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L'histoire de cultivation du Bouddha Milarepa (6e partie)

23 octobre 2018 |   Écrit par le Comité de rédaction de Minghui

(Minghui.org) Tout au long de l'histoire, l'Himalaya a été une région où il y a eu de nombreux pratiquants spirituels. La population y mène une vie simple et modeste, et tout le monde chante et danse. Ils vénèrent aussi le Fa de Bouddha [Fofa]. Il y a presque un millénaire, il y a eu dans cette région un pratiquant nommé Milarepa. Alors que la multitude de bouddhas et de bodhisattvas avaient eu besoin de nombreuses vies et traversé de nombreuses calamités avant de cultiver jusqu'à l'obtention du fruit, Milarepa a atteint une vertu majestueuse équivalente en une seule vie et est devenu connu plus tard comme le fondateur de la Secte blanche du bouddhisme tibétain.

(Suite de la 5e partie)

Milarepa a déclaré : « Alors que j'étais sur le point de me suicider, les lamas se sont précipités me pressant d'arrêter et implorant l'aide du maître. Après un moment, Maître Marpa s'est calmé et a dit : Oh, dites à Dakmema de venir ici !Après que son épouse soit arrivée, le maître a demandé : Où sont maintenant Ngokton Chodor et les autres disciples ?

« Son épouse a répondu : Lorsque Ngokton a suivi vos instructions d'apporter les ornements et le chapelet de Naropa, il a vu Homme puissant dehors sur le point de se suicider. Homme puissant a demandé à Ngokton de procéder à des rituels afin de libérer son âme de la souffrance après sa mort. Tout le monde essaie à présent de dissuader Homme puissant.

« Le Maître a entendu cela et était en larmes. Il a dit : Un si bon disciple ! Il a rempli toutes les qualifications requises pour un disciple du Mantrayana secret [Vajrayana], vraiment dommage. Fais-les tous venir maintenant. Un disciple a alors couru vers Lama Ngokton et a dit : Le maître s'est calmé maintenant. Il m'a envoyé vous demander, à vous et à Homme puissant, d'entrer.

« En entendant ces mots, j'ai paniqué et l'ai interrompu : Je crains que personne ne souhaite m'y voir. Avec mes péchés, même si le maître est de bonne humeur, je ne suis toujours pas digne d'être en sa présence. Supposons que je me prépare et y aille, j'ai bien peur qu'il ne fasse que me gronder et me battre à nouveau. Après avoir dit cela, j'ai continué à pleurer amèrement. Lama Ngokton a dit au disciple : Va rapporter au maître ce qu'Homme puissant a dit. Voyons si Homme puissant peut aller voir le maître. Je dois rester ici pour prendre soin de lui. Sinon, il pourrait y avoir un incident. Le disciple y est retourné et a tout raconté au maître. La femme du maître est aussi entrée.

« Le maître a dit : Ce qu'il a dit était vrai dans le passé. Mais la situation est différente à présent et il n'a plus besoin d'avoir peur. Cette fois, Homme puissant sera mon invité d'honneur. Dakmema, dis-lui d'entrer ! Sa femme s'est approchée et m'a dit avec joie : Le maître a la plus profonde sympathie pour toi maintenant. Cette fois, tu seras son invité d'honneur et il m'a dit de te faire entrer. Tu dois savoir qu'il n'a pas hurlé contre moi. Dépêche-toi ! Sceptique, je n'en croyais pas mes oreilles. Je suis entré dans la maison, dans un état d'hébétement.

« Une fois tout le monde assis, le maître a dit : En ce qui concerne ce qui est arrivé dans le passé, aucun de nous n'a eu tort. Je devais nettoyer le karma de péché d'Homme puissant. Je l'ai donc intentionnellement forcé à travailler dur et à construire des maisons. De cette façon, Visuddhimagga [le chemin de la purification] pouvait nettoyer ses péchés. C'est à présent terminé, donc je n'ai rien fait de mal. Dakmema est une femme au cœur trop tendre, trop clémente, il est donc difficile de la blâmer. Mais falsifier la lettre était un acte répréhensible majeur. Ngokton n'a pas mal fait non plus. Mais vous devez me rendre les ornements et le chapelet, et je vous les donnerai plus tard. Quant à Homme puissant, il était impatient d'obtenir le dharma et a épuisé toutes les méthodes possibles pour l'obtenir. Donc, je ne peux vraiment pas le blâmer.

