on refusait, on était violemment battus. Ils s’efforçaient de nous faire dire qu’on avait commis un crime et de faire serment de notre allégeance au Parti.

Ils voulaient nous « réformer » ou nous assujettir au lavage de cerveau afin de transformer les êtres humains en robots soumis. Afin d’atteindre cet objectif, les autorités avaient recours à toutes sortes de méthodes, dont des agressions brutales, électrocutions, transfert au Strictly Controlled Division où les détenus étaient soumis à un contrôle sévère, ligotage au lit de mort, mains menottées pendant de longues heures, interdiction de dormir et d’aller aux toilettes.

Quand j’ai protesté, ils m’ont séparé des autres détenus et m’ont transféré au Strictly Controlled Divsion. Deux détenus nommés Ma Tinglin et Zhang Lixin ont été assignés pour me surveiller. J’ai été menotté au lit et je n’avais pas le droit d’utiliser les toilettes. Je me suis soulagé dans un bassin. Un des détenus l’a vidé pour moi parce que je ne pouvais pas sortir du lit.

Les détenus étaient autorisés d’agir à leur guise avec moi. Ma Tinglin m’a frappé, et Zhang Lixin m’a battu plus fréquemment. Il m'a pincé le nez jusqu’à ce que les larmes coulent sur mon visage de nombreuses fois. Ils m’ont giflé au visage avec des semelles de souliers et ont brûlé mes talons avec des briquets tout en disant que cela allait me causer des douleurs atroces quand j'allais marcher, qu'il n'y aurait pas de cicatrice et donc, pas de preuve de torture. Quand j’ai crié : « Falun Dafa est bon », ils m'ont couvert la bouche. Le chef de la division m’a électrocuté avec des matraques électriques et m'a fait deux trous de brûlures sur le corps. Le gardien Zhang Tai a fait la même chose. Le chef politique Gao Ke a électrocuté mon visage et m’a battu jusqu’à ce que mon nez saigne. Mes bras et jambes étaient attachés aux quatre coins du lit avec une corde et des menottes extrêmement serrées. Ma poitrine était aussi retenue au lit avec une corde afin que je ne puisse faire aucun mouvement. Une fois, un détenu a renversé le matelas et m’a ligoté au lit, le visage enfoui dans le lit. Ils ont continué à frapper mes jambes tout en disant : « Ça ne te brisera pas les jambes, mais ça arrachera les muscles de tes os. »

Plusieurs jours après cette torture, j’ai senti une douleur fulgurante aux jambes. Mes jambes très enflées étaient remplies de sang. Au moindre toucher, je ressentais une douleur atroce. Les détenus ont enlevé mon pantalon et ont mis des serviettes chaudes entre mes jambes, ce qui a augmenté la douleur. Après avoir été ligoté au lit pendant longtemps et constamment battu, je ne pouvais plus m’accroupir. Les brutes se sont finalement inquiétés parce que si je devenais estropié à la suite de la torture, le camp de travail serait tenu responsable. Alors ils m’ont traîné par terre à la place. Une fois, ils m’ont retourné et m’ont menotté au lit. Deux détenus ont tenu mes cuisses et courbé mes jambes vers l’arrière afin que mes mollets touchent mes fesses. Ils ont bougé mes jambes rapidement d'avant en arrière et m'ont à nouveau blessé les jambes.

Un jour, le chef politique Gao Ke m’a dit que si je renonçais à la pratique du Falun Gong et écrivais une lettre de garantie, je serai libéré de la Strictly Controlled Division, et ma sentence serait réduite. De plus, je serais autorisé à superviser les autres détenus. J’ai refusé parce que je savais que je n’avais rien fait de mal en pratiquant le Falun Gong et en me comportant selon Vérité, Compassion et Tolérance. N’ayant pas réussi à me « réformer », les autorités m’ont envoyé à la Section 7 où j’étais contraint de faire des travaux forcés.

Emprisonné dans le camp de travail pour la première fois, le compagnon de cultivation Sun Zhigang a eu une dépression nerveuse. Durant sa deuxième incarcération, les employés de la Strictly Controlled Division ont insisté à lui faire subir toutes sortes de sévices bien qu’il n’ait pas été complètement rétabli. Il dormait dans le lit superposé du bas, et ses mains étaient menottées au lit. Il n’avait le droit d’aller aux toilettes que trois fois et était obligé de s’asseoir sur une planche étroite toute la journée sauf à l’heure des repas. Ses mains étaient menottées à la tête du lit pendant qu’il dormait, et il n’avait droit qu’à deux petits pains et deux cuillers de légumes à chaque repas. Faisant des heures supplémentaires, endurant la privation de sommeil, souffrant de malnutrition, et d’incapacité, il est devenu mentalement dérangé. Les employés ont refusé de lui donner des soins médicaux. Ils ont prétendu que c’était la pratique du Falun Gong qui l’avait rendu dans un tel état. Parfois ils lui refusaient l’accès aux toilettes et l’obligeaient à se soulager dans son pantalon.

Le pratiquant Fan Dexiu a été menotté par terre dans la cellule d’isolement. Il a perdu ses orteils en raison des engelures après deux mois.

Les employés du camp ont construit un nouveau dortoir en 2003 et ont planté du gazon tout autour. Ils ont même acheté des appareils de remise en forme et les ont installés dans la cour et dans certaines cellules de la prison. Au premier coup d’œil, on ne peut imaginer les atrocités commises ici jusqu’à ce que qu’on remarque la présence d’une dizaine de grandes cages métalliques soudées cachées dans un coin parmi tous ces appareils. Seuls les prisonniers qui y sont détenus et les gardiens chargés de les surveiller connaissaient leur emplacement.

