(Minghui.org) Il était déjà 23 h quand je suis rentré à mon domicile de la ville de Harbin le 4 novembre 2004. Alors que j’ouvrais la porte de l’appartement, trois personnes se sont précipitées sur moi, m’ont poussé à terre et menotté. Sans me présenter un quelconque mandat de perquisition ou d’arrêt, les agents en civil m’ont emmené au département de police de Yangming dans la ville de Mudanjiang.
Expérience au département de police de Yangming
Les agents de police du département de police de Yangming m’ont durement battu. Ils ont non seulement essayé de me forcer à jurer contre le Falun Gong et son fondateur, mais aussi à dire que la persécution était légale.
Battu en étant menotté sur un banc du tigre
J’ai été menotté sur un banc du tigre, une méthode de torture, pendant trois jours et privé de sommeil. Les agents m’ont battu avec des barres de fer qui ont provoqué une enflure du bas de mes jambes et de mes chevilles qui sont devenues aussi grosses que mes cuisses. Le 7 novembre 2004, après avoir épuisé diverses méthodes de torture, ils m’ont transféré au Bureau 610 de Mudanjiang. À ce moment-là, à cause de la torture, j’étais incapable de marcher.
Gavé de force avec de l’huile de moutarde et du piment rouge
Le 7 novembre vers 22 h, deux policiers m’ont traîné dans la salle d’interrogatoire du Bureau 610. Qiao Ping, un agent du Bureau 610, m’a menotté sur un banc du tigre et m’a gavé par les narines avec de l’huile de moutarde, puis a enveloppé ma tête dans un sac en plastique. Avec le mucus nasal et les larmes qui coulaient à cause de l’odeur âcre, j’ai failli être étouffé par le sac en plastique. J’ai alors perdu connaissance.
Les policiers ont versé de l’eau froide sur moi pour me réveiller. Ils m’ont torturée plusieurs fois de cette façon. Qiao Ping a alors suggéré d'utiliser du raifort qui était beaucoup plus fort que l’huile de moutarde. Ils m'ont ensuite inséré de force le raifort dans les narines. Qiao Ping m’a menotté sur le banc du tigre vers l’arrière et a poussé des briques sous mes pieds, forçant mon corps à s’arquer et à être suspendu en l’air sans support de sorte que la douleur était extrême. J’ai de nouveau perdu connaissance.
Deux jours plus tard, Qiao Ping m’a informé que l’adjoint au maire de la ville de Mudanjiang, Li Fu – également directeur du Bureau 610 –passerait. Il m’a averti de ne rien dire, sous peine d'être puni.
Après un certain temps, Li Fu est entré dans la salle d’interrogatoire accompagné de trois agents. Je lui ai dit : « Je ne veux pas renoncer à ma croyance en Authenticité-Bienveillance-Tolérance parce que j’ai besoin de rester en bonne santé pour élever ma famille. C’est le Falun Gong qui a soigné mon hernie discale, ma bronchite et mon arthrite rhumatoïde. Le Falun Gong m’a aussi appris à m’abstenir quand je rencontre des conflits avec les autres ou quand les autres profitent de moi. Je suis innocent. Je n’ai pas commis de crimes et n’aurais pas dû être arrêté et encore moins être battu comme ça. J’espère que les représentants de la ville de Mudanjiang porteront cela en justice. » Après avoir écouté ce que j’ai dit, Li Fu a observé les blessures qui couvraient mon corps et est parti sans dire quoi que ce soit. J’ai été envoyé au centre de détention de Mudanjiang à 22 h ce soir-là.
Expérience à la prison de Mudanjiang
Le 26 février 2005, les responsables m’ont envoyé à la prison de Mudanjiang. Tang Xiaohui (directeur de division), Chen Zhanfeng (directeur de la division politique) et d’autres responsables ont lancé le 3 juin 2006 une campagne pour torturer massivement tous les pratiquants détenus dans cette division. Au moins sept pratiquants ont été soumis aux travaux forcés, dont Huang Guodong, Xu Xiangdong, Guan Wenlong, Lu Zhenjiang, Cheng Zhongqiang, Shen Jinxiang et moi.
Électrocuté avec des matraques électriques
Selon les instructions des agents Tang Xiaohui et Chen Zhanfeng, à 9 h, le garde Zhang Shengli m'a menotté les mains derrière le dos et m’a attaché à un tuyau de chauffage. Zhang Shengli a ordonné aux détenus de charger complètement les matraques électriques et de me traîner à la salle de bains. Sept détenus, dont Wang Lijun et Xu Ming m’ont poussé au sol, enlevé mes vêtements et m’ont infligé des chocs électriques sur le dos et la tête simultanément avec quatre matraques électriques.
