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Torturée à mort : Notre plus jeune sœur Gao Rongrong (3e partie)

7 novembre 2014

Suite de la 2e partie

(Minghui.org) Il y a dix ans, des gardiens ont infligé simultanément des décharges de plusieurs matraques électriques, plus de dix heures durant, au visage de Mme Gao Rongrong. Quand ils ont finalement arrêté, son visage était gravement défiguré. Du sang et des cheveux étaient collés à sa peau brûlée. Des cloques sont apparues sur son visage et son cou suite aux chocs électriques répétés aux mêmes endroits. Cette série revisite les horreurs du cas de Mme Gao de la perspective des membres de sa famille.


Suite à la torture à la matraque électrique du 7 mai 2004, Mme Gao a été confinée dans une aile de l’hôpital lourdement gardée pendant presque cinq mois jusqu’à ce qu’elle soit secourue par un groupe de pratiquants de Falun Gong le 5 octobre. Cependant, elle a été à nouveau capturée le 6 mars de l’année suivante et est morte trois mois plus tard, le 16 juin 2005, de la torture qui s’en est suivie. Elle avait 37 ans.


Plus de neuf ans ont passé depuis la mort de Mme Gao, mais la persécution du Falun Gong n’a pas cessé. Endeuillées par la perte de Mme Gao, ses deux sœurs aînées, vivant aujourd’hui hors de Chine, partagent avec le public la douleur de leur famille dans l’espoir que davantage de gens puissent voir clairement la brutalité du Parti communiste chinois et s’opposer à cette persécution insensée.


Dans cette série en quatre parties, les sœurs Gao détaillent les évènements ayant transpiré entre le 14 mai 2004, le jour où elles ont appris la torture de leur plus jeune sœur, et le 16 juin 2005, jour de son décès.


3E partie : Rongrong surveillée sans arrêt à l’hôpital n°1 de l’Université médicale de Chine

Le 18 mai, Rongrong a été de nouveau transférée à l’hôpital n°1 de l’Université médicale de Chine, département orthopédique n°2. Les gardes étaient nerveux et voulaient que personne ne la voie. Cependant, parce qu'elle était alors trop frêle et que du personnel médical devait être présent lors du transfert, les gardes ont finalement appelé une ambulance.

Le visage de Rongrong était couvert de brûlures causées par la torture dévastatrice des matraques électriques. Elle avait aussi des os fracturés, suite à une tentative avortée de s'enfuir.


Lors du processus d’enregistrement à l’hôpital, de nombreuses personnes se sont rassemblées autour d'elle pour la voir. Elles étaient visiblement choquées et nous nous sommes arrêtés à de nombreuses reprises pour leur expliquer ce qui s’était passé. Nous disions : « L’incident de l’auto immolation de Tiananmen était fabriqué, mais ma sœur a réellement été défigurée. » À ce moment, les gardes ne pouvaient regarder personne dans les yeux.


Lorsque nous sommes finalement allées dans la salle, le chef d’équipe, Liang Zhen a commencé à crier après nous. « Pourquoi ne criez-vous pas ‘Falun Dafa Hao [Falun Dafa est bon]’ », a-t-il dit. « Pourquoi ne criez-vous pas ! » Mais Lili a simplement répondu : « Il est bon. » Liang a alors répété : « Pourquoi ne criez-vous pas ‘Falun Dafa Hao’. Pourquoi ne le criez-vous pas ! » Lili a seulement répondu calmement : « Oui, il est bon. »


L’homme mystérieux s’avère être le directeur du Bureau de la Justice

La première nuit, Weiwei est restée avec Rongrong à l’hôpital n°1. Les gardes les ont réveillées tôt le lendemain matin avec des cris et des insultes. Ce jour-là, Lili est allée à l’hôpital et y est restée.


Lili a vu deux personnes habillées en noir, debout à côté du lit de Rongrong. Un était un homme et l’autre une femme. Tous deux étaient très grands.


L’homme avait un long visage et ses cheveux étaient peignés en arrière. Il portait une chemise noire à manches courtes rentrée dans un pantalon de costume noir avec une large ceinture noire. Une paire de lunettes noires cerclées couvrait la plus grande partie de son visage. Il s’est penché et a examiné les brûlures sur le visage de Rongrong. La femme était aussi habillée de noir, et avait une courte queue de cheval et une paire de lunettes noires. Elle avait un dossier sous son bras.


