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Les tortures inimaginables auxquelles j’ai survécu, avec d’autres pratiquantes au centre de détention

23 septembre 2009

(Minghui.org)

Par une pratiquante de Falun Dafa en Chine

Résister ensemble à la persécution

En juillet 2000, j’avais 22 ans. J’ai été arrêtée arbitrairement par le Parti communiste chinois (PCC) et placée en centre de détention pour être allée à Pékin faire appel en faveur du Falun Dafa. Le centre de détention n’avait qu’une seule cellule pour les femmes détenues. Plus de 30 personnes, y compris une dizaine de pratiquantes de Falun Dafa étaient entassées dans cette cellule. Ces pratiquantes avaient entre 20 et 60 ans. Certaines avaient été enlevées chez elles ou au travail et beaucoup d’entre elles avaient été amenées au centre de détention simplement parce qu’elles avaient répondu « oui » quand on leur avait demandé si elles continueraient à pratiquer le Falun Gong.

Au centre de détention, nous n’avions pas le droit de pratiquer les exercices. Un pratiquant insistait pour faire les exercices, il était électrocuté à coups de matraques électriques, battu par des détenus, brûlé avec des cigarettes, et ses ongles ont été percés avec des aiguilles. Finalement la police a renoncé à l’empêcher de faire les exercices. Mais ils ne permettaient toujours pas aux autres de les faire.

Dans la cellule des femmes, quand la première a fait les exercices, elle a été battue par des condamnées. Ensuite une deuxième pratiquante s’est assise en méditation pour l’accompagner, puis une troisième, une quatrième etc. Ne parvenant pas à nous arrêter, les détenues ont sauté et crié. Très vite des gardiens sont venus nous menotter, huit pratiquantes, toutes ensemble. Notre main droite était menottée à la main gauche de la suivante. De cette manière nous étions menottées en cercle et sommes restées ainsi pendant plus de dix jours. Il nous était très difficile de bouger. Pour manger, si une pratiquante essayait de porter un aliment à la bouche, la pratiquante à côté devait également lever la main ; quand une pratiquante avait besoin d’aller aux toilettes, tout le monde devait y aller. Pour dormir, nous ne pouvions pas nous allonger sur le dos ; nous étendions les mains vers les pratiquantes de chaque côté pour faciliter leur sommeil ; et nous essayions de nous retenir de bouger pour ne pas réveiller les autres. A l’époque il faisait très chaud, on ne pouvait même pas s’allonger librement pour trouver un peu de confort, sans parler que nous étions attachées ensemble. Mais nous partagions nos expériences et nos compréhensions tous les jours et récitions les enseignements de Falun Gong. Plus de dix jours plus tard, on nous a retiré les menottes. Nous avons aussitôt commencé à faire les exercices alors nous avons de nouveau été menottées ensemble.

Un jour on nous a demandé de courir sur le terrain d’exercices. En courant nous avons réalisé que nous ne pouvions pas nous plier ainsi aux ordres de la perversité. Donc nous nous sommes assises pour méditer. Les gardiens ont lâché un chien de police. J’ai fermé les yeux pour méditer. Par la suite on m’a dit que c’était un chien énorme mais il ne voulait pas s’approcher de nous.

A l’époque, j’ai fait un rêve : nous étions alignées, marchant dans la nuit noire ; nous étions attachées deux par deux avec un anneau ; si une personne tombait, les autres la relevaient pour continuer à marcher. Durant cette période difficile, nous étions main dans la main, à nous épauler mutuellement. Nous avons survécu aux difficultés et aucune de nous n’a cédé à la persécution perverse.

Soumises à des sévices inimaginables

Quand le PCC a commencé à persécuter Dafa en 1999, notre centre de détention s’est agrandi pour contenir plus de pratiquants. Nous avons aussi été déplacées vers un centre de détention nouvellement construit.

Ce centre comportait beaucoup de nouveaux équipements, mais il était encore plus inhumain. Chaque cellule avait une caméra vidéo pour surveiller nos moindres faits et gestes, même quand nous nous lavions ou changions de vêtements. Le mur le long du couloir était couvert de miroirs à deux faces. On ne pouvait pas voir à travers de l’intérieur, mais les gens pouvaient nous voir de l’extérieur. La prétendue « salle de bain » faisait un mètre de large et 25 cm au dessus du sol. Quand nous allions dans la salle de bain, les gens nous voyaient clairement de l’extérieur. Les gens n’avaient plus aucune dignité, ni intimité, plus aucun droit de l’homme élémentaire. On suffoquait.

