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Emprisonné et torturé pendant cinq ans, un homme du Heilongjiang est incapable de marcher et de parler après sa libération

18 décembre 2018 |   Écrit par un correspondant de Minghui de la province du Heilongjiang, Chine

(Minghui.org) Pour les parents de M. Zhang Jinku, le 2 juillet 2018 a été une triste journée. Ce jour-là, leur fils devait être libéré après avoir purgé cinq ans de prison pour sa croyance dans le Falun Gong. Mais ils n'ont pas eu le droit d'aller le chercher à la prison, située à environ 480 kilomètres. Au lieu de cela, on leur a dit d'attendre à la maison.

Le Falun Gong, aussi connu sous le nom de Falun Dafa, est une pratique traditionnelle du corps et de l'esprit basée sur le principe Authenticité-Bienveillance-Tolérance. Cette pratique est brutalement persécutée par le régime communiste chinois depuis 1999. De nombreux pratiquants de Falun Gong ont été arrêtés, torturés ou ont même eu leurs organes prélevés pour avoir refusé de renoncer à leur croyance.

Une fourgonnette de police est finalement arrivée au domicile des parents. Plusieurs agents ont sorti un homme émacié qui ne pouvait pas marcher. Il n'avait rien à voir avec le jeune fils en bonne santé que ses parents connaissaient. « Où est mon fils ? Que lui est-il arrivé ? Comment avez-vous pu lui faire ça ? » s'est exclamée sa mère. Alors qu'une foule furieuse et en pleurs commençait à se rassembler, les agents se sont enfuis en courant.

Les voisins ont transporté M. Zhang, âgé de 45 ans, à l'intérieur. Il pesait à peine 40 kilos et ne pouvait pas dire un mot.

Une fois à l'intérieur, il a commencé à regarder autour de lui, à chercher quelqu'un. En larmes, sa mère a dû lui dire que sa femme, Mme Li Yali, avait été tellement traumatisée par son arrestation et ses tortures qu'elle était morte en mai 2016 à l'âge de 47 ans.

M. Zhang Jinku avant son emprisonnement

M. Zhang Jinku est revenu chez lui incapable de marcher et de parler après cinq ans de prison.

La mère de M. Zhang s'en occupe de son mieux, mais son rétablissement est lent. Lorsqu'elle lui a demandé pourquoi il était si émacié, M. Zhang a lentement écrit avec sa main gauche non dominante (son bras droit avait été fracturé à cause de tortures en prison) : « J'ai fait des grèves de la faim de façon intermittente pendant environ cinq ans. »

Quand sa mère a continué à l'interroger, il a écrit : « Ils [les gardiens et les détenus] mettent de la drogue dans la nourriture. » Il a ensuite remercié sa famille, ses proches et d'autres pratiquants de Falun Gong d'avoir exhorté la prison à le libérer. Bien qu'il n'ait pas été libéré à l'avance, leurs efforts ont considérablement amélioré sa situation en prison.

Arrestation et emprisonnement

M. Zhang Jinku, un habitant du canton de Boli, a été arrêté le 29 mars 2013, peu après que Wang Xiankui, le gouverneur de la province du Heilongjiang, a vu sur une autoroute des banderoles sur lesquelles on pouvait lire « Falun Dafa est bon » et « Authenticité-Bienveillance-Tolérance est bon ». Wang a donné l'ordre d'enquêter sur l'origine des banderoles et de nombreux autres pratiquants de Falun Gong dans la province ont été arrêtés le même jour que M. Zhang.

Dans le premier centre de détention de Yilan, Bai, le chef de la police, et ses agents ont frappé M. Zhang si brutalement que ses côtes ont été cassées et il a perdu plusieurs dents. Ses blessures ont entraîné une infection pulmonaire qui s'est transformée en tuberculose. En raison des graves blessures de M. Zhang et parce qu'il vomissait du sang, il a été libéré sous caution quelques semaines plus tard, le 20 avril, après que sa famille a payé 10 000 yuans.