Lorsque Lili a levé les yeux sur eux pour demander qui ils étaient, ils ont fait demi-tour et sont partis.


Lili a alors regardé Rongrong. Elle a ouvert légèrement les yeux et regardé Lili. Lilli a demandé : « Les as-tu vu ? » Rongrong a acquiescé. « Sais-tu qui ils sont ? » Rongrong a répondu doucement : «  Non. »


Nous avions une drôle d'impression après leur départ, mais nous les avons revus aux alentours de 10 heures ce matin-là, dans le couloir. Ils regardaient dans la chambre de Rongrong, à travers les panneaux vitrés de la porte. Ils sont restés toute la matinée.


Nous avons commencé à faire appel auprès des départements concernés du Bureau de la Justice de Shenyang et tenté de déposer des plaintes contre les gardes du camp pour ce qu’ils avaient fait subir à Rongrong.


Les autorités du camp de travaux forcés de Longshan ont affirmé que les brûlures sur le visage de Rongrong avaient été causées par sa chute. Nous avons interrogé Wang Xuetao, responsable de la section administrative pour savoir pourquoi ils mentaient, mais il s'est contenté de répondre que le rapport du Bureau de la Justice avait été écrit dans ce sens. Lorsque nous lui avons demandé qui avait écrit le rapport, il a répondu que c’était un effort commun des chefs d’équipe.


Nous sommes allées à de nombreuses reprises au Bureau de la Justice. À chaque fois, le directeur du département, Liu Bo, nous a rencontrées. Il a simplement écouté sans interruption ni commentaire jusqu’à ce que nous lui demandions que les coupables soient traduits en justice. Il a nié que la défiguration de Rongrong était causée par des matraques électriques ou toute acte criminel.


Nous avons insisté pour rencontrer le directeur du bureau et finalement Liu Bo a cédé et nous a emmenées dans un bureau en haut des escaliers du bâtiment principal. Liu Bo a présenté un homme comme étant le directeur du Bureau de la Justice. Nous avons expliqué au directeur ce qui était arrivé à notre sœur et lui avons dit qu’elle était encore surveillée à l’hôpital par les gardes du camp.


Le directeur a évité de répondre à nos préoccupations. Lorsque nous lui avons demandé comment le bureau avait géré le cas de ma sœur, il a déclaré que cela faisait encore l’objet d’une enquête. À ce point, nous étions bouleversées – le système de la sécurité publique tout entier, du haut en bas, avait travaillé en collusion pour dissimuler la torture et les mauvais traitements infligés à de si nombreux pratiquants de Falun Gong.


Lili a alors réalisé que c’était le même homme qui avait espionné Rongrong à l’hôpital. Lorsqu’elle l’a identifié, il nous a fait sortir de son bureau.


Plus tard, nous avons découvert que son nom était Zhang Xiansheng du Bureau de la Justice de l’agglomération de Shenyang. Il avait vu Rongrong à l’hôpital, cependant, il a prétendu ne rien savoir à son sujet.


Surveillance vingt-quatre heures sur vingt-quatre

Plusieurs jours après que Rongrong a été emmenée à l’hôpital n°1 de l’Université médicale de Chine, Wang Xuetao (王学涛), fonctionnaire du camp de travaux forcés de Longshen a cherché à y confiner Rongrong plus longtemps.


Chaque fois qu’elle était emmenée pour un examen complet, les gardes semblaient très nerveux. Ils avaient de bonnes raisons, puisque partout où Rongrong allait, d'autres patients et leurs familles posaient toutes sortes de question sur son visage brûlé et nous leur disions qu’elle avait été torturée.


Les gardes nous arrêtaient et nous menaçaient toujours, affirmant qu’ils allaient appeler le 110 (numéro de dénonciation à la police) à notre sujet. Une fois, dans l’ascenseur, alors que des personnes posaient des questions sur le visage de Rongrong, Bi Hongyin (
毕印红), un agent du département de gestion du camp de travaux forcés de Longshan, a levé le poing et menacé Weiwei.

Mme Gao Rongrong, photo prise le 7 mai 2004, 10 jours après que son visage a été électrocuté avec des matraques électriques.


