Je tremble encore en y pensant - J'étais enfermée dans une cellule d'homme au camp des travaux forcés de Masanjia. (Troisième partie)
(Minghui.org) Suite de :
Première partie : Je tremble encore en y pensant- J'étais enfermée dans une cellule d'homme au camp des travaux forcés de Masanjia
Deuxième partie : Je tremble encore en y pensant- J'étais enfermée dans une cellule d'homme au camp des travaux forcés de Masanjia
7. J'ai été harcelée par la police locale après ma libération du camp de travaux forcés
Après avoir réalisé que j'étais sur le point de mourir, le camp de travaux forcés de Shenxin s'est empressé de se soustraire à ses responsabilités et m'a libérée dans la nuit du 10 août 2001.
Mon plus jeune frère a tout de suite commencé à diffuser les enseignements audio du Maître et ma mère a appelé une clinique médicale pour venir me faire une piqûre intraveineuse. Je suis restée désorientée pendant plusieurs jours et quand ma tête s'est éclaircie, j'avais encore un problème à garder la nourriture. Je vomissais tout ce que je mangeais et je devais compter seulement sur les liquides pour survivre.
Moins d'une semaine après ma libération, des agents du poste de police de Xiaoming et du comité de rue sont venus me contrôler. Ils ont averti ma mère qu'ils avaient besoin de connaître tout ce que je faisais puisque j'étais une pratiquante déterminée du Falun Gong connue maintenant dans toute la province du Liaoning.
Ma mère ne s'est pas laissée impressionner et leur a dit : « Regardez à quel point ma fille a été persécutée et nous n'avons pas la possibilité de faire un procès contre les camps de travaux forcés impliqués. Comment osez-vous encore venir ici nous harceler? » Je leur ai aussi expliqué pourquoi je tenais fermement à ma foi et ça leur a coupé le souffle.
Après leur départ, ma mère s'est plainte auprès de moi en disant : « Eh bien, nous allons maintenant au-devant de gros problèmes. La persécution du Falun Gong ne diffère en rien de la Révolution culturelle. Dès qu'on vous a mis une grosse étiquette, il n'y a plus aucun moyen de l'enlever. Vous êtes maintenant considérée comme une « pratiquante de Falun Gong endurcie » et je suis sûre qu'il nous en arrivera encore d'autres choses. Lorsque les autorités ont ouvert le feu sur les étudiants protestataires lors du Mouvement pour la démocratie du 4 juin, j'étais dans le passage souterrain près de la Place Tiananmen et j'ai clairement entendu les coups de feu. Le régime est sans pitié quand il s'agit de persécuter ses propres citoyens. Je suis vraiment inquiète de ce qui nous attend.
Lin Liping et son fils avant le début de la persécution
Deux jours plus tard, Zhang Fucai, Liu Futang et d'autres agents du Bureau de la sécurité intérieure de Diaobingshan sont encore venus. Mon fils avait tellement peur qu'il ne savait pas où se cacher. Tous nos voisins parlaient ensemble et se demandaient ce qui se passait.
J'étais encore clouée au lit, alors ils ont dit à ma mère : « Yin Liping est maintenant une cible de première importance dans la province du Liaoning puisqu'elle est une pratiquante de Falun Gong endurcie. »
Ma mère leur a répondu : « Ma fille a été arrêtée avant même d'avoir appris les cinq exercices du Falun Gong. Comment se fait-il qu'elle devienne une pratiquante de Falun Gong endurcie après 20 mois de détention ? Il a fallu la porter jusqu'à la maison et elle se trouve encore dans un état critique. Ne voyez-vous pas qu'elle n'est toujours pas capable de quitter son lit ? »
Ils sont partis après avoir reconnu que j'étais réellement en très mauvais état.
Au cours des jours suivants, des agents du poste de police de Xiaoming et du comité local de rue venaient tout le temps chez moi pour me harceler. Ils voulaient voir si j'allais assez bien pour supporter de nouveau la détention.
Afin d'éviter d'être arrêtée à l'avenir et pour diminuer la pression exercée sur ma famille, j'ai décidé de quitter mon domicile et de vivre ailleurs.
Ma mère était déchirée : « Toi, tu peux aller d'un lieu à un autre, mais ton fils ? Même la meilleure des nourrices ne vaut pas sa propre mère ». En regardant mon fils qui dormait à poings fermés, j'ai eu le cœur brisé.