« Cette fois, Ngokton ne savait pas que c'était une fausse lettre de Dakmema. Il a ainsi enseigné les versets à Homme puissant et exécuté une abhisheka pour lui. Cela m'a rendu incapable de faire souffrir davantage Homme puissant. C'est pourquoi j'étais furieux et ai ignoré vos demandes. Cependant, sachez que cette rage est différente de la colère d'une personne ordinaire. Tout ce qui s'est manifesté dans le passé était entièrement pour le dharma. La svabhava [nature intrinsèque] devrait s'aligner sur la Bodhi [illumination ou éveil]. Si vous ne comprenez pas le processus de libération, veuillez ne pas développer de compréhensions incorrectes. En outre, si mon fils Homme puissant pouvait supporter neuf souffrances majeures, de grands tourments, il serait libéré (ce qui signifie qu'il ne se réincarnerait plus dans les six voies de réincarnation). Sans la restriction de ces skandhas [éléments qui constituent l'existence mentale et physique d'un individu], il atteindrait la bouddhéité. Pour l'instant, il ne l'a pas fait parce qu'il lui reste une petite quantité de karma. Et cela a été complètement causé par la douceur de cœur de Dakmema.

« Quoi qu'il en soit, la majeure partie de son karma a été purifiée fondamentalement au cours de ses huit ascèses majeures et d'innombrables petites ascèses. À partir de ce jour, je le soutiendrai, lui présenterai des abhisheka et lui enseignerai des versets. Je lui communiquerai l'essentiel et les versets les plus secrets. De plus, je lui fournirai des provisions et toute assistance pour bien se cultiver. Homme puissant, tu peux vraiment être heureux maintenant !”

« À ce moment-là, j'ai pensé en moi-même : “Est-ce réel ou s'agit-il d'un rêve ? Si c'est un rêve, j'espère ne jamais me réveiller.” Le cœur empli d'une joie incommensurable, j'ai fondu en larmes de joie qui jaillissaient comme une source. Je sanglotais en me prosternant devant le maître. De son épouse, Lama Ngokton et des nombreuses autres personnes présentes, certains pensaient que le moyen utilisé par le maître pour éliminer le karma était vraiment impressionnant. Certains pensaient que le renforcement et la compassion de ce maître étaient vraiment immenses. Certains pensaient que ce maître n'était pas différent d'un Bouddha. La femme du maître et Ngokton Lama avaient eu tous les deux pitié de moi et étaient heureux pour moi. En larmes, ils se sont prosternés devant le maître et ont dit : Nous voulons vraiment vous remercier !” Nous avons donc tous terminé le rituel avec des rires et des larmes de joie.

« Ce soir-là, nous nous sommes réunis pour vénérer les bouddhas avec des offrandes. Après avoir fini, le maître a dit : Aujourd'hui, nous aurons la cérémonie d'ordination des vœux de pratimoksha pour toi.” Après que mes cheveux ont été rasés et mes vêtements changés, le maître m'a dit : Ton nom était déjà déterminé lors de notre première rencontre. Dans mon rêve, j'ai vu le maître Naropa te donner le nom de Mila Dorje Gyaltsen.” Cela est devenu mon nom de dharma, et j'ai également reçu les préceptes laïques et les préceptes de Bodhisattva de la part du maître.

« Le Maître a ensuite renforcé une calotte d'offrande intérieure avec son pouvoir mental [les pratiques de cultivation secrètes ont préservé l'utilisation de cet instrument du dharma dans les rituels]. La calotte a soudainement émis une lumière colorée et vive que tout le monde a pu voir lors de la cérémonie.

« Après avoir présenté la douce rosée du renforcement aux maîtres ancestraux et aux bouddhas en tant que culte, Maître Marpa en a pris une gorgée puis me l'a tendue. J'ai tout fini en une seule gorgée. Le maître a dit : C'est un grand pratitya-samutpada [subordonné qui émerge] !”

