(Minghui.org)
Le 9 avril 2010, la Commission américaine sur la liberté religieuse internationale (USCIRF) a publié son rapport annuel 2010 au Club national de la presse. Le rapport recommandait que 13 nations, dont la Chine, soient nommés Pays particulièrement préoccupants (PPP). ‘’A cause de ces violations des libertés religieuses systématiques, continues et flagrantes", l’USCIRF recommande en 2010 que la Chine soit de nouveau désignée ‘’pays particulièrement préoccupant’’, ou PPP. Le département d’état a désigné la Chine comme PPP depuis 1999.’’
L’USCIRF a publié son rapport annuel 2010 au Club national de la presse |
Dans son rapport, l’USCIRF a fait des recommandations à l’administration et au congrès américain dans le but d’aider les conditions des droits de l’homme en Chine. En particulier, la commission a recommandé que le secrétaire d’état impose de nouvelles sanctions visant les fonctionnaires auteurs d’abus à l’encontre des libertés religieuses ou les provinces où les conditions de liberté de religion sont les plus extrêmes.
Ci-dessous un extrait du rapport sur la persécution de Falun Gong:
Le gouvernement chinois continue à maintenir une campagne sévère contre les adhérents du mouvement spirituel Falun Gong, considéré comme une ‘’secte perverse’’ et interdit en 1999. Au cours de la dernière décennie, le gouvernement a mis en œuvre une campagne sans précédent contre le Falun Gong, emprisonnant un grand nombre de pratiquants et les maltraitant en détention. Les pratiquants qui ne renoncent pas à leurs croyances en détention sont soumis à la torture. Il existe des rapports récents, crédibles de décès lors de garde à vue. La campagne systématique visant à réprimer Falun Gong et autres ‘’sectes perverses’’ en utilisant des moyens extrajudiciaires est un grave problème des droits de l’homme.
Des récits crédibles de première main issus de rapports d’adhérents de Falun Gong et les déclarations du gouvernement chinois confirment des arrestations à long terme et arbitraires, des conversions forcées de la foi, la torture et les mauvais traitements en détention. Bien qu’il soit difficile de déterminer avec précision le nombre de pratiquants de Falun Gong en détention au cours de l’année passée, selon certaines estimations ce nombre s’élèverait à 8 000, la plupart des arrestations s’étant déroulées avant les Jeux Olympiques de Pékin 2008. L’année précédant les Jeux Olympiques, la police a mené une campagne concertée pour harceler et détenir des pratiquants de Falun Gong connus et brutalement réprimé leurs activités. On estime que 8 037 adhérents de Falun Gong ont été détenus entre décembre 2007 et août 2008.
Cibler les adhérents de Falun Gong continue à être une priorité pour les fonctionnaires de la sécurité du gouvernement chinois. Il reste une campagne à l’échelle de la nation afin de réprimer Falun Gong et ‘’transformer’’ ses pratiquants. Une directive de 2009 du Comité central sur la gestion exhaustive de la sécurité publique a incité les fonctionnaires de la sécurité à ‘’frapper fort contre les forces hostiles… [y compris par] l’infiltration, la subversion et le sabotage par ‘Falun Gong.’’’ Des instructions de sécurité similaires ont été émises dans les provinces de Jiangsu, de Hubei, de Jilin, de Guizhou, de Yunnan, de Hunan, de Anhui, de Sichuan et du Shandong, y compris des recommandations pour la surveillance, l’entretien d’informateurs rémunérés et les efforts de propagande.
Des pratiquants de Falun Gong anciens et actuels restent incarcérés dans des camps de rééducation par le travail (RTL) et des institutions psychiatriques. Certains observateurs internationaux déclarent que les adhérents de Falun Gong pourraient composer la moitié des 250 000 chinois détenus dans les camps de RTL au cours de la décennie passée. Les fonctionnaires provinciaux auraient offert des récompenses importantes à quiconque fournirait des informations menant à l’arrestation d’un pratiquant de Falun Gong.
Deux pratiquants de Falun Gong sont connus pour être décédés lors d’une garde à vue policière en 2008. La veuve de l’un deux, Xu Na, est restée emprisonnée, effectuant une peine de trois ans pour possession de matériaux de Falun Gong. De plus, en 2008, Chen Zhenping a été condamnée à huit ans d’emprisonnement parce qu’elle est pratiquante de Falun Gong. Elle a été jugée en secret sans représentation légale. En février 2009, les fonctionnaires de la sécurité publique d’une municipalité de la province de Sichuan ont rapporté détenir 114 pratiquants de Falun Gong. En avril 2009, Zhang Xingwu, professeur de physique en retraite de la province de Shandong, a été condamné à sept ans de prison après que la police a découvert des textes de Falun Gong dans son appartement. Fin novembre 2009, un tribunal de Shanghai a condamné Liu Jin à trois ans et demi de prison pour avoir téléchargé et distribué des informations sur Falun Gong sur Internet.
Les Bureaux 610 dans toute la Chine ont pour mission de surveiller, enquêter, ‘’transformer’’ et détenir les pratiquants de Falun Gong. Le Bureau 610 aurait des installations de détentions extrajudiciaires utilisées exclusivement pour détenir les pratiquants de Falun Gong ayant effectué leurs peines de RTL, mais toujours considérés comme nuisibles.
Le Rapporteur spécial des Nations Unies sur la Torture a rapporté que les pratiquants de Falun Gong constitueraient les deux tiers des prétendues victimes de torture qui lui ont été présentées en Chine. De nombreuses allégations de collecte d’organes sanctionnées par le gouvernement sur des pratiquants incarcérés ont de même fait surface au cours des dernières années. Une enquête indépendante sur les pratiques d’un hôpital à Sujiatun, Shenyang s’est avérée non concluante. Cependant, en se basant sur un rapport de deux célèbres activistes canadiens des droits de l’homme, les organisations des droits de l’homme et le rapporteur spécial sur la torture ont appelé à une enquête indépendante et une attention internationale continue sur les allégations de collectes d’organes sur des prisonniers. Le Comité pour la torture, organisme de surveillance des traités des Nations Unies, a aussi appelé le gouvernement, lors de sa révision de la Chine 2008, à mener des enquêtes indépendantes pour clarifier les désaccords dans les statistiques relatives aux greffes d’organes et aux allégations de torture sur des pratiquants de Falun Gong.
De plus, l’USCIRF a noté que le gouvernement chinois continue à harceler, détenir, battre et faire disparaitre des avocats qui tentent d’utiliser le système légal pour défendre les droits des citoyens chinois, tels les pratiquants de Falun Gong et les membres des églises souterraines. Par exemple, l’avocat renommé des droits de l’homme, Gao Zhisheng a disparu en 2009. En décembre 2009, l’avocat des droits de l’homme Wang Yonghang, a été détenu et condamné à sept ans de prison pour avoir représenté des pratiquants de Falun Gong.
Créé par l’Acte de la liberté religieuse internationale de 1998 (IRFA), l’USCIRF est une commission américaine indépendante qui surveille la liberté religieuse dans le monde et présente des recommandations au Président, au Secrétaire d’état et au Congrès.
Traduit de l’anglais en France