(Minghui.org) Dans le cadre d'un colloque organisé le 16 novembre 2018 au Sénat pour le 70e anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l'homme, un exposé sur les prélèvements forcés d'organes en Chine a particulièrement retenu l'attention.
Le colloque marquant le 70e anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l'homme
Le sénateur André Gattolin présidait le colloque avec l'association Agir pour les Droits de l’Homme. Parmi les intervenants figuraient l'Ambassadeur pour les droits de l'homme auprès du Ministère des Affaires étrangères, François Croquette, et des représentants de nombreuses organisations.
Le Dr Genin, directeur de recherche d'un institut de neuroscience et également conseiller scientifique d’une association internationale du nom de DAFOH ‘Médecins contre les prélèvements forcés d’organes', a parlé des méthodes utilisées par les enquêteurs pour recueillir des preuves confirmant les prélèvements forcés d'organes en Chine.
Dr Genin, conseiller scientifique pour DAFOH (à gauche), la présidente de Agir pour les droits de l'homme Marie-Françoise Lamperti (au centre) et le sénateur André Gattolin (à droite)
Selon le Dr Genin, les prélèvements d'organes à grande échelle sur des pratiquants de Falun Gong, des chrétiens et des Tibétains ont été confirmés par de multiples enquêtes internationales indépendantes.
Il a expliqué chiffres à l’appui, que dans les années 1990, seulement 300 à 600 greffes d'organes ont été effectuées en Chine. Après la persécution du Falun Gong en 1999, 3000 opérations chirurgicales de ce type ont été pratiquées en 2000. Ce nombre a atteint 10 000 en 2001 et 30 000 en 2006. Mais après que la femme d'un chirurgien impliqué dans les prélèvements d'organes ait témoigné en 2007 au sujet des crimes commis par son mari, le gouvernement chinois a supprimé les données sur les greffes d'organes.
Le représentant de DAFOH, a mentionné l'enquête menée par deux éminents Canadiens, l'avocat des droits de la personne David Matas et l'ancien député David Kilgour. Ces derniers ont découvert que le temps d'attente pour un organe en Chine est d'environ trois semaines, ce qui est beaucoup moins que dans les pays où le don d'organes est réglementé. Or la Chine ne dispose pas d'un tel système, et plusieurs hôpitaux chinois ont admis en répondant aux enquêteurs que leurs organes provenaient de pratiquants de Falun Gong.
Bien que la Chine ait affirmé que les organes proviennent de condamnés à mort exécutés, le nombre de prisonniers exécutés en Chine ne correspond pas au nombre de transplantations chirurgicales, a fait remarquer M. Genin.
Il estime que la France ne doit pas garder le silence car, depuis une vingtaine d'années, de nombreux chirurgiens chinois pratiquant la transplantation d'organes ont été formés en France. En France, les gens attendent de 3 à 5 ans pour avoir un organe et pourtant chaque année, 300 patients sont retirés de la liste d'attente. Ils n'ont pas subi de transplantation en France et ne sont pas décédés. Il est donc selon lui nécessaire de discuter de changer les lois pour empêcher les citoyens français de voyager en Chine et de participer sans le savoir à ce crime.
Intervenant après l'allocution du Dr Genin, le sénateur André Gattolin a qualifié les prélèvements forcés d'organes en Chine de génocide. Il a déclaré que les parlements de nombreux pays, dont la France et l'Italie, étaient préoccupés par cette question. M. Gattolin estime que les législateurs devraient aider en rédigeant des lois pour s'assurer que les citoyens ne s'impliquent pas dans le commerce illégal de transplantations d'organes en Chine.
François Croquette, Ambassadeur pour les droits de l'homme, conseiller du Ministère des Affaires étrangères
François Croquette, Ambassadeur des droits de l'homme au ministère français des Affaires étrangères, a déclaré lors d'une interview après le colloque que si beaucoup espéraient que l'adhésion de la Chine à plusieurs organisations internationales influencerait positivement la situation des droits de l'homme dans le pays, tel n'avait pas été le cas jusqu'ici.
Sam Rainsy, homme politique cambodgien
Sam Rainsy, un homme politique cambodgien, a déclaré que la justice ne sera jamais rendue si la vérité est dissimulée : « Si nous pratiquons la vérité et la justice, nous ne devons pas oublier les victimes. » S’exprimant à propos de la persécution du Falun Gong, M. Rainsy a dit : « Les gens devraient respecter la liberté de croyance. La croyance et la méditation nous aident à nous transcender, à nous améliorer et à devenir de meilleures personnes. »
Le magistrat Jean-François Zmirou
S’exprimant à propos des procès intentés par les pratiquants de Falun Gong contre l'ancien dirigeant du Parti communiste chinois Jiang Zemin, principal responsable de la persécution du Falun Gong, le magistrat Jean-François Zmirou a dit que cela montrait la volonté des gens de faire quelque chose pour mettre fin à la persécution. Il a mentionné que de telles actions en justice pourraient également être intentées en France.
Guy Aurenche, président d'honneur de l'ACAT
L’avocat Guy Aurenche, président d’honneur de la Fédération internationale de l'action des chrétiens pour l'abolition de la torture (ACAT), a quant à lui suggéré trois moyens d'aider les groupes religieux persécutés en Chine : Renseignez-vous sur l'existence de ces groupes, clarifiez les faits auprès des responsables politiques afin qu'ils prennent des mesures pour les aider, et exigez que le gouvernement chinois signe les lois et traités pertinents. « Nous devrions dire au gouvernement chinois de faire respecter les lois qu'ils ont signées », a-t-il souligné.
Traduit de l’anglais