M. Zhang a été de nouveau arrêté le 17 juillet 2013 et torturé en détention. Sa colonne vertébrale a été blessée, le laissant paralysé. Après avoir appris la nouvelle, les habitants de son village ont signé des pétitions demandant sa libération. Mais M. Zhang a quand même été condamné à cinq ans de prison et conduit à la prison de Jiamusi sur une civière le 21 août 2013.

Graves sévices à la prison de Hulan

Lorsque M. Zhang a été transféré à la prison de Hulan le 1er octobre 2013, il était déjà incapable de marcher en raison d'une blessure à la colonne vertébrale. Mais les gardes et les détenus l'ont souvent battu et humilié à volonté, ainsi que d'autres pratiquants.

Le lendemain de l'admission de M. Zhang à la prison de Hulan, Wang Hongbin, un détenu condamné pour homicide, lui a donné un coup de pied à la poitrine. M. Zhang est tombé en arrière, s'est cogné la tête et s'est presque évanoui. Wang a marché sur sa poitrine avec un pied et a frappé sa tête contre le sol avec l'autre pied.

Quand M. Zhang était trop faible pour bouger ou se lever, il entendait Wang crier : « Les agents nous ont dit que tous les pratiquants de Falun Gong battus à mort seront considérés comme des suicides. Plusieurs pratiquants sont déjà morts à cause de moi. »

Bien que Wang n'ait pas de base médicale, il a été chargé de prélever du sang à M. Zhang. Il a souvent prélevé des quantités excessives de sang, en tordant intentionnellement la plus grosse aiguille dans son muscle. Cela a rendu M. Zhang nauséeux et étourdi. Wang lui a aussi prélevé du sang au cou et à la poitrine.

Une fois, un autre détenu a essayé d'arrêter Wang, craignant que M. Zhang ne meure. Wang a rejeté cette préoccupation et a dit : « C'est bon. Son sang peut être utilisé pour des patients hospitalisés. Même s'il meurt, ce sera considéré comme un suicide de toute façon. »

Une fois, Wang a attrapé la tête de M. Zhang et l'a cognée contre le sol. Il a aussi serré ses testicules et lui a donné des coups de pied dans les parties intimes. Les gardes qui ont vu Wang faire de telles choses n'ont rien dit ou se sont simplement éloignés.

Les efforts pour sa libération ont fait une différence

Selon M. Zhang, 2014 et 2015 ont été les pires périodes de sa détention. Tous les pratiquants de Falun Gong de la prison de Hulan ont reçu l'ordre de renoncer à leur croyance. S'ils ne le faisaient pas, ils étaient obligés de rester immobiles pendant un long moment ou de courir en faisant des tours de piste. L'environnement était très rude et la région était gravement infestée de poux. Outre la torture physique et mentale, les pratiquants étaient également privés de visites familiales.

Alors que M. Zhang était sur le point de mourir en raison des mauvais traitements qu'il subissait, sa famille, quatre avocats et plus de 100 parents et habitants du village sont venus lui rendre visite. Tous les responsables de la prison, du directeur aux gardes, ont été choqués et, pour la première fois, ils ont commencé à permettre aux pratiquants de Falun Gong qui avaient refusé de renoncer à leur croyance d'avoir des visites de leur famille.

Entre-temps, M. Zhang faisait de son mieux pour s'opposer à la persécution à l'intérieur de la prison. Mais son état de santé continuait à se détériorer. Comme beaucoup d'autres détenus, il a développé un œdème pulmonaire. En fait, des dizaines de détenus sont morts d'œdème pulmonaire et un médecin de la prison a prédit que M. Zhang ne survivrait pas plus de trois mois. « Mais j'ai tellement de chance d'avoir réussi à survivre », a-t-il écrit.

