(Minghui.org)
Par
un correspondant de la Province de Hebei, Chine
Nom : Feng Xiaomei (冯晓梅)
Genre
: Féminin
Âge : 46 ans
Adresse : Dortoir du Bureau de Poste de la Route de Kuaibei, ville de
Shijiazhuang
Profession : Ingénieur pour une
entreprise mixte
Date de la dernière arrestation : 5
juillet 2009
Dernier lieu de détention : Camp de
Travaux Forcés Provincial pour Femmes de Hebei (河北省女子劳教所 )
Province
: Hebei
sévices subis : Décharges
électriques, privation de sommeil, travail forcé,
lavage de cerveau, condamnation illégale, passages à
tabac, cellule d'isolement, torture, refus d'utilisation des lieux de
commodités
Mme Feng Xiaomei a vécu toutes sortes d'injustices et de persécutions au cours de ces 10 dernières années. Elle a été licenciée de son emploi et il en été de même pour son bien-aimé mari, son père et sa jeune soeur. En conséquence, elle a dû subvenir seule aux besoins de sa famille. Elle a dû subvenir aux besoins de sa mère âgée, de son jeune enfant et du fils de cinq ans de sa sœur défunte. En plus de ces difficultés, elle a été illégalement arrêtée et placée en détention. Elle n'avait aucun moyen de se plaindre officiellement de cette détention, de ces violences physique inconstitutionnelles, de sa détention illégale, ou même de la violence haineuse qu'elle a subie. En raison des violences physique, elle a eu du sang dans ses selles pendant plus d'un an et elle est devenue extrêmement faible.
Mme Feng Xiaomei
La famille de Mme Feng Xiaomei
Mme Feng Xiaomei a été relâchée le 27 novembre 2010. Elle a envoyé des lettres aux ministères concernés demandant que la loi soit respectée et que les responsables de sa persécution soient légalement poursuivis.
Ce qui suit est un extrait de la lettre ouverte de Mme Feng:
1. Mon
enlèvement
J'étais au travail le 27 avril 2009,
lorsque des agents du Département de police de la ville de
Gaocheng sont soudainement apparus et m'ont embarquée de
force.
J'ai été secrètement transférée, le 2 mai, dans le Centre d'Entraînement Légal de la Province du Hebei (un centre de lavage de cerveau). Après avoir été détenue pendant 20 jours, j'ai été condamnée à 18 mois de travaux forcés mais aucune des procédures légales n'a été respectée. J'ai ensuite été escortée au Centre de Détention Provincial pour Femmes. Les "preuves" citées dans la déposition qui ont eu pour conséquence une peine de travail forcé incluaient :
Témoignage: Il y avait une "transcription personnellement signée", ainsi que le témoignage d'une personne du nom de Deng. Cette transcription n'existe pas parce que quand j'ai été enlevée et interrogée, je n'avais pas préparé de "déclaration écrite".
Preuve matérielle n° 1: Il y avait des messages SMS dans mon téléphone portable entre les avocats de Pékin et moi.
Preuve matérielle n° 2: Il y avait dans mon ordinateur portable des enregistrements de pages de navigation sur les sites web du Falun Gong.
Durant tout le processus, les autorités n'ont pas respecté les procédures liées à une audition judiciaire, ne me permettant pas d'engager un avocat, et elles n'ont pas informé ma famille de ma situation.
J'étais la source principale de revenus pour ma famille. Le fait même de m'envoyer au camp de travail forcé a été désastreux pour les personnes âgées et les jeunes membres de ma famille. Ma mère, qui est âgée de plus de 70 ans, a dû prendre soin des deux enfants d'âge scolaire. Elle n'avait pas de revenus, et à plusieurs reprises elle a failli s'effondrer. Elle a même pensé à envoyer son neveu de six ans dans un orphelinat.
Je suis revenue à la maison après 19 mois de travail forcé, totalement épuisée. Depuis j'ai eu du sang dans mes selles pendant plus d'une année, j'ai été extrêmement faible et ne pouvais même pas faire mon ménage. Ma mère était si inquiète pour moi qu'elle a perdu tous ses cheveux. Mon fils a été contraint d'abandonner l'école et de travailler comme ouvrier partout où il pouvait trouver un emploi. Mon neveu était très sombre et maigre. Il ne voulait pas aller à l'école.
Les demandes d'allocations de subsistances que j'ai faites pour les enfants n'ont pas encore été acceptées, de sorte que nous avons dû demander à des parents et amis de l'aide ou avons dû emprunter de l'argent ailleurs pour survivre.
2. La torture
J'ai été enfermée en isolement et mise sous "contrôle strict" pendant plus de 100 jours. J'ai été surveillée et suivie 24 heures sur 24. Le temps alloué pour l'utilisation des toilettes était également limité. Parfois, je n'étais pas autorisée à utiliser les toilettes pendant toute la journée. Plusieurs fois, en guise de wc, j'ai dû me servir de la bassine dans laquelle j'avais l'habitude de me laver le visage. Les détenues chargées de me surveiller m'ont forcée à utiliser la tasse dans laquelle j'avais l'habitude de me brosser les dents comme ustensile pour vider l'urine par les barreaux de la cellule, une tasse à la fois, parce qu'elles ne voulaient pas que les gardiens sachent que j'avais uriné dans la bassine. Elles avaient peur que leur peine de travail forcé ne soit prolongée. Je n'étais pas autorisée à me laver le visage ou à me brosser les dents. Je n'étais pas autorisée à acheter les nécessités quotidiennes comme le papier toilette. Chaque fois que j'allais à la selle, je devais utiliser l'eau des toilettes pour me nettoyer. On pouvait entendre tous les jours les gardiens et les agents crier et proférer des insultes. Parfois, ces hurlements se mêlaient à des bruits de coups et des cris à faire pitié.
