(Minghui.org)
Mon nom est Liu Guifu. Peu après que j'aie commencé à pratiquer Falun Gong en 1994, toutes mes maladies ont disparu et ma vie a été remplie de joie. Cependant, ma vie a connu un tournant dramatique lorsque le Parti communiste chinois (PCC) a commencé à persécuter Falun Gong le 20 juillet 1999. En raison de ma foi, j'ai été soumise à une persécution incessante. J'ai été illégalement arrêtée et détenue huit fois, dont cinq fois pendant longtemps. J'ai été emprisonnée pendant une durée totale de quatre ans au cours desquels j'ai dû endurer des tortures insupportables. J'ai réussi à m'échapper et suis venue aux États-Unis. Voici un récit détaillé de plusieurs incidents de persécution que j'ai dû endurer.
1. Des fonctionnaires du centre de détention du district de Haidian ont essayé de me tuer avec des drogues
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J'ai été envoyée au Centre de détention du district de Haidian à Beijing en février 2001 pour n'avoir pas abandonné ma foi en Falun Gong. Le garde Zhan Haiwei m'a battue et m'a gravement blessée. Un de mes tympans a été rompu. En résultat de ces mauvais traitements, j'ai souffert de gonflements abdominaux et d'incontinence.
Un jour, le médecin Liu affilié au centre de détention a remarqué que je perdais connaissance aux toilettes et a ordonné à la chef de cellule de me donner 20 pilules inconnues lorsque je suis revenue à moi. La chef de cellule pensait que ces pilules étaient des vitamines, elle en a pris une dizaine elle-même. Mais elle a rapidement été prise de vertige, sa langue et son cou se sont raidis et elle a eu de grandes difficultés à respirer. Lorsqu'elle a appelé à l'aide, un autre médecin du nom de Wang a demandé aux gardes de jeter les dix autres pilules avant de me les donner. La chef de cellule s'est rétablie après avoir pris un autre médicament que le docteur Wang lui a donné. Peu après cet incident, j'ai été condamnée à un an et demi de travaux forcés et envoyée au Camp de travaux forcés pour femmes de Beijing.
2. Privée de sommeil pendant 18 jours et droguée au Camp de travaux forcés pour femmes de Beijing
Dès que je suis arrivée au Camp de travail pour femmes de Beijing, les gardes m'ont ordonné d'insulter le fondateur du Falun Gong et d'abandonner la pratique. J'ai répondu en clarifiant les faits à chaque occasion. La garde Xu Yanling m'a forcée à rester accroupie en position militaire pendant de longues périodes jusqu'à ce que j'aie la diarrhée. Plus tard, elle m'a ordonné de me tenir debout pendant 18 jours de suite, sans jamais dormir. Mes jambes et mes pieds ont extrêmement gonflé, et je ne pouvais plus plier les genoux. La peau de mes pieds s'est ouverte et a suppuré. Même me rendre aux toilettes était devenu extrêmement difficile.
Pour appliquer la privation de sommeil, 18 détenues ont reçu l'ordre de me tenir éveillée. Dès que je fermais les yeux, ils me fouettaient avec des objets durs qui m'ont laissé de nombreuses bosses sur la tête et déchiré la peau sur les jambes. Mon dos a été si gravement blessé que je ne pouvais plus marcher. Je devais ramper jusqu'aux toilettes pour me soulager.
Ils ont mélangé des substances inconnues dans ma nourriture et ont ordonné aux autres de ne pas y toucher et de ne pas y goûter. Après chaque repas, je me sentais extrêmement nauséeuse et exténuée et commençais à avoir des hallucinations. Les gardes et les détenues ont alors déclaré que j'avais des problèmes mentaux.
Lors de mes moments de faiblesse, ils ont essayé de me pousser à sauter du bâtiment. La détenue Gong a ouvert une fenêtre et a dit : « À quoi cela sert-il de continuer à vivre ? Pourquoi ne pas sauter ? Votre mort serait considérée comme un résultat de votre pratique de Falun Gong. » Elle a aussi répandu des rumeurs que j'avais à plusieurs reprises essayé de me suicider. J'ai répondu avec gravité : « Je ne me tuerai jamais, car je suis une pratiquante de Falun Gong ! » Ce à quoi, ils ont répondu en me frappant la tête avec des objets durs et en m'insultant. Aussi douloureux que cela ait été, je suis restée inflexible et je ne me serais jamais pliée à leurs demandes déviées.