Le courant électrique élevé qui traversait mon corps me faisait trembler involontairement. Ils ont continué à m’infliger des chocs électriques jusqu’à ce que les matraques soient déchargées, une seule matraque avait encore du courant. Mes membres continuaient à avoir des convulsions incontrôlables. Mon dos était complètement couvert de brûlures et de cloques et je souffrais horriblement.
Un mélange de sang et de pus me collait au lit quand je dormais la nuit. Le lendemain matin, quand je me suis réveillé, des morceaux de chair couverte d’ampoules ont été arrachés de mon dos et sont restés collés au lit tandis qu’un liquide jaune suintait de mon dos. Néanmoins, le garde Zhang Shengli a encore ordonné aux détenus de me porter à l'extérieur pour me soumettre aux travaux forcés.
Le pratiquant torturé le plus durement était M. Huang Guodong de la ville de Mudanjiang. Le garde Wu Xuejun lui a administré des chocs électriques avec quatre matraques électriques et l’a placé encellule d'isolement. Afin d’intensifier l’effet, Wu Xuejun a versé de l’eau froide sur le sol où M. Huang était étendu et lui a administré des chocs électriques avec plusieurs matraques électriques, en visant spécialement les zones sensibles comme le pénis et l’anus. En conséquence, M.Huang a perdu le contrôle de ses intestins.
Quand ils ont fouillé la cellule le 6 juin 2006, les gardes Zhang Shengli et Jiang Lei ont trouvé des documents du Falun Gong sous mon lit. Le lendemain, ils m’ont emmené au bureau du garde le lendemain et m’ont administré des chocs électriques avec deux matraques électriques. Zhang Shengli a infligé des chocs électriques intentionnellement sur les parties blessées de mon dos.
Juste avant les Jeux olympiques de Pékin en août 2008, la prison de Mudanjiang a lancé une nouvelle vague de tortures sur les pratiquants. Des policiers armés fouillaient chaque pratiquant et vérifiaient chaque cellule. Ils ont mis en pièces tous les lits et vêtements d’hiver pour chercher des documents du Falun Gong. Deux détenus étaient assignés à m’observer tout le temps, même lorsque je me rendais aux toilettes. J’ai fait une grève de la faim pour protester contre la persécution.
Une détention de 30 jours
L'agent Xu Huijun m’a placé en cellule isolement le 31 juillet. Les gardes m’ont enlevé tous mes vêtements et m’ont donné un manteau utilisé spécifiquement dans les cellules d’isolement. La cellule était très sombre, il n’y avait qu’une faible ampoule au plafond. Un fin panneau stratifié était posé sur le sol de béton froid en guise de lit, et un récipient était placé à côté en guise de toilettes. Les gardes m’ont forcé à m’asseoir sur le sol. Après un certain temps, mon corps entier était froid comme si j’étais assis sur la glace.
Seulement deux repas étaient servis chaque jour, chacun consistait en une moitié d’une brioche de la taille d’un poing. L’eau était distribuée seulement une fois par jour. Avec le froid et la faim, j’ai tout juste survécu aux 30 jours les plus durs de ma vie dans cette cellule. Je suis devenu très décharné.
Voyant que j’étais proche de la mort, Xu Huijun a mis fin à mon isolement après avoir obtenu l’approbation du directeur de la division Liu Minghua. Je pouvais à peine marcher après avoir été forcé de m’asseoir sur le sol froid en béton pendant 30 jours.
Le 26 octobre 2010, conformément aux instructions du directeur de la division Du Gang et du directeur politique Zhou Chen, quatre détenus (dont Shi Qiang et Fu Baoquan) m’ont torturé dans une autre pièce. Ils m’ont forcé à m’asseoir sur le sol en béton et Shi Qiang a ouvert les fenêtres – il neigeait dehors. Shi Qiang a dit : « Nous savons que vous, les pratiquants de Falun Gong, êtes de bonnes personnes, pas comme nous. Nous avons commis des mauvaises actions et méritons d’être détenus, mais vous n’avez rien fait de mal et le PCC vous garde encore ici. De plus, ils nous forcent, nous les détenus, à vous torturer pour ne pas être eux-mêmes accusés. Nous n’avons pas d’autre choix que de suivre leurs ordres. C’est vraiment fou ! »
Telle est mon expérience personnelle. Espérons que cela donnera un aperçu du traitement réservé aux pratiquants de Falun Gong par le régime communiste chinois.
Traduit de l’anglais en Suisse