Lors de ma détention au camp de travaux forcés, Wang Jie, une pratiquante de Dafa de la ville de Shenyang, m'avait donné ses coordonnées. J'ai décidé de lui demander asile.
Je suis arrivée à Shenyang au début septembre et j'étais contente de trouver Wang Jie chez elle, en vie et avec un bon moral. Néanmoins, elle était très amaigrie, pesant moins de 40 kilos. Elle m'a demandé de deviner qui d'autres était chez elle et aussitôt j'ai dit « Zou Zirong », une autre pratiquante qui avait été détenue avec moi. J'ai découvert que Zou Zirong avait été harcelée tous les jours après sa libération et elle aussi avait cherché asile auprès de Wang Jie.
Wang Jie a trouvé une maison vide appartenant à un cousin pour que nous puissions y vivre toutes les trois pour l'instant. Les premiers jours, j'ai dû rester couchée et je les ai écoutées lire les livres de Dafa puisque j'étais trop faible pour me lever. Quand j'ai été un peu mieux, j'ai réussi à m'asseoir et à me joindre à elle pour étudier le Fa.
C'est seulement quand je vivais à Shenyang que je me suis rendu compte que le monde à l'extérieur des camps de travaux forcés n'était pas très différent de l'intérieur des installations de détention eux-mêmes. Des rumeurs diffamant le Falun Gong volaient partout et des non-pratiquants prenaient peur quand ils entendaient le nom du Falun Gong. J'étais attristée de voir tant de disciples de Dafa dont les familles avaient été détruites par la persécution.
Zou Guirong et moi étions d'avis qu'il fallait faire un rapport sur ce qui nous était arrivé et amener les tortionnaires devant la justice. Plus tard, Zhao Suhuan, une autre pratiquante de Shenyang, s'est jointe à nous et nous avons toutes les trois écrit nos lettres de plainte et avons décidé d'aller à Pékin chercher justice.
8. Emmenée à nouveau au camp de travail de Shenxin pour avoir fait appel à Pékin
En arrivant à Pékin fin septembre, Zou Guirong, Zhao Suhuan et moi-même avons été suivies et arrêtées dans notre hôtel par la police de Pékin. Ils ont fouillé tout ce que nous avions avec nous et nous ont interrogées séparément.
Quand ils ont trouvé ma lettre de plainte portant mon nom et mon adresse, ils sont allés sur Internet pour en apprendre davantage sur moi. J'ai pensé que comme j'étais déjà détenue, il n'y avait aucune raison de cacher le but de notre voyage à Pékin. Je leur ai donc raconté comment la police du Liaoning nous avaient persécutées et je leur ai demandé de nous indiquer la meilleur agence pour enregistrer nos plaintes.
Ils ont suggéré que nous suivions les procédures légales et enregistrions nos plaintes dans la province du Liaoning. J'ai répondu que je mettais en doute la possibilité pour les victimes de porter plainte auprès de leur tortionnaires. Ils n'ont pas trouvé de réponse.
Toutes trois, nous avons été ramenées dans nos régions respectives par les bureaux de liaison de Pékin.
J'ai été emmenée au centre de détention de Diaobingshan.
Quand la police locale m'a interrogée, je leur ai bien fait comprendre que j'étais allée à Pékin pour porter plainte contre eux et je leur ai demandé pourquoi ils avaient peur que je fasse cela. Ils m'ont répondu : « Vous rêvez. Vous pensez pouvoir intenter un procès contre nous ici en Chine ? Allez donc porter plainte contre nous aux Nations-Unies. » J'ai rappelé le fait que ce qu'ils faisaient était contre la loi et je les ai assuré qu'un jour sans faute je porterais plainte contre eux dans un tribunal international.
Je ne sais pas combien de jours ont passé avant que Fang Jianye et un autre agent du bureau de la sécurité intérieure de Diaobingshan et deux agents du poste de police de Xiaoming me fassent sortir du centre de détention et me conduisent au camp de travaux forcés de Shenxin.
Quand nous y sommes arrivés, Fang Jianye et ses collègues sont allés à l'intérieur pour négocier ma détention au camp de travail. Ils ont discuté pendant longtemps, mais le camp de travail a refusé de me prendre. Finalement Fang Jianye a soudoyé (les autorités) du camp de travail en donnant les 8 300 yuan qu'il m'avait pris, en raison de quoi ils ont accepté de me prendre.