La douleur et la mort de l'épouse

L'épouse de M. Zhang, Mme Li Yali, avait été traumatisée par l'arrestation et l'incarcération de son mari. Elle a écrit une lettre au Bureau des prisons du Heilongjiang. Cela disait en partie : « Depuis que mon mari a été emprisonné, ma famille n'a plus de revenus. Je suis trop faible pour soutenir cette famille. La pression est si forte, comme une montagne, et je ne sais pas combien de temps je peux survivre. »

Dans un article qu'elle a soumis sur le site Internet Minghui, Mme Li a écrit : « Je sanglotais toute seule. Au bout d'un moment, j'ai essuyé mes larmes et je me suis dit de me lever, parce que je devais continuer mon voyage [à la prison]. Et je devais ramener mon mari à la maison avant qu'il ne soit trop tard pour qu'il guérisse de ses maladies. »

Il y a plus de 480 kilomètres en train et en bus du canton de Boli à la prison de Hulan près de la ville de Harbin, la capitale de la province du Heilongjiang. Mme Li a effectué 11 visites à la prison entre octobre 2013 et janvier 2014.

Ce n'est qu'après sa 11e visite, le 9 janvier 2014 qu'elle a été autorisée à voir son mari. Lorsque Mme Li a vu son mari, il n'était plus l'homme fort qu'elle avait connu auparavant. Il avait été transporté dans la chambre des visiteurs sur un chariot.

En 2014, lors de plusieurs visites de sa famille, alors que M. Zhang était encore capable de parler, il disait toujours qu'il avait été brutalement battu par des détenus. Mais dès qu'il disait ça, les gardes et les détenus l'emmenaient. Très souvent, M. Zhang se touchait la tête pendant la réunion et disait qu'il avait mal à la tête à cause des mauvais traitements.

Sa santé s'est détériorée. Lorsque sa sœur cadette lui a rendu visite le 17 février 2014, il lui a rapporté ce que le médecin de la prison, Tian, lui avait dit un jour : « Même si vous êtes torturé à mort ici, aucun fonctionnaire ne s'en souciera. »

En plus d'aller à la prison pour essayer de voir son mari, Mme Li a également visité de nombreux organismes gouvernementaux de la ville de Harbin, mais ils ont tous refusé de libérer son mari pour raisons médicales. À cause de l'angoisse, des déceptions constantes et de l'intimidation des autorités, elle s'est évanouie deux fois, une fois à la prison de Hulan et une autre fois au Bureau des prisons du Heilongjiang.

Sa santé s'est rapidement détériorée et son poids est descendu à moins de 40 kilos. Le 4 mai 2016, lorsqu'elle a de nouveau rendu visite à son mari, ni l'un ni l'autre ne savait que c'était la dernière fois qu'ils se voyaient.

Mme Li est décédée dix jours plus tard, le 14 mai 2016 à 5 heures du matin.

La détresse d'une fille

Après avoir perdu sa mère et son père en prison, la fille de Mme Li et de M. Zhang est devenue distante et repliée sur elle-même et n'a pas voulu rendre visite à ses grands-parents paternels qui partagent la même maison que ses parents.

La jeune femme n'était pas là pour accueillir son père quand il a été libéré.

M. Zhang doit maintenant compter sur ses parents pour s'occuper de lui. L'étendue des tortures et des blessures qu'il a subies n'est pas encore complètement connue, car il ne peut communiquer par écrit qu'avec sa main gauche non dominante.

Les souffrances de M. Zhang et de sa famille ne sont qu'un exemple de ce que des dizaines de millions de pratiquants de Falun Gong endurent depuis le début de la persécution il y a dix-neuf ans. Nous espérons que plus de gens prêteront attention à cette crise et aideront à arrêter de telles tragédies.

Voir aussi :

En français :

Des tortures à répétition paralysent M. Zhang Jinku, les autorités pénitentiaires nient les mauvais traitements et menacent la famille

La prison refuse la libération pour raison médicale et blâme la famille pour la tuberculose d'un pratiquant

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En anglais :

Zhang Jinku in Critical Condition from Torture, Family Renews Call for His Release

En chinois :

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Traduit de l'anglais en Suisse