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De Skynet à la gestion de réseau : comment les technologies modernes sont utilisées à mauvais escient dans la persécution du Falun Gong

11 octobre 2019 |   Écrit par Ouyang Fei

(Minghui.org) Avant que Li Dongsheng (ancien chef du Bureau 610 central) ne fasse l'objet d'une enquête en décembre 2013, il s'est rendu dans la province du Hebei pour aider à accélérer la persécution du Falun Gong. « Ce doit être un plan global avec gestion de réseau afin qu'aucun [des pratiquants] ne soit oublié », a-t-il déclaré.

Li a été inculpé en août 2015 pour corruption. Mais la persécution du Falun Gong continue. La gestion de réseau, ainsi que d'autres technologies modernes, ont également été largement adoptées depuis.

Gestion de réseau

Au cours des vingt dernières années, la persécution a été mise en œuvre par les Bureaux 610 par le biais du système de justice local (police, parquets et tribunaux), de divers organismes gouvernementaux, des employeurs des pratiquants et des comités de quartier. Avec la mobilité accrue de résidence et l'avancement de la technologie, toutefois, la gestion de réseau est devenue un système de pointe pour la surveillance des résidents.

Un article d’août 2012 de Minghui décrivait comment le système a été mis en place dans la ville de Changchun, province du Jilin, pour réprimer les pratiquants de Falun Gong : « Les communautés dans les districts de Nanguang sont divisées en réseaux, supervisés par des administrateurs. Chaque administrateur est équipé d'un téléphone portable doté de fonctions de suivi GPS. Payé par le gouvernement, le téléphone fonctionne 24 heures sur 24 et est connecté aux ordinateurs de la communauté ainsi qu'au centre de contrôle. Des groupes QQ (groupe de discussion en ligne) ont également été mis en place pour la communication. Il y a quelques jours, les communautés ont été invitées à communiquer des informations sur les pratiquants de Falun Gong non transformés (c'est-à-dire ceux ayant refusé d’abjurer leur croyance) au centre de contrôle via des téléphones portables. Le district de Nanguan est un projet pilote de gestion de réseau, qui allait être [plus tard] mis en œuvre dans la ville de Changchun. »

Une mise à jour émanant de Changchun en décembre 2014 indiquait que l'administrateur réseau est responsable de surveiller le réseau. Un assistant a été affecté à chaque administrateur. Un policier local sert également de liaison entre la police et l'administrateur réseau. En outre, environ cinq à dix informateurs collectent des informations au sein du réseau et les transmettent au responsable du réseau.

Ce système a été rapidement mis en place dans d’autres régions en conjonction avec les campagnes « Frapper aux portes ». En mai 2017, environ 340 pratiquants de Falun Gong ont été harcelés par la police dans la province du Sichuan et le tout était supervisé par la Commission des affaires politiques et juridiques (PLAC) de la province. L’ordre visait à mettre en place « une couverture complète de gestion de réseau » dans laquelle 80 % des familles doivent être visitées. Pour les pratiquants de Falun Gong, on s’attend à 100 % de visites à domicile.

Réseau, « Frapper aux Portes » et Big Data

Les initiatives « Frapper aux portes » ont commencé début 2017. Dans la ville de Fushun, province du Liaoning, des fonctionnaires ont rendu visite aux pratiquants avec des formulaires à remplir et à signer avec leurs empreintes digitales. « Des photos et des vidéos ont également été prises. Quand les pratiquants ne pouvaient être retrouvés, leurs proches étaient harcelés et menacés », selon un rapport.

Dans une ordonnance émise en février 2017 à l'intention des fonctionnaires de la ville d'Anshan, dans la province du Liaoning, dans le cadre de l'initiative « Frapper aux portes », les policiers étaient tenus de se munir d'appareils d'enregistrement et de prendre au moins cinq photos, qui seraient téléchargées dans la base de données centrale. Les policiers devaient prévoir cela autour de dates « sensibles », comme le 25 avril, le 13 mai et le 22 juillet.

Une ordonnance du Bureau du Parti de la province du Henan datée du 5 avril 2017 a enjoint aux Bureaux 610 de tous les niveaux de partager leurs bases de données avec les services de police avant la fin du mois de juin 2017. Parallèlement à la gestion de réseau, le projet Xueliang, (Neige éblouissante, un système de surveillance vidéo) générerait des vidéos à intégrer à la plate-forme Big Data. Le document du Bureau du Parti de la province du Henan a également appelé au renforcement de son « armée Internet » de commentateurs en ligne afin de mieux contrôler l'opinion publique dans le cyberespace.

Surveillance vidéo et reconnaissance faciale

Le projet Neige éblouissante mentionné dans l'ordonnance de la province du Henan est un système de surveillance vidéo en zone rurale. Son homologue urbain est appelé Skynet (Tianwang).

