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L'abolition des camps de travaux forcés n'efface pas les crimes

28 février 2014

(Minghui.org) Les fonctionnaires chinois ont annoncé publiquement leur décision d'abolir le tristement célèbre système de camps de travaux forcés le 7 janvier 2013, selon un rapport d'Amnistie International en décembre. Le système d'« éducation par le travail », comme l'appelle les autorités, existe depuis près de six décennies. Le nom est trompeur, car ce sont des camps de travaux forcés purs et durs, avec lavage de cerveau, tortures, surcharges de travail et conditions de travail dangereuses.

Le système des camps de travaux forcés en Chine a été déclaré « aboli » mais le mal et la douleur qu'il a causés auprès de millions de personnes, surtout envers les pratiquants du Falun Gong, à laisser des blessures qui prendront du temps à guérir.

Les responsables des crimes commis dans les camps de travail ne devraient pas s'en tirer à la suite de cette « fermeture ». La question de savoir si les victimes sont confrontées à de nouveaux types de mauvais traitements reste toutefois sans réponse.

Bien que les gardes et le personnel des camps de travail soient responsables d'avoir mis à exécution ces actes répréhensibles, ceux qui ont donné les ordres et instauré ces politiques sont aussi responsables, si ce n'est plus, de ces atrocités.

Décès de pratiquants en raison de la torture dans les camps de travail

Dans un récent rapport publié par Minghui, en décembre 2013, au moins 3 653 pratiquants étaient morts en détention. Parmi eux, 714 ont été détenus dans divers camps de travail, ces camps étant les derniers lieux où ils ont été détenus avant de mourir. On a découvert qu'au moins 127 camps de travail étaient impliqués. Ci-dessous un tableau contenant les dix établissement avec le plus de cas de décès.

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Les dix camps les plus meurtriers (cas de décès confirmés reliés au Falun Gong)

La brutalité dans de nombreux camps de travail est encore non signalée car, d'une part les autorités profèrent des menaces et bloquent l'information et d'autre part, les victimes ne souhaitaient pas ou étaient dans l'incapacité de se souvenir des horreurs qu'elles avaient subies. Toutefois à partir de cas provenant de diverses sources, on peut avoir un aperçu de la cruauté de cette torture.

Mme Gao Rongrong, comptable à l'université des Beaux Arts de Luxun dans la ville de Shenyang, province du Liaoning, a été arrêtée et emmenée au camp de travail de Longshan en juillet 2003, en raison de sa croyance dans le Falun Gong. Les gardes lui ont infligé des coups de matraques électriques durant six heures consécutives en avril 2004. Des ecchymoses, du sang et du pus couvraient son visage. Le beau visage de Mme Gao a été défiguré. Elle n'avait que 36 ans.

La pratiquante du Falun Mme Gao Rongrong, comptable à l'université des Beaux Arts de Luxun dans la ville de Shenyang

Le 7 mai 2004, le visage de Gao Rongrong est couvert de brûlures causées par des matraques électriques. Cette photo a été prise dix jours après avoir été torturée.

Mme Gao à commencer a uriné du sang et à avoir de la difficulté à manger à partir d'août 2004. Elle était au seuil de la mort. Le bureau judiciaire de Shenyang, les responsables du camp de travail de Longshan, ont refusé de la libérer malgré les avertissements répétés du médecin.

Les pratiquants de Falun Gong l'ont finalement sauvée avec succès en octobre 2004. Toutefois, la police et les responsables locaux l'ont retrouvée et l'ont emmenée au camp de travail de Masanjia en mars 2005. Le camp de travail de Masanjia l'a envoyée à l'hôpital le 6 juin 2005. Elle est décédée le 16 juin 2005 à l'âge de 37 ans. Selon l'hôpital, elle était dans un état critique à son arrivée.

Des blessures qui restent

M. Gao Ke, instituteur à Harbin, province du Heilongjiang, a été détenu 13 fois pour sa pratique du Falun Gong, et il s'est retrouvé à 5 reprises dans des camps de travail. Après avoir entendu parler de l'abolition récente du système des camps de travail, il a dit « Même si les camps de travail sont abolis, les dommages psychologiques et physiques qu'ils m'ont infligés sont encore bien là. »

M. Gao Ke un enseignant dans une école primaire de Harbin, province du Heilongjiang

Des rapports indépendants confirment également l'existence de la torture et de sa gravité dans les camps de travail. En avril 2013, le magazine Lens de Chine a publié un article de 14 pages exposant les mauvais traitements dans le camp de travail de Masanjia. Les 20 000 mots de cette histoire reposaient sur des entrevues d'environ 20 ex-détenus. Ils ont souffert de travail forcé et de nombreux types de torture, y compris le banc du tigre, le lit de mort, le siège de la mort et le confinement solitaire.

Méthodes de tortures dans les « prisons clandestines » : le banc du tigre, être frappé sévèrement, le lit de la mort, l'étirement du lit, (aussi appelé les cinq chevaux écartelant le corps), les décharges électriques, être suspendu par des menottes, le gavage, la chaise de fer, les injections de substances inconnues.