« Mon offre intérieure est plus unique et particulière que les quatre types traditionnels d'abhisheka (abhisheka du vase, abhisheka secrète, prajnajnana abhisheka et quatrième abhisheka). Demain matin, je l'effectuerai pour toi”, a dit le maître.

« Le lendemain matin, un grand mandala avec 62 déités de Chakrasamvara a été créé pour les abhisheka. Révélant le mandala, le maître l'a montré du doigt et a déclaré : C'est un mandala superficiel fait de couleurs du monde humain. Maintenant, jetez un coup d'œil au vrai mandala !” Sur ces mots, il a désigné une zone vide. Instantanément, des dizaines de beaux endroits du Chakrasamvara ont été vus, avec des dakinis et d'autres êtres planant autour. Le maître et les Bouddhas ont affirmé ensemble : Ton nom sera Shepa Dorje.”

« Le maître m'a alors enseigné le Tantra secret en me disant des versets pour la méditation et des pratiques secrètes. Il a posé sa main sur ma tête et a dit : Fils, quand tu es arrivé, je savais que tu étais un disciple avec une qualité innée. La nuit avant ton arrivée, j'ai fait un rêve. Ce rêve prophétique indiquait que tu réussirais dans le dharma de Bouddha. Dakmema a également fait un rêve similaire avec des messages des dakinis. Parce que tu es un disciple que les dakinis m'ont apporté, je t'ai accueilli en feignant de labourer le champ.”

« Tu as terminé le vin que je t'ai donné et labouré tout le champ, ce qui était un présage que tu recevrais les versets et atteindrais la plénitude parfaite. Plus tard, tu m'as offert une lampe en cuivre à quatre manches, indiquant que tu deviendrais l'un de mes quatre principaux disciples. La lampe n'avait ni dommages ni rouille, ce qui impliquait que tu n'avais rien à craindre et bénéficierais de la chaleur de la Kundalini. La lampe était vide, ce qui signifie que tu ferais face à une pénurie de nourriture et souffrirais de la faim à l'avenir. Pour t'aider ainsi que tes disciples, à tirer profit du dharma, et afin que les disciples ayant une capacité d'évolution puissent apprécier l'essentiel des versets, je l'ai remplie d'huile et l'ai allumée. Pour aider ta réputation à voyager à grande ampleur, j'ai frappé dessus pour obtenir un son puissant. Pour supprimer ton karma, je t'ai demandé de construire des maisons pour pacifier, enrichir, magnétiser et subjuguer.” Je t'ai chassé du siège de l'abhisheka et je t'ai fait subir beaucoup de choses déraisonnables, mais tu n'avais pas de mauvaises pensées. Cela signifie que toi et tes disciples auriez confiance, diligence, sagesse, compassion et autres qualifications qu'un disciple devrait posséder. Avec ces qualités et sans avidité, on peut supporter la douleur et rester déterminé jusqu'à l'illumination et l'atteinte de la bouddhéité. Le dharma que je t'enseigne oralement prospérera et grandira sans limites. Fils, tu devrais être heureux !”

« De cette façon, le maître m'a donné ses prophéties, ses encouragements, sa consolation et ses louanges. À partir de ce moment-là, j'ai commencé le joyeux voyage de cultiver le dharma juste. »

Rechungpa a demandé : « Maître, après avoir reçu les versets, êtes-vous allé cultiver immédiatement dans les montagnes ou êtes-vous resté chez maître Marpa ? »

Milarepa a répondu : « Le Maître m'a demandé de continuer à pratiquer chez lui sans soucis. Il m'a également fourni de très bons vêtements et de la nourriture et m'a dit de méditer en toute tranquillité dans une grotte au-dessus d'une falaise proche d'un village voisin.

« Pendant que je méditais dans la grotte, j'ai placé une lampe allumée au beurre de yak sur ma tête. J'allais rester assis immobile, sans bouger ni quitter le siège, jusqu'à ce que la lampe s'éteigne. De cette façon, j'ai médité toute la journée et toute la nuit pendant onze mois.

