(Minghui.org) Les voix de la famille, des amis et des avocats des pratiquants de Falun Gong retentissaient fortement au milieu des champs à l'extérieur d'un centre de lavage de cerveau dans la province du Heilongjiang l'après-midi du 5 décembre.
« Fang Yuechun, tu commets des crimes ! Fang Yuechun, libère les gens immédiatement ! Yu Songjiang, rentre à la maison ! Shi Mengchang, rentre à la maison ! Han Shujuan, rentre à la maison ! Chen Min, rentre à la maison ! »
Plus de 20 personnes, dont quatre avocats, des parents et des amis des pratiquants de Falun Gong détenus, se sont rassemblés devant le centre et ont exigé que Fang Yuechun, le directeur du centre, libère immédiatement les pratiquants arrêtés illégalement.
Le 5 décembre était un jour très froid dans la province du Heilongjiang. Cet après-midi-là, le vent fouettait la neige profonde qui s'empilait sur le sol. Plusieurs résidents locaux au bon cœur ont fourni plus de vêtements d'hiver pour ceux qui se tenaient dans le froid. Les parents et les avocats les ont remerciés et ont continué à crier vers le centre, ainsi que vers le quartier résidentiel à proximité afin d'éveiller les consciences au sujet des crimes commis dans le centre de lavage de cerveau. Dans le centre, les responsables et les employés sont restés silencieux. Alors que l'après-midi s'est transformé en soirée, ils n'ont même pas osé allumer de lampe.
La porte est restée verrouillée et enchaînée de l'intérieur. Enfin, un gardien est sorti de la grille, a jeté un coup d’œil vers la petite foule rassemblée à l'extérieur et est retourné à l'intérieur. Plus tard, un autre gardien est sorti, a regardé autour et est également rentré. Parfois, quelqu'un se tenait à la fenêtre, mais il n'y a eu aucune réponse officielle.
Les avocats et les membres de la famille se sont tenus devant la porte pendant plus de trois heures dans le froid glacial. Ils ne pouvaient pas entrer et personne n'est sorti pour les accueillir. Donc, ils ont continué à communiquer leur message au centre de lavage de cerveau et aux riverains en appelant avec la voix. Pendant tout ce temps, les policiers n'ont fait que regarder.
À un moment, un bruit de martèlement s'est fait entendre de l'intérieur du centre, sonnant beaucoup comme quelqu'un qui frapperait les fenêtres ou les barres de fer aux fenêtres. C'était comme si les détenus avaient entendu les appels et répondaient aux membres de la famille et aux avocats de la seule façon qu'ils pouvaient.
Les membres de la famille demandent la libération de leurs proches. Comme le montre l'image, la plaque d'identification habituellement affichée à l'entrée a été enlevée par des agents le jour de la visite des avocats.
Entrée du centre de lavage de cerveau à Qinglongshan (la plaque indique : « Base d'éducation légale »)
Deux agents du Département de police de Qinglongshan sont arrivés à l'entrée un peu après 15 heures. Lorsque les avocats ont demandé s'ils se représentaient eux-mêmes ou le département de police, les policiers n'ont pas donné de réponse définitive.
Les quatre avocats : Jiang Tianyong, Tang Jitian, Zhao Yonglin et Wang Cheng
Les informations se propagent sur les médias sociaux
Peu de temps après que les membres de la famille et les procureurs soient partis, vers 17h40, les détails de la visite ont été publiés sur Internet par le biais de Weibo (une plate-forme de micro-blogging similaire à Twitter). Les représentants des autorités ont enlevé les articles originaux de Weibo. Les autorités locales ont temporairement bloqué les appels provenant d'autres régions, car les gens appelaient les résidents de Qinglongshan pour poser des questions sur ce qui se passait. En outre, toutes les lampes de rue ont soudain été éteintes à Qinglongshan pendant environ 20 minutes, plongeant toute la ville dans l'obscurité.
Malgré les efforts des autorités, les informations de la protestation se sont quand même propagées. Dans un entretien avec Son de l'Espoir, une station de radio basée aux États-Unis, Jiang Tianyong, l'un des quatre avocats, a déclaré : « Ceci [l'incarcération des pratiquants au centre de détention de Qinglongshan] est une détention illégale typique, telle que décrite dans le droit pénal. Selon la loi chinoise, pour de tels incidents illicites, toute personne a le droit d'arrêter les suspects et les envoyer à la police. »
Rencontre au Bureau du parquet
Le lendemain, les membres de la famille et les avocats des pratiquants sont allés au Parquet de Jiansanjiang pour discuter de la détention illégale des pratiquants au centre de lavage de cerveau à Qinglongshan. Le réceptionniste leur a dit qu'il y avait une réunion en cours et a refusé de les recevoir. Lorsqu'on lui a demandé combien de temps la réunion durerait, le réceptionniste a dit : « Je ne sais pas. Nous n'avons pas eu de réunion de tous les employés comme ça depuis longtemps. » Les avocats ont patienté dans la salle d'attente.
Les avocats des pratiquants de Falun Dafa illégalement détenus en attente au Bureau du parquet de Jiansanjiang
Le policier Sun et l'employé Ma, tous deux du Bureau d'appel, ont interrogé les avocats après la réunion des employés. Ils ont d'abord discuté avec Mme Liu Rangying et son avocat Zhao Yonglin sur le cas de Mme Liu. (Mme Liu avait déjà été détenue au centre de lavage de cerveau de Qinglongshan)
Au cours de la discussion, l'attitude des employés était condescendante et arrogante. Les autres avocats et les membres de la famille ont dû attendre hors de la salle d'entretien pour avoir une chance de parler avec les employés.