Bien sûr il nous était plus difficile de faire les exercices. Les gardiens nous surveillaient sur les vidéos et s’ils voyaient quelqu’un faire les exercices, ils le torturaient méchamment. Un jour ils m’ont attachée ainsi que trois autres pratiquantes à un outil de torture appelé la « chaise de fer ». Nos mains et nos pieds étaient fixés à la chaise, et nous ne pouvions plus bouger. Au milieu de la chaise il y avait un trou permettant à la personne qui y était assise de se soulager. Après être restés assises un moment, nous avions très mal aux fesses et nos jambes commençaient à gonfler. Le plus difficile à supporter était de ne pas pouvoir aller aux toilettes. Si la gardienne était de bonne humeur, elle nous relâchait quelques minutes pour aller aux toilettes une fois dans la journée. Mais si la gardienne était dans un mauvais jour, elle ne nous relâchait pas une seule fois. Un jour je ne pouvais plus me retenir et les gardiennes ne sont jamais venues bien que nous les ayons appelées plusieurs fois, ce sont ensuite plusieurs pratiquantes qui m’ont aidée. Elles ont utilisé un drap pour m’entourer avec la chaise de fer, et une vieille dame de près de 60 ans a tenu une bassine sous la chaise pour que je puisse me soulager. Je ne trouve pas les mots pour décrire le supplice que je vivais alors. Nous étions attachées à cette chaise depuis onze jours. Quand on nous a détachées, nous ne pouvions plus marcher et nos jambes étaient horriblement gonflées.

Mais aucune menace ne pouvait nous empêcher de pratiquer les exercices. La gardienne se fâchait et revenait alors avec une technique plus perverse encore. Chaque matin quand elle arrivait au travail, elle nous frappait avec une matraque en caoutchouc. Elle nous menaçait : « vous voulez faire les exercices ! Je vais vous battre plusieurs fois par jour, vous ne pourrez plus lever les bras, s’ils ne sont pas cassés ! » La matraque était en acier recouvert de caoutchouc. Elle ne laissait pas de trace en surface mais provoquait des blessures internes. Dans les pires moments nous étions toutes battues, y compris une dame de 60 ans. Deux vieilles dames ont été battues sur la poitrine et dans le dos. Elles se sont évanouies et leur visage était livide, elles ont commencé à vomir sans pouvoir se relever. Quand elle m’a battue, elle m’a demandé « tu vas encore pratiquer ? » En plein milieu du passage à tabac, une autre gardienne l’a appelée. Quand elle est revenue, elle avait oublié de rapporter la matraque. Elle a envoyé une détenue la chercher, mais la détenue ne la trouvait pas. Ensuite elle m’a frappée avec un balai qui s’est complètement disloqué. Après qu’elle soit rentrée chez elle, une détenue a remarqué qu’il y avait du sang sur mon T-shirt blanc. Elle m’a tenue en pleurant. Toutes les détenues pleuraient ce jour là. Nous n’avons pas pu manger ce jour là, et les détenues ne voulaient pas manger non plus. Deux jours plus tard, plus de dix pratiquantes dans la cellule avaient des bleus sur les bras. Une détenue a dit de moi : « Tu vois cette jeune fille très gentille ? Elle parle avec une voix très douce, mais quand on la frappe, elle garde le dos très droit ! »

On ne peut pas imaginer la perversité de cet environnement à moins d’en faire l’expérience soi-même. Chaque jour on n’entendait que les gardiennes frapper et insulter les détenues, le bruit des matraques électriques, les cris et les pleurs des victimes.

Un matin, mon attachement humain est ressorti. Je me suis demandé quand tout cela se terminerait. Ensuite j’ai pleuré sur le lit. J’ai senti qu’il y avait quelqu’un d’autre à côté et quand j’ai levé les yeux, c’était une criminelle. Elle a utilisé une cigarette pour se faire une grosse brûlure sur le bras. Je lui ai demandé pourquoi : « Pourquoi tu te fais ça ? » Elle a baissé la tête sans répondre. Au bout d’un moment, elle m’a juste demandé : « Pourquoi tu pleures ? » j’ai alors réalisé qu’elle se brûlait pour diminuer la peine qu’elle ressentait.

Récemment j’ai entendu des pratiquants échanger sur leurs expériences dans les centres de détention. J’ai raconté tout cela de mémoire. Il y a des choses dont je ne me souviens pas. Cela fait neuf ans. J’ai rarement parlé de cela. Cependant l’histoire n’oubliera pas.

Article original daté du 5 septembre 2009

Traduit de l’anglais en France le 19 septembre 2009