« Le maître et sa femme sont venus un jour avec de la bonne nourriture provenant d'un rituel de culte mensuel. Le maître a dit à l'entrée de la grotte : Fils, tu as médité pendant exactement onze mois. Je suis heureux que tu aies gardé le siège chaud et que tu sois resté assidu. À présent, que dirais-tu de casser la porte et de venir me parler ? Tu peux te reposer et partager tes compréhensions avec moi.”

« Après avoir entendu ces paroles du maître depuis l'intérieur de ma grotte, j'ai dit : « Je n'ai pas besoin de repos, mais je vais sortir, car c'est l'ordre du maître. » Alors que j'étais sur le point de casser la porte, je suis devenu hésitant, pensant que c'était dommage d'arrêter de la sorte. Avec cette hésitation, j'ai perdu davantage le courage de casser la porte. La femme du maître est venue et a demandé : Fils, brises-tu la porte ?”

« Je n'ai pas le courage de le faire », ai-je répondu.

« Elle a dit : Tu ne seras pas en faute si tu sors. Là est la profondeur du mantrayana secret. Le maître est d'humeur emportée, ne perd donc pas cette prédestination. Je vais aider à casser la porte pour que tu puisses sortir.” Sur ces mots, elle a détruit la porte de la grotte et je suis retourné avec elle et le maître au temple.

« Après être entré dans le temple, le maître a dit : Maintenant, père et fils, effectuons le rituel d'Abhisamaya [compréhension du dharma]. Dakmema, prépare les offrandes, s'il te plaît.” Au cours de la cérémonie, le maître a demandé : Fils, quelle est ta compréhension des versets maintenant ? As-tu acquis un éveil juste que tu puisses partager avec moi ? Prends ton temps et dis-moi.”

« Agenouillé devant le maître, les paumes pressées l'une contre l'autre, en larmes, j'ai chanté sept chants en offrande.

« Après les sept chants d'offrandes, j'ai commencé à dire au maître : Maître et épouse du maître, mes parents, vous n'êtes pas différents de Vajradhara. Je suis toujours reconnaissant pour votre compassion incomparable et pour votre renforcement. Votre disciple ressent votre incomparable bienveillance. Permettez-moi maintenant de vous présenter certaines de mes compréhensions limitées. Je prie pour que vous, dans votre royaume, ayez pitié et que vous étendiez votre compassion et écoutiez.

« Notre esprit et notre corps sont venus à l'existence en raison de douze raisons karmiques, dont l'ignorance. D'une part, notre corps humain est composé de sang, de chair et de l'esprit, qui est guidé par des relations karmiques. D'autre part, pour ceux ayant la vertu et la bonne qualité innée, le corps humain est un précieux trésor qui voyage sur la rivière connectant la vie et la mort vers le côté de la libération.

« Pour ceux qui commettent des actes répréhensibles et des crimes, c'est un cloaque de tentations et de destins malheureux. Selon que l'on fait le bien ou le mal, le même corps humain peut monter ou descendre ou conduire à la différence entre bonheur et douleur. J'ai fini par comprendre que le choix qui est fait à de tels croisements - ou comment utiliser ce corps humain - est en réalité la chose la plus importante de la vie.

« Toutes les souffrances prennent racine dans la mer de la réincarnation. Il est très difficile de passer à travers. Heureusement, aujourd'hui, c'est pour moi une bénédiction que mon maître compatissant me guide et me montre une direction dans la mer immense et sans bornes de la vie et de la mort.

« J'en suis aussi venu à comprendre que pour un débutant qui étudie le bouddhisme ou le taoïsme, il faut d'abord prendre refuge en Bouddha, dans le dharma et la sangha, puis étudier le dharma. En apprenant le dharma, il est très important de suivre le maître parce que le maître est la source de tout bonheur. Il faut obéir à toutes les instructions du maître. En outre, il convient de suivre les préceptes de samaya, ce qui est également crucial.

« Parmi les innombrables êtres vivants, les êtres humains sont très rares ; parmi l'innombrable population d'êtres humains, il est encore plus rare de trouver quelqu'un capable d'entendre le dharma, de connaître le chemin de la libération et de suivre le chemin de la Bodhi. C'est-à-dire que parmi tous les innombrables êtres vivants, la proportion qui a une occasion prédestinée d'apprendre le dharma de Bouddha est encore plus rare ; c'est si difficile à obtenir !