Ils m'ont traînée vers une cellule d'isolement où Fang Jianye m'a donné le récépissé authentique de l'« amende » de 8 300 yuan.
En moins de 20 minutes, le collègue de Fang Jianye a accouru auprès de moi et m'a donné une copie du vrai récépissé. Quand il a demandé que je lui donne la pièce d'origine, j'ai refusé. Il a commencé à me fouiller, parcourant tout mon corps avec ses mains. J'ai essayé très fort de me dégager mais il a finalement obtenu la récépissé originel qu'il a arraché de mon soutien-gorge dont il avait arraché les bretelles. J'ai crié « Vous n'êtes pas du tout un policier. Vous êtes un escroc ». L'agent de police Wang du poste de police de Xiaoming m'a regardé avec sympathie, mais il ne pouvait rien faire.
Quand j'ai ramassé la copie du récépissé, j'ai vu qu'ils avaient changé l'année de 2001 à 2000.
La copie modifiée du récépissé d'origine indiquant que Fang Jiancai a donné les 8 300 yuan au camp de travaux forcés de Shenxin qu'il avait reçu de la part de Yin Liping
Au cours de mon incarcération cette fois-ci, j'ai été maintenue en cellule d'isolement sans nourriture ni boisson pendant une semaine avant d'être transférée à l'hôpital du camp de travail.
Après trois jours d'hôpital, j'étais devenue tellement faible que le camp a décidé de me libérer. Le poste de police locale est venu me prendre et a dit a ma mère de venir me chercher.
Ma mère est venue mais a refusé de me ramener à la maison. Elle leur a dit : « Celui qui a sorti ma fille du camp de travail doit la garder. Elle a été tellement torturée et vous voulez que moi, une vieille dame, je la soigne ? Je n'ai pas d'argent pour faire soigner ses plaies et je m'occupe encore de son fils. Que ceci soit clair : je porterai plainte contre vous si ma fille meurt en détention. »
Après le départ de ma mère, la police m'a aussitôt conduite à la maison. Ils m'ont « déchargée » sur le pas de la porte avant le retour de ma mère.
J'étais décidée à témoigner des crimes commis envers les pratiquants de Dafa. Cette fois, la police locale n'a pas osé venir me déranger aussi souvent, puisqu'elles savaient maintenant à quel point c'était difficile de me faire entrer dans un camp de travail.
9.Penser à tous les pratiquants qui souffrent encore dans les lieux de détention.
Le Nouvel An chinois 2002 était la toute première fête que j'ai pu passer en famille depuis 1999. Un pratiquant vivant sans domicile fixe pour éviter d'être arrêté est venu se joindre à nous pour la fête. Ma mère était très contente et elle a préparé huit plats délicieux et des boulettes farcies de deux façons différentes.
Mais lui et moi étions terriblement tristes en levant nos baguettes pour prendre nos quenelles. Nous avons baissé la tête pour cacher nos larmes. Ma mère s'est plaint : « Pourquoi pleurez-vous en cette occasion si joyeuse ? Vous n'avez pas pu passer la nouvelle année chinoise avec nous depuis bien des années. Et maintenant que vous êtes à la maison, vous pleurez quand même. »
Je ne pouvais plus retenir mes larmes et j'ai laissé échapper un grand cri. J'ai dit : « Maman, sais-tu combien de mères de pratiquants de Falun Gong attendent que leurs filles rentrent à la maison célébrer la fête. Et combien y a-t-il de filles qui attendent le retour de leurs mères ? Il y a tant de pratiquants qui sont torturés à chaque instant. Même ceux qui ont pu échapper à la détention doivent se déplacer d'un endroit à un autre pour éviter d'être à nouveau arrêtés. Je connais un pratiquant dans ce cas qui loue dans notre ville et dont la famille couche sur le sol en ciment. Ses enfants n'osent même pas sortir jouer de peur d'être arrêtés. »
Ma mère connaissait trop bien la gravité de la persécution et elle aussi ressentait de la tristesse. Elle et moi nous sommes remises au travail pour faire encore des boulettes et le pratiquant et moi-même sommes allés les porter à des pratiquants venus d'ailleurs que nous savions être à la recherche d'un abri dans notre ville.
