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La corruption rampante du système de travaux forcés du Parti communiste chinois (première partie sur 3)

21 août 2012 |   Écrit par Zheng Xujun, un pratiquant de Falun Gong de Chine continentale

Les crimes perpétrés au camp de travaux forcés de Masanjia

Les camps de travaux forcés ont mis en place des « cellules spéciales de contrôle », où les pires tortures sont effectuées. Afin de mieux dissimuler leurs activités, les cellules spéciales de contrôle de la troisième brigade au camp de travaux forcés de Masanjia sont situées dans une pièce utilisée comme entrepôt et font face à la salle de l'entrepôt. Les fenêtres des cellules sont recouvertes de papier miroir, afin que personne ne puisse voir à l'intérieur. Chaque jour, lorsque des détenus viennent chercher des choses à l'entrepôt, les gardes couvrent les pratiquants pour que les autres détenus ne sachent pas à quel point ils ont été maltraités. Après avoir lu le témoignage de Wang Haihui, j'ai appris ce que d'autres pratiquants ont enduré. Wang Haihui et moi étions détenus dans le même groupe avant qu'il ne soit envoyé dans la « cellule spéciale de contrôle ». Wang Haihui me donnait l'impression d’être très modeste et ne parlait pas beaucoup. Quand il est arrivé au camp, une fois il a pleuré et a dit qu'il avait été contraint de signer la déclaration pour dénoncer le Falun Gong. Il sentait qu'il avait abandonné Maître Li.

Un jour, Wang Haihui a pris un chiffon pour effacer sur le tableau quelques-unes des signatures des pratiquants de Falun Gong qui avaient été contraints de dénoncer le Falun Gong. Le détenu Chen Xue l'a arrêté. Plus tard, Wang Haihui a été envoyé par le chef d'équipe de la brigade à la cellule spéciale de contrôle pour y être maltraité sur une longue période, jusqu'à sa libération. À l'époque il y avait environ 100 noms de pratiquants sur le tableau. C'était l'humiliation des pratiquants de Falun Gong dans la troisième brigade. Leur sang et leurs larmes étaient derrière chaque signature. Les gardes obtenaient ces signatures en torturant les pratiquants, en utilisant des lits d'étirement, des matraques électriques à haut voltage, des passages à tabac et d'autres méthodes cruelles.

La persécution des pratiquantes au camp de travaux forcés de Masanjia a été largement rapportée et de nombreux incidents de violence ont été exposés. Parce que la brigade pour les pratiquantes a été créée très tôt, la majorité des femmes de la province du Liaoning y étaient envoyées. Il y avait beaucoup de femmes à l'intérieur et le mal qu'on leur a infligé a choqué le monde entier. La brigade pour les pratiquants a été établie plus tard. Les pratiquants étaient détenus dans différents camps de travaux forcés dans les provinces. La troisième brigade de Masanjia pour les pratiquants a été mise en place à la fin de septembre 2008. Le 20 octobre 2008, j'ai été transféré de la sixième brigade à la troisième brigade. Le camp de travail avait acheté un lot de matraques électriques de 800 000 volts et avait installé des barbelés en haut des murs, après avoir créé l'équipe spéciale de contrôle de la troisième brigade.

Depuis la création de l'équipe spéciale de contrôle, près de 100 pratiquants de Falun Gong des camps de travaux forcés de Jinzhou, Fushun et Anshan dans la province du Liaoning y avaient été transférés. Ils ont tous été emprisonnés par le Bureau 610 pour assurer « la sécurité olympique ». Ironiquement, le Bureau 610 du district de Changping à Beijing m'a dit lorsque j'étais détenu dans un centre de lavage de cerveau : « Le Falun Gong discrédite les Jeux Olympiques de Pékin et veut diaboliser les anneaux olympiques avec des menottes. » Je lui ai répondu : « Nous disons que ce vous faites a vraiment déjà tourné les cinq anneaux en menottes. » Selon la police de l'Office du travail de Pékin, leur quota d'arrestation pour la « sécurité des Jeux Olympiques » fut de 250 000 pratiquants.