« Bien que nous ayons la chance d'avoir un corps humain, nous ne pouvons pas garantir la sécurité de nos vies. Personne ne sait quel jour nous pourrions mourir, quel jour nous pourrions perdre ce précieux corps humain. C'est pourquoi nous devrions apprécier ce corps humain et le chérir.

« Tout dans cet univers suit les lois de cause à effet. Faire le bien aura des résultats favorables et faire le mal aura des conséquences négatives. En connaissant de telles lois de cause à effet, on comprendra clairement la racine du bonheur et de la souffrance, de l'intelligence et de la folie, et de la richesse et de la pauvreté. Tous ces éléments sont également transitoires et ces effets, bons ou mauvais, pourraient changer aussi. C'est-à-dire que la vertu des bonnes actions, la fortune venant du travail acharné et les relations familiales venant de la sentimentalité, ainsi que la joie et l'excitation, sont toutes de courte durée. En d'autres termes, elles vont changer, diminuer et ne sont pas fiables. Comparée à la souffrance, la joie qu'on éprouve est rare. La douleur des trois états inférieurs de la réincarnation est encore plus inimaginable. Au cours d'innombrables réincarnations dans l'océan sans fin de la vie et de la mort, tous les êtres vivants ont profondément subi ces douleurs et chagrins. Penser à la fatigue et à la souffrance sans bornes m'amène naturellement à me consacrer sans réserve au dharma, au désir de libération et à la détermination d'atteindre la bouddhéité.

« Un esprit et un corps propres sont la base de l'apprentissage du dharma de Bouddha. Le premier pas est donc la promesse de pratimoksha. Par la suite, nous étudierions progressivement le dharma juste. Il faut sauvegarder les préceptes de la pratique comme on protégerait ses yeux, en ne leur causant ni dommages ni dégénérescence. Cependant, la recherche de la libération personnelle est simplement une pratique limitée du Hinayana [Petit Véhicule]. Pour avoir pitié de tous les êtres et les libérer de la mer de souffrance, il faut plus de compassion et de Bodhi. Les faveurs et l'affection de tous les êtres vivants sont comme des liens parentaux ; comment puis-je les rembourser ? C'est pourquoi toute gentillesse sur le voyage de la Bodhi devrait être rendue à tous les êtres vivants. Ainsi, en considérant tous les êtres vivants comme mes parents, je m'engage à atteindre la bouddhéité, à obtenir une grande gentillesse de Bodhi et à apprendre tous les préceptes du Bodhisattva.

« Avec une fondation du Grand Véhicule de ce genre, on peut entrer dans le Mantra Vajrayana. Avec un esprit pur, on suit un maître qualifié, reçoit des enseignements sur la nature intrinsèque de réincarnation et on obtient quatre types d'abhisheka pour la promulgation et la sagesse. La profonde perspicacité de l'abhisheka est suivie séquentiellement par une observation claire, persévérant diligemment dans la cultivation et atteignant l'altruisme. Avec les enseignements des bouddhas et des pensées rationnelles, on cherche le soi, mais on est incapable de trouver le soi. C'est le principe de désintéressement d'une personne éveillée. Avec ce désintéressement, on peut pratiquer la juste tranquillité dans la méditation, s'abstenir de mauvaises pensées et les empêcher de revenir. Avec un tel esprit non conceptuel, on peut continuer la méditation sans bouger. Au fil des mois et des années, on entre dans la tranquillité.

« De cette façon, on continue avec une volonté droite qui prévient la somnolence. L'éveil augmentera progressivement, évident sans nature intrinsèque et clair sans discrimination. C'est simple et visible, et simplement une manifestation de sa propre détermination. Certains le considèrent donc comme un phénomène sacré, car une personne terrestre peut difficilement faire l'expérience de phénomènes aussi spéciaux. Ce n'est qu'après avoir franchi la première des dix étapes préliminaires qu'une personne peut voir de telles scènes sacrées. C'est-à-dire que l'on pourra étudier le dharma en suivant ces scènes. D'autres scènes vues dans la méditation, telles que voir une image de Bouddha, ne sont que de minuscules tests lors de la pratique et n'ont aucune valeur significative.

