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Le Parlement canadien tient une audience sur les prélèvements d'organes sur des pratiquants de Falun Gong en Chine (Photos)

21 février 2013

(Minghui.org) Le 5 février, le sous-comité sur les droits de l’homme internationaux du comité permanent des affaires étrangères et du développement international du Parlement canadien a tenu une audience sur les prélèvements d'organes des pratiquants de Falun Gong en Chine.

L'audience

David Matas (à gauche), la députée Judy Sgro (au milieu) et David Kilgour

Pendant l'audience d'une heure, David Matas, un célèbre avocat spécialiste des droits de l’homme internationaux, et David Kilgour, ex-diplomate canadien et ex- député, ont présenté les résultats de leur enquête sur les prélèvements d'organes et répondu aux questions des députés.

L'audience a été organisée par l'honorable Scott Reid, l'honorable Irwin Cotler et l'honorable Wayne Marston. Les membres du sous-comité ont assisté à l'audience.

Les enquêteurs présentent des preuves et demandent de l'aide pour mettre fin aux prélèvements d'organes

David Kilgour, ex- diplomate canadien et député

David Kilgour a passé brièvement en revue les faits de la persécution des pratiquants de Falun Gong en Chine depuis 1999. Il a dit que depuis 2001, des milliers de pratiquants ont été tués et leurs organes ont été vendus à des malades en Chine et à l'étranger. MM. Kilgour et Matas ont conclu qu'entre 2000 et 2005, les sources de 41 500 transplantations d'organes en Chine étaient des pratiquants de Falun Gong.

David Matas, un célèbre avocat spécialiste des droits de l’homme internationaux

Dans son discours, David Matas a dit : « Le Parti communiste a mené une campagne au vitriol, persistante et prolongée, d'incitation à la haine contre le Falun Gong, provoquant leur marginalisation, dépersonnalisation et déshumanisation aux yeux de nombreux ressortissants chinois. Il y avait 70 à 100 millions de pratiquants de Falun Gong avant 1999. Après le commencement de la persécution, ils ont été arrêtés en grand nombre, des centaines de milliers, et placés dans des camps de travaux forcés. Les rapports nationaux des Affaires étrangères des États-Unis rapportent que les observateurs étrangers estiment que les adeptes du Falun Gong totalisent au moins la moitié des détenus dans les camps de travaux forcés en Chine, qui sont des camps de détention arbitraire et de travaux forcés et de vastes banques de donneurs d’organes vivants. »

« Beaucoup de pratiquants de Falun Gong font l'objet de plaintes formelles de disparition par les membres de la famille. Les autorités refusent souvent d'informer les familles de leur détention ; ainsi, ces pratiquants n'ont pas l'autorisation de communiquer avec leur famille. Beaucoup plus de pratiquants, pour tenter de protéger leur famille et leur communauté, ne se sont pas identifiés une fois arrêtés. Ces inconnus sont une population particulièrement vulnérable. »

« Les enquêteurs ont fait des appels aux hôpitaux dans toute la Chine, prétendant être des parents de malades ayant besoin de greffes, demandant si les hôpitaux avaient des organes du Falun Gong à vendre, car, comme les Falun Gong de par leurs exercices sont en bonne santé, les organes seraient en bonne santé. Nous avons enregistré, transcrit et traduit des admissions dans toute la Chine. »

« Les pratiquants de Falun Gong qui ont été arrêtés et plus tard libérés de prison et sont sortis de Chine ont témoigné qu'ils étaient systématiquement soumis à des tests de sang et examinés pour leurs organes pendant leur détention. Le tests sanguins et les examens des organes ne pouvaient pas être pour la santé des pratiquants de Falun Gong, car ils étaient torturés ; mais ils étaient nécessaires pour les transplantations d'organes et pour la création d'une banque de 'donneurs' pour localiser les organes utilisables. »

« Le temps d'attente pour les greffes d'organes en Chine se compte en jours et en semaines. Partout ailleurs dans le monde, le temps d'attente est mesuré en années. Les transplantations des donneurs morts depuis longtemps ne sont pas viables en raison de la détérioration des organes après la mort. La période de survie pour un rein se situe entre 24 et 48 heures et le foie, environ 12 heures. Un court temps d'attente pour une transplantation d'un donneur décédé veut dire la présence de sources d'une grande banque d'organes vivantes prêtes à être tuées afin d'assurer un tel court temps d'attente. »