Reconstitution de torture : matraques électriques

Afin de motiver les gardes de l'équipe spéciale de contrôle, le ministère de la justice a également spécifiquement attribué à la troisième brigade un quota de deux morts. Cela signifiait que les gardes pouvaient torturer deux pratiquants à mort sans être tenu pour responsable. Selon un chef de section (un détenu criminel), Yu Jiang, le chef d'équipe de l'équipe spéciale de contrôle, leur avait dit lors d'une réunion qu'ils ne pouvaient frapper que les pratiquants de Falun Gong. Les gardes ont à maintes reprises encouragé les chefs de section à frapper les pratiquants. Ils ont dit que s'il arrivait quelque chose (c'est-à-dire qu'un pratiquant meurt ou soit blessé), le chef d'équipe s'en occuperait et les chefs de section ne seraient pas tenus pour responsables. Les gardes torturaient les pratiquants lentement. Vous étiez en vie, mais c'était pire que la mort. J'ai été frappé deux fois par des gardes de la troisième brigade qui ont utilisé des matraques électriques. Sept ou huit gardes ont participé. Ils m'ont menotté et piétiné. Quatre ou cinq gardes m'ont frappé la tête, le cou et d'autres parties exposées avec des matraques électriques à haut voltage. Cette torture durait une demi-heure chaque fois. Sun Shuchen a également été frappé avec moi. Il a été frappé plus de fois que je ne l'ai été et les passages à tabac duraient plus longtemps. La dernière fois que nous avons été frappés ensemble, il a fini par être atteint de troubles mentaux. Lorsque le pratiquant M. Li Hailong est arrivé dans la troisième brigade, il a été torturé sur le lit d'étirement pendant cinq heures. Après cela, il ne pouvait pas marcher, mais il était toujours détenu dans l'unité de contrôle spécial. Les gardes ont incité Ying, un jeune détenu, à continuer à le torturer. Peu après, il a développé une maladie mentale. M. Li avait environ 30 ans. Les pratiquants Cui Dejun, Sun Yi, Cai Chao et Lin Yongxu se sont évanouis plusieurs fois pendant la torture sur des lits d'étirement.

Reconstitution de torture : le lit d'étirement

Lorsque l'équipe spéciale de contrôle a été créée, les tortures utilisées étaient principalement des matraques électriques à haut voltage, des coups, rester debout longtemps et rester longtemps assis sur un petit banc, mais il n'y avait pas le lit d'étirement. Quand un groupe de pratiquants de Fushun a été transféré à Masanjia, ils ont crié « Falun Dafa est bon ! » après leur arrivée. Les gardes ont commencé à frapper les pratiquants aux visages. Les visages de Zhao Liankai et de Luo Dungui étaient brûlés. Leurs visages étaient mutilés et horribles à voir. Les cicatrices étaient encore visibles quand ils ont été libérés. Dans le but de dissimuler leurs atrocités, les gardes ont décidé d'utiliser un lit d'étirement, ce qui peut entraîner une invalidité ou la mort sans laisser de blessures visibles. Après cela, tout nouveau pratiquant qui refusait de signer la déclaration pour dénoncer le Falun Gong était torturé sur un lit d'étirement.

Au début, la troisième brigade a invité des « instructeurs » du camp pour femmes de Masanjia afin d'enseigner comment discréditer le Falun Gong. Mais les gardes du camp masculin pensaient que ce qu'enseignait les instructeurs n'avait pas de sens et ils ne les ont pas invités à nouveau. Dans le camp des hommes, les gardes utilisent principalement la force pour faire abandonner leurs croyances aux pratiquants. Si vous refusez de signer la déclaration, ils utilisent la torture, comme frapper avec des matraques électriques, les lits d'étirement et les coups jusqu'à ce que vous ne puissiez plus le supporter et que vous abandonniez. Yu Jing, le chef d'équipe de l'équipe spéciale de contrôle, a dit une fois qu'aucun pratiquant de Falun Gong dans la troisième brigade ne renoncerait volontairement à sa croyance. Tous les actes de torture sont simplement pour que les malfrats obtiennent un bonus des autorités supérieures. Du moment qu'un pratiquant signe la déclaration, les gardes peuvent signaler aux autorités supérieures qu'il a abandonné sa croyance et le garde obtiendra plus d'un millier de yuans comme bonus.

Tous les gardes au camp de travaux forcés savent que les pratiquants sont de bonnes personnes, mais ils disent que le Parti communiste leur donne de l'argent et ils persécutent donc le Falun Gong pour le Parti. Ils croient que le PCC peut durer encore au moins cinq ans. Plusieurs gardes ont dit qu'ils pratiqueraient le Falun Gong, si quelqu'un leur donnait 10 000 yuans par an. Le policier Su Jufeng a dit : « Dans cette société, personne ne fera quoi que ce soit pour vous gratuitement. Seuls les pratiquants de Falun Gong se sacrifient pour la vérité et pour leur croyance. »

Le 4 juin 2008, j'ai été transféré du camp de travail de Tuanhe au camp de travaux forcés de Masanjia. Au cours des premiers mois, nous étions obligés de faire des travaux forcés 14 heures par jour, sept jours sur sept pour terminer une commande à temps. Liu Zhenjie, le chef d'équipe a dit : « Les travaux forcés, c'est un travail. » Les repas à Masanjia étaient terribles. Le principal ingrédient est le maïs, qui est habituellement utilisé pour nourrir les animaux. Comme légumes, il y avait un bouillon clair. Donc, beaucoup de détenus souffraient de problèmes d'estomac, mais ils devaient payer leur traitement médical coûteux y compris les frais d'hôpital. Les détenus disent que deux ans de travail dans un camp les usent pour toute la vie. Donc, beaucoup d'entre eux ne peuvent plus vivre normalement après avoir quitté le camp de travail et de nombreux détenus libérés continuent à commettre des crimes. En conséquence, beaucoup sont renvoyés au camp de travaux forcés une seconde fois. Il y en a aussi quelques uns qui sont revenus neuf fois.