« Avant d'entrer dans la méditation avec ou sans scènes visibles, on devrait d'abord développer un cœur compatissant ; tout cela est pour le bien des êtres. On maintient un esprit pur avant d'entrer dans la pratique contemplative. Finalement, on dédie tout le mérite et la vertu aux êtres. Tout faire sans discrimination est le moyen le plus sacré. Je comprends maintenant vraiment ces principes !

« Les personnes affamées savent que la nourriture peut faire cesser leur faim. Mais connaître en soi n'a pas de sens et ne peut résoudre le problème de la faim. Pour le résoudre, il faut réellement manger de la nourriture. De même, on peut connaître certaines théories de la vacuité. Mais le savoir est en soi inutile, car il faut en faire l'expérience, suivie d'une augmentation de l'observation avec la sagesse. Pour les yogis, la vacuité signifie aucune explication, aucune discrimination et aucune égalité avec les pratiquants du tantra. Ceci est ma compréhension limitée. Pour le pratiquer pleinement, il faut supporter la fatigue et la faim et, comme un cadavre, abandonner toute sentimentalité. Sans peur de la mort et sans interférences dans l'esprit, on est capable de suivre le dharma avec diligence. Devant le maître incomparablement bienveillant et l'épouse du maître, moi, Milarepa, je n'ai aucune offrande de biens matériels ou d'argent. Je ne peux que vous dédier la pratique et les réalisations de toute ma vie. En suivant le dharma, je me consacrerai à la solennelle Terre pure comme mon offrande à vous.”

« J'ai alors chanté une autre chanson.

« Le maître a écouté jusqu'à la fin et a dit tout heureux : Fils, as-tu atteint ce niveau ?” Sa femme était également extrêmement heureuse : Mon fils, tu as travaillé dur et acquis beaucoup de sagesse.” Nous avons eu une longue conversation à propos de la pratique et je suis ensuite retourné dans la grotte pour méditer.

« Le maître est allé une fois à Ü pour répandre le dharma. Après avoir terminé un rituel de culte un soir, il s'est souvenu de certaines parties de l'enseignement de maître Naropa à propos desquelles il n'était pas clair. Les Dakinis lui ont également donné des indices, alors le maître a décidé qu'il voulait retourner en Inde pour rencontrer Maître Naropa.

« Plusieurs jours après le retour de maître Marpa à Lhodrak, j'ai fait un rêve une nuit. Une jeune femme en vert est venue à moi. Elle portait des vêtements de soie ornés d'os. Son front entre ses sourcils et sa taille étaient ornés d'élixir jaune. Elle m'a dit : Fils, tu as pratiqué pendant longtemps. À l'heure actuelle, tu as obtenu le mahamudra, les versets et l'essentiel des six méthodes du dharma pour atteindre la bouddhéité. Mais tu n'as toujours pas les versets de l'éjection et du transfert pour atteindre la bouddhéité instantanément, n'est-ce pas ?” J'ai pensé : Cette dame ressemble à une dakini, mais est-ce réel ou est-ce un démon ? Quoi qu'il en soit, mon maître connaît tout du dharma du Bouddha. Si c'est une instruction des dakinis, je dois l'apprendre du maître.” Alors j'ai cassé l'entrée de la grotte, j'ai quitté la grotte et suis allé devant le maître. Le maître a dit : Fils, pourquoi as-tu cessé de méditer dans l'isolement ? Qu'est-ce que tu es venu faire ? S'il te plaît, dis-moi pourquoi. Prête attention aux démons !”

