Employé de Epoch Times
6 octobre 2012
Dernière mise à jour : 11 octobre 2012
Des témoins témoignent à l'audition du Congrès du 12 septembre sur le « prélèvement d'organes sur des dissidents religieux et politiques par le Parti communiste chinois ». (De gauche à droite) Ethan Gutmann, auteur de Perdre la nouvelle Chine (en anglais : Losing the New China) ; Charles Lee, M.D., pratiquant de Falun Gong emprisonné en Chine ; Gabriel Danovitch, M.D., directeur médical, Programme de greffes de reins et de pancréas de l'École de médecine David Geffen de UCLA et Damon Noto, M.D., organisation Médecins contre le prélèvement forcé d’organes (en anglais DAFOH : Doctors Against Forced Organ Harvesting). Les représentants Andrews et Smith ont mentionné cette audition dans la lettre, demandant des cosignataires pour la lettre à Hillary Clinton, secrétaire d'État. (Gary Feuerberg/Epoch Times)
WASHINGTON—Environ un quart des membres de la Chambre des représentants des États-Unis ont co-signé une lettre demandant à la secrétaire d'État de « communiquer toute information » que possède le département « concernant les abus de greffes d'organes en Chine ».
« Cher collègue », c'est ainsi que commence la lettre des représentants Robert E. Andrews (D-N.J.) et Christopher H. Smith (R-N.J.) qui demandent à leurs collègues représentants de la Chambre de co-signer la lettre adressée à Hillary Clinton déclarant que « de graves allégations suggèrent que d'inimaginables abus se sont produits » dans la pratique des greffes d'organes en Chine.
Andrews et Smith mentionnent un témoignage « impliquant les hôpitaux chinois et des médecins dans la pratique des prélèvements forcés d'organes de prisonniers, y compris sur des pratiquants vivants du mouvement spirituel Falun Gong, des Ouïghours, des Tibétains et des Chrétiens clandestins. »
La lettre à Clinton demande principalement la publication de documents concernant les prélèvements d'organes ayant pu être divulgués par Wang Lijun, ancien maire adjoint de Chongqing, lors de son passage au consulat américain à Chengdu, province du Sichuan, le 6 février.
La lettre déclare : « Si une telle preuve a bien été reçue et mise en lumière, des mesures devraient être prises pour aider à faire cesser de si abominables abus. »
Sur 435 membres du Congrès, 106 représentants de 33 états ont signé la lettre à Hillary Clinton le 3 octobre, date de clôture des signatures.
Le lendemain, à un rassemblement à Fairfax en Virginie, le président Barack Obama a accepté une lettre l'informant du contenu de la lettre « Cher collègue » de la Chambre, selon Karen Gao, qui a remis la lettre au nom de l'Association du Falun Dafa de Washington, D.C. Elle demandait le soutien du président pour que le ministère des Affaires étrangères publie des documents importants, qui selon la lettre de l'association : « pourraient contribuer à aider à mettre fin aux atrocités qui sont appelées ' une nouvelle forme de perversité sur cette planète ' ».
Selon le Service de recherche du Congrès (en anglais CRS : Congressional Research Office), les lettres « Cher collègue » sont des correspondances officielles de masse distribuées aux membres des deux chambres. Elles sont principalement employées par les membres pour persuader autrui de co-parrainer ou de s'opposer à un projet de loi, mais elles peuvent être utilisées pour d'autres questions, comme dans le cas présent.
L'information de Wang
En 2006, Epoch Times a été le premier à annoncer que l'industrie lucrative des greffes d'organes de la Chine était alimentée par les organes des pratiquants de Falun Gong - le plus grand groupe de prisonniers d'opinion en Chine aujourd'hui.
Depuis ce temps, beaucoup d'analyses et d'enquêtes, corroborées par des déclarations de témoins, ont mené à la publication de deux livres qui ont conclu que des dizaines de milliers de pratiquants de Falun Gong ont été tués pour leurs organes : Prélèvements meurtriers : L'assassinat de pratiquants de Falun Gong pour leurs organes (en anglais : Bloody Harvest: Organ Harvesting of Falun Gong Practitioners in China), écrit par David Kilgour et David Matas en 2009 et Organes de l'État : Abus de greffes en Chine (en anglais : State Organs: Transplant Abuse in China), édité par David Matas et Torsten Trey en 2012.
Wang Lijun est directement impliqué dans la pratique des prélèvements d'organes. Il a fondé un centre de recherche sur les greffes d'organes alors qu'il était le chef de police de la ville de Jinzhou, province du Liaoning. Le centre a mené plusieurs milliers d'interventions de greffes d'organes, dont les sources d'organes sont inexpliquées.