10. Arrestations en masse et décès suite aux tortures de pratiquants de Tieling
Peu de temps après le Nouvel An chinois de 2002, Zou Guirong a réussi à venir jusqu'à chez moi. Nous étions tous heureux de la voir. Elle m'a dit vouloir récrire sa lettre de plainte, puisque la première avait été confisquée. Afin d'assurer sa sécurité, ma mère l'a enfermée dans une pièce vide dans la cour arrière de la maison et elle lui apportait des repas chaud deux fois par jour.
Dans cette pièce vide et froide, Zou Guirong a écrit son dernier article intitulé : « Je n'ai jamais vacillé dans ma foi lors de ma détention dans les camps de travail de Masanjia, Zhangshi, Shenxin, et Dabei ». Jamais je n'aurais pu imaginer que son court séjour avec nous serait la dernière fois que nous la verrions.
Je ne pouvais pas le croire quand le 23 avril 2002, j'ai appris que Zou Guirong était décédée, mais cette tragédie a été confirmée par de nombreuses sources. Les mots ne peuvent pas exprimer à quel point j'étais bouleversé. Ma mère aussi a été terriblement attristée et répétait : « Quelle jeune femme formidable ! Elle était si polie et attentionnée. Elle aidait toujours aux tâches ménagères quand elle était chez nous. Elle a son propre enfant, n'est-ce pas ? Comme c'est triste ! »
En apprenant le décès de Zou Guirong, la pratiquante Wang Jie de Shenyang est venue me rendre visite. Le visage de Mme Zou est apparu dans ma tête. C'était une femme petite, mais dotée d'une détermination solide comme le roc et d'une fermeté sans faille. Elle s'est servie de son vrai nom pour dénoncer les faits de la persécution et ses articles ont effrayé les malfaiteurs. Les articles qu'elle a écrits pour dénoncer les crimes commis au camp de travaux forcés de Masanjia et d'autres lieux de détention ont réduit la pression sur d'autres pratiquants.
Wang Jie et moi avons décidés de révéler au monde entier autant de crimes que possible commis dans les camps de travail et j'étais décidée d'intenter un jour des poursuites judiciaires contre les tortionnaires dans un tribunal international.
Nous avons commencé à rassembler des preuves de persécution de pratiquants locaux de Dafa par la police de Liaoning en interviewant les victimes et en enregistrant leurs comptes-rendus personnels.
Le 8 octobre, 2002, j'étais en train de compiler des faits quand des agents du département de la police de Tieling ont ouvert la porte avec une clé universelle. Les pratiquants Wang Hongshu et Zhang Bo étaient dans une autre pièce et n'étaient pas conscient des intrusions. La police a retourné toute la maison avant de nous emmener toutes les trois au poste de police de Yinbei.
Zhang Fucai a donné un coup de pied d'une telle force à Wang Hongshu qu'il lui a cassé le dos. Afin de ne pas endosser cette responsabilité, la police l'a libéré. Zhang Fucai et Liu Futang m'ont ramenée avec Wang Hongshu au centre de détention de Diaobingshan où nous avons été gavés.
À cette époque Wang Lijun était directeur du Département de police de la ville de Tieling. Afin de faire avancer sa carrière politique, il a activement suivi le Parti dans la persécution du Falun Gong. Il a donné ordre à ses voyous de torturer les pratiquants par tous les moyens possible pour en extraire des « confessions » et pour fabriquer des preuves. Il menaçait les pratiquants d'emprisonnement à vie.
Nous étions souvent battus avec des matraques en caoutchouc et les bruits de fouet et des cris de douleurs pouvaient être entendus au milieu de chaque nuit.
En plus de cela, les gardiens soumettaient souvent les pratiquants à la torture nommée « Grande suspension », où les mains menottées de la victime étaient accrochées en haut d'un cadre en acier et les pieds ne touchaient pas le sol.
Illustration de torture : Grande suspension
Un jour, Mme Wang Jie et deux autres pratiquantes ont été torturées de cette façon pendant deux jours entiers et ont été battues en même temps avec des matraques en caoutchouc. Tout le poids du corps est porté par les bras ce qui cause une douleur indicible. Les pouces de Mme Wang ont été engourdis pendant six mois et ses ongles de gros orteils sont tombés. Elle n'a pas pu lever le bras droit pendant huit ans.