Qiao Xiaoxia du Bureau 610 de la province et plusieurs des assistants d'éducation se sont mis à m'injurier, m'insulter et à m'agresser. Ils ont utilisé la méthode du "harcèlement de guerre", aussi bien que la tactique d'utiliser plusieurs personnes à tour de rôle pour m'agresser et me mettre à terre. Qiao Xiaoxia a ordonné à ses gens de me forcer à rester immobile jour et nuit. Pendant la journée, j'étais forcée, tout en étant debout, à écouter de la propagande diffamant le Falun Gong. Dans la soirée, les gardes me forçaient à me tenir devant un appareil de surveillance. Si je m'affalais que très légèrement, les gardiens ordonnaient aux détenues de me tirer pour me remettre en position debout. Ils ont également menacé de me menotter à la tête de mon lit pour me maintenir en position debout.
Quand j'étais vraiment endormie et que mes jambes et mes cuisses étaient devenues gonflées suites à une mauvaise circulation, Qiao Xiaoxia employait une méthode de torture qu'elle utilise souvent. Elle ordonnait à quatre détenus de me jeter sur un lit et me forcer à m'asseoir dans la position de lotus, les deux jambes croisées l'une sur l'autre. La détenue Liu Zongzhen m'e tordait les bras derrière le dos, et les tiraient l vers le haut, puis elle pressait ses genoux contre ma poitrine, alors que les détenues Zhu Liying et Qi Xiaolu forçaient sur mes jambes, vers le bas, avec leurs genoux. Zhao Jianli leur prêtait main forte. La douleur était si intense qu'à plusieurs reprises j'ai été sur le point de tomber en état de choc. Je hurlais sans cesse.
Qiao Xiaoxia semblait penser que ce n'était pas assez sévère, alors elle a fait venir un médecin qui a écouté mon coeur et pris mon pouls, et puis elle a ordonné aux détenues d'intensifier la torture. Son intention était de me faire avoir tellement mal que j'en vienne à préférer la mort. J'ai enduré la torture pendant 40 jours et étais au bord de l'effondrement physique. Je ne voulais pas mourir parce que j'avais ma mère et deux enfants dont m'occuper. Dans ces circonstances aussi graves, j'ai signé une déclaration promettant de renoncer à ma croyance, mais je l'ai fait contre ma conscience.
Plus tard, j'ai écrit une déclaration solennelle déclarant nulle et non avenue la déclaration dans laquelle j'avais renoncé au Falun Gong et qui avait été signée sous la contrainte extrême et après une implacable torture. Quand j'ai remis cette déclaration, j'ai été enfermée en isolement et placée sous contrôle strict. Feng Kezhuang conduisait Qiao Xiaoxia chez elle et la ramenait pour recommencer un nouveau cycle de torture.
La déprime que je ressentais était au-delà de toute description. Sous une aussi impitoyable torture physique, du sang est apparu dans mes selles au début du mois d'août. Après cela, j'ai vu du sang dans mes selles à chaque fois que j'étais agressée physiquement. Cela continue de se produire encore maintenant.
3. "Les dirigeants provinciaux vous haïssent réellement"
Au cours d'une conversation avec Yuan Shuqian, directeur adjoint du "Centre d'éducation juridique" (Bureau 610 de la ville de Shijiazhuang) a dit : "Vous avez trouvé des avocats pour la défense de Wang Bo et vous avez trouvé des avocats à Shijiazhuang. Parce que vous avez fait cela, les dirigeants provinciaux vous haïssent réellement. Ils étaient déterminés à trouver une excuse pour vous arrêter et vous "transformer". Bien sûr, trouver un avocat ne devrait pas être considérée comme une violation de la loi. Toutefois, cela a établi un précédent négatif [ce qui signifie que cela pourrait servir d'exemple et encourager les gens à recourir à l'aide des avocats]. Combien d'avocats connaissez vous réellement à Pékin? De quoi avez-vous parlé, un jour dans un taxi, avec un certain avocat? "
Dans Shijiazhuang, des gens qui avaient entendu parler de Wang Bo ont été sensibles à la souffrance de sa famille. Lorsque les gens ont appris que six avocats de Pékin, y compris Li Heping, Deng Biao et Li Xionbing, voulaient travailler avec la famille, ils ont été soulagés. Quand un avocat a déclaré devant le tribunal : "La Constitution est au-dessus toute autre chose et qu'avoir une croyance n'est pas illégale", cela signifie que, du point de vue juridique, la pratique du Falun Gong n'est pas illégal. Les pratiquants qui clarifient la vérité , qui distribuent des tracts et qui consultent les sites web du Falun Gong sont absolument autorisés à faire de telles choses légalement. C'était vraiment vivifiant et émouvant à entendre. Leur plaidoirie a fait sensation dans le pays et à l'étranger.
J'ai fini par comprendre le sens réel de ce que Yuan Shuqian m'avait dit. La raison pour laquelle j'avais été condamnée au travail forcé et victime de représailles de type terroriste, était dû au fait que les dirigeants provinciaux ont voulu se venger. C'est parce qu'ils "me haïssent vraiment" pour avoir trouvé des avocats pour la défense de Wang Bo.
Le préjudice causé par ces représailles prouve que les services du gouvernement se lanceront dans des attaques vengeresses contre ceux qui en aideront d'autres à trouver un avocat. Cette affaire donne plus de matières à réflexion à la société. Cependant, j'en ressens de la tristesse.
Soumis aux dirigeants et aux ministères concernés.
Citoyenne chinoise: Feng Xiaomei
Traduit de l’anglais en France