Le camp de travail a organisé un spectacle de chant et de danse présenté par les détenus et qui a été diffusé à la télévision de la province du Jilin. En réalité, ils interdisaient aux pratiquants de Falun Gong de se parler entre eux. Nous étions constamment sous étroite surveillance pendant qu’on travaillait, dormait et utilisait les toilettes. Lorsque les inspecteurs sont venus dans la cantine, les employés ont placé de la viande et d’autres plats sur la table pour que l’équipe des caméramans puisse filmer. Dès que les inspecteurs sont partis, la nourriture a été immédiatement retirée et remplacée par des pains de mauvaise qualité et de la soupe. Les employés du camp ont aussi organisé beaucoup de « cours de formation technique » relatifs à l’agriculture et des cours d’opération de machinerie. Ceux qui s'inscrivaient à ces cours devaient payer les frais. Le camp de travail récompensait les « étudiants » par des réductions de peines. Les dirigeants du camp organisaient une cérémonie d’ouverture et invitaient deux journalistes aux cours. Une fois les journalistes partis et les frais des cours payés par les détenus, les cours étaient annulés. C’était en fait une façon pour les détenus d’acheter des réductions de peines.

Une fois, un groupe de médecins est venu nous faire un examen médical. Cela nous a semblé louche parce que les employés du camp nous avaient toujours exploités au maximum et ne s'étaient guère souciés de notre santé. Les médecins ont fait des prises de sang, et après l’obtention des résultats du laboratoire, ils nous ont séparés en deux groupes. Un groupe en bonne santé a été « qualifié » tandis que l’autre groupe a été « disqualifié ». Ceux qui ont été « qualifiés » ont été envoyés à un endroit appelé Mont Qinglong. Ce n’est qu’après que toute la lumière a été faite sur le scandale du prélèvement d’organes des pratiquants de Falun Gong en vie que nous avons compris qu’ils cherchaient nos organes !

Le camp a commencé à diffuser la série télévisée Life is Innocent en 2003. Il y avait certaines parties où on voyait un garde acheter un gâteau d’anniversaire à un pratiquant de Falun Gong, ce qui, comme nous le savons, était une mise en scène pour duper le public. Même les gardes savaient ce qui se passait, mais ils obligeaient tous les détenus à regarder cette série. Quand j’ai exposé ces mensonges en regardant l’émission, j’ai été transféré au Strictly Controlled Division. C’est là-bas que j’ai été témoin de la brutale torture infligée à un compagnon de cultivation, Sun Zhigang.

En 2002, le pratiquant Sun Shizhong de la ville de Songyuan a été battu à mort dans le camp de travail Yinmahe. Afin de tenter de dissimuler leur crime, les employés du camp ont rejeté toutes les demandes de visite pendant plus de trois semaines après sa mort. La vérité a cependant été dévoilée, et comme cela a scandalisé l’opinion publique, le bureau des procureurs de la localité a émis des mandats d’arrêt à contrecœur contre plusieurs détenus qui ont battu Sun Shizhong et contre le gardien Lu Changtai, qui était en fonction durant les voies de fait. Le chef politique Gao Ke a été rétrogradé chef d’équipe.

Le Dr Wang, médecin du camp de travail, a brisé les dents de nombreuses personnes. Il insérait un tube très épais dans le nez des pratiquants, puis il l’enlevait. Il répétait cette procédure jusqu’à ce que le tube soit tâché du sang du pratiquant. Les détenus devaient lui acheter des cigarettes et des cadeaux s’ils voulaient des soins médicaux. Tant qu’ils payaient les employés, ils étaient dispensés de travailler même s’ils n’étaient pas malades. Une fois le cœur d’un pratiquant s’est arrêté après avoir été atrocement torturé. Quand Dr Wang l’a vu, il a montré du doigt le pratiquant et a déclaré : « Si vous voulez être libéré, dites à votre famille d’apporter 10 000 yuan sinon vous pouvez mourir ici et ce ne sera plus la peine de penser à quitter le camp. » Après son départ, une personne a écrit ce qu’il a dit. Quelques détenus présents ont accepté d’être témoins oculaires et ont co-signé le document. Ils ont réussi à faire sortir ce papier et à l’envoyer à la famille du pratiquant, qui a fait appel auprès du Bureau judiciaire. Ayant appris cette nouvelle, le directeur du camp Guo Junpeng a réprimandé Dr Wang. Il a transféré Wang et l’a remplacé par un autre médecin. Cependant, dès que le pratiquant a été mis en liberté pour des raisons médicales, les dirigeants du camp ont toutefois réintégré Wang à son ancien poste.

Un pratiquant de la ville de Dehui a été libéré du camp pour des raisons médicales. Le médecin avait prédit qu’il ne survivrait pas plus de trois jours au maximum. Il est évident que les dirigeants du camp l’ont libéré afin de ne pas être tenus responsables de sa mort. Les dirigeants du camp de travail du Parti communiste n’arrêtent devant rien pour exploiter et persécuter des personnes innocentes. Le pratiquant Yang Lidong de la ville de Songyuan est mort suite à la persécution dans ce camp de travail.


Traduit de l’anglais au Canada le 13 mars 2008.