« J'ai répondu : La nuit dernière, une dame est entrée dans mon rêve en me disant de chercher le dharma de l'éjection et du transfert. Je ne sais pas si c'était une prédiction d'un démon ou de dakinis. Si c'était une dakini, j'aimerais apprendre les versets de l'éjection et du transfert.” Le maître a réfléchi doucement pendant un moment, puis a dit : Ça vient des dakinis, ce n'était pas un démon. Quand j'ai quitté l'Inde, maître Naropa a parlé des versets pour l'éjection et le transfert. Je voulais apprendre et il m'a demandé de rechercher les Écritures. Tous deux avons passé une journée entière. Il y avait beaucoup de livres sur des sujets similaires, mais nous n'avons pas trouvé celui pour l'éjection et le transfert. Il y a quelques jours, quand j'étais à Ü, j'ai aussi eu un indice de rechercher ce dharma. De plus, il y a des versets sur lesquels j'ai besoin de la clarification du maître. J'ai donc décidé de retourner en Inde pour rencontrer maître Naropa.” En entendant cela, tout le monde lui a demandé de ne pas y aller : Maître, veuillez y repenser à cause de votre vieillesse. Le maître n'a pas écouté ; il était déterminé. Il a échangé les offrandes de ses disciples contre un bol en or, qu'il a porté sur lui et il est parti pour l'Inde.

« À ce moment-là, le vénérable Naropa était sorti pour la méditation. Maître Marpa a demandé autour de lui, risquant sa vie à le chercher sans succès. Mais parce qu'il avait vu un signe qu'il pourrait rencontrer maître Naropa, il a continué avec dévouement et à la fin ils se sont rencontrés dans une forêt. Le maître a demandé à Naropa d'aller à Pullahari enseigner le dharma de l'éjection et du transfert. Maître Naropa a demandé : Puisque vous avez demandé cela, était-ce votre propre idée, ou était-ce une prédiction des Bouddhas ?”

« Maître Marpa a répondu : Je n'ai pas eu cette idée moi-même et aucune dakini ne m'en a parlé. J'ai un disciple du nom de Topaga et une dakini lui a donné la prédiction. Il m'a posé la question et c'est pourquoi je suis venu en Inde cette fois-ci.”

« Le vénérable Naropa était surpris : Ah, c'est très rare. Dans un endroit sombre comme le Tibet, je ne m'attendais pas à ce qu'un grand sage jette la lumière sur les montagnes enneigées comme le soleil.” Il a ensuite pressé ses paumes l'une contre l'autre, les a placées au-dessus de sa tête et a commencé à chanter :

Parmi l'obscurité au nord,

les montagnes enneigées deviennent brillantes comme le soleil ;

En entendant le nom Topaga,

je salue avec une sincérité venant de mon cœur.”

« Après avoir chanté, il a de nouveau pressé ses paumes ensemble, a fermé les yeux et s'est incliné à terre trois fois vers le nord. Les arbres de cette région l'ont également salué trois fois. Même aujourd'hui, les montagnes et les arbres près de Pullahari conservent cette posture, comme s'ils se penchaient et hochaient la tête vers le Tibet, au nord.

« Le vénérable Naropa a ensuite enseigné les versets des dakinis et le dharma complet sur l'éjection et le transfert à maître Marpa.

« Pour observer la relation karmique, le vénérable maître Naropa a révélé un mandala. Maître Marpa s'est d'abord incliné devant les divinités du mandala au lieu de maître Naropa. Sur la base de ce présage, maître Naropa a su que la progéniture de Marpa ne durerait pas longtemps, alors que son dharma serait transmis sans cesse comme un grand fleuve et continuerait à jamais dans le monde.

« Après avoir obtenu le dharma, Maître Marpa est revenu au Tibet.

« En raison de l'affinité prédestinée de maître Marpa se prosternant, son fils est décédé à un jeune âge. Un an après la mort de son fils, tous les disciples se sont rassemblés et plusieurs disciples principaux ont demandé à Marpa : Maître, vous n'êtes pas différent des autres Bouddhas. Parce que nous, les êtres, manquons de vertu, vous semblez également avoir vieilli. Pour notre dharma de Lignée orale, comment devrions-nous le diffuser davantage à l'avenir ? Maître pourrait-il nous donner une prophétie ?”

« Le maître a dit : J'ai reçu les enseignements oraux de maître Naropa. Que ce soit basé sur des présages de rêve ou une affinité prédestinée, cela prospérera. Maître Naropa avait également de bonnes prophéties. S'il vous plaît, retournez prier et parlez-moi de vos rêves de présages demain.” Le lendemain, tous les disciples ont partagé leurs rêves. Ils étaient très bons, mais ne correspondaient pas complètement à la prédiction.