Par rapport aux effets des autres formes de tortures, la fatigue était la chose la plus difficile à endurer au cours de ces 18 jours de privation de sommeil. Chaque minute durait dix ans. Vers la fin, je perdais souvent connaissance et suis tombée en me cognant la tête sur le cadre du lit, ce qui m'a causé des blessures et des saignements. Les détenues m'aspergeaient alors d'eau froide pour me réveiller. Chaque fois que je reprenais conscience, j'étais toujours allongée dans une flaque d'eau.
Au bout de 18 jours, les gardes m'ont autorisée à dormir, seulement deux heures par nuit. Ils ont continué de me battre à volonté. Finalement, ils ont dû me libérer au terme de ma peine.
Même après être rentrée chez moi, j'ai continué à souffrir des suites de la torture. Je n'arrivais pas à m'endormir la nuit et perdais souvent connaissance la journée, même si j'étais en train de marcher, de rouler en vélo ou de cuisiner.
J'ai également appris que la police locale avait annulé mon identité de résidence pour essayer de me faire disparaître. J'ai dû présenter une nouvelle demande en présentant le certificat de libération du camp de travail.
3. Envoyée au Camp de travail pour femmes de Beijing pour la deuxième fois
Des policiers locaux, ont fait irruption à mon domicile sans montrer aucun mandat et m'ont arrêtée en février 2005. C'était ma cinquième arrestation injustifiée. J'ai de nouveau été envoyée au Camp de travail pour femmes de Beijing où j'ai été enfermée pendant deux ans et demi, au cours desquels j'ai été placée en isolement et torturée. Les gardes et les détenues m'ont également forcée à prendre toutes sortes de drogues endommageant le système nerveux central.
Privée de sommeil et enfermée dans des conditions déplorables
Dès que je suis arrivée au camp de travail, les gardes m'ont privée de sommeil pendant 17 jours de suite. Ils m'ont ensuite placée dans une section créée pour y torturer les pratiquants de Falun Gong qui refusaient d'abandonner leur foi et ils m'ont confinée en cellule d'isolement.
Après cela, les gardes m'ont forcée à m'asseoir sur un banc dur pendant 21 heures par jour, de 4 h du matin à 1 h le lendemain matin, mes orteils touchant à peine le sol. En même temps, ils m'ont enfoncé dans la bouche un tissu souillé de déjections humaines ou des mouchoirs sales. J'étais forcée de garder les jambes jointes sans laisser aucun espace, garder les mains sur les genoux et le dos droit. Ils m'ont ordonné de fixer les yeux sur un point. Dès que les détenues en surveillance me surprenaient à bouger les yeux, elles me frappaient les mains avec une règle. Le moment où je fermais les yeux, elles m'aspergeaient d'eau froide. Elles utilisaient aussi la règle pour me pousser la colonne vertébrale et me frappaient les genoux avec un petit outil.
Mes fesses ont commencé à pourrir et ma chair, mon sang et autres sécrétions ont collé à mon pantalon. À la fin, être assise sur ce banc était similaire à être assise sur du verre brisé. Mes jambes ont gonflé, et mon dos gravement endommagé.
Même si les gardes me laissaient descendre du banc pour les trois dernières heures de la journée, ils me forçaient à garder une certaine position. Pendant cette courte période de « pause, » les détenues en surveillance utilisaient différents moyens pour m'empêcher de m'endormir.
Les gardes ne m'autorisaient que deux minutes pour me laver chaque jour. Je devais rapidement enlever mes pantalons sales collés à mes fesses. Cela causait souvent des saignements abondants et des souffrances insupportables. Avant même que j'ai pu terminer, les gardes coupaient l'eau. Ils refusaient de me laisser changer mes sous-vêtements sales.
Je devais demander l'autorisation des détenues qui me surveillaient avant de pouvoir faire quoi que ce soit, même me nettoyer la gorge, cracher ou me gratter. Comme elles ne m'ont pas laissé me savonner les cheveux pendant plusieurs mois de suite, j'avais des poux partout. Même ainsi, je n'ai pas été autorisée à faire quoi que ce soit pour arrêter les démangeaisons.