11.J'ai encore été incarcérée deux fois au camp de travaux forcés de Masanjia
Le 5 mars 2003, le tribunal du district de Yinzhou de la ville de Tieling a jugé et condamné Wang Jie, Cai Shaojie et Zhang Bo chacune à sept ans et Li Weiji à 8 ans. Wang Jie a été envoyée à la prison pour femmes de la province du Liaoning et elle est décédée tout juste un an après avoir terminé sa peine de prison de sept ans.
J'ai été condamnée à trois ans de travaux forcés et envoyée à nouveau au camp de travaux forcés de Masanjia.
Le camp de travaux forcés m'a laissé repartir après à peine sept mois parce que j'étais paralysée sous la taille par les tortures constantes. Quand j'ai été transportée chez moi vers le mois de juin 2003, ma mère m'a mise en garde : « Si tu te rétablis cette fois-ci, reste tout simplement à la maison. Cela ne sert à rien de combattre le régime. »
En fait, j'étais incapable d'aller où que ce soit, parce que je ne pouvais pas bouger les jambes.
Les amis de mon fils aimaient beaucoup jouer chez moi puisque notre famille les recevait très gentiment. Avec le temps, j'ai appris davantage sur leurs familles. Le père d'un des garçons était en prison purgeait une peine de 20 ans de prison et on ne savait pas où était sa mère. Le père du cousin de cet enfant était Fang Jianye du bureau de la sécurité intérieure de Diaobingshan. Un autre garçon et son père avaient été abandonnés par sa mère. La mère d'un autre garçon jouait toute la journée au mah-jong.
Je suis devenue leur mère et leur amie. Je leur racontais souvent des histoires sur la cultivation et je leur demandais de se souvenir que : « Falun Dafa est bon ». En retrouvant ma mobilité, je les baignais et m'assurais qu'ils étaient propres et en bonne santé.
Au mois de juillet, un pratiquant a amené un garçon nommé Huang Chunlin pour qu'il vive chez nous un certain temps. Sa mère s’appelait Jin Hongyu, une pratiquante de Dafa en détention.
Il y a quelque temps, Huang Chunlin m'a parlé de sa détention. Yu Dehai, Sun Lizhong, et Yang Dongsheng du Département de la police de Tieling l'ont empêchée de dormir pendant toute une nuit et ont essayé de le pousser à donner les noms des pratiquants qu'il connaissait. Ils lui ont aussi demandé où se trouvait sa mère. Il était content que la pratiquante Gao Jie (maintenant paralysée) n'ait pas été arrêtée. Il m'a dit n'avoir rien répondu lors de l'interrogatoire et qu'il a crié fort quand on l'intimidait. Ils l'ont emmené en voiture d'un endroit à un autre pendant la journée pour qu'il montre les domiciles des pratiquants.
Je venais tout juste de mettre mon fils et Huang Chunlin au lit quand la porte à été ouverte de force vers 21h. Le 19 juillet 2003, Zhang Fucai et Liu Futang du bureau de la sécurité intérieure de Diaobingshan étaient à la tête d'un groupe d'agents et ils sont entrés en trombe.
Un des agents m'a tordu le bras gauche derrière le dos et m'a saisi par les cheveux pour cogner ma tête contre le sol. Quand ma mère est sortie en courant pour appeler à l'aide, un agent, jeune et grand, lui a donné un coup et tout de suite sa clavicule droite s'est enflée et s'est déboîtée.
Des voisins sont venus voir ce qui nous arrivait et la mère qui aimait jouer au mah-jong a supplié l'agent qui me battait de s'arrêter. Il m'a lâchée mais s'est retourné pour la battre, elle, en l'accusant d'avoir attaqué la police. Elle leur a rétorqué : « Qui pourrait savoir que vous êtes des policiers ? Moi, je me protège contre des bandits ».
À ce moment précis, le pratiquant qui nous avait amené Huang Chunlin est venu apporter des choses dont l'enfant avait besoin. En voyant que j'avais été jeté à terre et que ma mère était blessé, c'est lui que la police a emmené.
Ma mère a appelé mon plus jeune frère, qui pensait que toute l'agitation était à cause du 20 juillet qui approchait (le 20 juillet marque le début de la persécution). Ma mère lui a demandé de trouver une voiture pour nous emmener dans un endroit plus sûr.