Bill Gertz a rapporté dans le Free Beacon du 10 février que deux fonctionnaires américains lui ont dit que Wang avait fourni au consulat des informations compromettantes sur Bo Xilai, le patron de Wang Lijun à Chongqing.
Des sites d'informations en langue chinoise basés à l'extérieur de la Chine, citant des sources anonymes dans le régime chinois, ont rapporté que l'information remise par Wang à Chengdu incluait des détails sur les atrocités des prélèvements forcés d'organes sur des personnes vivantes. Une source connaissant le dossier a également rapporté cela à Epoch Times.
Entendre des témoignages
La lettre adressée à Hillary Clinton faisait référence à l'audition du Congrès du 12 septembre « Prélèvement d'organes sur des dissidents religieux et politiques par le Parti communiste chinois ».
Selon les témoins, les hôpitaux chinois et les médecins sont impliqués dans la pratique des prélèvements forcés d'organes de prisonniers, comprenant principalement des pratiquants vivants du mouvement spirituel Falun Gong, mais également des Ouïghours, des Tibétains et des Chrétiens clandestins.
Damon Noto, M.D., de l'organisation Médecins contre le prélèvement forcé d’organes (en anglais DAFOH : Doctors Against Forced Organ Harvesting), a prononcé un discours sur « une surabondance d'organes accessibles pour des greffes d'organes [en Chine] », une denrée rare partout ailleurs. Il a rapporté que les hôpitaux chinois affichent sur Internet qu'ils peuvent fournir des organes en moins de quelques semaines et même fixer une date à l'avance pour l'organe en question.
Par exemple, le temps d'attente moyen pour un foie au États-Unis est de plus de trois ans, a dit Dr Noto.
« Certains sites Internet d'hôpitaux ont même osé déclarer que les résultats de leurs greffes étaient supérieurs, car ils sont capables de tester la fonction du rein du donneur avant le prélèvement », a dit Dr Noto.
Dr Noto a mentionné l'expérience de Dr Jacob Lavee, directeur de l'Unité de greffe cardiaque au Centre médical de Sheba en Israël, à qui un patient a dit qu'il avait une greffe cardiaque prévue en Chine deux semaines plus tard. Dr Lavee a été stupéfait d'apprendre que son patient était effectivement allé en Chine et avait reçu la greffe cardiaque le jour exact qui avait été fixé.
Le commerce des prélèvements d'organes est « extrêmement rentable » en Chine, a dit Dr Noto. Il a mentionné le site Internet d'un centre de greffe de Shenyang qui en 2006 annonçait une greffe de rein pour 62 000$, une greffe de foie entre 98 000$ et 130 000$, une greffe cardiaque entre 130 000$ et 160 000$, une greffe de cornée pour 30 000$.
Dr Noto a fourni la preuve selon laquelle les prisonniers d'opinion sont les donneurs principaux. Il a dit que les pratiquants de Falun Gong qui se sont échappés de Chine lui ont dit qu'ils étaient souvent soumis à des tests d'urine et de sang et qu'ils avaient eu des examens physiques et des échographies à maintes reprises, alors que les autres détenus n'en avaient pas.
Beaucoup de ces prisonniers ont subi diverses formes de torture. Dr Noto a conclu : « Il est difficile de croire que les tests dispendieux étaient réalisés pour le bienfait de la santé des prisonniers ».
Charles Lee, M.D. est un pratiquant de Falun Gong qui a été emprisonné pendant trois ans en Chine. Il a attesté à l'audition que pendant qu'il était emprisonné, des échantillons de sang étaient pris sans qu'on lui en révèle la raison. Il a dit que sans l'attention internationale dans son dossier, il aurait pu être une victime, comme des milliers d'autres pratiquants de Falun Gong anonymes.
Ethan Gutmann, un enquêteur sur les pratiques de greffes d'organes en Chine et l'auteur de Perdre la nouvelle Chine (en anglais : Losing the New China), a discuté de huit pratiquants de Falun Gong qu'il a interviewés, dont il a fourni les noms.
Les pratiquants avaient été soumis à d'étranges examens médicaux qui « se ressemblaient de façon frappante », a-t-il dit. Le médecin était généralement de l'armée, il extrayait une grande quantité de sang, faisait une radiographie pulmonaire et prenait un échantillon d'urine. Ensuite, il a décrit l'examen des cornées.
« Les médecins ont-ils demandé à l'un d'entre vous de suivre le mouvement de sa lampe ? A t-il remué les doigts pour vérifier la vision périphérique ? Non. Seulement la cornée. Rien n'impliquant les fonctions cognitives, aucun marteau sur le genou, aucun ganglion lymphatique, aucun examen des oreilles, de la bouche ou des parties génitales - les médecins ne vérifiaient que les organes pour la vente et rien d'autre ».
Traduit de l'anglais au Canada