Les gardes fermaient étroitement les portes et fenêtres en plein été. Ils m'ont aussi forcée à garder mon manteau d'hiver. Pendant l'hiver, ils ont allumé les ventilateurs pour souffler de l'air froid sur moi.
Les gardes m'ont aussi délibérément affamée. Parfois, ils laissaient tomber des pâtes de beignet sur le sol des toilettes et m'ordonnaient de les ramasser et de les manger. Lorsque la soupe était servie, ils faisaient exprès de la renverser de façon à ce qu'il ne reste presque rien pour moi. D'autres fois, ils me donnaient de la nourriture extrêmement grasse pour provoquer la diarrhée et m'interdisaient ensuite d'utiliser les toilettes. Parfois ils ne me donnaient pas du tout d'eau. J'ai perdu beaucoup de poids en conséquence et suis devenue extrêmement mince.
Le garde Song Lili a également essayé de persuader mon mari, Liu Baoguo, de divorcer. Mon mari a catégoriquement refusé et Song ne l'a plus laissé me rendre visite.
Droguée avec de nombreuses substances inconnues et soumise à plus de tortures psychologiques
J'ai été placée dans une petite cellule aux fenêtres fermées et obstruées. Un groupe de détenues se relayait pour me torturer. Après que j'aie refusé de prendre une pilule brune inconnue, le garde Song Lili a ordonné à plus de 10 détenues de me maintenir au sol de façon à ce que je ne puisse plus bouger. La toxicomane Niu Yuhong m'a ensuite pincé le nez et les joues et introduit de force deux pilules dans ma bouche. J'ai rapidement ressenti des vertiges et des nausées. J'ai vomi et mes selles étaient noires et vertes et liquides. Ils ne m'ont pas autorisé à utiliser les toilettes et m'ont forcée à me soulager dans mes pantalons et m'ont ensuite interdit de changer mes vêtements souillés.
Arès m'avoir droguée avec des pilules brunes pendant plus de vingt jours, ils sont passés aux pilules blanches. Peu après, Song a ordonné de plutôt me donner deux pilules rouge et blanc la nuit. Dès que cette nouvelle drogue a été ingérée, un liquide acide rouge a jailli de mon nez et de ma bouche, tachant mes pantalons. Lorsque j'ai dit que j'allais garder mes pantalons comme preuve, Song Lili m'a forcée à les enlever et les a jetés.
J'ai progressivement perdu l'ouïe des deux oreilles à force d'être droguée avec ces substances inconnues. Mon esprit était vide, j'étais lente à réagir et avais des hallucinations. Je perdais souvent connaissance lorsque j'utilisais les toilettes ou me lavais. Chaque fois que j'agissais de façon anormale, ils me donnaient plus de drogues, ce qui provoquait alors plus de symptômes, leur offrant l'excuse de me droguer encore plus. Lorsque j'ai refusé de signer leurs papiers, ils ont aussi augmenté la dose de pilules.
Les gardes ont alors déclaré que j'étais devenue folle et ont utilisé cela comme excuse pour me garder en isolement. Au cours des quatre derniers mois de mon confinement, je n'ai pas pu dormir, même après que les gardes m'aient injecté des substances inconnues et me fassent prendre quatre somnifères chaque nuit. Le dernier mois d'isolement, j'ai perdu la capacité de manger et vomissait tout ce que j'ingérais. En dépit de mon état, les gardes ont continué à me forcer à prendre des médicaments. Chaque fois que je vomissais, ils regardaient ce que j'avais vomi.
Après que les compagnons de pratique aient révélé la persécution que j'avais enduré aux médias outre-mer, j'ai été transférée dans une section secrète du camp de travail, où la torture a continué. Il fallait traverser la pièce de vigile des gardes pour arriver à ma nouvelle cellule d'isolement qui avait une porte métallique et pas de fenêtre. Deux caméras de surveillance étaient accrochées au plafond. Les murs étaient couverts de matériaux en mousse recouverts de tissus, ce qui insonorisait toute la pièce. Il n'y avait pas de circulation d'air et la pièce restait sombre et humide. Un seul lit et une toilette à côté prenaient presque toute la place. Je ne savais pas si c'était le jour ou la nuit. La cellule état comme un frigo l'hiver et un sauna l'été. Les détenues en surveillance ont continué de m'interdire à dormir et m'ont forcée à garder une certaine posture pendant de longues périodes. Elles ont aussi continué de me battre et de m'insulter. Au cours des cinq derniers mois de ma détention, elles m'ont laissé seule dans la cellule et je n'ai vu personne. Pendant la journée les gardes jouaient de la musique très fort pour provoquer des maux de tête. J'étais extrêmement fatiguée mais ne pouvais m'endormir et je me battais pour rester en vie.
