(Minghui.org) Le Parti communiste chinois (PCC) a lancé une enquête officielle visant l'ancien chef de la sécurité Zhou Yongkang. Lorsque l'annonce a été faite le 29 juillet, peu de gens ont été surpris.
Zhou Yongkang est l'un des principaux coupables de la persécution du Falun Gong. Au cours de son mandat comme secrétaire du Comité du PCC de la province du Sichuan entre janvier 2000 et décembre 2002, le Sichuan est devenu l'une des provinces où la persécution a été la plus sévère.
Il n'est pas difficile d'en déduire la puissance de Zhou à son apogée quand on se souvient de l'anecdote confiée par Jason Kenney, ministre canadien du Multiculturalisme.
« Zhou Yongkang a contribué plus que quiconque à l'oppression violente, par exemple, du Falun Gong, des pratiquants de Falun Dafa ; des Tibétains ; des dissidents ; des groupes religieux non réglementés », a-t-il dit. Il a révélé son expérience bizarre lors de sa visite en Chine en 2011 alors qu'il a été personnellement brocardé par Zhou et tourné en dérision en ce qui concerne les 'droits de l'homme'.
Sans aucune expérience en matière de sécurité publique, Zhou a été promu au poste de ministre de la Sécurité publique en décembre 2002. En octobre 2007, il prend la tête de la Commission des affaires politiques et juridiques et du Bureau 610, deux organes en charge de la persécution du Falun Gong. Il est également l'un des maîtres d’œuvre derrière les prélèvements d'organes sur des pratiquants.
Jiang Zemin, l'ancien chef du PCC, qui a lancé la persécution du Falun Gong en 1999, a fait entrer Zhou dans le Politburo en 2007. Cela a permis à Zhou de poursuivre les politiques de persécution quand Jiang a abandonné tous les titres officiels l'année suivante.
La chute de Zhou n'est ni la première ni la dernière dans l'effet domino des hauts fonctionnaires chinois responsables de la persécution du Falun Gong. Officiellement, chacun de ces fonctionnaires du PCC a été évincé dans le cadre des enquêtes anti-corruption, et beaucoup estiment qu'ils ont tout simplement perdu dans une lutte de pouvoir.
Cependant, un examen plus attentif révèle que, tout comme Zhou Yongkang, ils ont grimpé au pouvoir en partie en raison de leur rôle dans la persécution du Falun Gong, et leur chute subséquente n'a pas été un hasard.
Depuis qu'il a été signalé en décembre 2013 que Zhou était sous enquête, environ 10 autres hauts fonctionnaires ont été démis de leurs fonctions alors que la persécution du Falun Gong entre dans sa 15e année.
De plus amples détails sur la participation de quatre de ces hauts fonctionnaires au sein de la persécution sont énumérés ici :
Le 14 juin 2014, Su Rong, le vice-président de la Conférence consultative politique du peuple chinois (CCPPC), a été mis en examen pour « raisons disciplinaires » et renversé quelques jours plus tard.
Le 27 juin 2014, Wan Qingliang, l'ancien secrétaire du Parti de Guangzhou dans la province du Guangdong, a été limogé et mis en examen.
Le 30 juin 2014 Xu Caihou, ancien membre du Politburo et vice-président de la Commission militaire centrale du PCC, a été remis aux procureurs.
Le 20 juillet 2014, Wu Changshun, ancien chef de la police de Tianjin, a été arrêté pour de présumées graves violations du droit.
Xu Caihou
Xu, comme l'ancien vice-président de la Commission militaire centrale du PCC, a été le plus puissant complice militaire de Jiang dans l'exercice de la persécution. Il est soupçonné d'avoir été fortement impliqué dans les prélèvements d'organes sur des pratiquants de Falun Gong en utilisant les installations militaires et les hôpitaux.
Xu a travaillé avec le gouverneur de la province du Liaoning, Bo Xilai, pour aider à faire de la province une base pour la persécution du Falun Gong, consacrant un budget important pour y construire des prisons.
Ces prisons ont été impliquées dans les prélèvements d'organes, le massacre de prisonniers dans le but d'utiliser leurs organes dans l'industrie de la transplantation en Chine. Au plus fort de la crise des prélèvements d'organes en 2006, il a été estimé qu'environ 18 000 opérations de transplantation ont été effectuées sous la gouverne de Xu dans le système hospitalier militaire chinois.
Su Rong (lien en anglais) a mené agressivement les politiques de persécution de Jiang en sa qualité de chef du Bureau 610 dans la province du Jilin, et au fil des ans, comme secrétaire du Parti de la province du Qinghai, de la province du Gansu et de la province de Jiangxi.
Le 4 novembre 2004, quand Su et sa délégation se sont rendus en Zambie pour une visite, une sommation judiciaire lui a été signifiée pour les crimes de torture commis contre les pratiquants de Falun Gong.
Il n'a pas comparu devant la cour le 8 novembre et a été accusé d'outrage au tribunal. La police zambienne a ensuite émis un mandat d'arrêt contre lui. Su a traversé la frontière avec l'aide de l'ambassade de Chine, s'est rendu en Afrique du Sud, et a réussi à fuir en Chine une semaine plus tard.
