(Minghui.org) Mme Meng Lixia a été kidnappée chez elle le 3 août, menottée et la tête recouverte d’un capuchon noir. Quand sa famille a demandé à voir le mandat d'arrestation, la police leur a montré un mandat où la ligne « Motif de l'arrestation » restait en blanc.
Sa famille est allée au poste de police le lendemain et a demandé plus d'information sur l'arrestation de Mme Meng. Le responsable du dossier leur a dit qu'elle avait été arrêtée sur ordre du gouvernement central et provincial.
Plus tard, la famille s'est fait dire que le motif de l'arrestation était un secret. « Vous le découvrirez plus tard », leur a dit le policier.
Deux jours plus tard, l'avocat de Mme Meng a confirmé que son arrestation était causée par son action en justice contre l'administration pénitentiaire de la province du Shanxi, et à ses demandes de divulgation d'information par cette même administration, le département de police de Yucheng, et le ministère des Affaires civiles.
Des suspicions de mauvais traitements incitent la première demande
La mère de Mme Meng, Mme An Xiaorun, une pratiquante de Falun Gong, a été arrêtée en 2014 et condamnée à quatre ans de prison. Mme Meng a essayé de réhabiliter le nom de sa mère depuis.
En avril 2016, Mme Meng a soupçonné que sa mère avait été maltraitée physiquement quand elle lui a rendu visite en prison. Elle a ensuite envoyé 14 demandes à l'administration pénitentiaire de la province du Shanxi, en demandant à la prison de divulguer l’information concernant sa mère, y compris la charge de travail, les soins médicaux, les horaires quotidiens et le calendrier des visites.
Quand elle n'a pas reçu de réponse dans le délai indiqué, elle a déposé une plainte administrative contre l'administration pénitentiaire, suite à l'ordonnance de divulgation de l’information du gouvernement chinois. La Cour populaire intermédiaire de Taiyuan a accepté son action en justice et a émis un avis d'acceptation du dossier le 28 juin.
Une preuve illégale a conduit à deux autres demandes
Lors de l'examen du dossier de sa mère, Mme Meng a remarqué que certains éléments de preuve déterminants se basaient sur un rapport de l'Unité anti-secte du Département de police de Yucheng, qui n’est pas qualifiée pour l'identification judiciaire. Elle a conclu que les preuves utilisées contre sa mère n’étaient pas légales.
Mme Meng a ensuite soumis une demande de divulgation d'information au Département de police de Yucheng, demandant la divulgation du certificat de qualification de son Unité anti-secte et le certificat de qualification professionnelle de la personne qui a effectué l'identification des éléments de preuve dans le dossier de sa mère.
En outre, Mme Meng a mis en cause la légalité de la persécution du Falun Gong. « La décision d'abolir la Société de recherche du Falun Dafa en 1999 a été le début de la persécution du Falun Gong. Cette décision illégale a conduit à la souffrance de millions de personnes, telles que ma mère » a-t-elle déclaré sur son blog.
La Société de recherche du Falun Dafa a été officiellement dissoute en 1996. Mme Meng a remis en question la validité de la décision du ministère des Affaires civiles d'abolir une organisation inexistante.
Elle a présenté une autre demande de divulgation d'informations, en demandant au ministère de divulguer le fondement juridique de sa décision d'abolir la Société de recherche du Falun Dafa. Elle a également déclaré dans sa demande : « Il n’existe aucune définition de l'organisation illégale dans l'enregistrement de l'Ordonnance des organisations sociales. Votre décision d'abolir la Société de recherche du Falun Dafa est invalide et doit être retirée. »
Selon son avocat, la police a interrogé à plusieurs reprises Mme Meng au sujet de ses demandes de divulgation de l'information au cours de son interrogatoire.
Mme Meng est détenue dans le centre de détention du district Yanhu de la ville de Yucheng. Elle insiste sur son innocence et refuse de porter un uniforme de prisonnier ou de se laisser prendre en photo. Elle a dit à son avocat que les policiers l’ont giflée au visage, saisie par les cheveux et lui ont envoyé la tête contre un mur.
La famille suspecte que le Bureau 610 local est derrière son arrestation.
Précisions sur le contexte
La Société de recherche du Falun Dafa a été officiellement créée en juillet 1993 en tant que branche de la Société de recherche du Qigong de Chine tenue par l’État, qui supervisait l'administration des différentes écoles de qigong du pays, et qui sponsorisait des activités et des séminaires. Elle fournissait des conseils aux élèves sur les techniques de méditation, des services de traduction et la coordination pour la pratique à l'échelle nationale.
En mars 1996, la Société de recherche du Falun Dafa a été officiellement dissoute à la demande de son fondateur, M. Li Hongzhi. Mais les pratiquants ont continué à s'organiser au niveau local, étant connectés au moyen des communications électroniques, des réseaux interpersonnels et des sites d'exercices en groupe.
Le 20 juillet 1999, la police a enlevé et détenu des milliers de pratiquants de Falun Gong qu'ils ont identifiés comme des responsables. Deux jours plus tard, le ministère des Affaires civiles interdisait la Société de recherche du Falun Dafa comme étant une organisation illégale. Le même jour, le ministère de la Sécurité publique a publié une circulaire interdisant aux citoyens de pratiquer le Falun Gong en groupe, de posséder les enseignements du Falun Gong, d’afficher des banderoles ou des symboles du Falun Gong, ou de protester contre l'interdiction.
Depuis lors, des centaines de milliers de pratiquants ont été emprisonnés de manière extra-judiciaire, et les pratiquants en détention sont soumis aux travaux forcés, aux mauvais traitements psychiatriques, à la torture et d'autres méthodes coercitives de « réforme de la pensée » aux mains des autorités.
L'Ordonnance de divulgation d'information du gouvernement chinois a été émise en 2007, permettant aux citoyens de demander des informations spécifiques à l'administration et aux organes judiciaires du gouvernement. Le gouvernement a jusqu'à 30 jours ouvrables pour répondre à une requête donnée. Le citoyen peut demander une réévaluation ou déposer une plainte administrative contre le gouvernement si il ou elle n’est pas satisfait de la réponse ou ne reçoit aucune réponse dans un délai de temps spécifié.
Traduit de l'anglais en Europe