La fermeture des camps de travail ne signifie pas la fin de la persécution

Les camps de travail ne fonctionnent pas de manière indépendante. Ils sont supervisés par le bureau judiciaire et obéissent aux ordres du Bureau 610 ainsi qu'au comité politique et judiciaire. La dissolution des camps de travail peut être considérée comme un progrès seulement si les auteurs de ces crimes sont tenus responsables et que ce système n'est pas remplacé par d'autres types de tortures ou de mauvais traitements.

Malheureusement, il y a peu de preuves de ces progrès.

Amnistie International a publié un nouveau rapport concernant le système de travail forcé de la Chine le 17 décembre. Le rapport qualifie l'arrêt du système des camps de travail de « changement cosmétique » et conclut qu'« il est clair que leurs politiques concernant les sanctions auprès des gens dû à leurs activités politiques ou à leurs croyances religieuses n'ont pas changé. Les abus et la torture se poursuivent simplement d'une manière différente. »

Le système des camps de travail est enraciné dans un réseau qui encourage les violations des droits de l'homme. Tant que la source n'a pas changé, les camps de travail pourraient facilement être remplacés par d'autres types de mauvais traitements qui continueront à priver le peuple chinois de la liberté de croyance — comme dans le cas du Falun Gong.

L'histoire du système des camps de travaux forcés

Le système des camps de travaux forcés chinois a commencé en 1957, à la suite du goulag en URSS. Pour supprimer les opinions différentes, en particulier les intellectuels, le dictateur communiste chinois Mao les a tout d'abord encouragés à s'exprimer librement. Alors que le complot se mettait en place petit à petit, 550 000 personnes ont ainsi été considérées de droite puis envoyées dans des fermes ou d'autres lieux apparentés dans des zones rurales. Ce qui en a suivi a été des travaux forcés et des lavages de cerveau.

Un pourcentage important de ces victimes a souffert de cette campagne politique pendant plus d'une dizaine d'années et ce, jusqu'à la fin de la révolution culturelle. Intimidés par cette agression et par de nombreuses autres campagnes politiques, beaucoup de gens ont perdu leur indépendance et sont devenu soumis au système tyrannique.

Bien que l'on parle officiellement de « rééducation par le travail », cette expression est plutôt trompeuse. L'objectif principal est le lavage de cerveau et l'outil principal pour y parvenir est le travail forcé, donc « camps de travaux forcés » est le terme adéquat pour le décrire. Une référence au système des camps de travail soviétiques se trouve dans L'archipel du Goulag, un livre en trois volumes basé sur le témoignage de témoins oculaires et de documents de recherche.

Bien que le système ait été dissout en Union soviétique avec l'effondrement du communisme, il est resté en Chine. Malgré les peines de détention très longues – parfois en termes d'années, ce système ne nécessite pas de jugements ou de procédures judiciaires différentes de celles utilisées pour les simples peines de prison. Il est donc souvent utilisé par les dirigeants afin de punir arbitrairement leurs cibles et intimider quiconque pourrait envisager de suivre un chemin similaire.

Quand les dirigeants communistes ont décidé d'interdire le Falun Gong en juillet 1999, ils ont rapidement découvert que le système des camps de travail était un outil idéal pour détenir des pratiquants pendant une longue période, en plus des prisons et des centres de lavage de cerveau. Dans son rapport annuel de 2008, la Commission des États-Unis sur la liberté religieuse internationale (USCIRF) rapporte que plus de la moitié des détenus dans les camps de travail était des pratiquants du Falun Gong. Dans l'ensemble, il y avait au moins 351 camps de travail à la fin 2012, selon les données publiées par le ministère de la Justice en Chine.

Les camps étaient souvent agrandis ou construits selon les besoins pour détenir plus de prisonniers. Par exemple, après le début de la persécution, les pratiquants détenus dans la province du Guangxi ont tous été envoyés dans le premier camp de travail du Guangxi dans la ville de Nanning. Comme le nombre de pratiquants avait augmenté, un camp de travail séparé, le camp de travail pour femmes du Guangxi, a été construit le 1er janvier 2001, afin de détenir uniquement les pratiquantes. Ce nouveau camp a ensuite déménagé dans un endroit mieux équipé pour permettre aux gardes de torturer les pratiquantes en secret.

Le rapport d'Amnistie International en décembre 2013 a relevé que de nombreux camps de travail ont simplement changé d'appellation lorsqu'on a déclaré qu'ils étaient « fermés ». Dans de nombreux cas, ils ont été renommés « centres de réadaptation pour toxicomanes » et continuent à être des endroits de détention arbitraire et de torture.

Les autorités chinoises utilisent de plus en plus de soi-disant « prisons clandestines », des centres de réadaptation pour toxicomanes et des « centres d'éducation légale » (un euphémisme pour « centres de lavage de cerveau ») pour remplacer les centres de « rééducation par le travail ».

Le système des camps de travail n'a pas fonctionné à vide. Il est l'un des nombreux outils au service de la persécution du Falun Gong. Les responsables qui ont commis des crimes dans les camps de travail ne s'en sortiront pas impunément sous prétexte de « fermeture ». La « fermeture » des camps de travail ne peut en aucun cas effacer ce qui s'est passé là-bas.

Article lié (En chinois) :

http://www.minghui.org/mh/articles/2013/12/22/决不能因废除劳教放过累累罪恶

Traduit de l'anglais au Canada