Domicile saccagé en juillet 2003
Cette nuit-là, ma mère, mon fils, Huang Chunlin et moi-même nous sommes enfuis de chez nous. Pendant le voyage les deux enfants étaient encore terrifiés.
Après avoir emmené le pratiquant au centre de détention, la police est retournée chez moi pour m'emmener aussi. Comme j'étais déjà partie, ils ont commencé à harceler les membres de ma famille. Afin de ne pas impliquer ma famille, ma mère et moi nous sommes entendues pour que je rentre à la maison pendant qu'elle s'occuperait de mon fils et Huang Chunlin dans leur abri.
Dès mon retour à Tieling, j'ai commencé à noter les numéros de téléphone de tous les policiers impliqués dans l'arrestation du pratiquant et de moi-même. J'ai ensuite appelé chacune des numéros et j'ai parlé aux familles des tortionnaires de la persécution brutale faites aux pratiquants. Je les ai avertis qu'il fallait persuader ceux qui leur étaient chers d'arrêter de faire le mal, sinon ils auraient à faire face à des conséquences graves.
Le 14 octobre 2004, Zhang Fucai et Liu Futang m'ont emmenée au camp de travaux forcés de Masanjia pour la troisième fois. Au bout des trois premiers mois de ma condamnation de trois ans, le camp m'a libéré alors que j'étais près de mourir.
Quand j'ai été transportée chez moi, ma pression sanguine ne pouvait même plus être mesurée. Afin de me sauver, ma mère, une non-pratiquante, m'a lu à la suite quatre conférences du Zhuan Falun. Miraculeusement, j'ai survécu.
Qin Qingfang, une compagne de pratique de la ville de Fushun, m'avait donné le numéro de téléphone de son fils quand nous étions détenues ensemble. Elle m'avait demandé, si j'arrivais à sortir la première, de raconter à son fils la persécution qu'elle avait souffert. Elle voulait s'assurer que son fils ne devienne pas la victime des mensonges fabriqués par Masanjia. En rentrant chez moi, j'ai remarqué qu'il manquait un chiffre dans le numéro et c'est le cœur brisé que je n'ai pas pu tenir ma promesse d'appeler son fils.
Les deux dernières fois que j'ai été détenue à Masanjia, j'ai vu qu'il y avait de grands changements dans les installations et le personnel. Le nouveau bâtiment flambant neuf était équipé d'un décor moderne, des salles de conférences, des instruments de surveillance et il y avait suffisamment de gardiens, hommes et femmes, pour superviser les pratiquants détenus.
Mais en fait, ce bâtiment moderne était un véritable enfer sur terre. Chaque jour, les pratiquants étaient bombardés et soumis à la pression pour renoncer à leur foi en Falun Gong. Celui qui refusait était soumis à de nombreuses tortures. Des écouteurs étaient placés de force sur nos oreilles afin de nous forcer à entendre leurs paroles calomnieuses. Le haut-parleur de la pièce d'isolement était si fort que j'ai souffert des répercussions. Même après ma libération, je paniquais chaque fois que j'entendais un bruit fort.
Wang Ling de la ville de Tieling a perdu toutes ses dents des suites de la torture. Cui Zhenhuan et Li Chunlan ont été réduits à l'état de malades mentaux.
Remarques de conclusion
Ce que j'ai écrit ne représente qu'une partie des faits détaillant comment j'ai été persécutée. Comme la torture brutale a effacé certains de mes souvenirs, certains détails ne me reviennent pas à l'esprit avec exactitude.
J'admets qu'il peut y avoir des petites inexactitudes quand aux heures et détails de chaque incident, mais les faits principaux sont mes comptes-rendus directs.
À ceux qui refusent de me croire, je dois dire : « Je vous comprends, parce que personne ne pourrait croire qu'un gouvernement puisse faire des choses aussi horribles à une femme. Il faut le vivre pour le croire. Même Zhang Hua, dont l'article révélait les souffrances à Masanjia, n'aurait probablement pas cru à la brutalité des gardiens de Masanjia avant d'y être torturée.
Certaines personnes aimeraient savoir quel est mon état actuel et je voudrais dire que je suis en vie aujourd'hui grâce aux miracles de Dafa. Je partage ces terribles expériences avec tout le monde afin que les gens puissent percevoir la brutalité et la cruauté du régime communiste chinois.
Merci
(Fin)
Traduit de l'anglais en France