Après avoir donné plusieurs preuves détaillées, M. Matas a souligné : « Il n'y a pas d'autre explication pour le nombre de transplantations que de se les procurer chez les Falun Gong. La Chine est le deuxième plus grand pays de transplantation dans le monde en volume après les États-Unis. Pourtant, jusqu'à 2010, la Chine n'avait pas un système de dons d'organes sur des personnes décédées et même aujourd'hui, ce système produit des dons qui ne sont pas statistiquement significatifs. Les sources de donneurs vivants sont limitées selon la loi aux parents des donneurs et sont officiellement découragées parce que les donneurs vivants souffrent de complications de santé en donnant un organe. »

Il a dit : « Le gouvernement chinois reconnaît que l'énorme proportion d'organes pour les greffes en Chine vient des prisonniers, mais il affirme que les prisonniers qui sont les sources d'organes sont tous des condamnés à mort. Pourtant, le nombre de prisonniers condamnés à mort et exécutés [qu'il faudrait] pour fournir le volume des transplantations en Chine est beaucoup plus grand que même les statistiques sur la peine de mort et les estimations les plus exagérées. En outre, ces dernières années, les volumes de la peine de mort ont baissé, mais les volumes de transplantation, à l'exception d'une courte déviation en 2007, sont demeurés constants. »

M. Matas a dit : « Notre rapport a une multitude de recommandations. Je voudrais demander au comité d'engager une résolution pour condamner les prélèvements forcés d’organes sur les prisonniers en Chine, y compris les pratiquants de Falun Gong. Je tiens également à souligner certaines recommandations, notamment au Parlement et au gouvernement du Canada, qui incluent la demande au Parlement d'adopter une loi pour lutter contre les abus de prélèvements des organes internationaux ; fournir des conseils afin d'obtenir le consentement du Procureur général pour engager des poursuites pour torture ; promulguer une loi pour supprimer l'immunité de juridiction civile pour les pires infractions connues de l'humanité, y compris le meurtre des pratiquants de Falun Gong pour leurs organes ; refuser l'immigration de ceux qui ont participé aux prélèvements forcés d’organes ; établir les directives d'investissement pour les investissements étrangers sur le respect des droits de l'homme. Le Canada doit utiliser tous les canaux possibles et toutes les occasions pour demander au gouvernement chinois d’arrêter la persécution du Falun Gong, surtout lors des réunions avec les hauts dirigeants chinois et lors des forums internationaux, comme l'Examen périodique universel à l’ONU. »

M. Matas a conclu : « Nous félicitons le sous-comité d'avoir convoqué cette audience. La question est suffisamment grave pour justifier une action. En principe, les pires victimes doivent avoir le plus d'attention, la plus haute priorité. Ce sous-comité devrait suivre ce principe pour aborder les violations des droits de l'homme en Chine en continuant à se focaliser sur les abus de greffes d'organes en Chine, la victimisation des prisonniers de conscience et en particulier le Falun Gong. »

Pour les députés, les preuves sont convaincantes

Après l'audience, plusieurs députés ont accepté des entrevues. Ils ont tous exprimé que les preuves des prélèvements d'organes sont convaincantes et le gouvernement canadien devrait prendre des mesures pour les arrêter.

L'honorable Scott Reid, président du sous-comité

L'honorable Scott Reid, président du sous-comité, a dit : « La question des prélèvements d'organes est une question qui a obtenu de plus en plus de publicité, surtout grâce à ces deux témoins, MM. Matas et Kilgour. Il s'agit ici d'un exemple clair d'un problème des droits de l'homme original ou nouveau. Ce problème n'existait pas il y a quelques années, mais comme il devient de plus en plus facile de mener ces activités de prélèvement, ce problème devient de plus en plus grand. »

Il a dit : « Je pense qu'ils ont présenté leurs preuves de façon tout à fait efficace. »

L'honorable Wayne Marston, vice président du sous-comité

L'honorable Wayne Marston, vice président du sous-comité, a exprimé qu'il acceptait les conclusions faites par MM. Kilgour et Matas. Il a dit : « Nous espérions voir un changement significatif en Chine, mais jusqu'à présent, la preuve n'est pas que cela se soit produit. C'est ce qui a incité le comité à regarder plus attentivement la situation. [Les enquêteurs] sont cohérents avec les histoires que nous avons apprises dans le passé. Ils nous ont apporté une preuve au-delà de ce que nous avions entendu précédemment et ils nous indiquent également que la communauté internationale, autre que les États-Unis et l'Australie, sont attentifs à cette question. Il est donc important que le Canada étudie solidemement la situation. »