Su Rong s'est rendu le 5 avril 2002 au camp de travaux forcés de Chaoyanggou et y a personnellement dirigé le lavage de cerveau des pratiquants de Falun Gong. Sur quatre cas de décès confirmés dans la province du Qinghai, trois d'entre eux sont morts entre 2001 et 2003, quand il était à la tête de la province.
Su Rong est devenu le secrétaire du Parti de la province du Gansu en août 2003. Il a ordonné à la police de surveiller, suivre, arrêter, condamner et torturer les pratiquants de Falun Gong.
Wu Changshun
En avril 1999, juste avant que la persécution ne commence, le Bureau de la sécurité publique de Tianjin, dirigé par Wu Changshun, a arrêté 45 pratiquants de Falun Gong comme prélude à la persécution.
En tant que chef du Bureau de la sécurité publique, Wu a aidé à mener la persécution contre le Falun Gong à Tianjin. En décembre 2006 dans un discours, Wu a donné l'ordre à 200 chauffeurs de taxi de recueillir des informations sur les pratiquants de Falun Gong.
Wu a promis de récompenser quiconque fournissait des informations utiles avec des sommes allant jusqu'à 20 000 yuan (2 407 euros), et il a exigé que 3 000 chauffeurs de taxi, pouvant travailler à fournir des informations sur le Falun Gong, soient ajoutés.
Des données partielles ont révélé que rien qu'en 2013, 76 pratiquants de Falun Gong à Tianjin ont été arrêtés et leurs domiciles pillés, et 22 personnes ont été condamnées. Cette année, 50 pratiquants de Falun Gong ont été arrêtés à Tianjin et 11 personnes ont été condamnées. En juillet de cette année, plus de 92 pratiquants de Falun Gong sont confirmés décédés des conséquences de la persécution à Tianjin.
Wan Qingliang
Wan Qingliang, secrétaire du PCC à Guangzhou a été démis de ses fonctions trois jours seulement après qu'une enquête pour corruption ait été lancée contre lui. Tout comme les autres, Wan a été promu rapidement au sein des échelons pour son implication active dans la persécution du Falun Gong.
Alors que Wan était secrétaire du comité de la Ligue de la jeunesse de la province du Guangdong, il a organisé une série d'activités pour diffamer le Falun Gong parmi de jeunes élèves, les forçant à écrire des « déclarations de garantie » de ne pas pratiquer le Falun Gong, et les poussant à affirmer leur loyauté envers le PCC.
En 2003, alors que Wan était devenu le secrétaire du PCC de la ville de Jieyang, il a lancé une campagne de lavage de cerveau de grande envergure visant les élèves de lycée, sous couvert de formation militaire. Il a pris les devants dans la persécution du Falun Gong, et a conseillé et encouragé les arrestations illégales, la détention, le harcèlement et même l'assassinat des pratiquants locaux.
À Jieyang, au moins quinze pratiquants de Falun Gong sont morts des suites de la persécution, et des centaines ont été illégalement détenus dans des camps de travail, avec plus de 3 000 emmenés de force dans des centres de lavage de cerveau.
Interrogé sur l'enquête de Zhou Yongkang début mars, le porte-parole du PCC Lu Xinhua a ri nerveusement. Il a ensuite lu un texte au sujet de 31 autres hauts fonctionnaires du PCC placés sous mesures disciplinaires, et le magazine Foreign Policy rapporte qu'il a ajouté : « Vous comprenez ». Les journalistes ont alors éclaté de rire.
Tout à coup : « Vous comprenez » est devenu un slogan dans les salles de clavardage et micro blogs d'Internet en Chine. En effet, les véritables raisons de la chute récente de tous ces hauts fonctionnaires du PCC donnent lieu à interprétation.
Alors que la plupart des Chinois ne croient pas que la corruption est la principale raison de leur chute, certaines personnes ont franchi une étape supplémentaire. Les (lien en anglais) dans la province du Hunan qui ont signé une pétition pour mettre fin aux prélèvements d'organes comprennent que Zhou est l'un des maîtres d’œuvre derrière ces crimes contre l'humanité. Elles ont demandé une enquête approfondie sur l'implication de Zhou.
4 350 personnes dans la province du Hunan qui ont signé une pétition pour mettre fin aux prélèvements d'organes comprennent que Zhou est l'un des instigateurs de ces crimes contre l'humanité.
La persécution à l'échelle nationale du Falun Gong, initiée par l'ancien président du PCC Jiang Zemin en 1999, a tenu une grande place dans l'ordre du jour du PCC au cours des 15 dernières années.
L'ancien vice-président de la Chine, Zeng Qinghong, et l'ancien secrétaire de la Commission des affaires politiques et législatives chinois, Luo Gan, ont été les plus fervents partisans de Jiang Zemin en 1999, lorsque la plupart des responsables du Parti n'étaient pas d'accord avec les politiques de persécution de Jiang.
Zeng Qinghong, Luo Gan et, finalement, Jiang Zemin, peuvent être les prochains « gros tigres » à chuter.
Traduit de l'anglais au Canada