Au cours du dernier mois de mon isolement, les médecins du camp de travail m'ont pris six fois du sang en un mois. Les gardes m'ont également emmenée à l'hôpital de la prison un grand nombre de fois pour me faire passer toutes sortes de tests. Après les prises de sang et les examens répétitifs, je ne pouvais plus du tout manger. Lorsque je mangeais, je vomissais tout. Cela a duré jusqu'à ma libération
Les fonctionnaires du camp de travail ont dissimulé leurs crimes pour tromper les visiteurs
Après la persécution à laquelle j'ai été soumise, ait été publiée outre-mer, les fonctionnaires ont essayé différents moyens pour dissimuler leurs crimes.
À chaque fois que des supérieurs, des membres de ma famille ou des journalistes d'outre-mer venaient me rendre visite, les gardes m'autorisaient à prendre une douche, à changer mes vêtements et à dormir un peu plus. Normalement, ils ne me donnaient pas grand-chose à manger, mais les jours de visite, ils me présentaient de la nourriture en abondance. Ensuite, ils me photographiaient et me filmaient pour montrer aux gens de l'extérieur, mais les séances de torture reprenaient dès que les visiteurs étaient partis.
Un jour, ils ont soudain levé les restrictions sur la façon dont je devais m'asseoir et m'ont ordonné de lire un livre en m'asseyant sur une chaise. Ils ont aussi amené une table sur laquelle ils ont placé du riz et des œufs brouillés. Je les ai alors appelé pour révéler leur persécution et ma voix a été retransmise par l'écran de surveillance. Ils m'ont traînée hors de la pièce sur-le-champ.
Le camp de travail a également cherché des gens dans les autres sections qui me ressemblent et ces gens ont reçu l'ordre de rester avec moi afin d'imiter ma façon de parler et de marcher afin qu'ils puissent être interrogés par les personnes de l'extérieur visitant la prison. Ils ont également essayé de me soutirer des informations personnelles sur moi-même et ma famille. Certains de ces « doubles » ont obtenu des réductions de peine après m'avoir imitée.
Un matin, les gardes m'ont soudain emmenée à l'Hôpital Tianhetang pour un examen. Ils m'ont enlevé les menottes et aidée à marcher. Lorsqu'ils m'ont ramenée au camp de travail, plus aucune détenue ne se trouvait dans la section d'isolement et les gardes changeaient les panneaux sur les murs. Plus tard, j'ai appris que des visiteurs de la communauté internationale étaient venus enquêter sur mon affaire, les fonctionnaires du camp de travail essayaient donc de détruire toutes les preuves de leurs crimes. Une fois les visiteurs partis, la torture a repris.
4. Échapper à la mort
Après deux ans et demi d'isolement, j'ai finalement été libérée le 31 août 2007. À ce moment, je ne pouvais même pas marcher. Mes cheveux étaient devenus gris et mon visage étaient couvert de rides et de taches de rousseur. Mêmes les policiers locaux et les voisins qui me connaissaient depuis longtemps ne m'ont pas reconnue.
Dès que j'ai franchi la grille du camp de travail, l'agent Wang Haipeng a emporté mon certificat de libération afin de pouvoir à nouveau m'arrêter à volonté.
J'ai été renvoyée chez moi peu après midi. Mon mari a pleuré lorsqu'il a vu que je ne pouvais pas manger. Des policiers sont venus m'arrêter à nouveau à 14 h le même après-midi. Ils voulaient m'emmener dans un centre de lavage de cerveau, mais mon mari a réussi à les persuader de me laisser aller à l'hôpital pour m'y faire soigner.
Après que je sois sortie de l'hôpital, les policiers ont continué à me harceler. Lorsqu'un groupe de policiers est venu m'arrêter à nouveau, j'ai réussi à m'échapper. J'ai rejoint un pays étranger en décembre 2007 et j'ai reçu un statut d'asile des États-Unis. Plus tard, je suis arrivée aux États-Unis.
Traduit de l'anglais en Belgique