L'honorable Irwin Cotler, vice président du sous-comité

L'honorable Irwin Cotler, vice président du sous-comité, a dit : « J'ai pensé que leur présentation aujourd'hui était exemplaire. Je pense qu'ils ont mis en avant plus de preuves en ce qui concerne les prélèvements illégaux d'organes en Chine et il reste aux autorités chinoises à réfuter ces preuves, ce qu'ils n'ont pas encore fait, et, comme je l'ai dit aujourd'hui, tant que les autorités chinoises ne réfutent pas ces preuves, elles se tiennent. »

L'honorable David Sweet

Pour l'honorable David Sweet et l'honorable Judy Sgro, les deux enquêteurs ont offert une preuve puissante et convaincante sur les prélèvements d'organes des pratiquants de Falun Gong en Chine.

Pour l'honorable Reid, l'audience est la première chose à faire pour empêcher la violation des droits de l’homme. Il a dit : « C'est la première chose. Mais il y a des réflexions intéressantes qui ont été suggérées. M. Matas a suggéré que le Canada contrôle les reprises des entreprises canadiennes par les étrangers. Compte tenu du fait que le Canada est à l'aise, eh bien, nous sommes un bon endroit pour investir. Il y a beaucoup d'entreprises nationalisées venant de l'étranger qui viennent ici. CENOC étant un exemple. Nous devrions examiner leur dossier des droits de l'homme comme l'un de nos critères, ce qui historiquement n'est pas l’un de nos critères. Peut-être les critères doivent-ils être ajustés en conséquence. »

L'honorable Sgro a exprimé : « M. Cotler, mon collègue libéral, travaille sur une loi des membres privés qu’il présentera dès qu'elle sera finalisée. Et nous allons la passer à la Chambre des communes et espérons qu'elle sera soutenue par tous les membres de la Chambre des communes. Nous lançons un message très fort que le Canada va se mobiliser pour les droits de l'homme et va se lever et défendre ceux qui sont clairement persécutés et maltraités. »

L'honorable Gary Ralph Schellenberger

L'honorable Gary Ralph Schellenberger a dit : « Chaque fois que mon premier ministre s'entretient avec le gouvernement chinois, la question des droits de l’homme est soulevée. Je pense que ma suggestion au ministre des Affaires étrangères est que nous fassions tout notre possible pour arrêter les prélèvements d'organes humains en Chine. »

David Kilgour et David Matas ont dit au journaliste que beaucoup de pays et d'organisations du monde entier ont déjà pris des mesures contre les prélèvements d'organes, y compris les Nations Unies, le Parlement européen, les États-Unis, l’Australie, la France, le Canada, Taïwan, Israël et la Belgique.

M. Matas a dit aux députés qu'il a présenté 166 000 signatures provenant de 36 pays européens au Haut Commissariat des droits de l'homme, qui a demandé à l'ONU de mener une enquête indépendante sur les prélèvements d'organes.

Les députés : davantage de monde doit être au courant

L'honorable Sgro a dit : « Nous avons l'occasion de faire en sorte que ces voix de l'extérieur soient beaucoup plus fortes et j'espère que l'année prochaine au même moment, il y aura des millions de personnes de plus qui seront conscientes de ce qui se passe en Chine et de comment le Falun Gong est persécuté et enlevé suite à cette persécution en Chine. Je suis donc très heureuse de voir que cela se produit aujourd'hui et j'applaudis vraiment le comité d'avoir pris cette initiative de mettre cette question au premier plan. Les gens ne sont pas punis pour des choses quand les gens ne savent pas. Mais quand suffisamment de gens entendent parler de ces sortes de choses, ils seraient aussi épouvantés que moi que l'on puisse laisser cela continuer. »

L'honorable Brent Rathgeber a dit que les enquêteurs ont présenté des preuves détaillées et puissantes sur les prélèvements d'organes. Il espère que les informations se répandront et que plus de gens seront au courant. Pour lui, plus les gens seront au courant, plus tôt cela se terminera.

Traduit de l’anglais au Canada