« Je suis allé devant le maître et j'ai décrit en détail mon rêve des quatre piliers.

« Maître Marpa était extrêmement heureux et a dit : C'est un grand présage de rêve. Dakmema, prépare la meilleure nourriture et les meilleures offrandes pour le culte !” Après que sa femme a préparé la nourriture et que les principaux disciples ont été rassemblés, le Maître a déclaré : Mila Dorje Gyaltsen a fait un tel rêve la nuit dernière. C'est rare.” Les principaux disciples ont ensuite demandé au maître d'expliquer le présage. Il a accepté avec joie et a chanté une chanson pour interpréter le rêve.

« Après que maître Marpa a fini, tous les disciples étaient extrêmement heureux.

« Le maître a ensuite dit aux disciples de nombreux versets secrets. Il expliquait le dharma aux disciples pendant la journée et demandait aux disciples de méditer pendant la nuit. Les aspirations de chacun ont augmenté et leurs sensations se sont accrues.

« Une nuit, en effectuant l'abhisheka de mère tantra pour les disciples, le maître a pensé à enseigner à chaque disciple en fonction de leur situation karmique. Le lendemain matin, à l'aube, le maître a visualisé l'avènement dépendant et a su que Ngokton Chodor répandrait le dharma Hevajra, Meton Tsonpo pratiquerait la claire lumière, et Tsurton Wange suivrait le transfert de conscience, tandis que je me concentrerais sur Tummo (chaleur interne). De plus, chacun de nous avait sa propre situation karmique et son avenir.

« Après cette visualisation, le maître a enseigné à Lama Ngokton la promulgation de six paramètres et de quatre modes, ainsi que des versets supplémentaires. Le Maître lui a également donné les six ornements de Naropa, son chapelet en rubis, ses ustensiles rituels et ses explications d'Écriture sainte en sanscrit, afin qu'il puisse propager le dharma à l'avenir.

« Pour Tsurton Wange, le maître lui a enseigné l'ouverture de la fontanelle (l'espace où les os doivent encore se souder dans le crâne d'un fœtus ou d'un nourrisson) pour le transfert de conscience, méthode par laquelle on peut voler comme un oiseau dans le ciel. Le Maître lui a également donné les cheveux, les ongles, les pilules de nectar et la couronne de cinq bouddhas de Naropa pour qu'il puisse sauver les gens avec le transfert de conscience.

« Pour Meton Tsonpo, le maître lui a enseigné des méthodes qui dégagent une lumière claire et rayonnante la nuit. Le Maître lui a alors donné le pilon, le tambour et la coupe en crâne de Vajra de Naropa et lui a rappelé de se concentrer sur le bardo [état intermédiaire entre la mort et la renaissance].

« Le Maître m'a donné des enseignements sur la chaleur interne, similaires à ceux du bois de chauffage. Après m'avoir donné le chapeau du vénérable Maitripa et la robe de Naropa, il a dit : Tu devrais t'entraîner dans les montagnes enneigées.”

« Après avoir accompli la prophétie du dharma, tous les lamas sont venus assister au rituel d'adoration. Lorsque tout le monde était assis en succession, le maître a dit : Je vous ai appris des versets basés sur vos situations karmiques. Vous devriez répandre le dharma basé sur eux et vous êtes sûr d'avoir un avenir prospère ! Mon fils est déjà décédé. Je vous ai traité comme mes fils, en vous donnant tous les versets et en vous renforçant. Vous devez faire preuve de diligence et être sûr de réussir dans votre travail pour le bien des êtres vivants !”

« Tous les principaux disciples sont ensuite retournés d'où ils étaient venus. Le Maître m'a dit : Tu restes ici encore quelques années. Je te fournirai des abhisheka et des versets spéciaux. Tes sensations et compréhensions peuvent également être partagées avec moi. Dépêche-toi d'aller méditer !” Je suis donc retourné dans la grotte où maître Naropa avait fait les prophéties.

« Le maître et sa femme m'ont souvent donné leur nourriture et des articles d'offrandes. Ils ont été extrêmement gentils avec moi. »

(À suivre)

Traduit de l'anglais en Europe