Lors de l'entretien suivant, l'avocat Tang Jitian et la famille du pratiquant M. Shi Mengchang ont exhorté le Bureau du parquet de traiter le cas de M. Shi. Les employés ont essayé de les dissuader avec diverses excuses. Leur attitude s'est adoucie après que le procureur Tang et la famille de M. Shi aient fourni des faits solides prouvant l'illégalité de la détention de M. Shi.
Ensuite, l'avocat Jiang Tianyong a parlé du cas de M. Yu Songjiang, qui avait été détenu dans le passé et avait à nouveau été récemment arrêté et détenu au centre de lavage de cerveau.
Les réunions se sont terminées vers 12 h 30. Voyant que le Bureau d'appel n'avait pas l'intention de prendre de mesures efficaces, les avocats leur ont conseillé de se conformer à la loi en ce qui concerne le Falun Gong et se sont réservés le droit de les poursuivre plus tard.
Ils ont demandé à rencontrer le procureur. Comme les mesures prises par le centre de lavage de cerveau portaient atteinte aux droits constitutionnels de leurs clients, les avocats ont demandé que les pratiquants détenus soient immédiatement libérés. En outre, ils ont déclaré qu'ils posteraient leurs demandes sur Weibo, Wechat et d'autres canaux de médias sociaux. Dans une tentative d'empêcher les responsables de se dérober à leurs responsabilités, les avocats n'ont pas quitté le Bureau du parquet. Au lieu de cela, ils ont acheté des boîtes de repas et les ont mangées sur place.
Vers 14h, un policier de Jiansanjiang a menacé de suivre et d'exercer des représailles contre les avocats et les membres de la famille. Les responsables du Bureau du parquet n'étaient initialement pas coopératifs, mais leur attitude a changé après que les avocats aient souligné les actions illégales du centre de lavage de cerveau et le refus du Parquet de prendre les mesures appropriées.
À ce point, l'avocat Jiang Tianyong a discuté des mauvais traitements auxquels M. Yu Songjiang avait été soumis et les mesures de représailles prises par le centre de lavage de cerveau après que la mère de M. Yu ait dénoncé la torture que son fils avait connue au centre de lavage de cerveau. L'avocat Tang Jitian a également présenté le cas de M. Shi Mengchang et de son épouse, Mme Han Shujuan, qui ont souffert de mauvais traitements au centre de lavage de cerveau.
À 15 h, le procureur adjoint Hao Hongjun a parlé avec les avocats et les membres de la famille. L'avocat Wang Cheng a demandé qu'ils enquêtent sur les actions illégales du centre de lavage de cerveau et des policiers. Après avoir examiné les cas, l'avocat Tang a souligné que la persécution du Falun Dafa était infondée et illégale. Quand Hao a tenté de séparer les avocats et les membres de la famille des pratiquants, l'avocat Jiang l'a arrêté et a cité les conséquences juridiques qui en résulteraient.
Comme Hao et le personnel du bureau d'appel partaient, ils ont dit qu'ils avaient besoin de trois mois pour donner une réponse. Plus tard, ils ont dit qu'ils devaient écouter les niveaux supérieurs du Bureau du parquet et n'étaient pas autorisés à répondre à ces cas eux-mêmes.
Les avocats des pratiquants ont déclaré qu'ils n'abandonneraient pas leur quête pour la justice.
Une longue quête pour la justice
Ce n'était pas la première fois que les avocats visitaient le centre de lavage cerveau et le Bureau du parquet. Les avocats (Jiang Tianyong, Tang Jitian, Wang Cheng, et Liang Xiaojun) et les membres de la famille des pratiquants détenus étaient allés au centre de lavage de cerveau le 14 novembre.
Ce jour-là aussi, les employés du centre de lavage de cerveau avaient refusé de les rencontrer et ils ont appelé à grands cris depuis l'extérieur du centre. Avec le pratiquant de Dafa M. Yu Songjiang, ils ont visité plusieurs organismes le jour suivant, dont le Bureau du parquet de Jiansanjiang, la Commission de contrôle de la discipline de Jiansanjiang et le Département de police de Jiansanjiang.
Ils ont accusé le centre de lavage de cerveau de détention illégale et demandé que les pratiquants détenus soient libérés. Cependant, la police de Jiansanjiang a fait des représailles et après avoir échoué dans leurs tentatives de forcer M. Yu à renoncer à sa croyance et de congédier son avocat, il a été enlevé et emmené au centre de lavage de cerveau le 19 novembre.
Mme Liu, qui avait déjà été détenue au centre de lavage de cerveau, et son avocat M. Zhao Yonglin se sont joints aux autres pour dénoncer la brutalité au centre de lavage de cerveau.
Menacés par la police
Lorsque les avocats et les proches des pratiquants sont allés au centre de lavage de cerveau le 5 décembre et au Bureau du parquet le 6 décembre, ils ont été suivis par des policiers en civil. En outre, les policiers ont également harcelé la sœur de M. Shi Mengchang et d'autres pratiquants de Falun Gong.
Voici des commentaires sur ces incidents, publiés sur Weibo : « Personne n'a le pouvoir de détenir illégalement les gens », « La détention illégale est considérée comme un crime. Quiconque soutient cela devrait également être enquêté. »
Les pratiquants de Falun Gong détenus dans des centres de lavage de cerveau ne sont pas autorisés à recevoir un procès en bonne et due forme et la détention peut être arbitrairement ordonnée par le Bureau 610, une agence qui remplace la loi. Le but de ces détentions illégales est de détruire mentalement les pratiquants et de les « réformer » - les contraignant à renoncer à leur croyance. Les tactiques utilisées régulièrement dans les sessions de lavage de cerveau impliquent de l'oppression et de la violence physique, dont la torture.
Traduit de l'anglais au Canada