Une fois, une chef du bureau des travaux forcés est venue à la troisième brigade. Je lui ai demandé : « N'y a-t-il pas des dispositions qui stipulent que l'éducation, la probation, sauve les détenus, et même identifient les droits des détenus ? Pourquoi les détenus sont-il si maltraités ? » La chef a dit : « Si vous traitez bien le détenu, il commettra à nouveau un crime après sa sortie de prison. Si vous le punissez sévèrement, il aura peur de commettre un crime une fois sorti pour revenir au camp de travail. » Elle était convaincue que la violence peut changer la pensée d'une personne. J'étais stupéfait. Beaucoup de gardes ont également exprimé la même compréhension. Les gardes au camp de travaux forcés de Masanjia frappaient souvent eux-mêmes les détenus. Ils aiment frapper les détenus au visage. Dans l'atelier, on entendait souvent des gifles. Le chef d'équipe Qin Li m'a dit une fois : « Il faut trop de temps pour raisonner avec un détenu. Je le gifle pour gagner du temps et c'est efficace. Il va changer et s'en souvenir. » La plupart des gardes aiment frapper les gens. Bien sûr, ils savent que c'est illégal. Li Meng, un gardien de la troisième brigade, est celui qui aime frapper le plus. Une fois, il a frappé le chef d'équipe, Zhang Bo (un détenu ordinaire), ses lunettes sont tombées, son visage était enflé et il avait plein de sang dans la bouche. En général, les gardiens battent les détenus réguliers pour leur extorquer de l'argent. Les pratiquants de Falun Gong sont battus pour diverses raisons. Les gardes incitent également les détenus réguliers à battre les pratiquants. Une fois, un chef de section a payé le chef d'équipe Jiang Yu pour réduire sa peine. Yu Jiang lui a dit que ce n'était pas suffisant de le payer, qu'il devait aussi coopérer en torturant les pratiquants.

Les gardes du camp peuvent frapper les pratiquants à volonté. Une fois, un garde a sauvagement frappé le pratiquant Sun Yi à l'atelier. Sun Yi a crié : « Le gardien me frappe ! Le gardien me frappe ! » Le gardien a continué en disant : « Continue à crier. Personne ne peut t'entendre avec les murs épais. » De plus, un chef d'équipe peut frapper les détenus ordinaires du moment que le chef de section est d'accord. Une fois à la cafétéria de la deuxième brigade, le chef de section Xing Jun a continu à frapper à terre Tang Mingxing, un détenu ordinaire. Il ne s'est arrêté que lorsque Tang était presque mort et que son visage était couvert de sang. Environ 20 gardes des trois brigades étaient présents, mais personne ne s'est avancé pour l'arrêter. Des centaines de détenus étaient présents. Le chef de section frappe en général pour de l'argent. Tout détenu qui offre des milliers de yuans au chef d'équipe peut devenir un chef de section pendant un an ou deux. La gestion quotidienne des détenus est régie par le chef de section. Donc le chef de section exige les biens des autres détenus. Un chef de section difficile obtient plus d'argent des détenus que les mille yuan qu'il a payé au chef d'équipe. Lorsque je suis arrivé au camp de travail, j'ai rapporté à maintes reprises au chef d'équipe que les chefs de section frappaient les détenus, espérant que le chef d'équipe mettrait fin aux violations pour protéger les droits et intérêts légitimes des détenus. Mais le chef d'équipe a dit : « Si je critique le chef de section, il n'aura pas la réputation d'un dur à cuire et ne sera pas en mesure de gérer les autres détenus. Nous n'avons pas assez de gardes au camp de travaux forcés. Les détenus doivent être gérés par le chef d'équipe. Alors le chef d'équipe doit également protéger la réputation des chefs de section. »

Les chefs d'équipe gagnent de l'argent grâce à des réductions de peine ou en vendant la position de chef de section. Les réductions de peine ont lieu environ une fois par an. En 2009, je me souviens que seuls quelques détenus dans la troisième brigade voulaient payer pour réduire leurs peines. Le chef d'équipe Jiang Yu est personnellement allé trouver des détenus pour leur parler. Certains chefs de section n'ont pas assez d'argent, alors ils ne peuvent s'offrir d'obtenir une réduction de peine. Yu Jiang réprimandait souvent ces chefs de section pour toutes sortes de raisons. Un chef de section a même plaisanté en disant que Yu Jiang réprimandait les gens même dans ses rêves. On disait qu'un chef d'équipe pouvait soutirer au moins 200 000 yuans par an à « ses » détenus.

(À suivre)

Traduit de l'anglais au Canada