Lorsque Mme Wang Xinrong, une pratiquante de Falun Gong de la province du Heilongjiang, s'est occupée de sa belle-sœur dans un hôpital, un système de reconnaissance faciale a détecté sa présence et alerté la police le 4 juin 2019. Elle a été arrêtée et sa belle-sœur est morte le lendemain. Mme Wang est détenue depuis plus de 100 jours malgré son hypertension.

Un article publié par le Financial Times du 3 avril 2016 décrivait le système de surveillance vidéo et de gestion de réseau sous le titre « La Chine revient à la ‘gestion de réseau’ pour surveiller la vie des citoyens ». L'article déclarait : « Des villes de la plaine de Chine du nord couvertes de smog à la capitale tibétaine politiquement sensible de Lhassa, de petites cabines de police et des réseaux de citoyens ont été installés bloc par bloc pour… garder un œil sur tous ceux qui sont considérés comme des fauteurs de troubles. » La ville de Guangzhou, par exemple, envisageait de recruter 12 000 administrateurs réseau, chacun responsable de 200 familles.

Neige éblouissante a été introduit par une politique nationale en septembre 2015. Son objectif pour 2020 est d'atteindre « une couverture mondiale, un partage complet du réseau, une disponibilité permanente et une surveillance de l'ensemble du processus ». Les projets Neige éblouissante et Skynet sont opérationnels conjointement avec la Cloche d’or (Jindun), un projet de censure en ligne qui gère une base de données de tous les utilisateurs d’Internet. La Cloche d’or a coûté au moins 6 milliards de yuans et emploie des centaines de milliers de personnes pour surveiller Internet.

La reconnaissance faciale est un élément essentiel de la vidéosurveillance et de nombreuses entreprises chinoises sont impliquées. Lors du Face Recognition Vendor Test (FRVT) (test des fournisseurs de reconnaissance faciale) 2018 (FRVT) mené par l'Institut national américain des normes et de la technologie (NIST), les cinq principaux algorithmes de reconnaissance les plus utilisés venaient de Chine.

Un état orwellien

Un mois après la visite de Li Dongsheng dans la province du Hebei pour la gestion de réseau, cette initiative a été incluse dans la politique centrale du PCC. La politique annuelle publiée par le Comité central du PCC le 15 novembre 2013 mentionnait la gestion de réseau parmi les mesures à prendre. Le 13e plan quinquennal (2016-2020) mettait en avant la vidéosurveillance et les mêmes objectifs que ceux décrits précédemment pour Neige éblouissante.

Certains ont estimé que le nombre de caméras vidéo en Chine pourrait atteindre plus de 600 millions d'ici 2020 – soit environ une caméra pour deux citoyens en moyenne. De plus, Neige éblouissante va au-delà de la collecte de données par les fonctionnaires, en mobilisant les gens locaux pour qu'ils surveillent la vidéosurveillance depuis leurs téléviseurs à leurs domiciles. Selon des reportages de Radio Free Asia, des sociétés informatiques en Chine auraient prétendu développer des produits permettant une surveillance en temps réel via les téléphones portables, les téléviseurs intelligents et autres appareils électroniques. Bien que destiné à la sécurité domestique, il transmet également toutes les activités à la plate-forme Big Data partagée avec les systèmes de gestion de réseau et autres systèmes de videosurveillance, résultant en une nation orwellienne de pointe.

Lorsque le romancier George Orwell a publié son roman 1984 en 1949, il a décrit à quel point un pays totalitaire pouvait être destructeur. Pourtant, il n'avait pas pensé à la censure d'Internet, à la Cloche d’or, à Skynet, à Neige éblouissante ni à la gestion de réseau. Au-delà de cela, le PCC surveille également les citoyens à travers diverses plateformes de médias sociaux telles que QQ et WeChat, en Chine et à l'étranger. Il y a eu de nombreux reportages rapportant que des pratiquants de Falun Gong ont été arrêtés après que la police les a surveillés via Skynet et WeChat.

Skynet, un système de surveillance mis en place par la police chinoise

Des articles du Financial Times relient la gestion de réseau à baojia, un système administratif de voisinage dans la Chine ancienne. Cela a commencé avec Shang Yang pendant la période des Royaumes combattants, qui a encouragé l'espionnage mutuel et la punition collective. Après avoir été victime d'espionnage, il s'est enfui. Cependant, les lois sévères qu'il a appliquées ont été maintenues et ont conduit à sa propre perte.

Nous ne savons pas combien de temps ces technologies continueront d'être utilisées pour persécuter les pratiquants de Falun Gong ni combien de temps durera encore le PCC tyrannique. Mais ces systèmes délibérés qui visent à réprimer les citoyens ordinaires pourraient un jour se retourner contre eux et conduire à la disparition des auteurs eux-mêmes, tout comme cela a été le cas pour Shang Yang.

Voir aussi :

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Voir aussi en chinois :

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Traduit de l'anglais