Parfois, en tentant de disperser les curieux, les fonctionnaires se mettaient hors d'eux et criaient après les gens. Liang Zhen (
梁真), commandant adjoint du Groupe 2 du camp de travaux forcés de Longshan, a une fois, hurlé : « Oui, nous l’avons électrocutée – nous l’avons fait ! » Deux autres agents, Su Zhizhong (苏志忠) et Wang Chunmei (王春梅), ont aussi crié dans le couloir : « Oui, nous l’avons électrocutée. Et alors ? Nous aurions dû l'électrocuter à mort ! »


Les gardes du camp de travaux forcés de Longshan surveillaient Rongrong à tour de rôle. Ils travaillaient par roulements de 24 heures, et parfois, quatre agents restaient en service. Parfois, trois d’entre eux surveillaient étroitement la salle, nous surveillant tous et empêchant les gens de rendre visite à Rongrong.

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Les gardes ne quittaient jamais la chambre de Rongrong. Durant ce temps, plusieurs d’entre eux, parmi lesquels Wang Chunmei (
王春梅), Su Zhizhong (苏志忠), Ma Zaiming (马再明) et Liang Zhen (梁真), sont allés très loin dans leur harcèlement de Rongrong. Les autres gardes prenaient des notes détaillées de l'état de Rongrong et de chacune de ses interactions avec les autres.

Notes prises quotidiennement par les gardes du camp qui surveillaient Rongrong.


Lorsque Rongrong a été transférée pour la première fois à cet hôpital, son médecin principal était un jeune homme semblant être une personne bienveillante et droite. Lorsqu’il a appris ce qui était arrivé à Rongrong, il se référait à elle comme à « Huang Rong » (personnage de télévision fictif connu pour son intelligence et son courage). Cependant, ce médecin a été rapidement remplacé parce qu’il refusait de suivre les demandes des responsables du camp de travaux forcés de Longshan, du Bureau de Justice de l’agglomération de Shenyang et du Comité des affaires politiques et juridiques de Shenyang.


Ne jamais la libérer – même en danger de mort

Les fonctionnaires du Bureau judiciaire de l’agglomération de Shenyang et du camp de travaux forcés de Longshan ont demandé à ce que l’opération chirurgicale de Rongrong ait lieu le plus rapidement possible, de sorte qu’ils puissent la ramener dans le camp de travail. Ils ont parlé au Comité du Parti communiste chinois (PCC) de l’hôpital, qui a alors exercé des pressions sur le médecin de Rongrong pour lancer son opération.


L’os de la hanche gauche de Rongrong était fracturé, et cela demandait un traitement initial de 14 jours minimum. Cependant, dû à la torture à long terme, elle était très faible. Parce qu’elle souffrait d’une fièvre que les médecins avaient du mal à contrôler, les chirurgiens orthopédiques hésitaient à l’opérer.


Au début, le directeur du service orthopédique a montré de la sympathie pour Rongrong, mais après avoir subi des pressions de la part du Bureau 610 et du Bureau judiciaire de Shenyang, il a commencé à nous réprimander. Lorsqu’il est venu contrôler Rongrong, il s’est plaint que c’était ma mère qui refusait l’opération de Rongrong. Mais les autorités du camp de travaux forcés de Longshen et du Bureau judiciaire de Shenyang continuaient à le pousser à opérer Rongrong.


Rapidement, il est devenu furieux et leur a crié après. « Comment puis-je faire ça si sa fièvre ne descend pas ? », a-t-il déclaré. « Si je l’opère, elle ne guérira pas. Alors les choses empireront si une nouvelle inflammation se développe ! » Les autres chirurgiens soutenaient sa position.


En tant que famille de Rongrong, nous avons demandé que les fonctionnaires du camp de travaux forcés de Longshen et du Bureau judiciaire de l’agglomération de Shenyang la libèrent. Nous souhaitions la ramener à la maison. Cependant, ils ont refusé parce qu’ils étaient effrayés que le visage brûlé de Rongrong n'expose leurs actes haineux au public. Ils ont finalement décidé de ne jamais la libérer – même si elle mourrait.


Le chef de section du Bureau judiciaire de l’agglomération de Shenyang a fait allusion à leur plan de ne jamais la libérer. « Une fois l’opération effectuée, nous la ramènerons dans le camp de travaux forcés de Longshan », a t-il déclaré. « Et nous lui donnerons une chambre séparée pour se remettre. »


Ils ont parlé de ce plan à mon père à plusieurs reprises. « Nous ramènerons Rongrong à Longshan ou nous lui fournirons des soins spéciaux à l’hôpital de la prison de Dabei », ne cessaient-ils de dire. Mon père n'était pas d'accord.


(à suivre)

Traduit de l'anglais en Europe